
Jusqu'aux dernières élections municipales, dont les personnes un peu attentives à la vie locale savent désormais qu'elles n'ont pas été gagnées par la liste "un nouvel essor pour Aubrives" mais perdues par la liste "ensemble pour Aubrives", la population d'Aubrives recevait 3 fois par an un bulletin d'information et de liaison rédigé par les élus : Aubrives Magazine. Ce 12 à 16 pages , selon le nombre de faits marquants connus par la commune, édité sur papier glacé, permettait aux habitants d'être régulièrement informés à la fois sur la vie municipale (le mot du maire ainsi que le compte rendu succinct des réunions du Conseil municipal et des travaux des différentes commissions répondaient à cet objectif) et sur la vie communale (c'était la raison d'être des rubriques vie au village, associations et état civil). Cerise sur le gâteau, si son coût de publication n'était pas négligeable, il était en grande partie couvert par une grosse quinzaine d'encarts publicitaires faisant la promotion de sociétés d'Aubrives et des communes environnantes. Un système gagnant-gagnant donc, qui aboutissait à une information globalement satisfaisante à peu de frais!
En bonne logique, l'arrivée en mars dernier d'une nouvelle municipalité n'aurait pas dû entraîner de changement dans ce qui fonctionnait bien. Hélas, ce n'a pas été le cas! Dans le budget primitif présenté au printemps, les crédits affectés à la publication du bulletin municipal ont été augmentés de 50 %. Je me souviens avoir demandé la raison de cette hausse et avoir obtenu pour toute réponse, de la part du maire s'exprimant sur un ton péremptoire, que c'était "parce que nous comptons faire mieux". Excellente intention, mais qui a été démentie par les faits puisqu'aucune publication n'a eu lieu en 2008. Ainsi, sur les 3.000 euro prévus, seuls 132,35 ont été consommés. Toutefois, comme il ne faut jamais désespérer de rien ni de personne, après 9 mois de cogitation de la commission "communication" qui regroupe les élus les plus performants dans ce domaine, le numéro 55 de Aubrives Magazine a réussi à voir le jour et il a été distribué en janvier 2009, juste avant les voeux du maire. Par charité, je ne reviendrai pas sur ce "chef d'oeuvre" de propagande et d'autosatisfaction mais j'avoue que, depuis, j'attendais avec curiosité le numéro suivant, d'autant que les sommes affectées aux publications ont encore été augmentées de 66 % dans le budget 2009.
Désormais, me voilà servi puisque j'ai reçu hier, comme le reste de la population du village, une publication dénommée ... Brèves d'Aubrives. D'un format gazette (pardon, je voulais dire 4 pages), ce document, qui prétend en titre être un "bulletin d'information du Conseil municipal", reconnaît dès l'édito de 203 caractères (à titre de comparaison, un correspondant de "l'Ardennais" dispose habituellement de 1000 caractères pour couvrir le moindre événement local) n'être qu'un simple "dépliant", vous savez ces publications auxquelles on accole généralement le qualificatif de "publicitaire". D'entrée, le ton est donc donné : si la forme est agréable au toucher (du papier glacé de qualité) et à la vue (des articles courts agrémentés de photos qui attirent l'oeil), il ne faut pas espérer grand chose du contenu de ce document dont l'édito précise d'ailleurs, afin que personne n'ait d'attente exagérée, qu'il sera "sans date de parution définie"! Sa lecture mérite cependant d'être faite pour au moins 3 raisons : la 1ère est que la photo illustrant les voeux du maire n'est pas conforme à la réalité puisque le 1er magistrat n'était pas seul au moment de son discours, mais entouré de ses 4 adjoints et d'une partie des conseillers municipaux (ce travestissement porte un nom : c'est de la propagande qui traduit une dérive autocratique à laquelle il convient dès maintenant de faire attention); la 2ème est que l'appel au civisme démontre une méconnaissance affligeante de la réalité de la commune puisque la vitesse qui s'y applique n'est pas de 50 km/h ... mais de 45 Km/h; enfin la dernière est que s'il est toujours bon de procéder à une relecture de ses écrits, mieux vaut le faire avant la publication qu'après, ce qui permet d'utiliser le personnel administratif à des tâches plus utiles qu'à maquiller sur près de 400 dépliants avec du correcteur qui n'aura échappé à personne 3 des 5 fautes y figurant.
Au total, la parution de ce 1er numéro de Brèves d'Aubrives traduit une régression de l'information, tant en quantité qu'en diversité et en qualité. Certes c'est mieux qu'en 2008, puisque cette année avait été marquée par une absence totale de publication. Mais il faut reconnaître que mieux que rien, ça ne fait toujours pas grand chose. Piteux, avez-vous dit ? Non, pitoyable!
LB