Jean-Pierre Chevènement, invité de LCI

Chevènement : "on a détruit l'école de l'intérieur"


vendredi 28 novembre 2008

Sopal: la pollution comme ultime moyen de pression


Avant-hier, dans le cadre de la procédure pour la fermeture fixée au 31 décembre de l'usine Sopal de Givet, un Comité d'entreprise s'est réuni. Contrairement aux us en vigueur et à ce qui avait été annoncé, les représentants de la direction, craignant certainement la légitime colère des salariés qu'ils ont ignoré pendant un mois avant d'accepter de les renconter pour les injurier en leur proposant un plat de lentilles afin qu'ils mettent fin à leur grève, ont obtenu que cette réunion se déroule non pas sur le site de Givet mais à la Maison de l'Ardenne à Charleville-Mézières. Les discussions ont duré 5 heures, mais elles n'ont permis aucune avancée puisque les personnes mandatées par le groupe Gascogne sont venues les mains vides: aucune amélioration de la prime supra-conventionnelle (1.000 euro!!) pour sortir du conflit, ni de la majoration du taux horaire figée à 25%! La seule mesure concrète a été la mise en place dans le cadre du P.S.E. (plan sauvegarde emploi) d'un P.I.C. (point information conseil) qui sera tenu par les 2 cabinets de reclassement Aksis et Entreprendre conseil.

Devant le refus absolu de la moindre ouverture de la part de leur direction, les salariés qui avaient fait le déplacement jusqu'au chef-lieu ont alors décidé de demander secours à l'Etat en sollicitant de la Direction Départementale du Travail la possibilité pour les futurs licenciés de l'usine givetoise d'intégrer le Contrat de Transition Professionnelle normalement réservé aux entreprises de moins de 1.000 salariés, ce qui n'est pas le cas du groupe Gascogne. Puis ils ont regagné l'extrémité de la Pointe afin de faire part à leurs camarades grévistes, restés sur place pour empêcher tout accès à l'usine et à son trésor de guerre que constituent le stock et les machines, du maintien en l'état de la situation. Après une 1ère réaction bien compréhensible d'abattement, c'est la colère qui l'a emporté et elle a abouti hier au déversement dans la Houille, un affluent de la Meuse, fleuve international qui entre sur le territoire belge 2 kilomètres seulement après la sortie de Givet, de 600 litres d'encre bleue.

Tout le monde comprendra sans difficulté que cette action de pollution volontaire, initiée par quelques grévistes sans le soutien des syndicats, avait pour objectif de declencher la colère de la Belgique et ainsi de donner un retentissement international au conflit social en cours à la Sopal. L'efficacité a d'ailleurs été au rendez-vous puisque le ministre wallon de l'environnement a fait savoir le jour même que la Belgique se porterait partie civile au cas où les autorités françaises décideraient de poursuivre les auteurs de cette pollution, tandis que le préfet dénonçait avec fermeté "un acte inadmissible qui porte atteinte à l'environnement à une époque où tout le monde s'entend et s'accorde pour le protéger" et prévenait que "les auteurs doivent se préparer à en répondre devant les tribunaux". Quant aux écologistes de toutes tendances, les vrais comme ceux à la petite semaine, ils se sont déchainés contre le montrent les commentaires laissés sur le blog des salariés grévistes auquel vous pouvez accéder en cliquant sur le lien suivant: http://sopalgascogne.skyrock.com/ .

Le MRC 08 hurlera-t-il avec les loups en tombant à bras raccourci sur les coupables du crime affreux de dégradation de la nature ? Certainement pas, même si nous n'avons jamais cautionné et ne cautionneront jamais les illégalités de quelque nature qu'elles soient, et ce pour 2 raisons: l'encre déversée dans la Houille serait d'après les dires des grévistes de l'encre à l'eau totalement biodégradable et donc moins polluante que les rejets que la Sopal effectuait quotidiennement sans qu'ils ne suscitent la moindre réaction ; nous sommes des humanistes convaincus qui mettons l'Homme et ses conditions de vie au dessus de la Nature et de sa soi-disant pureté qui a disparu depuis bien longtemps. Nous réaffirmons donc notre solidarité avec les salariés grévistes de la Sopal, en leur demandant toutefois avec insistance de ne pas franchir de pas irrémédiables dans le durcissement du conflit. Nous suggérons aussi respectueusement au préfet, qui ne peut plus ignorer la situation particulière engendrée par la position frontalière de Givet, de faire preuve de la même fermeté auprès des dirigeants du groupe Gascogne pour qu'ils renouent le dialogue avec les salariés de la Sopal que celle dont il a usé envers les auteurs de la regrettable mais pas pour autant dramatique pollution à l'encre à l'eau biodégradable.

jeudi 27 novembre 2008

Automobile: Chevènement demande au gouvernement d'agir


Dans le département des Ardennes, le choix a été fait de se spécialiser dans la sous-traitance automobile dans les années 1970 et 1980 afin de s'adapter aux gigantesques mutations industrielles d'alors ... et de profiter des aides accordées par l'Etat à ce secteur. Le résultat le plus spectaculaire a été l'implantation à Charleville-Mézières de la fonderie PSA qui est à ce jour la plus grosse entreprise industrielle de toute la région Champagne-Ardenne. Mais bien d'autres filiales d'équipementiers automobiles se sont installées comme Vistéon toujours au chef-lieu, Delphi et Glaverbel à Donchery, Thyssen Krupp Prisma à Pure tandis que des entreprises présentes de longue date sur le sol ardennais comme Thomé-Génot à Nouzonville n'ont pas hésité à devenir des équipementiers de 2ème rang en réorientant leur production vers la fabrication des pièces nécessaires aux principaux fournisseurs des constructeurs automobile.

Cette hyper-spécialisation a fourni dans un 1er temps une bouffée d'oxygène dont l'industrie ardennaise avait bien besoin. Mais, elle a aussi entraîné une dépendance très forte envers le secteur automobile qui a commencé à faire sentir ses effets néfastes au milieu des années 2000 lorsque les délocalisations se sont multipliées vers l'Europe de l'est dans la foulée de l'élargissement de l'Union Européenne à ces pays. Aujourd'hui, avec la crise économique qui se traduit par un effondrement des ventes d'automobiles, elle se révèle être une faiblesse énorme puisqu'on ne compte plus les entreprises liées à ce secteur qui ont mis en place des mesures pour réduire leur production, que ce soit par la prise obligatoire de journées de RTT, par la mise en place de périodes de chômage technique, voire par des réductions d'effectifs.

Cette situation n'est pas l'apanage des Ardennes. D'autres départements la connaissent malheureusement aussi, comme le Territoire de Belfort dont le tout nouveau sénateur Jean-Pierre Chevènement a demandé aujourd'hui à la Ministre de l'économie dans le cadre des questions au gouvernement les mesures que celui-ci envisageait de prendre pour venir en aide à ce secteur économique crucial. Pour prendre connaissance de cette intervention à portée nationale, mais dont l'intérêt départemental est évident et pas seulement pour le MRC-08, ainsi que de la réponse édifiante qui lui a été faite, il vous suffit de cliquer sur le lien ci-après:

vendredi 21 novembre 2008

Sopal: les patrons se retrouvent seuls face aux salariés!


Cela fait exactement un mois, jour pour jour, que les salariés de l'usine Sopal de Givet, appartenant à la filiale Gascogne Laminates du groupe multinational Gascogne, ont cessé le travail suite à l'annonce de la fermeture de leur site de production pour la fin de l'année. Depuis, ils ont bloqué l'accès à l'usine, grâce à un piquet de grève installé autour d'un brasier alimenté jour et nuit, afin de conserver le stock et les machines qui constituent leur seul moyen de pression pour obtenir un plan social digne de ce nom d'une direction qui ne cache pas vouloir leur accorder seulement le minimum prévu par la loi. Parallèlement, tout en multipliant les actions coup de poing pour sensibiliser la population à leur situation, les salariés ont tenté d'établir un dialogue avec la direction. En vain, jusqu'au jeudi 13 novembre lorsque, après 3 semaines de conflit, une première réunion a pu se tenir dans les Ardennes, non à Givet mais à Charleville-Mézières afin que les représentants de la direction ne subissent pas la colère des salariés après leur avoir mis sur la table une prime royale de 1.000 euro et une majoration de 25% du taux horaire pour obtenir la réouverture de l'accès à l'usine.

Cette annonce, pour ne pas dire cette provocation, a logiquement abouti à une poursuite du conflit, avec toutefois un net durcissement de la position de la direction. Ainsi, après avoir fait savoir qu'elle n'irait en aucun cas au-delà de sa proposition initiale, elle a déposé une demande d'ordonnance auprès du juge de référés de Charleville-Mézières afin d'obtenir l'évacuation de l'usine et la réouverture de la circulation sur le boulevard Bourck permettant d'y accéder. Elle a également jugé utile pour accroître la pression sur les grévistes d'attaquer en justice 25 salariés, désignés sur des critères pour le moins aléatoires par le directeur du site, en leur réclamant 200 euro d'astreinte par heure de blocage de l'usine. De leur côté, les salariés ont décidé d'exiger une prime supra-conventionnelle de 30.000 euro et une majoration de 50% du taux horaire et ils ont fait une démonstration partielle de leurs possibilités d'action en rendant public sur leur blog l'effet du déversement d'un seau d'encre dans la Houille. Un vrai bras de fer qui devait trouver son dénouement avant-hier avec le prononcé de la décision du juge des référés.

L'affaire n'étant visiblement pas simple, les impatients en ont été pour leurs frais puisque le jugement a été mis en délibéré au lendemain. Un stress supplémentaire donc, mais qui en valut la peine puisque, dans son infinie sagesse, le juge a finalement décidé de débouter la direction, laquelle a semble-t-il aussitôt renoncé aux poursuites judiciaires contre ses salariés. Il n'y aura par conséquent pas d'évacuation de la Sopal par la force! Au contraire, la priorité a été clairement donnée à la discussion puisque le préfet a reçu pour consigne de faire pression sur les dirigeants pour qu'ils viennent négocier directement à Givet. Une première réunion aura ainsi lieu mercredi prochain entre des patrons lâchés par les pouvoirs publics et des salariés gonflés à bloc.

Beaucoup, à commencer par la direction du groupe Gascogne, s'étonneront sans doute de l'attitude peu habituelle adoptée par les autorités, mais pas le MRC-08 qui estime qu'il faut y voir une manifestation qu'une ville bénéficiant d'un contrat de redynamisation de site de défense est traitée différemment du reste du territoire national. C'est une façon pour l'Etat qui a supprimé le 1er employeur local de racheter sa faute en exigeant des employeurs privés qu'ils se montrent exemplaires. Un transfert de responsabilité en quelque sorte et une bonne conscience achetée à bon compte, mais dont les salariés de la Sopal bénéficieront s'ils restent fermes sur leurs légitimes revendications.

dimanche 16 novembre 2008

Sopal: un plat de lentilles comme base de négociation!


Ce qu'il y a de bien avec les entreprises cotées en bourse, c'est qu'on peut savoir tout ou presque sur leur situation financière. Ainsi, le groupe Gascogne, inscrit sur le compartiment C de la Bourse de Paris, propriétaire de la filiale Gascogne Laminates qui possède 8 usines, toutes situées en Europe de l'ouest, dont celle de la Sopal à Givet qui devrait être fermée au 31 décembre a dégagé en 2007 un bénéfice de 12,4 millions d'euro en hausse de 20% sur l'année précédente. Au 1er semestre de cette année, la situation s'est encore améliorée puisque le bénéfice s'est envolé de près de 90% à 3,4 millions d'euro, dont 0,2 millions d'euro de résultat opérationnel courant pour la filiale Gascogne Laminates contre un déficit de 2,6 millions d'euro au cours des 12 mois précédents! L'état de santé de ce fleuron français de la production et de la distribution d'emballages et de sa filiale spécialisée dans les produits dits complexes est donc bon, même si l'année 2005 avait été fortement déficitaire, d'autant que son ratio d'endettement sur fonds propres a été ramené en 5 ans du chiffre de 83% jugé excessif par la communauté financière à 63%.

Jeudi dernier, lorsqu'une première réunion a eu lieu, après plus de 3 semaines de grève, à la CCI de Charleville-Mézières entre des membres de la direction, ayant enfin retrouvé sur leur GPS la localisation des Ardennes, et des représentants des salariés pour négocier un protocole de sortie de conflit, on pouvait donc légitimement s'attendre à ce que les discussions démarrent sur des bases acceptables. Il n'en a rien été puisque dans sa grande générosité le groupe Gascogne a proposé une avance de 400 euro sur les indemnités légales et une majoration du taux horaire de 25%. Évidemment, le ton est monté, la séance a été interrompue à plusieurs reprises et la direction a royalement accepté de verser une prime de 1.000 euro tout en maintenant l'augmentation du taux horaire à 25%. Les 2 parties se sont donc quittées sur un constat de désaccord vers midi, lequel a été confirmé dès l'après-midi par le rejet quasi unanime des propositions de la direction par les salariés de l'usine de Givet qui ont décidé de demander une prime supra-conventionnelle de 30.000 euro et une augmentation du taux horaire de 50%.

Cette exigence des salariés paraîtra à certains excessive. Pourtant, en 2006, au terme d'un conflit dur qui restera longtemps dans la mémoire des Ardennais, les licenciés de l'entreprise Thomé-Génot victimes d'un patron voyou qui avait pris la poudre d'escampette avaient obtenu une prime supra-légale de 25.000 euro versée par le Conseil général (10.000 euro), le Conseil régional (10.000 euros) et l'Etat (5.000 euro). La même année, les salariés licenciés par l'entreprise Glaverbel à Donchery avaient bénéficié d'une prime de 70.000 euro et l'année suivante, ceux de Vistéon à Charleville-Mézières avaient eu droit à 60.000 euro sans que cela n'entraîne la faillite des maisons mère. Par ailleurs, en 2007, le Conseil général a versé à l'usine Sopal de Givet 1,5 millions d'euro pour participer au financement d'une modernisation du site qui n'a jamais eu lieu : il y aurait donc une certaine justice à ce que cette somme soit redistribuée à la cinquantaine de salariés, ce qui représente à peu près le montant demandé. Le MRC-08 considère par conséquent que les 30.000 euro exigés par les salariés et la majoration du taux horaire de 50% sont parfaitement justifiés ... et que le groupe Gascogne gagnerait en image en arrêtant au plus vite de prendre ses salariés ardennais pour des mendiants qu'on achète avec un plat de lentilles. Quant à ceux qui veulent connaître l'évolution au jour le jour de ce conflit social ou qui souhaiteraient apporter un peu de réconfort aux salariés en grève en leur laissant quelques mots de soutien, ils peuvent toujours le faire en cliquant sur le lien suivant: http://sopalgascogne.skyrock.com/. Ils découvriront notamment sur ce blog un texte adressé par l'épouse d'un salarié à la direction qui en dit plus long sur la détresse et l'amertume de ces futurs chômeurs que bien des discours.

jeudi 13 novembre 2008

Aubrives: la normalité serait-elle de retour ?


Hier, le Conseil municipal d'Aubrives s'est réuni pour la 1ère fois depuis la séance mémorable du 19 août qui avait vu, en pleine trêve estivale, les édiles traiter 59 dossiers alors qu'ils n'avaient planché que sur un seul sujet lors des 2 réunions précédentes. Aujourd'hui étant la journée mondiale de la gentillesse, je dois commencer par reconnaître que le déroulement de la séance a été exemplaire: après l'appel nominal des conseillers et la proposition d'un secrétaire de séance par le 1er magistrat, les débats n'ont donné lieu à aucun débordement et ont été un modèle de courtoisie.

Parmi la trentaine de sujets à traiter, le 1er a été le compte-rendu des actions menées dans le cadre des délégations faites au maire: on a ainsi appris que les travaux de sécurité de l'impasse Ravel, acceptés par le Conseil municipal le 19 août "mais à moindre frais", ont été confiés à l'entreprise Spanavello "conformément au devis présenté en Conseil municipal le 19 août". Jolie fleur accordée à cette entreprise qui touchera donc plus de 1.700 euro pour poser 6 mètres de grillage sur un petit muret! Puis, la justice ayant permis la vente à l'euro symbolique de l'immeuble Cudeaux, dont l'état de délabrement est tel qu'il peut s'effondrer à tout moment, la mairie s'est proposée d'en faire l'acquisition afin de procéder à sa démolition et à la réalisation d'un parking. Cependant, un voisin étant intéressé par l'achat de cet immeuble au même prix, j'ai suggéré que la mairie le lui laisse à condition qu'il officialise sa décision dans un délai très bref. Cette proposition permettant d'économiser les frais de démolition a suscité un débat qui s'est terminé par un vote qui a abouti au résultat suivant: 7 voix pour le projet défendu par le maire contre 8 pour le projet alternatif. Pour la 1ère fois de la mandature, le 1er magistrat a donc été mis en minorité, ce qu'il a pris avec un sourire que n'aurait renié ni un Japonais, ni un Chinois, à moins qu'il ne se soit agi de sa façon de s'entraîner pour fêter dignement la journée mondiale de la gentillesse. Cette gentillesse anticipée a également conduit la majorité du Conseil municipal à permettre exceptionnellement aux affouagistes retardataires de débarder pendant la période de février 2009 à juillet 2009, pour peu qu'ils adressent à la mairie une demande expliquant le motif de leur retard. Par ailleurs, elle a aussi permis d'accepter le versement à Ardennes Services à Domicile, l'association présidée par l'ancien maire, de la subvention habituelle de 810 euro qui avait été jusqu'ici mise en attente.

Cette séance ne s'est toutefois pas limitée à multiplier les manifestations plus ou moins volontaires de bienveillance. Elle a aussi permis de prendre connaissance de 4 projets d'envergure: la rénovation de la rue Votion, dont le coût est estimé à 660.000 euro, qui permettra aux flots de touristes d'accéder enfin dans de bonnes conditions au lavoir de la Fontaine; l'installation d'une bâche et d'un surpresseur en bordure de la rue Viénot, mais dans une parcelle plus adaptée que celle destinée à accueillir l'extension du nouveau cimetière, pour un coût qui devrait dépasser les 150.000 euro; la construction possible par l'entreprise PCCG au début 2009 d'un lotissement de 17 parcelles si les terrains nécessaires se libèrent rapidement et si la commune accepte de racheter le parking qu'elle a exigé pour un prix pouvant aller jusqu'à 10.000 euro; enfin, cerise sur le gâteau, un projet de rénovation urbaine consistant à construire à la place de l'actuel terrain de football une salle polyvalente avec vue sur la Meuse ainsi qu'un espace destiné à accueillir les 2 fêtes du village et celle de la musique et un parking accessible depuis la rue Sarrail ... avec en corollaire l'aménagement pour notre équipe de football évoluant actuellement en 2ème série de district d'un terrain et de locaux flambant neuf à proximité de la rue Votion. Une petite merveille d'urbanisme dont personne n'a jugé nécessaire d'évoquer le coût, les modalités de financement et le calendrier prévisionnel afin de ne pas casser la sérénité ambiante! Les recettes de la commune n'étant pas indéfiniment extensibles, surtout lorsqu'on a fait campagne contre son endettement excessif, et l'argent ne pouvant être dépensé qu'une seule fois, tous ces beaux projets referont sans nul doute parler d'eux et obligeront inévitablement à faire un choix entre les dépenses de court terme et celles de long terme.

Cependant, la perfection n'étant pas de ce monde, y compris la veille de la journée mondiale de la gentillesse, cette séance a tout de même été marquée par quelques points de friction. Ainsi, lorsque le président du comité des fêtes a souhaité obtenir une subvention complémentaire de 1.800 euro, un méchant s'y est fermement opposé au double motif que cela représentait une augmentation de 22% de la subvention initiale et que la municipalité n'avait pas réussi à débloquer en août une somme plus petite pour accorder une aide d'urgence au Relais des mousquetaires qui a subi une fermeture de 3 mois suite à un incendie. De qui s'agit-il ? Allons donc, de moi, mais je n'ai pas été le seul puisqu'un autre conseiller municipal a adopté la même attitude et que 2 autres ont choisi de s'abstenir. De la même façon, lorsque j'ai demandé à ce que les conseillers d'Aubrives à la Communauté de communes fassent un compte-rendu semestriel ou annuel de leur activité au sein de cette instance où ils siègent non pas en leur nom propre mais en qualité de délégués, je me suis vu opposer une fin de non-recevoir au prétexte qu'un soit-disant règlement (?) n'imposait pas de rendre compte de ses prises de position. Mais si je fais abstraction de ces quelques anicroches, je dois reconnaître que la séance s'est déroulée dans une sérénité, dont j'aimerais qu'elle devienne la règle, et qu'elle a permis enfin d'aborder les travaux structurants dont notre commune a besoin. Cela ouvre des perspectives intéressantes. L'avenir dira cependant s'il s'agit d'un tournant durable ou d'un simple feu de paille.
LB

vendredi 7 novembre 2008

La refondation de la Gauche sur les rails?


Hier, les militants du Parti Socialiste ont procédé à un vote interne afin de départager les différentes motions en concurrence pour le prochain Congrès de Reims. De façon plutôt inattendue, c'est le texte de Ségolène Royal qui est arrivé en tête avec plus de 29% des voix, devant ceux de Bertrand Delanoë et de Martine Aubry avec environ 25% des suffrages chacun et la motion du représentant de l'aile gauche du PS Benoît Hamon qui a recueilli 19% des voix. Des scores plutôt serrés donc qui ne permettent à personne, comme il est de tradition, d'avoir la majorité absolue et qui rendent impératifs le lancement des sempiternelles grandes manoeuvres afin d'obtenir les clés du parti au poing à la rose! Pourtant, ce scrutin en apparence assez banal a provoqué une réaction inhabituelle du sénateur Jean-Luc Mélenchon et du député Marc Dolez qui a pris la forme d'un communiqué commun que voici:

Ca suffit comme ça !
Le résultat du vote au parti socialiste est connu. Les trois motions issues de la majorité sortante du Parti arrivent en tête. Elles obtiennent 80% des suffrages. Et la motion de Ségolène Royal l’emporte avec sa proposition d’alliance au centre. Ainsi, les orientations qui dominent la social-démocratie européenne l’ont emporté alors qu’elles conduisent partout à l’échec. Elles avalisent l’Europe du traité de Lisbonne, les alliances changeantes, l’abstention face à la droite, et refusent de mettre en cause le capitalisme. Ce résultat est sans ambiguïté. Le score respectable de la gauche du parti n’y change rien malheureusement.
Pour nous, ça suffit comme ça ! Nous refusons de nous renier en participant à des complots et des combinaisons tactiques. Car quelles que soient les arrangements qui sortiront du Congrès de Reims, la future direction du PS appliquera l’orientation majoritaire en particulier quand viendront les prochaines élections européennes. Il faudrait alors accepter ce que nous refusons depuis toujours : le traité de Lisbonne et le Manifeste commun avec les partis sociaux démocrates qui gouvernent avec la droite dans leur pays.
Non ! Pour nous, ça suffit comme ça !Nous prenons nos responsabilités. Dans la crise du capitalisme, notre pays a besoin d’une autre voix à gauche. Nous voulons lui être utiles. Nous voulons reprendre l’initiative, formuler une alternative, faire reculer et battre Sarkozy. Par fidélité à nos engagements, nous prenons donc notre indépendance d’action. Nous quittons le Parti socialiste. Nous allons porter publiquement notre conception du combat républicain et socialiste, sans concession face à la droite, au capitalisme et leur irresponsabilité destructrice contre la société humaine et l’écosystème. Nous allons la proposer au suffrage universel. Ainsi que nous l’a montré en Allemagne Oskar Lafontaine avec Die Linke, nous décidons d’engager avec tous ceux qui partagent ces orientations la construction d’un nouveau parti de gauche et nous appelons à la constitution d’un front de forces de gauche pour les élections européennes. Nous savons qu’une énergie immense dans notre peuple est disponible pour le changement. Il faut aller de l’avant.

Les 2 ténors de la gauche du Parti Socialiste, qui avaient défendu avec un bel acharnement le NON lors du référendum sur le traité constitutionnel européen en 2005, ont donc franchi le Rubicon et décidé de renvoyer leurs cartes à la Rue de solférino. Assurément, c'est un évènement d'importance qui ouvre des perspectives réelles de recomposition au sein de la Gauche. Sur quoi débouchera-t-il ? Bien malin qui pourrait le dire aujourd'hui, mais s'il fait des émules parmi les militants, il va bouleverser la donne dans les Ardennes où la motion Hamon a recueilli 25% des suffrages des adhérents et plus encore dans la Marne où elle a bénéficié de 32,5% des voix, sans parler de l'Aisne où elle est arrivée en tête avec un score de 36,6%. En attendant, une chose est sure: cette nouvelle situation crée les bases pour constituer en 2009 des listes de rassemblement du NON de Gauche pour les élections européennes qui auront la capacité de peser fortement sur le scrutin, ce dont le MRC 08 se réjouit vivement.

mercredi 5 novembre 2008

Sopal: l'indifférence nous est interdite!



Face à la crise économique mondiale, déclenchée en partie par l'éclatement de la bulle spéculative créée par la pratique stupide des subprimes aux Etats-Unis, chacun d'entre nous se sent impuissant et tend le dos en espérant être épargné. C'est une attitude tout à fait compréhensible, l'homme étant bien peu de chose devant les forces colossales de l'économie globalisée, surtout lorsque celles-ci se dérèglent. Cependant, quand le malheur du licenciement s'abat sur des salariés comme ceux de la Sopal dans une région économiquement sinistrée comme la Pointe des Ardennes, la solidarité s'impose. Elle peut prendre des formes très diverses, parmi lesquelles la plus élémentaire, mais pas la moins appréciée, consiste à faire part de son soutien par quelques mots d'appui, ce que nous vous encourageons vivement à faire en cliquant sur le lien suivant qui vous permettra d'accéder au blog ouvert par les salariés de la Sopal: http://sopalgascogne.skyrock.com/

dimanche 2 novembre 2008

Petit bréviaire revisité à l’usage des Ardennais


En cette période de la Toussaint pendant laquelle les cimetières connaissent une fréquentation inhabituelle de personnes obéissant aux croyances religieuses ou aux contraintes sociales, nous nous proposons de venir en aide aux Ardennais qui, en ces temps de crise, ne savent plus à quels saints se vouer. Parmi les canonisés, n’en déplaise aux partisans de l’ethnocentrisme qui ne jurent que par l’arbre généalogique, les deux plus anciens sont nés sous des cieux bien lointains : saint Walfroi, originaire du nord de l’Italie, qui éleva une colonne non loin d’un temple païen et y vécut des années durant, sans rien pour se protéger des rigueurs de l'hiver au point que les gelées lui faisaient tomber les ongles, jusqu’à ce que l’évêque du lieu lui révèle que le climat des Ardennes ne permettait pas ce genre de fantaisies méditerranéennes ; saint Remacle, qui venait de Franche-Comté et auquel saint Eloi, le ministre du bon roi Dagobert, confia la mission de transformer en bons chrétiens les habitants de la région, qui venaient d’occire successivement deux évêques.

Si ces deux évangélisateurs sont aujourd’hui passés de mode faute de fidèles, d’autres saints nettement plus connus pourraient bien subir le même sort du fait de leur incapacité à résoudre les fléaux économiques qui pleuvent sur le département : après sainte Barbe, patronne des ardoisiers qui a vu son culte dépérir faute de brebis à partir de 1971, et saint Mathieu, le soutien des douaniers qui a eu les plus grandes peines du monde à survivre au traité de Maastricht, saint Michel, le patron des parachutistes, jettera sa lance aux pieds du dragon libéral en juillet 2009 avec la fermeture du CEC à Givet. Saint Yves, le patron des avocats qui n’a pas réussi à conserver le pôle de l’instruction à Charleville-Mézières, saint Gabriel, le patron des postiers, impuissant à empêcher la transformation des bureaux de poste en agences postales communales voire en relais-poste et saint Jean-Baptiste de la Salle, le protecteur des enseignants, qui voit fermer sans rémission possible, année après année, les classes dans le primaire comme dans le secondaire... seront sans doute les prochains martyrs de la très diabolique réforme générale des politiques publiques. A peine moins grave est la menace qui pèse sur saint Eloi, vénéré par les métallurgistes, qui aura bien besoin du feu divin pour conjurer la déferlante des délocalisations générées par la mondialisation qui n’a pour seul Dieu que l’argent.

Aux Ardennais désespérant de l’action de nos dirigeants politiques, il reste cependant quelques saints au culte annoncé comme prometteur : sainte Lucie de Syracuse, bonne fée des électriciens dont certains esprits illuminés pensent qu’elle sera capable d’obtenir l’implantation d’un réacteur EPR à Chooz ; saint Christophe, patron des touristes, supposé capable de détourner les flux de vacanciers du sud et de rendre plus clément le climat des Ardennes ; saint Joseph et saint Jean Bosco, respectivement protecteurs des artisans et des apprentis, dont on affirme qu’ils transformeront les petits ruisseaux de l’emploi en grosses rivières capables d’absorber la crue actuelle du chômage. Enfin, à ceux qui sont uniquement sensibles aux lumières de la Raison et que nous espérons nombreux, le MRC-08 conseille d’essayer le pèlerinage à Saulces-Monclin, où ils pourront admirer Woinic, une bien belle idole qui prouve que le génie ardennais est encore bien vivant…