
Jeudi soir, le Conseil municipal d'Aubrives s'est réuni afin, essentiellement, d'examiner les comptes administratifs 2008 (c'est à dire le résultat effectif de l'exécution par le maire des dépenses et des recettes votées par l'Assemblée municipale) et le budget primitif 2009 (c'est à dire la prévision des enveloppes de crédits permettant d'engager les dépenses pendant la durée de l'exercice et la détermination des recettes attendues). Il s'agissait donc d'une séance particulièrement importante puisqu'elle avait pour objet de donner quitus de la gestion passée et de définir la ventilation des sommes à décaisser pour l'année en cours. Rien d'étonnant dans ses conditions qu'elle ait duré plus de 4 heures et qu'elle ait donné lieu à des échanges que l'on qualifierait, dans le langage diplomatique, de fermes voire d'énergiques. Que faut-il en retenir ? A mon avis, trois choses.
La première est que le compte administratif 2008, survolé de façon volontaire par l'exécutif municipal, a révélé, après un examen précis que j'avais minutieusement préparé, un certain nombre de dérives. Les principales sont l'augmentation de 9,8 % des frais de télécommunication (ligne 6262 : l'adjoint aux plantes vertes a justifié cette hausse par le fait que "certains travaillent, y compris le samedi et parfois aussi le dimanche" ... mais cette explication me paraît douteuse, pour ne pas dire plus, étant donné que les administrations et la plupart des entreprises sont fermées pendant le week-end ! La raison véritable se trouve donc ailleurs, et puisqu'elle n'a pas été dévoilée, c'est certainement qu'elle est peu avouable), de 22 % des fournitures administratives (ligne 6064 : le maire a affirmé, sourire au coin des lèvres et visiblement fier de son attitude, que cette hausse était due au fait que l'on avait besoin de plus de fournitures administratives, ce qui est tout sauf une explication, surtout dans une commune qui a vu sa population diminuer. Reconnaître un usage intensif de dispositifs bureautiques plus modernes et donc plus coûteux aurait été plus honnête, mais visiblement au dessus des moyens de l'intervenant) et de 35,6 % des fêtes et cérémonies (ligne 6232 retraitée des dépenses effectuées pour le compte de l'association Le Bel Âge : le maire, assisté de l'adjoint aux plantes vertes et de celui aux divertissements, sont alors montés sur leurs grands chevaux et ont affirmé en choeur que c'était un choix de la municipalité de mieux recevoir la population lors des vins d'honneur en servant essentiellement du champagne. Soit, mais pourquoi une telle véhémence dans les propos tenus ? L'exécutif municipal serait-il gêné aux entournures par la révélation de cette dépense qui a bien été réalisée ?). Parallèlement, les sommes prévues pour les catalogues et imprimés (ligne 6236) n'ont été dépensées qu'à hauteur de 5 % (ce qui signifie en clair qu'il n'y a pas eu de magazine municipal en 2008 ... et donc que la population n'a pas été informée des affaires de la commune) tandis que celles affectées aux organismes de formation (ligne 6184) et aux fournitures scolaires (ligne 6067) n'ont été utilisées qu'à hauteur respectivement de 10 % et de 70 %. Au total, le chapitre consacré aux charges à caractère général, qui reflète la qualité de la gestion d'une municipalité, est donc conforme à la prévision, mais cette réalisation apparente du budget proposé cache des écarts qui peuvent se résumer ainsi : des dépenses non indispensables ont littéralement explosé alors que des dépenses essentielles n'ont pas été réalisées. Quant aux dépenses d'investissement, l'analyse du chapitre consacré aux immobilisations en cours, qui est de loin le plus important, révèle que, si l'on exclut la mise en sécurité des carrières et la pose des ralentisseurs décidées et budgétées par la municipalité précédente, il n'a été réalisé que à hauteur du chiffre ridicule de 15,9%! Dans ces conditions, vous vous doutez bien que j'ai refusé d'avaliser ce compte administratif : j'ai donc voté contre, et je tiens à préciser que j'ai été le seul à avoir cette attitude qui me paraît relever de l'honnêteté intellectuelle la plus élémentaire envers celles et ceux qui m'ont élu.
La deuxième chose à retenir de cette séance est que l'examen du budget primitif pour 2009 s'est heurté à un refus catégorique du maire d'apporter des explications sur les principales modifications par rapport au budget primitif 2008 et au compte administratif 2008. Les seules réponses que j'ai pu obtenir à mes questions ont été "vos calculs sont justes" ou "nous en avons décidé ainsi". Curieux procédé, vous en conviendrez, mais qui a l'avantage de permettre de ne pas justifier la nouvelle hausse de 9,8 % des frais de télécommunication (ligne 6262 : si on suit la logique de la réponse faite lors de l'examen du compte administratif, on peut supposer que "certains" travailleront désormais les jours fériés, voire pendant le 8ème jour de la semaine qu'ils n'hésiteront pas à créer pour l'occasion!), pas plus d'ailleurs que la multiplication par 4,5 des frais de colloques et de séminaires (ligne 6185) ou encore la nouvelle augmentation de 37 % des fêtes et cérémonies (ligne 6232, qui se sera donc envolée de 85,7 % en 2 ans pour atteindre 13.000 euro au lieu de 7.000 !). Dans ces conditions, j'ai bien évidemment voté contre ce budget primitif, d'autant qu'il laisse apparaître une capacité d'autofinancement brute estimée de 397.000 euro et une capacité d'autofinancement nette estimée de 290.000 euro ... c'est à dire le chiffre le plus bas depuis 2005, ce qui s'explique par un dérapage inadmissible de 24 % des charges à caractère général.
Enfin, la troisième chose à retenir de cette séance est que, lorsque l'on chasse le naturel il revient au galop. Le dernier Conseil municipal s'était déroulé dans une ambiance sereine que j'avais été le premier à reconnaître. Hélas, ce n'a pas été le cas jeudi! Si je laisse de côté les sempiternels aboiements du pittbull de service qui n'apportent rien à personne ainsi que les paralogismes de celui qui se prend pour l'intellectuel de "l'équipe", je dois constater qu'une nouvelle fois, le maire de notre commune n'a pas su se maîtriser ... au point de m'interdire de "colporter des rumeurs fallacieuses puisque que l'association Pomme d'Api n'a versé aucun don aux écoles d'Aubrives en 2008". Sur le coup, je lui ai notifié que la diffamation était un délit dans le droit français et que sa sortie publique m'autorisait à utiliser toutes les possibilités offertes par la justice pour obtenir réparation. L'avenir dira bientôt si cette solution extrême est nécessaire. En attendant, la nuit aidant, j'ai compris qu'il faisait allusion aux articles parus dans "l'Ardennais" à l'occasion du loto organisé par cette association. Le pauvre homme croit donc que je suis la plume qui rédige ces brèves. C'est me faire un honneur que je ne mérite pas, puisqu'à ma connaissance, je n'ai aucun lien rédactionnel avec ce journal. Mais puisqu'il se plaint de la circulation de rumeurs fallacieuses, je veux bien lui rendre service en rendant publiques 3 informations qui n'ont rien de fallacieuses et que chacun pourra vérifier dans le grand livre des dépenses de la commune :
1) le 22 avril 2008, par le mandat 00232, la mairie a acheté 102 bouteilles de champagne auprès de Champagne Marcoult Roland pour une somme de 1.175,00 euro.
2) le 07 juillet 2008, par le mandat 00380, la mairie a acheté 108 bouteilles de champagne auprès de Demiere Barbier Serge pour une somme de 1296,00 euro.
3) le 04 décembre 2008, par le mandat 00726, la mairie a acheté 72 bouteilles de champagne auprès de Patis Christian pour une somme de 864,00 euro.
LB