Jean-Pierre Chevènement, invité de LCI

Chevènement : "on a détruit l'école de l'intérieur"


mardi 31 juillet 2012

Pourquoi ont-ils tué Jaurès ?

Le 31 juillet 1914, il y a tout juste 98 ans aujourd'hui, le premier conflit mondial faisait sa première victime en France : Jean Jaurès, qui tombait sous les balles du nationaliste d'extrême droite Raoul Villain ! Dix millions de morts plus tard, en novembre 1924, alors que son assassin honteusement déclaré innocent par la cour d'assise de la Seine coulait des jours tranquilles sur l'île d'Ibiza, cet immense penseur, ce philosophe du socialisme et de la République, cet historien de la Révolution française, ce tribun, cet homme du peuple, entrait au Panthéon. Depuis, il n'a cessé de servir d'exemple aux hommes et aux femmes de progrès qui ne confondent pas l'amour de leur pays avec la haine des autres, le patriotisme avec le nationalisme. Pourtant, une question demeure. Pourquoi a-t-il été tué ? Parce qu'il tentait de s'opposer au monstre de la guerre industrielle et exterminatrice qui déferlait sur l'Europe bien sûr, mais pas seulement comme vous pourrez l'entendre sur cette reprise très instructive par le groupe Zebda de l'excellentissime chanson de Jacques Brel... 

dimanche 29 juillet 2012

Aubrives : un dernier conseil municipal agité !

En exclusivité à Aubrives, pour ceux qui sont intéressés par la vie municipale ou encore pour ceux qui ne sont pas indifférents à la dérive dictatoriale en cours, voici l'enregistrement sonore intégral du dernier conseil municipal qui a eu lieu le 11 juillet ! Pour l'écouter, c'est très simple, attendez que le téléchargement soit effectué (environ 5 minutes) puis cliquez sur *lire*. Et si vous manquez de temps, ce n'est pas grave, les cinq premières et les cinq dernières minutes suffisent largement pour avoir un bon aperçu du ton et de la teneur des propos qui ont été tenus...
LB

Rafle du Vel d’Hiv : Chevènement pas d’accord avec Hollande

Le président d'honneur du MRC Jean-Pierre Chevènement s'est dit lundi en désaccord avec les propos du président François Hollande pour qui la rafle du Vel d'Hiv avait été commise "par la France", ce qui revient selon lui à "faire comme si Pétain était la France".

"Le président Hollande, dans son discours du 22 juillet, a malheureusement omis de dire que les crimes commis par les policiers et les gendarmes français, lors de la rafle du Vel d'Hiv, l'ont été sur l'ordre de l'Etat français de Vichy collaborant avec l'Allemagne nazie", relève le sénateur du territoire de Belfort, sur son blog. "C'est occulter les accords passés avec la gestapo par René Bousquet, alors secrétaire général de la police, agissant pour le gouvernement de Vichy. C'est faire comme si Pétain était la France et comme si le véritable coup d'Etat opéré le 10 juillet 1940 par un gouvernement de capitulation n'avait pas existé", argumente-t-il.

M. Chevènement rappelle que "deux présidents de la République, Charles de Gaulle et François Mitterrand, avaient tenu sur la ligne selon laquelle l'Etat français de Vichy n'était ni la République ni la France". Selon le fondateur du MRC, "la France a besoin de retrouver confiance en elle-même" et "ne pourra le faire que sur la base d'une conscience claire de son Histoire". "La vérité exige que le débat continue", ajoute-t-il.
 
"Nous devons aux martyrs juifs du Vélodrome d'Hiver la vérité sur ce qui s'est passé il y a 70 ans" et "la vérité, c'est que ce crime fut commis en France, par la France", a déclaré dimanche le chef de l'Etat, à l'occasion du 70e anniversaire de la rafle de juillet 1942.

(dépêche AFP, lundi 23 juillet)

Où s'arrêtera la casse de l'industrie française ?

mardi 17 juillet 2012

Aubrives : la dérive dictatoriale s'accentue fortement !

Mercredi dernier a eu lieu une réunion du conseil municipal d'Aubrives. Programmée à 18h00, un horaire raisonnable susceptible de satisfaire le plus grand nombre, elle comportait 25 points à l'ordre du jour, parmi lesquels certains étaient très importants pour la commune (il y en a un qui portait sur le choix d'entreprises pour des travaux d'un montant de 1.654.451 euros HT !) et d'autres concernaient directement des habitants bien connus des Aubrivois(es), ce terme de "bien" s'appliquant autant à leur notoriété qu'à leur probité qui n'est plus à démontrer. Tout était donc réuni pour qu'il y ait affluence à cette réunion. Cela a-t-il été le cas ? Oui et non ! Non, parce qu'il n'y a eu autour de la table des délibérations que 8 élus sur les 15 que compte la commune, soit juste de quoi atteindre le quorum, ce qui - vous le lirez plus tard - n'a pas été sans conséquence. Oui, étant donné que plus de 20 habitant(e)s s'étaient déplacés pour écouter les débats et poser des questions aux élus après la réunion, ce qui constitue le chiffre le plus élevé depuis la 1ère réunion du mandat au cours de laquelle l'exécutif municipal (le maire et les 4 adjoints) avait été élu.

La séance a commencé, comme le veut l'usage, par l'adoption des procès-verbaux des séances précédentes. Une simple formalité lorsque ces documents reflètent l'esprit des propos qui ont été échangés et des faits qui ont eu lieu, bref lorsqu'ils ne travestissent pas la vérité ! Hélas, comme ce n'était pas le cas, j'ai été amené à demander plusieurs rectifications dont je ne sais toujours pas si elles ont été prises en compte étant donné que notre bon maire, visiblement très mal à l'aise, a fait procéder au vote avant que les choses ne soient bien claires pour tout le monde. Puis, le premier magistrat a fait savoir qu'il souhaitait répondre aux questions sur le compte administratif 2011 que j'avais formulées au cours de la séance précédente et auxquelles il n'avait alors pas pu répondre.

Il a ainsi affirmé, en substance, que le dépassement de près de 20 % de la ligne "alimentation" ne lui posait aucun problème puisqu'il résulterait, d'une part, de dépenses imprévues mais acceptables comme celles générées par l'assemblée générale des pêcheurs de la Coyenne, et d'autre part, d'un avoir de 210 euros. Itou pour celui de 17% de la ligne "fêtes et cérémonies" qui s'expliquerait par l'achat de coussins de fleurs lors du décès d'habitants de la commune et par l'organisation de vins d'honneur lors des fêtes patriotiques, et qui n'aurait pas dû être relevé étant donné que le total de cette ligne ne représente que 1,09% des recettes communales. Bien sûr, chacun pensera ce qu'il voudra de ces explications, mais pour ma part, je les estime choquantes, ne serait-ce que parce que la Coyenne - même si elle est subventionnée par la commune - n'est pas une association aubrivoise et parce qu'elles font l'impassse sur des dépenses autrement plus importantes que l'achat bien compréhensible de coussins de fleurs comme, par exemple, les voeux du maire dont le coût a largement dépassé les 4.000 euros...

L'examen des points inscrit à l'ordre du jour a alors pu commencer. Le premier a porté sur la sélection des entreprises auxquelles seront confiés les travaux de construction de la salle polyvalente à vocation sportive et culturelle. 18 entreprises, majoritairement ardennaises, ont été retenues pour ce grand projet communal qui semble malheureusement en être encore au stade de l'ébauche puisque son coût total, parking compris, n'a pu être communiqué de façon précise par notre bon maire malgré mon questionnement insistant. Il a été ensuite question, entre autres, d'une proposition d'achat des terrains communaux de la Sapinière par Bouygues Immobilier afin d'y construire un lotissement de 40 maisons pour les agents EDF de la centrale de Chooz. Ce projet est a priori tout à fait positif pour notre commune, puisqu'il est susceptible de faire repartir à la hausse le nombre des habitants, mais il comporte une lacune de taille : son prix net, c'est-à-dire en prenant en compte les travaux qui resteront à la charge de la commune, n'est pas connu avec précision. Un comble pour une opération qui concerne le patrimoine communal, mais qui n'a fait réagir personne malgré les efforts que je n'ai pas manqué de déployer.

Le reste de la séance a surtout été marqué par l'examen de 2 sujets impliquant bien malgré eux des habitants de la commune reconnus pour les nombreux services qu'ils y ont rendus depuis plusieurs décennies. Le premier a porté sur l'engagement d'une régularisation des limites de la parcelle AB n°7 que les propriétaires, d'après les dires de notre bon maire, auraient accru de 25% au détriment du domaine public communal. Si cela était vraiment le cas, une telle démarche s'imposerait bien sûr, d'autant que le temps (cela fait 40 ans que la parcelle a été achetée) ne change rien à l'affaire puisque le domaine public est inaliénable. Mais entre la version défendue par les propriétaires, acte notarié et extrait de la modification du cadastre de 1996 à l'appui, et celle mise en avant par le premier magistrat en utilisant, entre autres, une copie du même acte notarié opportunément tronquée puisque la page la plus importante n'y figurait plus, c'était le jour et la nuit ! Je suis donc monté au créneau, d'abord pour faire savoir haut et fort qu'il était scandaleux d'avoir communiqué aux élus des documents incomplets, puis pour demander qui supporterait le coût de cette régularisation. Sentant le vent du boulet se rapprocher, notre bon maire a alors eu la prudence de botter en touche et de reporter le point aux calendes grecques.

Le deuxième de ces sujets, qui était le dernier point de l'ordre du jour, a porté sur la prise en charge par l'assurance protection juridique souscrite par la commune des frais générés par l'action en justice qu'a décidé de mener le premier magistrat contre un de ses administrés qui l'aurait interpelé, affirme-t-il,  avec des "propos outrageants" à l'issue du dernier conseil municipal. Pour ceux qui comme moi ont assisté à cette séance et ont pu voir tout le mépris dont a fait preuve vis à vis de l'assistance le premier magistrat qui a préféré fuir dans son bureau plutôt que de répondre aux questions de ses administrés, une telle demande était choquante ... d'autant que la personne visée a respecté un silence absolu pendant toute la séance du conseil et que l'intervention orale qu'elle a effectuée après sa clôture, pour ferme qu'elle ait été, a été marquée par une grande mesure dans les propos et beaucoup de respect dans le ton.

La discussion s'annonçait donc houleuse ! Pourtant, il n'en a rien été. Pourquoi ? Tout simplement parce que notre bon maire, usant d'une méthode plus digne d'une dictature aux abois que d'une démocratie apaisée, a décidé de s'asseoir sur le droit d'expression dévolu aux conseillers municipaux en refusant la parole à tous ceux qui la lui demandaient. Il a donc mis au vote, sans que la moindre délibération n'ait pu avoir lieu, sa demande et a réussi à obtenir une courte majorité. J'écris bien "il a mis au vote", ce qui signifie que Gilbert Leclercq, pourtant directement intéressé par l'affaire en discussion, a participé au semblant de délibération en faisant fi de l'interdiction qui figure lorsqu'un tel cas se produit dans le Code Général des Collectivités Territoriales. Ce faisant, il a commis non pas une simple erreur, voire une faute, mais une illégalité dont il va devoir maintenant rendre compte devant les autorités compétentes. Quant à la décision prise, je ne vois pas comment elle pourrait être appliquée puisque Gilbert Leclercq aurait dû quitter la table des délibérations au moment de son examen par le conseil municipal, ce qui réduisait de fait le nombre des élus physiquement présents à 7, soit moins que le quorum, et rendait ainsi impossible son adoption.

Au total, cette séance a donc été marquée par le franchissement d'un nouveau pas dans la dérive dictatoriale que je dénonce depuis longtemps. Un pas d'autant plus grave qu'il concerne cette fois-ci, non pas seulement la forme, mais aussi le fond des décisions ! Un pas que personne ne pourra nier étant donné que j'ai procédé, conformément à ce qui est permis par la jurisprudence en vigueur, à un enregistrement sonore intégral de la séance que je mettrai en ligne très bientôt...
LB

samedi 14 juillet 2012

14 juillet : on a heureusement échappé au pire !

mardi 10 juillet 2012

Saint-Etienne-à-Arnes : une abomination ne doit pas en faire oublier une autre !

Le petit village ardennais de Saint-Etienne-à-Arnes, situé à proximité immédiate du département de la Marne, fait bien malgré lui la une des médias depuis samedi dernier. Pourquoi ? Parce qu’une profanation du cimetière militaire, où reposent 12.541 corps de soldats allemands tombés pendant la Première Guerre Mondiale, y a eu lieu dans la nuit de vendredi à samedi avec la dégradation de 51 croix dont 43 ont été cassées, 5 emmenées dans un lieu inconnu et 3 fondues. Une telle action, réalisée à seulement 37 kilomètres de la ville de Reims où devait se dérouler le lendemain en grande pompe la commémoration du cinquantenaire de la réconciliation franco-allemande, ne pouvait évidemment pas passer inaperçue. Elle a donc défrayé la chronique, ce qui était certainement l’objectif recherché par les auteurs de cet acte inqualifiable, et suscité en des termes souvent très vifs une condamnation unanime à laquelle le MRC 08, qui a toujours été attaché au respect absolu de tous les lieux de mémoire, se joint sans la moindre réserve.

Le cimetière militaire allemand n’est cependant pas le seul lieu de mémoire qui existe à Saint-Etienne-à-Arnes. Comme pratiquement toutes les communes de France, ce village possède aussi un monument aux morts sur lequel est inscrit le nom de ses habitants tombés pour le pays depuis le premier conflit mondial. Bien plus habituel que l’immense cimetière militaire, il passe beaucoup plus inaperçu ! Il n’empêche qu’il a lui aussi été victime d’une profanation puisque, comme vous pouvez le voir sur la photo ci-dessous, une croix gammée a été taguée sur ses marches apparemment dans la nuit de mercredi à jeudi au moment où une pluie de tags et d’inscriptions nauséabondes faisait son apparition en plusieurs endroits du village. Cette action est certes moins spectaculaire que celle qui a touché les tombes des soldats allemands, et rien ne prouve qu’elle ait été commise par les mêmes énergumènes, mais elle n’en est pas moins dans sa logique aussi grave et donc tout autant inacceptable.

Pourtant, elle n’a pas entraîné la même vague de réprobation. Faut-il en déduire que tous les lieux de mémoire n’ont pas la même valeur ? Le MRC 08 espère que ce n’est pas le cas, et pour sa part, il tient à condamner avec la même fermeté les deux actions en espérant que la justice mettra rapidement le grappin sur leurs auteurs et fera preuve à leur égard d’une sévérité exemplaire...  
   

lundi 9 juillet 2012

Un chamboule-tout particulièrement apprécié !

C'était hier à l'occasion du deuxième repas champêtre organisé par l'association des Amis de Vireux-Rive-Gauche ! Afin d'occuper la cinquantaine de participants une fois l'heure de la digestion venue, quelques activités avaient été prévues. Parmi elles figuraient bien sûr des jeux de cartes, des parties de pétanque qui n'ont pu avoir lieu du fait des caprices de la météo et un chamboule-tout, que vous pouvez découvrir ci-dessous, qui a rencontré un grand succès aussi bien auprès des petits que des grands. Avec de la part de ces derniers une remarque qui est revenue très souvent : maintenant que les deux principaux membres de la fameuse bande des 5 UMP bien connue des habitants de la Pointe ont été mis hors d'état de nuire, il va falloir terminer le travail en éliminant lors des prochaines élections les trois qui restent...  

dimanche 8 juillet 2012

"Un sommet en trompe-l'oeil" pour l'économiste Jacques Sapir

Un succès remarquable, ce sommet ? Autant pour l’euro que pour François Hollande, rien n’est moins sûr. D’après l’économiste Jacques Sapir, seule la croissance pourra permettre à la zone euro de respirer… Et c’est une simple bouffée d’air qui a été décidée à Bruxelles. Pas de quoi sabler le champagne pour les peuples européens.

"Le sommet de Bruxelles qui s’est déroulé dans la nuit du 28 au 29 juin est vendu au grand public comme un remarquable succès du Président Français, M. François Hollande, face à la Chancelière Allemande, Mme Merkel. Il aurait imposé son pacte de Croissance et surtout, avec les Premiers Ministres Espagnol et Italien, «sauvé» l’Euro en amenant l’Allemagne à accepter des concessions importantes pour faciliter la situation financière de l’Espagne et de l’Italie.

La mise en scène a été soignée. Les marchés financiers ont réagi très positivement dans la journée du vendredi 29 juin, et l’Euro, qui était jusque-là plutôt à la baisse, s’est redressé de 2%. Dans la foulée, François Hollande a donc annoncé que la France ratifierait le pacte de stabilité voulu par l’Allemagne.

Pourtant, si l’on y regarde de plus près, la situation apparaît comme nettement moins favorable, tant pour le Président française que pour l’euro. Prenons pour commencer le fameux pacte de croissance. Son montant est parfaitement dérisoire. Avec 120 milliards d’euros à dépenser sur 3 ans, qui peut penser que cela pèsera sur l’économie de la zone euro, dont la richesse totale (le PIB) est d’environ 12 000 milliards ? De plus, sur ces 120 milliards, 55 étaient prévus de longue date en tant que fonds structurels et 35 milliards avaient été prévus en décembre dernier quand on avait annoncé l’accroissement des moyens de la Banque européenne d’investissements. Les fameux «projects bonds» ne porteront que sur…4,5 milliards.

En fait, il n’y a guère que 30 milliards d’argent frais sur ces 120 milliards, qui seront de toute manière bien insuffisants face à la situation économique de la zone euro. La pacte de croissance apparaît ainsi dans sa réalité : un prétexte pour faire voter le pacte de stabilité exigé par l’Allemagne ! François Hollande ne se contente pas de se parjurer, il se ridiculise.

Et pourtant, nous aurions bien eu besoin d’une véritable initiative de croissance, car la situation économique est grave. Oublions la Grèce et le Portugal d’ores et déjà en dépression, même s’il convient de garder en mémoire que cette dépression a des aspects tragiques dans les deux pays. L’Espagne était en récession depuis la fin de l’année dernière. Mais, depuis deux mois, tous les signes d’une aggravation apparaissent. Le PIB de l’Espagne va reculer sans doute de 1% sur l’année, voire plus.

L’Italie est, elle aussi, en train d’entrer en récession sous l’impact des mesures d’austérité décrétée par Mario Monti. Elle aussi s’apprête à connaître un recul du PIB. La France enfin, qui tablait sur une croissance de 1,5% pour 2012, ne connaîtra que 0,4% de croissance au mieux en 2011. En réalité, l’économie française est déjà en stagnation, le pouvoir d’achat recule, et les perspectives pour 2013 sont constamment révisées à la baisse.

La simultanéité de ces contractions de l’activité économique en Europe aura nécessairement un effet cumulatif. Le chômage a déjà explosé dans certains pays. Il connaîtra une forte hausse en France d’ici à la fin de cette année car 350 000 emplois au minimum sont directement menacés.

Il est pourtant clair que seule la croissance, et l’inflation doit-on ajouter, pourraient sortir la zone euro de la crise d’endettement actuelle. Or, ce qui a été décidé à Bruxelles est une bouffée d’oxygène pour des pays aux abois. L’Espagne devra trouver 280 milliards d’Euros d’ici à décembre 2012.

L’Italie aura besoin de 600 à 750 milliards (sur une dette totale de 2000 milliards) si les achats de sa dette par ses propres banques ne reprennent pas. Certes, les pays de la zone Euro ont décidé que l’Espagne comme l’Italie pourraient directement emprunter auprès du Mécanisme Européen de Stabilité (le MES), que ce soit pour recapitaliser les banques ou pour racheter leur dette. Mais, le montant de ce dernier n’est que de 500 milliards d’Euros.

On peut donc faire l’addition : d’un côté 280 milliards plus 600 milliards, soit un total de 880 milliards, et de l’autre simplement 500 milliards. Même si l’on décide, ce qui se fera vraisemblablement, d’ajouter au MES le reliquat des sommes détenues par le Fonds Européen de Stabilité Financière (le FESF), soit environ 150 milliards d’Euros, on n‘atteint que 650 milliards. Nous sommes loin du compte.

L’accord de Bruxelles de la nuit du 28 au 29 juin permettra de tenir jusqu’à la fin octobre, voire au début du mois de novembre, mais pas au-delà, et ceci à supposer que nul autre pays de la zone Euro ne demande brutalement de l’aide entre temps. Nous arrivons ici à l’extrême fin des moyens disponibles.

De plus, ces besoins financiers ont été calculés sans tenir compte de la baisse, relative ou absolue, des recettes fiscales qu’engendre la récession. Il est donc prévisible que les besoins de financement des différents pays se révèleront plus élevés que ce qui est aujourd’hui calculé. Les opérateurs sur les marchés financiers sont d’ores et déjà parfaitement capables de s’en rendre compte. Après l’euphorie issue du succès du sommet européen viendra le temps du doute, puis celui du pessimisme devant l’inadéquation des montants disponibles face aux besoins. La spéculation sur les taux d’intérêt reprendra dès cet été et nous serons à nouveau confrontés à une nouvelle crise à l’automne 2012.

À ce moment-là, on aura cédé sur le fond à l’Allemagne, en acceptant de ratifier le pacte de stabilité sans que cette dernière ne s’engage réellement à financer les déficits que la politique allemande a contribué à créer. Dès lors, nous n’aurons plus le choix qu’entre violer ce pacte avant que l’encre ne soit encore sèche ou nous enfoncer dans une logique de dépression, en suivant ainsi le chemin de toutes les politiques déflationnistes à commencer par l’exemple tragique de la déflation allemande du 1930 à 1932. François Hollande tient-il donc à être le Président qui imposera à la France un taux de chômage de 15% à 20% ? Veut-il entrer dans l’histoire sous les mêmes huées que le Chancelier Brüning en Allemagne, le Président Hoover aux Etats-Unis, ou – plus proche de nous – M. Papandréou ?

Pour l’essentiel, depuis des mois, nous repassons toujours par le même chemin. La zone Euro connaît une crise grave, qui débouche sur un sommet, où l’on trouve des solutions provisoires à la crise de liquidité mais qui sont assorties de mesures d’austérité qui renforcent en réalité la crise de solvabilité des pays européens. Après un répit de quelques semaines, ou de quelques mois, la crise réapparaît et l’on recommence. Ce sommet des 28 et 29 juin était en réalité le 19e !

Mais à chaque fois, la situation est plus dégradée, notre tissu industriel se délite un peu plus et notre endettement s’accroît. L’absence de solution de fond condamne les mesures d’urgence à n’avoir d’efficacité que pour un temps de plus en plus réduit.

Les hommes politiques et les financiers ont pu sabler le champagne vendredi. Les lendemains de fête seront très amers pour les peuples d’Europe".
(Merci à Joël Lopes du MRC 77 pour la communication de cet excellent article paru le 02 juillet 2012 dans Marianne 2)

vendredi 6 juillet 2012

Et maintenant, quel avenir pour "L’Union-L’Ardennais" ?

Issu de la scission en 1982 en deux entités distinctes de l’immense empire de presse constitué par le papivore Robert Hersant afin d’échapper à la toute nouvelle loi anti-concentration dans ce secteur, le groupe Hersant Média, qui ne prit cette dénomination qu’en 2006, s’était considérablement développé en rachetant en 2003 la société Comareg, spécialisée dans l’édition de journaux gratuits de petites annonces, puis en 2007 les titres du groupe Lagardère diffusés dans le sud-est de la France ("La Provence", "Var Matin", "Nice Matin", "Corse Matin"). Un grand bond en avant, financé à hauteur de 200 millions d’euros par endettement bancaire et de 80 millions par un emprunt obligataire contracté auprès des actionnaires familiaux, qui offrait à GHM la perspective de devenir un groupe structurant de la presse quotidienne régionale en France !

Pensez donc, avec 27 journaux édités en France métropolitaine et en outre-mer, un chiffre d’affaire jamais atteint jusque-là de 926 millions d’euros réalisé par 7.500 salariés et la transformation de la Comareg en formidable machine à cash contribuant pour 35 millions d’euros aux 64  millions de résultat d’exploitation de l’ensemble du groupe, GHM était en 2007 une référence dans son secteur qui en faisait rêver plus d’un. Malheureusement, l’effondrement du marché publicitaire dans la presse écrite à partir de l’été 2008 et l’apparition sur internet de "pure players" spécialisés dans les petites annonces comme Le Bon Coin ou SeLoger, a pris à contre-pied le groupe et a  transformé son nouveau joyau en un tonneau des Danaïdes précipitant GHM dans des pertes abyssales de 82 millions d’euros en 2009 et 217 millions en 2010.

Cette situation calamiteuse a mis le groupe dans l’incapacité de rembourser la première échéance de sa dette bancaire et l’a amené, pour combler ses pertes d’exploitation, à vendre "Le Journal de la Réunion" en avril 2009, Médiapost en mai 2010 ainsi que sa participation de 27 % dans "L’Est Républicain" en octobre 2010. Un remède de cheval des plus amers qui s’est révélé hélas insuffisant ! C’est pourquoi GHM a dû procéder à la fin 2011 à la liquidation pure et simple de Comareg, avec à la clé 1.650 licenciements, soit le plus grand plan social de l’année en France. Parallèlement, pour sauver ses journaux métropolitains qui pouvaient encore l’être, le groupe a ouvert en octobre 2011 des négociations avec le groupe belge Rossel afin de créer une société commune détenue paritairement dans laquelle GHM apporterait son pôle Champagne-Ardennes-Picardie ("L’Union-L’Ardennais", "L’Est Eclair", "Libération Champagne" et "L’Aisne Nouvelle") et ses journaux du sud-est tandis que Rossel mettrait dans la corbeille "La Voix du Nord" et "Le Courrier Picard".

Une excellente idée en soi puisque ce rapprochement, qui aboutirait à un tirage journalier de 900.000 exemplaires, permettrait de mutualiser les moyens et ainsi de retrouver l’équilibre financier ! Seulement, le groupe Rossel y a mis une condition impérative : la restructuration préalable avant le 15 juin du pôle CAP avec 275 licenciements, dont 37 journalistes, sur les 641 salariés de la structure. Cette exigence a fait l’effet d’une douche froide et elle a entraîné des discussions à répétition, qui ont permis de reporter la date butoir et de ramener le nombre de licenciés à 220, dont une grosse vingtaine de journalistes. Encore fallait-il que les délégués du personnel, majoritairement issus de la CGT, donnent leur aval à cette petite amélioration acceptée lors d’un referendum par 97,6 % des 47,6 % de salariés ayant accepté de voter.

Pour se faire, les comités d’entreprise extraordinaires des différentes branches du pôle CAP ont été réunis le 25 juin et, à la surprise de beaucoup, ils ont refusé le plan de restructuration proposé par le groupe belge. Celui-ci en a pris acte en faisant logiquement savoir qu’il ne souhaitait plus donner suite au projet de rapprochement envisagé. L’avenir du pôle CAP en général et de "L’Union-L’Ardennais" en particulier est donc plus sombre que jamais ! A priori, il devrait être identique à celui du pôle Normandie de GHM qui a été placé en redressement judiciaire en février dernier et qui risque fort d’être liquidé à l’issue de la période de redressement qui s’achèvera le 20 juillet. Une perspective que le MRC 08 juge terrible pour les Ardennes, qui ont besoin pour un bon fonctionnement démocratique d’une presse locale de qualité, et particulièrement angoissante pour les 641 salariés dont les emplois sont ouvertement menacés et qui ne bénéficieront pas dans le cadre d’une procédure judiciaire du versement de 30 mois de salaire au titre d’indemnités auquel s’était engagé le groupe Rossel.

A moins qu’un repreneur de dernière minute, comme par exemple le premier groupe français de presse régionale EBRA propriétaire entre autres de "l’Est Républicain", "Les Dernières Nouvelles d’Alsace", "Le Dauphiné Libéré" et "Le Progrès", ne se fasse connaître...    

jeudi 5 juillet 2012

Un cinquantenaire à ne surtout pas passer sous silence !

Voilà l'avenir qu'on nous prépare !

Après avoir chassé Nicolas Sarkozy de l'Elysée le 06 mai, puis donné le 17 juin au nouveau Président de la République la majorité parlementaire qui lui permettra de mettre en oeuvre "le changement" pour lequel il a été élu, les Français(es) pensaient que le plus dur était fait. Ils savent maintenant que ce n'est pas vrai ! La croissance ayant été revue drastiquement à la baisse (0,3 % en 2012 et 1,2 % en 2013 au lieu des 0,7 % et 1,7 % escomptés de façon bien optimiste par le gouvernement précédent), l'objectif de ramener le déficit budgétaire à 4,5 % du PIB cette année ayant été réaffirmé tout comme celui de revenir à l'équilibre de nos finances en 2017, la nécessité absolue de trouver 33 milliards d'euros en 2013 pour respecter les engagements pris auprès de nos partenaires européens ayant été révélée par l'audit financier remis lundi dernier au 1er ministre, la couleur de l'avenir qui nous attend est désormais plus que prévisible. Elle ne sera pas rose, comme certains l'espéraient naïvement et parfois le clamaient haut et fort, mais sombre, très sombre même. Evidemment, il ne manquera pas de beaux parleurs et de bons penseurs, les deux n'étant d'ailleurs pas incompatibles, pour justifier la masse des efforts qui vont bientôt nous être imposés. Mais pour le commun des Français(es) comme pour le MRC 08, point n'est besoin de grands discours pour comprendre que ce qui nous attend ressemblera peu ou prou à ce qui figure sur l'excellent dessin que voici :

mercredi 4 juillet 2012

Un poète professeur à Givet !

Ce n’est un secret pour personne que l’horizon du lycée Vauban de Givet s’obscurcit de plus en plus ! Une preuve ?  Il faut maintenant beaucoup chercher avant de trouver un(e) local(e) qui accepte de parier un kopeck sur sa survie à moyen terme. Pourtant, cet établissement, qui contribue à un aménagement harmonieux et équilibré du territoire, ne démérite pas, comme l’a montré le dernier classement des lycées réalisé il y a quelques mois par le magazine L’Express. En plus, il fait partie intégrante du patrimoine givetois puisque ses premiers bâtiments ont été construits à l’emplacement d’une Ecole Primaire Supérieure - créée elle-même en 1881 sur les lieux où se trouvait auparavant une simple école primaire - qui préparait les élèves de la Communale ayant réussi le Certificat d’Etudes au Brevet élémentaire et au Brevet supérieur qui constituaient à l’époque une des rares possibilités d’ascension sociale pour les fils et les filles de la classe ouvrière.

Un petit retour en arrière montre d’ailleurs que cet ancien établissement eut la chance de compter parmi ses enseignants pendant l’année scolaire 1903/1904 un jeune instituteur de très grande qualité : Alphonse-Marius Gossez, docteur en histoire à l’Université de Lille, spécialiste de la Deuxième République, qui fut surtout un des pères fondateurs du régionalisme français en créant dès 1900 la revue lilloise Le Beffroi avant de devenir un membre éminent du courant des poètes prolétariens pendant l’entre-deux-guerres ! Une véritable pointure donc, qui a gardé un souvenir pour le moins mitigé de son passage dans la cité de Méhul comme le montre ce sonnet doux-amer qui figure dans son recueil "Du soleil sur la porte" publié en 1905 dans le prestigieux Mercure de France et que le MRC 08 se fait un plaisir de porter à votre connaissance :

GIVET
Bourgade somnolente auprès du calme fleuve,
Sous un ciel en ardoise, et d'ardoises vêtue ;
Et ce pont, au matin, dans la brume ! Et pointu
Le jet d'un long clocher coiffé d'ardoises neuves. 

Rien en moi à ton nom qui, chèrement, s'émeuve !
L'ennui de mon regard, sur l'horizon confus,
Cherche en vain la douceur du coteau : Il me fut
... Un instant, agréable ! En profil dans la Meuse

S'évoque, une autre fois retrouvé, mon ennui...
Seulement cet appel suraigu dans la nuit,
— Le train — cahotement régulier qui s'ébranle —

Eveille le désir d'un départ, aussitôt...
Ou bien je goûterais encor cette indolence
Des pins du cimetière au penchant du coteau.