Jean-Pierre Chevènement, invité de LCI

Chevènement : "on a détruit l'école de l'intérieur"


vendredi 17 avril 2015

Les chevènementistes tendent la main à Nicolas Dupont-Aignan !

"Lors du conseil national du MRC (Mouvement Républicain et Citoyen), de dimanche dernier, l'ancien ministre, Jean-Pierre Chevènement, a souhaité rompre l'alliance, souvent naturelle, avec le Parti Socialiste. L'idée : se rapprocher des républicains de droite. Un petit caillou dans le pied pour le PS qui retrouvera, peut-être, en face de lui, un nouveau Pôle Républicain... 

On ne les entend plus beaucoup mais ils sont toujours là dans la classe politique. Avec leurs élus, devenus rares, ou par la voix de leur leader spirituel, Jean-Pierre Chevènement, les républicains du MRC essaient d'influencer, depuis plus de 10 ans, la gauche et le Parti Socialiste. Avec un certain échec, reconnaît d'ailleurs le Président d'honneur du MRC. Alors que son futur congrès (prévu pour juin) se prépare et qu'il n'est plus que l'ombre de lui-même (le MRC revendique environ 1000 adhérents) le MRC a vu les différentes motions s'opposer ou se rejoindre lors du conseil national de ce dimanche. Avec un constat inquiétant qui relève du dilemme, personne n'étant dupe au MRC : le mouvement existe encore parce qu'il a soutenu le Parti Socialiste en 2007 et en 2012 et obtenu ainsi des accords électoraux. Ainsi, depuis 2012, trois députés MRC cohabitent au sein de la majorité et tentent tant bien que mal d'influencer la majorité. Mais plutôt anti-libéral, anti-européiste et étatiste, le MRC se sent très éloigné des positionnements du gouvernement. Mais quelle logique adopter pour le MRC ? 

1) Faire comme Jean-Luc Mélenchon, faire scission avec la majorité et se situer dans l'opposition quitte à se présenter contre le PS lors des élections ? Ce pari s'annonce risqué pour l'avenir des élus du MRC. 

2) Rester au sein de la majorité, obtenir des élus mais accepter ainsi le social-libéralisme et la construction européenne ? Cela ne serait pas cohérent avec les valeurs du chevènementisme.

Finalement, c'est bien Jean-Pierre Chevènement qui tranche publiquement sans demi-mesure. Sans le dire, l'idée d'un nouveau Pôle Républicain le convainc. Réunir ainsi comme en 2001, les républicains des deux rives. Jean-Pierre Chevènement est même formel : "au fond, sur le programme, nous n'avons pratiquement aucune différence avec le parti de Nicolas Dupont-Aignan (note : Debout La France). Là où on a une légère opposition c'est sur le thème de l'immigration." C'est dit. Il va jusqu'à demander, aux instances de son parti, d'entamer les discussions avec les républicains de l'autre rive. Une rupture donc avec les alliances habituelles, menées depuis 2002, avec le PS lors des élections présidentielles, législatives et locales. 

L'ancien ministre reconnait volontiers que ces alliances ont été réalisées dans l'inquiétude de maintenir des élus étiquetés MRC. D'ailleurs, Jean-Pierre Chevènement n'est pas naïf : Le discours du Bourget de 2012 du candidat François Hollande, il n'y a jamais cru (comme l'ensemble de ses adhérents). Les chevènementistes ont bien espéré que François Hollande rompe avec la présidence de Nicolas Sarkozy. Mais le refus du Président de renégocier, quelques mois après son arrivée au pouvoir , le Pacte budgétaire européen, donnait le ton de la politique menée. Une politique qui n'irait pas du tout dans le sens des chevènementistes. Le MRC souhaite maintenant rebondir. Et son salut ressemble bien à celui d'une réconciliation avec la Droite gaulliste. Une alliance pas si étonnante en temps de crise. Jean-Pierre Chevènement veut rappeler l'histoire : celle où la France s'est relevée après la 2nde guerre mondiale grâce à l'union des gaullistes, des communistes et des forces républicaines".

(Bastien G, Agoravox)

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