Jean-Pierre Chevènement, invité de LCI

Chevènement : "on a détruit l'école de l'intérieur"


jeudi 29 avril 2010

Solidarité avec le peuple grec !


"Nous sommes tous inquiets de la situation financière, économique et sociale de la Grèce. Ce pays, au bord de l’insolvabilité, fait l’objet d’un plan -tout au moins programmé- de soutien financier de l’Union Européenne et du F.M.I., que nous pouvons apprécier diversement selon nos sensibilités politiques respectives. De même, nous n’avons pas forcément tous la même lecture des causes ayant engendré cette insolvabilité, que, pour ma part, j’impute principalement aux errements graves du capitalisme financier mondialisé, et à une politique d’intégration monétaire et de "l’euro fort" inappropriée à la situation économique de nombreux pays de la zone euro -la plupart même-, en premier lieu la Grèce, mais aussi bien d’autres, y compris la France à certains égards.

Quoi qu’il en soit, nous pouvons tous nous accorder sur un point : la Grèce est un pays frère, non seulement membre de la zone euro, de l’Union Européenne, mais dépositaire d’une part importante de l’histoire de notre civilisation. Or la Grèce souffre, non seulement de ses difficultés financières et économiques, mais aussi, en partie, d’un sentiment de "déclassement" que peut engendrer le débat autour de l’aide européenne et de l’aide du FMI. En particulier, les demandes de mesures de rigueur qui l’accompagnent, et que nous pouvons considérer diversement selon nos convictions politiques, sont non seulement autant de sacrifices demandés au peuple grec, mais encore autant d’ingérences dans sa souveraineté -qu’on les juge légitimes ou non.

En tant qu’élus de Paris, nous n’avons évidemment pas de moyens directs de manifester une solidarité, notamment financière, au peuple grec. Mais Paris est une grande capitale mondiale, à la notoriété, à la visibilité médiatique, à la charge symbolique incomparable. Nous sommes donc investis d’une responsabilité particulière quant au message internationaliste de la France, et à la perpétuation de la force universaliste de l’idéal constitutif de notre République. C’est pourquoi, en tant que Conseiller de Paris, et connaissant bien le mandat qui est le vôtre pour l’avoir assumé pendant treize ans dans le XIe arrondissement, je me permets de vous suggérer d’utiliser la puissance symbolique de vos Mairies d’arrondissement pour adresser un message de solidarité et de respect au peuple grec. Par exemple, vous pourriez hisser le drapeau grec sur votre Mairie, pendant cette période de tourmente financière. J’ai la conviction que les Grecs de France, ceux de Grèce bien sûr, et le monde entier, verraient dans ce geste symbolique, qui pourrait faire des émules, un signe de solidarité et un motif de fierté qui compterait pour eux. Et Paris pourrait s’enorgueillir de ce geste. C’est un petit geste, qui peut avoir un grand impact".

(lettre de Georges SARRE, ancien Ministre, membre honoraire du Parlement, Conseiller de Paris et Secrétaire National du MRC adressée hier soir aux vingt maires d’arrondissement de Paris)

mardi 6 avril 2010

Aubrives : nos délégués communautaires se font remarquer par leur incohérence !


Dans la tradition catholique, pendant la semaine de Pâques, les cloches cessent de sonner du jeudi au samedi inclus. Aux petits enfants qui s'étonnent de ce silence assourdissant qui règne pendant ces quelques jours dans les villages, on explique qu'elles sont allées se faire bénir à Rome. Le week-end pascal vient de se terminer et il m'a donné envie, allez savoir pourquoi, de vérifier la façon dont nos 2 délégués communautaires ont défendu les intérêts de notre commune au cours du deuxième semestre de l'année 2009. Je me suis donc rendu dans les locaux de la Communauté de communes Ardenne Rives de Meuse et j'y ai consulté, sans me heurter à la moindre réticence, le recueil des actes administratifs. Qu'y ai-je découvert ? Essentiellement trois choses ! La première est que Gilbert Leclercq, notre bon maire, a enfin compris que pour être traité comme un partenaire respecté, il fallait participer pleinement à la vie de la Communauté de communes : il s'est ainsi rendu aux 5 réunions du conseil communautaire qui se sont tenues ce semestre, ce qui hélas n'a pas été le cas de son fidèle bras droit, le très libéral Fabien Prignon, qui n'a condescendu à y pointer le bout de son nez qu'à 2 reprises.

Le deuxième élément notable que j'ai relevé est la montée en puissance de l'activité de nos délégués. Pensez donc, alors qu'ils avaient passé l'année 2008 dans un mutisme complet et qu'ils étaient à peine sortis de leur attitude contemplative au 1er semestre 2009, ils sont intervenus à 3 reprises ! Une vraie révolution comportementale qu'il m'est impossible de ne pas saluer, étant donné que je l'ai tellement appelée de mes voeux, même si je souhaiterais la voir s'accentuer encore. Malheureusement, et c'est là le troisième enseignement de ma petite heure de lecture, les interventions de notre duo de choc n'ont pas brillé par leur pertinence, bien au contraire. Ainsi, lors de la séance du 29 juillet, alors que messieurs Blanchemanche, Vigneron et Saxe faisaient part de craintes argumentées au sujet de l'installation d'une ferme photovoltaïque sur une partie du fort de Charlemont, Gilbert Leclercq a démontré toute la profondeur de sa réflexion en s'étonnant des chiffres de production d'énergie et d'investissement donnés par le cabinet de conseil et d'audit Deloitte, une des références internationales du secteur bénéficiant de 155 ans d'expérience. Pour un maire qui ne cesse de se réfugier derrière les conclusions de cabinets d'études départementaux avant de prendre la moindre décision un tant soit peu importante, c'est un comble qui n'aura échappé à personne !

Le meilleur, ou plutôt le pire, a cependant eu lieu lors de la séance du 14 octobre. Visiblement dépité de ne pas bénéficier du concours financier de la Communauté de communes pour la réfection des voiries d'Aubrives dont certaines commencent à compter plus de nids de poules que de revêtement, notre bon maire a attaqué bille en tête en demandant un point d'information générale sur les voiries d'intérêt communautaire mentionnant les distances kilométriques prises en compte, le nombre d'habitants concernés, le coût pris en charge ainsi que des ratios. Sa cible ? La commune de Vireux-Wallerand qui a profité, grâce à l'action de son maire et par ailleurs Président de l'intercommunalité Bernard Dekens, d'une prise en charge à hauteur de 692.361,77 euros sur un total de 1.511.833,46 euros pour la rénovation de la place des Tries et de la partie basse de la rue des Rouges voies. Sur le fond, je dois reconnaître que la charge était justifiée, eu égard à l'éloignement entre la place des Tries et les équipements communautaires de la commune, mais sur la forme elle était ridicule, puisque le même Gilbert Leclercq avait voté lors de la séance du 09 septembre l'autorisation au Président de signer les marchés de travaux pour la restructuration lourde des voiries d'intérêt communautaire de Vireux-Wallerand pour le programme 2009 et après. Prendre une décision et ne pas en assumer la conséquence, quelle incohérence !

Quant à Fabien Prignon, tout ahuri de voir son mentor ne pas obtenir gain de cause, il a montré son mécontentement en prenant son courage à 2 mains et en votant contre l'achat par l'intercommunalité de 3 abonnements "privilège" auprès du club sportif Sedan Ardennes pour la saison 2009-2010. Le coût total de ces places s'élevant à 5.740,80 euros, certains pourraient croire qu'il s'agit d'une volonté de contribuer à une gestion rigoureuse des deniers publics. Hélas, ils auraient tort, d'abord parce que ces abonnements font partie des us en vigueur et ont pour objectif d'établir de bonnes relations avec les partenaires économiques du territoire, ensuite et surtout parce que le bras droit, que dis-je l'ombre, de notre bon maire fait partie de ceux qui, au sein du Conseil municipal d'Aubrives, ne trouvent rien à redire lorsque les sommes consacrées au poste "fêtes et cérémonies" connaissent un quasi doublement en 2 ans. D'ailleurs, n'est-ce pas lui qui est monté au créneau le mois dernier pour défendre l'augmentation de 6.100 euros (58 %) de la subvention allouée cette année au comité des fêtes de notre commune ?

Au total, nos délégués communautaires se sont donc réveillés et ont donné de la voix, ce qui est incontestablement positif, mais l'incohérence de leurs prises de position les a plus ridiculisés qu'autre chose. C'est dommage, mais cela aura au moins eu le mérite de confirmer la maxime de Pascal : "qui veut faire l'ange fait la bête"...
LB

lundi 5 avril 2010

Libre Pensée : cohabitation réussie entre l’estomac et le cerveau


La laïcité est en danger ! Attaquée à la fois par le haut (une messe est désormais célébrée chaque mercredi dans l’enceinte du Parlement européen … qui siège comme chacun sait dans la ville française de Strasbourg) et par le bas (on ne compte plus les maires, y compris dans les Ardennes, qui accordent des subventions déguisées à tel ou tel culte), elle peut cependant compter sur le soutien indéfectible de la Libre Pensée qui organise symboliquement, chaque vendredi dit saint, une "cochonnaille républicaine" pour montrer son refus de se plier aux tabous imposés par les religions. L’an dernier, plus de 4.500 personnes y avaient participé à travers toute la France. L’opération (qui n’a rien à voir avec celle du Saint Esprit) a donc été reconduite cette année et elle a rassemblé 34 convives dans les Ardennes, parmi lesquelles figuraient certes des habitués, mais aussi des "petits nouveaux" comme Xavier Médeau, avocat spécialisé dans la défense des salariés victimes de patrons sans scrupule dont l’efficacité n’est plus à démontrer depuis l’affaire Thomé-Génot, ou encore l’actuel dirigeant de la loge maçonnique "la fraternité Georges Corneau" appartenant à l’obédience du Grand Orient de France.

Dans son propos liminaire, le toujours très en verve Alain Tournafol a évoqué le contexte particulier de l’année 2010, marqué par une crise sans précédent d’un système économique à bout de souffle, se traduisant, d’après les dires du Médiateur de la République, par l’existence dans notre pays de 15 millions de personnes ayant les plus grandes difficultés pour terminer les fins de mois. Puis, il a dressé la liste des banquets passés les plus mémorables, de celui des Humanistes en 1517 à celui de Sainte Beuve en 1868, en passant par le banquet dit du scandale de 1789 et le célébrissime banquet de 1847 que l’on peut considérer comme un des points de départ de la révolution de 1848. Il a enchaîné avec la lecture des 2 premiers articles de la loi de 1905, en insistant sur le 2ème, avant de rappeler que les banquets de cette année étaient axés sur la commémoration du centenaire de la conférence internationale des femmes socialistes de Copenhague, qui a abouti à la création de la journée des femmes (à ne pas confondre avec la mercantile journée actuelle de la femme), et du cinquantenaire du serment de Vincennes qui vit 350.000 laïcs revendiquer au nom de 10.813.697 pétitionnaires l’application du principe "école publique fonds publics, école privée fonds privés".

Les neurones étant bien chauds, l’entrée qui ne l’était pas moins fut alors servie. Une fois engloutie par les convives ayant encore en mémoire le menu exceptionnel du banquet de 1868, le président des libres penseurs ardennais reprit la parole pour narrer l’intéressante vie du baron d’Holbach, philosophe des Lumières et encyclopédiste, qui est resté dans l’histoire pour avoir écrit "le système de la Nature", que les autorités condamnèrent à être brûlé en 1770, et "le christianisme dévoilé", dans lequel il n’hésita pas à affirmer que "l’Evangile n’est qu’un roman oriental dégoûtant pour tout homme de bon sens". Puis, après le plat de résistance qui n’avait rien à voir avec un quelconque poisson, Henri Génon, Patrick Benyoucef et Yvan Raulet ont successivement décrit la triste et lamentable histoire du chevalier de la Barre, celle non moins triste mais plus glorieuse d’Eugène Potier créateur en 1871 de l’Internationale et les suites encore inachevées du serment de Vincennes. Un bon dessert a clôturé le tout, permettant aux convives d’échanger sur des sujets divers et variés. Pour le MRC 08, ce 4ème banquet républicain organisé dans les Ardennes a donc été une réussite, tout juste troublée par l’intervention intempestive d’un illuminé vouant aux gémonies et aux pires supplices les mécréants osant manger normalement en ce jour qu’il considérait sans preuve aucune comme hors du commun. Renseignements pris, il s’est avéré que l’énergumène surexcité, dont vous pouvez voir ci-dessous la photo, serait un ancien communiste qui aurait eu une révélation en allant faire ses dévotions à Notre Dame de Woinic, la nouvelle figure tutélaire des Ardennes.