Jean-Pierre Chevènement, invité de LCI

Chevènement : "on a détruit l'école de l'intérieur"


lundi 16 juillet 2007

Thomé-Génot: l'Etat s'offre une bonne conscience

Suite à la fermeture de leur usine, les salariés de Thomé-Génot s'étaient lancés à la fin de l'année dernière dans un long bras de fer pour obtenir le versement d'une prime extra-légale de 30.000 euros par personne. Après de multiples rebondisements, ils avaient obtenu la somme de 25.000 euros: 10.000 versés par le Conseil général, autant par le Conseil régional et 5.000 seulement par l'Etat qui avait toutefois complété son intervention en prenant en charge le financement du CTP dans lequel les ex-salariés avaient été intégrés. L'issue du conflit étant acceptable, elle avait été acceptée et tout le monde pensait que l'affaire était close. C'était compter sans l'Union européenne qui a décidé, le 25 juin, de lancer une procédure pour que le Fonds européen d'ajustement à la mondialisation verse 2,56 millions d'euros en faveur des ex-salariés de l'ex-entreprise nouzonnaise. 9.500 euros par personne, de quoi dépasser les 30.000 initialement réclamés, pensez donc, ça ne se refuse pas! Sauf que la Préfecture a fait savoir qu'une fois cette somme effectivement débloquée, elle sera attribuée à l'Etat pour qu'il se rembourse d'une partie des dépenses engagées dans le CTP.
Cette annonce, vous vous en doutez bien, a fait l'effet d'une douche froide. Les ex-salariés ont fait savoir leur mécontentement et certains élus, imitant en cela l'Etat, en ont profité pour "faire du gras" en envoyant à "l'Ardennais" des communiqués sentant plus l'odeur nauséabonde de la récupération que de la compassion. Surtout, le gouvernement, engagé dans sa stratégie d'ouverture et désireux de cacher sa politique ultra-libérale derrière un paravent social, s'est trouvé gêné aux entournures. Il lui fallait donc réagir, et rapidement. C'est ainsi que 4 ex-salariés de Thomé-Génot choisis par la Préfecture ont été invités par Nicolas Sarkozy à participer à ses côtés aux festivités organisées à l'occasion de la fête nationale. Reçus comme des hôtes de marque, ils ont pu admirer le défilé militaire depuis la tribune présidentielle, se faire photographier sur le perron de l'Elysée et cotoyer lors de la garden-party une partie de l'élite de la nation française. Bref, une journée inoubliable, qui a bien sûr été immortalisée par des médias dont la proximité avec le gouvernement en place n'est plus à démontrer, et une bonne conscience obtenue par l'Etat à bien peu de frais.
Le MRC-08 tient à dénoncer avec la plus frande fermeté ce dernier épisode de la triste affaire Thomé-Génot. Certes, pour des salariés licenciés à la suite d'opérations crapuleuses réalisées par un patron voyou, se retrouver le temps d'une journée en apparence sur un pied d'égalité avec le gratin du pays est très flatteur. Mais cela ne mettra pas un gramme de beurre dans les épinards! Ce n'est qu'un traitement cosmétique qui n'améliorera en rien la situation réelle difficile vécue par les ex-salariés. Quant à l'attitude du dirigeant de la maroquinerie Hermès de Bogny sur Meuse qui a jugé bon de profiter de l'opportunité pour prêter un sac de luxe à l'une des 4 invités pour faire gratuitement sa publicité, elle est absolument inqualifiable et démontre que décidémént, l'indécence, n'a pas de limite.

dimanche 15 juillet 2007

Université d'été

Après quelques hésitations, la décision est enfin prise: l'université d'été du MRC se déroulera les 08 et 09 septembre dans le département du Nord, près de Dunkerque, à Malo les bains. Ce n'est pas la première que nous organisons, loin de là, mais cette année elle revêt une importance particulière. Pourquoi? D'abord parce qu'elle prouve que, malgré la séquence électorale difficile que nous avons connue au printemps, notre parti continue d'une part à exister et d'autre part à penser l'avenir: la boussole de la gauche républicaine est donc toujours en bon état de marche. Ensuite parce qu'elle aura lieu dans la circonscription de Christian Hutin, brillamment élu député en juin avec 64% des voix, sur lequel repose désormais la difficile tâche de faire entendre notre voix à l'Assemblée nationale: elle sera donc l'occasion de le renforcer en le mettant sous les projecteurs des médias. Enfin, cerise sur le gâteau, parce que Malo les bains est plus proche des Ardennes que Grasse, Perpignan ou Les Ulis qui, entre autres, nous ont fait l'honneur de nous accueillir ces dernières années: moins de 250 km! Le MRC-08 n'aura donc aucune difficulté à y être représenté.

Bien sûr, toutes celles et tous ceux qui se reconnaissent dans nos idées et qui disposeraient d'un peu de temps libre les 08 et 09 septembre sont chaleureusement invités à participer à nos travaux qui se dérouleront dans une ambiance décontractée. Tous les renseignements souhaités peuvent être obtenus à l'adresse suivante: Mouvement républicain et citoyen, fédération du Nord, Françoise Dal (UE 2007), 80 avenue Charles Saint Venant, 59155 Faches Thuménil.
Quant au programme, le voici:
Samedi 08:
- 09h00: accueil des participants
- 09h30: ouverture des travaux par Christian Hutin, député du Nord
-10h00: table ronde sur la mondialisation, la finance et les peuples avec comme invité Bernard Cassen, 1er président de l'association ATTAC

-14h00: table ronde sur l'Europe, le traité ou le peuple bafoué avec comme invité Paul Thibaud, philosophe, président de l'amitié judéo-chrétienne et ancien directeur de la revue Esprit
-16h00: table ronde sur Faire France pour vivre ensemble avec comme invité Vincent Peillon, député européen du PS, co-animateur du courant Nouveau Parti Socialiste et ancien porte-parole de Ségolène Royal à la présidentielle

Dimanche 09:
- accueil des invités
- intervention de Georges Sarre, 1er secrétaire national du MRC
- discours de clôture de Jean-Pierre Chevènement, président d'honneur du MRC

samedi 14 juillet 2007

sénatoriale: la précipitation s'explique


Le 04 juillet, Maurice Blin, sénateur centriste des Ardennes depuis 1971, a annoncé sa démission 15 mois avant la fin de son mandat. Cette décision n'a été accompagnée d'aucune justification, mais il y a fort à parier qu'elle s'explique par la volonté de goûter, enfin, à 84 ans, à un repos bien mérité. Toutefois, contrairement à ce que l'on aurait pu penser au premier abord, son suppléant Bernard Ulrich ne sera pas son remplaçant au Palais du Luxembourg puisque la loi ne permet au suppléant de devenir calife à la place du calife qu'en cas de décès ou de nomination au gouvernement. Une élection anticipée devait donc être organisée. Quand? à la rentrée bien sûr, une fois la classe politique ardennaise au grand complet et suffisamment bien reposée pour pouvoir voter en pleine possession de ses moyens.

La Préfecture en a cependant décidé autrement. Elle a fixé l'élection au 26 août et comme celle-ci se déroule au suffrage indirect, les conseils municipaux ont été convoqués en urgence pour désigner leurs représentants au corps des grands électeurs le 13 juillet! Une telle précipitation a légitimement fait grincer les dents des nombreux élus qui avaient déjà planifié leurs vacances. Elle a aussi suscité beaucoup de sarcasmes de simples citoyens qui ont constaté que les services de l'Etat étaient bien plus rapides pour organiser l'élection d'un parlementaire que pour délivrer un document administratif banal comme par exemple un passeport. Mais pour qui regarde les choses autrement que par le petit bout de la lorgnette, ce que le MRC-08 s'est toujours efforcé de faire, elle n'a en fait rien de surprenant.

Pourquoi donc, direz-vous? Parce que Nicolas Sarkozy a annoncé dernièrement qu'il allait mettre en place une réforme des institutions afin de renforcer le caractère présidentiel de notre régime. En clair, cela signifie qu'il réunira l'Assemblée nationale et le Sénat en Parlement, très probablement au début de 2008, et qu'il devra obtenir de celui-ci qu'il accepte son projet , non pas à la majorité simple mais à la majorité des trois cinquièmes. Un peu d'arithmétique: comme il y a 577 députés et 331 sénateurs, les parlementaires sont 908 et la majorité requise s'élève à 545. La droite, entendue dans son acceptation la plus large, compte 552 parlementaires. Il ne devrait donc pas y avoir de difficulté, sauf que ce total comprend quelques élus du Modem ainsi que de Nicolas Dupont-Aignan et de Philippe de Villiers dont il y a fort à parier qu'ils ne manqueront pas une si belle occasion de faire mordre la poussière à celui qui s'est efforcé de les laminer. La majorité au Parlement sera ainsi très difficile à atteindre. Dans ces conditions, le gouvernement ne peut perdre aucune voix, c'est pourquoi les sièges vacants acquis à la droite sont renouvelés au plus vite. La précipitation de la Préfecture des Ardennes n'est donc pas une marque d'attention envers notre département, elle n'est qu'une manifestation d'un intérêt bien entendu...

jeudi 12 juillet 2007

un cap symbolique, ça se fête!


Aujourd'hui, c'est un jour spécial pour le MRC-08. Depuis que nous avons ouvert notre blog le 19 février 2007, c'est le centième article que nous publions. Oui, vous avez bien lu (sans majuscule, il ne s'agit pas de l'usine de Charleville-Mézières vendue récemment par Danone), cent, deux fois cinquante! Bien sûr, la qualité de nos publications a été inégale et nous en sommes conscients, mais nous avons réussi à rester fidèle à la ligne que nous nous étions fixés: écrire exclusivement sur des sujets concernant le département des Ardennes (on ne va tout de même pas faire concurrence aux sites nationaux!) en s'efforçant d'éclairer les faits par des explications précises (c'est la vieille conviction républicaine qui considère que le savoir doit être mis à la portée du plus grand nombre pour permettre à chacun de se faire sa propre opinion) et en utilisant un ton si possible léger. Nous avons aussi démontré que notre intérêt ne se limite pas aux seules élections mais qu'il s'étend à tous les problèmes qui touchent la population.

Maintenant que ce cap symbolique est atteint, que devons nous faire? Continuer bien sûr, pour affiner notre réflexion, conserver un moyen moderne de diffusion de nos idées et participer à notre modeste échelle à l'éducation populaire indispensable au bon fonctionnement de toute démocratie. Et puisqu'il s'agit d'un moment particulier, nous pouvons aussi le marquer en lançant un évènement spécial. Lequel? Le "Prix de la plus grosse énormité des Ardennes" qui, sur le modèle des prix citron décernés chaque année au Canada, récompensera la personnalité départementale qui aura dit la phrase la plus incongrue de l'année. Pour l'instant, nous avons repéré 2 prétendants de choix à cette distinction: Raphaël Bartolt, directeur de l'Agence nationale des Titres sécurisés, qui a déclaré que "pour les Ardennes, l'arrivée de l'ANTS et de tous les développements qui vont se faire, c'est comparable à ce que l'aéronautique a été pour la région de Toulouse" et le rédacteur de l'éditorial des "Ardennes en marche" de mars 2007 qui a écrit qu'un "département cherchant à se forger une nouvelle destinée ne peut arriver à ses fins que s'il sent derrière lui la force et le poids de tout un peuple qui assimile sa terre à une nation". Ce n'est bien sûr qu'un début, le palmarès final sera dévoilé après la trêve des confiseurs, en janvier 2008...

mercredi 11 juillet 2007

La montagne accouche d'une souris


Hier, "l'Ardennais" titrait en première page: "Hargnies, l'avenir de 50.000 personnes se joue ce soir" et précisait en plus petits caractères "la vie et l'environnement de près de 50.000 personnes des cantons de Givet, Fumay, Revin et Monthermé sont concernés". Un évènement important, que disons nous, capital, se préparait donc. Lequel? le lancement de la réflexion pour établir le contrat Région-territoire pour les années 2007-2010. L'affaire étant apparemment cruciale, il n'était bien sûr pas question pour le MRC-08 d'en être absent. Un de nos membres s'est par conséquent rendu à la très belle salle située en bordure de la place de ce village réputé dans tout le département pour la fête du cheval qui s'y déroule chaque année au début du mois de juillet.

Et là, que de déceptions! d'abord le nombre de participants: une trentaine au grand maximum. Avouez que pour décider de l'avenir du sixième de la population du département, c'est bien peu. La quantité n'étant pas là, la qualité y était peut-être? Sans vouloir faire injure aux personnes qui avaient fait l'effort de se déplacer, il faut bien reconnaître que ce n'était pas le cas: 2 élus seulement étaient présents, les maires d'Aubrives et de Fumay en qualité respectivement de président du Syndicat Mixte du Pays des Vallées de Meuse et de Semoy et de président de l'Association de Développement Economique du Pays de la Pointe. Quant aux communautés de communes concernées, elles étaient toutes les 2 aux abonnés absents, tout comme le député de la 2ème circonscription. Par contre, la Région était représentée, ce qui était la moindre des choses, mais pas par son président, ni par un de ses vice-présidents, ni même par un simple conseiller régional, seulement par une fonctionnaire territoriale à la compétence certes incontestable mais qui a jugé bon de s'éclipser avant la fin de la discussion au prétexte de devoir regagner à une heure décente son domicile de Troyes. Enfin, le contenu était loin de ce que l'on pouvait attendre: après un bref bilan du programme pluriannuel 2004-2006 qui nous a tout de même appris que le conseil de développement économique ne s'était plus réuni depuis septembre 2004 (!), quelques pistes d'une banalité affligeante pour l'élaboration du contrat Région-pays ont été proposées avant qu'un appel à candidature ne soit lancé en vain pour constituer un groupe restreint chargé d'affiner le projet. Un exemple parfait de la langue de bois administrative qui cache son manque d'imagination et de connaissance du terrain derrière un vocabulaire ronflant mais ô combien creux (groupe stratégique, problématique, réflexion transversale,...).

Cette réunion n'a donc servi à rien? Pas tout à fait puisqu'elle a permis à la Région d'abattre ses cartes. Nous avons ainsi appris que la concurrence entre le pays et le parc naturel régional faisait désormais partie du passé, que l'enveloppe financière serait reconduite pour la période 2007-2010 et que les priorités régionales étaient la HQE, les TIC et l'ESS (petite précision du MRC-08 à l'adresse de ceux qui ne seraient pas habitués aux initiales en usage dans le petit monde de l'administration: haute qualité environnementale, technologies de l'information et de la communication, économie solidaire et sociale). Surtout, la Région a martelé qu'elle ne financerait que des opérations d'investissement portant sur des projets précis d'envergure territoriale, en privilégiant ceux qui aboutiraient à une mutualisation des services et par voie de conséquence à une réduction des coûts de fonctionnement. Avec ça, les 50.000 habitants des cantons de Givet, Fumay, Revin et Monthermé peuvent dormir sur leurs 2 oreilles, leur avenir est assuré...

lundi 9 juillet 2007

Fiscalité locale: les chiffres indispensables pour comprendre et se faire entendre

Le mois de juillet est déjà bien avancé. Pour la majorité des Français, mais malheureusement pour un pourcentage moindre d'Ardennais, ce sera le mois des vacances ou de leur préparation. Pour le MRC-08 qui n'échappe pas à l'extension de la sphère des loisirs mais qui désire malgré tout (tiens, on dirait le titre d'un roman de George Sand qui lui a valu l'immense privilège, malgré seulement 8 petits jours de présence dans le département, d'être intronisée Ardennaise d'honneur au point de donner son nom au tout nouveau collège de Revin!) continuer à réfléchir sur les problèmes de la population et sur les moyens d'y faire face, c'est le mois qui précède août, lequel vient avant septembre qui lui même devance octobre. Tout le monde sait ça, direz-vous avec un petit sourire de compassion en pensant que nous sommes victimes d'une forme de regression infantile. Mais que personne ne s'inquiète ou ne se réjouisse trop vite, nous sommes en pleine possession de nos facultés intellectuelles. Nous voulions juste dire que juillet est le mois qui précède celui qui voit arriver dans nos boîtes aux lettres l'avis d'imposition sur le revenu, lequel sera suivi en septembre par la taxe d'habitation puis en octobre pour les moins mal lotis par la taxe foncière.
Face à cette avalanche de sommes à payer, nous savons que les récriminations iront bon train. Beaucoup trouveront qu'ils sont pressés comme des citrons, lessivés voire rackettés. Ce n'est pas la position du MRC-08 qui considère que l'impôt est nécessaire pour permettre, d'une part le bon fonctionnement de la société qui profite à tous, et d'autre part une redistribution sociale certes insuffisante mais néanmoins indispensable. Ceci étant, nous sommes convaincus que l'impôt ne peut être vraiment accepté que s'il est compris et si ceux qui y sont assujettis ont la certitude qu'il n'est pas gaspillé. C'est pourquoi nous nous sommes livrés à de petites recherches sur les impôts dits locaux. Pourquoi ceux-ci? Parce que ce sont les plus illisibles dans la mesure où ils résultent de prélèvements effectués par les communes bien sûr, mais aussi par les intercommunalités, le département et la région. Chacun y va de son "petit" pourcentage en espérant que son action sera noyée au milieu de celles des autres et échappera en cas d'augmentation sensible aux foudres des contribuables.
En 2006, les taux moyens d'imposition de chaque collectivité ont été les suivants:
.régions : pas de taxe d'habitation
2,54% de taxe foncière sur les propriétés bâties
6,19% de taxe foncière sur les propriétés non bâties
2,68% de taxe professionnelle
.départements : 6,89% de taxe d'habitation
9,76% de taxe foncière sur les propriétés bâties
23,19% de taxe foncière sur les propriété non bâties
8,22% de taxe professionnelle
.communauté d’agglomération : 17,16% de taxe professionnelle
.communautés de communes : 2,31% de taxe d'habitation
3,56% de taxe foncière sur les propriétés bâties
9,18% de taxe foncière sur les propriétés non bâties
2,59% de taxe professionnelle
.communes : 14,45% de taxe d'habitation
18,53% de taxe foncière sur les propriétés bâties
44,20% de taxe foncière sur les propriétés non bâties
15,70% de taxe professionnelle
Ces chiffres sont officiels. Ils constituent donc une base incontournable pour déterminer si ceux qui vous dirigent gèrent avec parcimonie vos deniers ou les jettent par la fenêtre. Pour le savoir, regardez vos feuilles d'impôt et comparez. Vous verrez, c'est un exercice facile et très instructif! Et si pour votre malheur vous faites partie de ceux qui sont excessivement ponctionnés, le MRC-08 vous donne un conseil: souvenez-vous en lors des élections municipales et cantonales de mars 2008. Pourquoi les élections cantonales, direz-vous? Parce qu'au delà de la multitude des situations locales que nous sommes loin de connaître, nous avons déjà pu remarquer que le Conseil général fait partie des "mauvais élèves" avec un prélèvement de 8,42% sur la taxe d'habitation et de 13,19% sur la taxe foncière sur les propriété bâties...

samedi 7 juillet 2007

TER: des améliorations au goût amer!


Depuis le 10 juin, date de l'arrivée triomphale du TGV dans les Ardennes, le mécontentement est de plus en plus perceptible chez les usagers du rail. Pêle-mêle, ils reprochent les retards récurrents de cette formule 1 du rail qui rallongent la durée des trajets au lieu de la diminuer, les correspondances inadaptées, l'augmentation des tarifs, la baisse des liaisons inter-régionales ou encore la diminution de l'offre des TER. Ce dernier grief est particulièrement mis en avant chez les habitués de la ligne Charleville-Givet qui ont pu constater que le nombre de dessertes a été réduit, que certaines gares ne sont plus aussi bien desservies qu'auparavant et surtout que les 2 AGC (précision du MRC-08 pour les non-initiés: il s'agit des autorails à grande capacité qui peuvent transporter 160 personnes à 160 km/h) récemment affectés à la ligne ont été supprimés la semaine au profit de michelines à l'âge respectable afin de faciliter les correspondances du TGV avec les gares de Sedan et de Reims.

Face à cette grogne de plus en plus forte relayée par les médias locaux et les décideurs régionaux, la SNCF, guidée un peu par le souci de satisfaire l'usager et beaucoup par la crainte d'avoir des difficultés à obtenir une contribution financière de la part des collectivités territoriales pour financer le 2ème tronçon de la LGV vers Strasbourg, a décidé de réagir. Ainsi, par l'intermédiaire de Nicolas Gindt, directeur du réseau TER Champagne-Ardenne, elle a déclaré que si "les vieux trains sont comme les 2 CV, les nouveaux trains qui vont fonctionner sur la ligne Givet-Charleville à partir du 09 décembre sont comme les Mercédès". Une façon imagée de dire que l'essentiel des 20 AGC qui seront livrés à la région avant la fin de cette année seront affectés à cette ligne et assureront 13 des 16 aller-retour quotidiens! Sachant qu'il s'agit de trains de la dernière génération au confort irréprochable et capables de gagner 10 minutes sur les trajets omnibus, la nouvelle devrait calmer les nombreux esprits passablement échauffés depuis un mois.

Pourtant, elle est loin de satisfaire le MRC-08. Pourquoi? Parce qu'au nom du culte de la concurrence et de la dénationalisation rampante, la SNCF a choisi d'acheter ses nouvelles rames au canadien Bombardier plutôt qu'au français Alstom. L'opportunité de soutenir notre industrie nationale en accordant le marché à un groupe qui ferait davantage travailler la France que Bombardier qui prévoit de sous-traiter une bonne part de sa production à l'étranger n'a pas été saisie. C'est dommage, d'autant que l'attribution du marché à Alstom aurait contribué à créer une vitrine propice à l'exportation et à l'émergence d'un nouvel acteur de poids sur le marché des trains régionaux largement dominé par le groupe canadien. Et n'allez pas dire que la SNCF est soumise au Code des marchés publics et ne doit prendre sa décision qu'au regard des performances techniques, du confort des usagers et du niveau de la proposition financière. Chacun sait qu'il existe des moyens juridiques pour faire en sorte qu'une commande soit attribuée à une entreprise française. Il serait tout de même temps que les collectivités locales prennent en compte l'intérêt national et que l'Etat, au nom de la solidarité, les y encourage financièrement. Sinon, le "patriotisme économique" dont beaucoup se gargarisent est condamé à rester une expression, certes jolie, mais totalement vide de substance!

vendredi 6 juillet 2007

Thomé-Génot: la douche écossaise

Le 25 juin 2007, avec plus de six mois de retard sur les évènements, l'Union européenne est enfin intervenue dans le dossier Thomé-Génot en prévoyant d'accorder aux 267 ex-salariés de cette ex-entreprise une somme de 2,56 millions d'euros. Rapportée au nombre de bénéficiaires, cette aide représente un peu plus de 9.500 euros par personne et beaucoup se sont mis à rêver qu'elle s'ajouterait aux 25.000 euros obtenus de haute lutte à la fin de l'année dernière. Ainsi, les 30.000 euros initialement réclamés auraient été dépassés, ce qui, reconnaissons le, n'aurait rien d'indécent, surtout si on compare avec les parachutes dorés accordés aux PDG chassés de la tête de certaines grandes entreprises pour cause d'incompétence!
Hélas, l'espoir a été de courte durée. Pourquoi? Parce que la Préfecture a fait savoir avant-hier que puisque l'argent débloqué par l'Union Européenne provenait du tout nouveau Fonds Européen d'Ajustement à la Mondialisation, il ne pourrait conformément au règlement de ce dernier être utilisé qu'au co-financement de mesures mises en place pour permettre la réinsertion des ex-salariés dans le monde du travail. En décodé, cela signifie qu'il servira à rembourser l'Etat d'une partie des sommes qu'il a investies dans le CTP et que les ex-salariés ne verront pas l'ombre du commencement du début d'un euro tomber dans leurs poches!
Cette stricte application des textes en vigueur était prévisible, mais la morale la plus élémentaire aurait voulu qu'elle s'accompagne d'une augmentation des aides financières directement versées par l'Etat aux ex-salariés équivalente à la somme reçue par l'Etat de l'Union Européenne. Pour le moment, ce n'est pas le cas et rien ne laisse présager un changement d'attitude dans un avenir proche. Le MRC-08 condamne donc avec la plus grande fermeté ce comportement inique de l'Etat qui n'hésite pas à se rembourser à la première occasion des dépenses sociales qui lui incombent. S'il fallait une confirmation de l'orientation ultra-libérale du duo Sarkozy-Fillon, c'est désormais chose faite...

jeudi 5 juillet 2007

LU: une inquiétude légitime


Depuis de nombreuses années déjà, l'industrie agro-alimentaire est entrée dans l'impitoyable univers du capitalisme. Les petites entreprises familiales ont presque toutes disparu au profit de gigantesques firmes multi-nationales qui recourent à 2 méthodes pour prospérer: la spécialisation et la concentration. Une démonstration parfaite de cette stratégie a eu lieu le 03 juillet avec la vente par Danone, numéro 1 français et numéro 3 mondial de l'agro-alimentaire, de l'une de ses trois branches, le pôle biscuits, pour se recentrer sur les produits laitiers et l'eau minérale qui possèdent un potentiel de développement plus important du fait de leur proximité avec le domaine de la santé. Et qui a été l'heureux acheteur? L'américain Kraft Foods, numéro 2 mondial du secteur, qui a été créé dans les années 1990 pour regrouper les actifs agro-alimentaires du cigarettier Philip Morris avant d'être introduit en bourse en 2001 puis totalement séparé de sa maison-mère en avril 2007 afin de donner naissance aux 2 pure player souhaitées par les milieux financiers.

Pour les consommateurs, cette opération signifie que les marques Petit Lu, Pim's, Prince, Petit écolier, Petit Déjeuner, Pépito, Belin, Heudebert, Pelletier, Grany, Taillefine, Mikado et Barquette font désormais partie du même ensemble que Carte noire, Jacques Vabre, Grand-mère, Maxwell house, Velours noir, Mika, Côte d'or, Toblerone et Suchard. Pour les économistes, cette opération signifie que Danone s'est délesté pour la coquette somme de 5,3 milliards d'euros d'une branche non stratégique de 15.000 salariés répartis dans 36 usines à travers le monde et réalisant un ebitda (précision du MRC-08 pour les non-initiés: il s'agit des initiales d'une expression anglaise signifiant profit avant impôt, frais financiers, amortissement et dotation aux provisions, connue autrefois par les comptables français sous le nom moins barbare d'excédent brut d'exploitation) de 390 millions d'euros pour un chiffre d'affaire de 2 milliards au profit d'un géant de l'agro-alimentaire de 90.000 salariés réalisant un ebitda de 6 milliards de dollars pour un chiffre d'affaire de 34 milliards. Et pour les Ardennais? Elle signifie que l'usine de Charleville-Mézières quitte le giron de l'entreprise construite petit à petit à partir de l'ancienne biscuiterie fondée en 1847 à Nantes par les familles Lefèvre et Utile (prenez les initiales...et vous comprendrez l'origine de son nom!) pour passer sous pavillon américain.

L'ebitda rapporté au chiffre d'affaire de Kraft Foods étant de 16,5% contre 19% pour l'ex-pôle biscuits de Danone, l'affaire est très rentable pour le groupe basé à Northfield dans l'Illinois, d'autant qu'elle lui permet d'atteindre un de ses objectifs stratégiques en faisant passer la part de ses ventes à l'international de 33% à 40%. Elle paraît très satisfaisante pour les salariés qui, d'une part intègrent un groupe solide, et d'autre part bénéficient de la garantie qu'aucune des 9 usines situées en France ne sera fermée avant 3 ans. Mieux, Kraft Foods s'est engagé à ne pas déménager le siège de l'ex-pôle biscuits de Danone. L'ambiance devrait donc être au beau fixe. Pourtant, elle ne l'est pas comme en témoigne la manifestation spontanée des salariés de LU devant la préfecture de Charleville-Mézières et les déclarations des responsables syndicaux après la réunion du Comité Central d'Entreprise.

Alors pourquoi tant d'inquiétude? Parce que la garantie de non-fermeture est limitée à 3 ans et que le site de Charleville-Mézières est spécialisé dans la fabrication de la fameuse "barquette" qui n'est plus en situation de croissance, ce qui lui avait déjà valu des menaces sérieuses de fermeture en 2001? Peut-être, mais ce serait oublier que d'autres fabrications ont été lancées depuis, comme le gâteau "mini ourson" en 2006. Parce que l'acheteur est américain, comme les équipementiers automobiles Vistéon et Delphi qui se sont illustrés récemment dans le département par des licenciements massifs et une remise en cause des acquis sociaux, comme Catalina qui a pillé la trésorerie de Thomé-Génot avant de fermer l'entreprise dans des conditions détestables ou comme American Standard qui a renoncé à son activité fonderie dans l'usine Porcher de Revin? Possible, mais peu probable au regard de la réussite d'autres groupes américains comme Schulman Plastics qui ne cesse de s'étendre à Givet. Parce que, comme l'affirme un délégué syndical CFDT au CCE, "le projet de rachat comprend une garantie de non-fermeture des sites de production pendant 3 ans mais n'empêche pas des restructurations ou des cessions de sites"? Sans aucun doute, c'est la vraie raison et n'allez pas dire qu'il s'agit d'un projet d'intention malhonnête et infondé de la part du MRC-08. Ce n'est que la prise en compte du passé récent de Kraft Foods qui ressemble plus à un passif qu'à autre chose. Une preuve? Lorsque ce géant de l'agro-alimentaire a racheté en 1990 l'usine Suchard de Strasbourg, elle produisait 27.000 tonnes de chocolat. Depuis, les transferts de fabrication se sont multipliés vers l'Allemagne et l'Autriche et la production a été ramenée à 9.000 tonnes. Bien sûr, les effectifs ont suivi cette évolution, mais ce n'était pas encore assez. Un accord a donc été conclu en 2004 avec les syndicats: il prévoyait une réduction des primes et une flexibilité du temps de travail en échange du rapatriement de 700 tonnes de production et s'il a bien abouti à une baisse de la rémunération de 1.200 euros par an, il s'est aussi soldé par une nouvelle baisse de la production et par la mise en place en 2006 d'un plan social prévoyant la suppression de 123 emplois sur les 380 que compte le site! D'ailleurs, au plan mondial, ce sont 8.000 emplois qui ont alors été supprimés. Dans ces conditions, juger Kraft Foods sur ses actes plutôt que sur ses paroles relève du bon sens. C'est ce que tentent de faire comprendre les P'tits Lu de Charleville-Mézières qui n'ont pas envie de se laisser croquer et qui peuvent compter dans leur combat sur le soutien plein et entier du MRC-08.

dimanche 1 juillet 2007

collège de Mouzon: une fermeture qui en annonce d'autres

Le 28 juin, le Conseil d'administration du collège multi-sites de Raucourt-Mouzon s'est prononcé pour le transfert de l'effectif scolaire du site de Mouzon vers celui de Raucourt. Si cette décision n'entraine pas, comme l'affirme l'inspecteur d'académie, la fermeture au sens juridique du terme d'un collège, elle aboutit de fait à la disparition d'un établissement d'enseignement de proximité et à la fragilisation du tissu économique et culturel d'un canton. Elle a donc logiquement suscité la colère des élus et des parents qui refusent un mode de gestion scolaire qui, non seulement utilise mécaniquement la règle à calcul sans tenir compte des spécificités socio-économiques locales, mais en plus amplifie les conséquences de la baisse démographique au lieu de chercher à les atténuer.
De façon plus générale, le MRC-08 constate que cette décision va dans le sens de la volonté de moins en moins cachée du Rectorat de réduire le nombre d'établissements et de celle clairement affichée du Conseil général d'obtenir 35 collèges implantés sur 35 sites. Il ne s'agit donc pas d'une affaire strictement locale, mais bien de la poursuite du processus sciemment engagé pour obtenir la disparition des collèges multi-sites et qui a déjà abouti à la fermeture des établissements de Machault, de Margut et de Maubert-Fontaine. La marche arrière opérée par le Conseil général en juillet 2006 révèle ainsi son vrai visage: ce n'était qu'un recul tactique destiné à permettre à l'Education Nationale de prendre le relai afin d'obtenir le même résultat par une méthode plus progressive et des arguments en apparence plus pédagogiques. Bref, la remise au goût du jour de "la tactique du salami" qui a si bien réussi en Europe de l'est à la fin des années 1940!
Le MRC-08 est bien conscient qu'une réflexion sur la restructuration du réseau des collèges ardennais est nécessaire. Il condamne cependant fermement cette politique qui fait passer les intérêts économiques avant ceux des élèves et des territoires en difficulté, d'autant plus qu'aucune évaluation sur l'expérience des collèges multi-sites n'a été menée à ce jour. Il s'associe donc pleinement aux démarches des parents d'élèves et des élus du canton de Mouzon et propose, comme le suggère le rapport de l'Inspection générale rendu en septembre 2004 sur l'évaluation de l'enseignement dans l'académie de Reims, de faire des collèges multi-sites "un outil d'aménagement du territoire qui peut se voir investi de nouvelles missions utiles à l'équilibre des zones rurales, comme l'aménagement de pôles d'animation, de centres de ressources multi-médias ou de centres de formation professionnelle". Avec le maintien des autres services publics de proximité, cela contribuerait à l'existence d'une vie rurale de qualité.