Jean-Pierre Chevènement, invité de LCI

Chevènement : "on a détruit l'école de l'intérieur"


jeudi 31 décembre 2009

2010 : l'année du rebond pour les Ardennes ?


mardi 29 décembre 2009

Les Restos du cœur toujours plus fréquentés dans les Ardennes


S’il est un record qu’au MRC 08 on souhaiterait ne jamais voir battu, c’est celui des bénéficiaires des Restos du cœur. Hélas, il sera pulvérisé cette année dans les Ardennes puisque l’antenne départementale de l’association fondée par Coluche, le clown au grand cœur, vient d’annoncer qu’elle distribuait déjà 5.795 repas par jour, alors qu’on en est seulement à la 3ème des 16 semaines que durera la campagne hivernale. Pour mémoire, le nombre de repas distribué quotidiennement a été de 5.526 en 2008 et de 4.812 en 2005. La hausse s’élève donc à 20 % en 4 ans !

Cette sinistre situation s’explique évidemment par l’augmentation très forte du nombre de chômeurs provoquée par la crise économique qui frappe actuellement de plein fouet les Ardennes. Mais pas seulement ! Au-delà de cette cause conjoncturelle, elle trouve aussi ses origines dans les évolutions de notre société qui aboutissent à la multiplication des familles monoparentales et des jeunes adultes en rupture de famille. De même, l’augmentation sensible parmi les bénéficiaires des retraités et des travailleurs pauvres traduit les faiblesses de notre système de protection sociale et les effets pervers de la libéralisation du marché du travail.

Face à cet afflux, les Restos du cœur ont choisi de ne pas baisser les bras, mais de s’adapter ! Ainsi, après avoir implanté en 2007 un centre de distribution à Bourg-Fidèle pour venir en aide à la population du plateau de Rocroi, ils vont ouvrir le 04 janvier une nouvelle antenne à Vouziers. Ce sera la 18ème du département et la 2ème dans le sud rural des Ardennes. C’est la preuve qu’aucun territoire de notre département, hélas, n’échappe aujourd’hui à la pauvreté. C’est la preuve aussi de la vitalité du réseau de bénévoles sur lequel peuvent s’appuyer les Restos du cœur. Il reste maintenant à espérer que la générosité des Français envers cette association dont l’utilité est reconnue par tous ne faiblira pas, ni cette année, ni les suivantes !

lundi 28 décembre 2009

Les Ardennes renoncent au Critérium international


Dans le monde du cyclisme, toutes les courses n'ont pas la même valeur. La référence suprême, à la fois parce qu'elle une des plus anciennes, la plus exigeante et la plus longue (3 semaines !), est bien sûr le Tour de France. Derrière viennent ses 2 petits frères d'une durée de 2 semaines, le Giro (pour les non-initiés, le Tour d'Italie) et la Vuelta (toujours pour les non-initiés, le Tour d'Espagne). Suivent les compétitions s'étalant sur quelques jours, puis les classiques d'une journée, comme par exemple le terrible Paris-Roubaix. Parmi ces courses, les Ardennes avaient la chance d'accueillir depuis 2001, le très convoité Critérium international, ce triptyque de la route constitué d'une course en ligne le samedi, d'une course de côtes le dimanche matin et d'un contre la montre le dimanche après-midi.

Cette épreuve exigeante, réclamant une préparation sans faille, est depuis sa création en 1932 considérée comme une étape importante dans la préparation du Tour de France. Rien d'étonnant donc que les meilleurs coureurs y participent, pour le plus grand bonheur depuis 9 ans, un record absolu, des Ardennais dont l'amour pour la petite reine n'est plus à démontrer. Il y a quelques mois encore, tout laissait à penser que l'idylle entre le Critérium international et notre département allait se poursuivre puisque Jean-François Pescheux, directeur sportif et technique de la société du Tour de France qui gère l'épreuve, déclarait : "tous les voyants sont au vert. L'accueil, le tracé, les infrastructures, toutes les conditions sont réunies, il n'y a pas de raison pour que cela cesse. Par ailleurs, c'est le souhait d'ASO, du Conseil général des Ardennes et de son président Benoît Huré et de Madame Claudine Ledoux, maire de Charleville. Le contrat liant la cité carolamacérienne au Critérium international pour 3 éditions supplémentaires, sera signé fin juin."

Pourtant, il y a à peine 2 semaines, la triste nouvelle est tombée. La 79ème édition de l'épreuve se déroulera en Corse ! Ce coup de massue, pour les amateurs ardennais de cyclisme mais aussi pour l'économie départementale qui bénéficiait à plein de cet évènement, s'explique par la volte-face du 1er financeur, la municipalité de Charleville-Mézières, qui a considéré que le coût d'environ 120.000 euros était excessif au regard de la couverture médiatique de plus en plus faible et de la baisse des dotations de l'Etat pour l'année 2010. Le 2ème financeur, à savoir le Conseil général, n'ayant pas souhaité augmenter sa participation qui s'était élevée en 2009 à 82.524 euros, la cause était hélas entendue. Comme beaucoup, le MRC 08 le regrette, d'autant que cette décision prive les Ardennes d'un moyen de rayonnement national, voire international. Tout n'est cependant pas totalement noir pour les amateurs de la petite reine dans le département d'origine de Jean Robic puisque aucune ombre ne plane à ce jour sur le Circuit des Ardennes cycliste international, cette belle compétition de 4 jours qui a attiré cette année 126 coureurs provenant de 11 pays différents.

dimanche 27 décembre 2009

La scandaleuse campagne de communication de l'assurance maladie !


D'abord le constat ! En 2008, soucieuses d'enrayer l'envolée des indemnités journalières versées à la suite d'arrêts de travail, les caisses d'assurance maladie ont adopté une batterie de mesures destinées à lutter contre les abus. Parmi elles, outre la très médiatique possibilité de suspendre le versement des indemnités après une contre visite défavorable effectuée à la demande de l'employeur, figuraient l'augmentation des contrôles à domicile, l'entretien avec les médecins les plus prescripteurs avant une éventuelle mise sous accord préalable pour la délivrance d'arrêts maladie et la vérification des ordonnances par les médecins conseil. Le tout, baptisé de façon plutôt paradoxale "maîtrise médicalisée des dépenses de santé" était accompagné d'une campagne de communication ayant pour but de rappeler aux usagers leurs droits et surtout leurs devoirs.

Maintenant, les résultats ! A l'échelle nationale, l'augmentation des indemnités journalières a été sensiblement réduite (+4,2 % en volume et +6,7 % en valeur). A l'échelle régionale, le ralentissement a été encore plus fort, avec des chiffres s'élevant respectivement à +1,5 % et +3,9 %. Par contre, dans les Ardennes, la hausse a continué à un rythme toujours aussi élevé avec +5,8 % en volume et +8,8 % en valeur ... malgré 703 contrôles à domicile en 2008, plus de 6.500 contre visites effectuées à l'initiative des médecins conseils et la mise sous accord préalable de 2 professionnels de la santé. Inacceptable pour la Caisse Primaire d'Assurance Maladie qui a décidé de passer à la vitesse supérieure en effectuant des contrôles les week-end et les jours fériés, en examinant systématiquement les arrêts supérieurs à 4 jours et en menant des opérations spécifiques auprès des 3 entreprises ardennaises pour lesquelles elle verse le plus d'indemnités journalières.

Pour le MRC 08, dont l'attachement au système de protection sociale à la française n'est un secret pour personne et qui a toujours préconisé une gestion efficace des deniers publics, ces mesures vont globalement dans le bon sens. Par contre, nous n'en dirons pas autant de la campagne de communication, dont vous trouverez ci-dessous un exemple, que nous jugeons totalement déplacée, pour ne pas dire ignoble voire odieuse. Pourquoi ? Parce que l'amalgame qu'elle fait entre une infime minorité de fraudeurs et l'immense majorité des salariés placés en arrêt de travail n'a d'autre objectif que de stigmatiser ces derniers, de les culpabiliser et de les faire apparaître aux yeux de la société comme d'infames parasites, nantis de surcroît. C'est à tout point de vue intolérable, d'autant que la CPAM ne s'est même pas donnée la peine de mener une étude épidémiologique pour essayer de comprendre les raisons de cette triste particularité ardennaise.


samedi 26 décembre 2009

Cynisme ou triste réalité ?

Dans un discours prononcé le 18 décembre 2006, Nicolas Sarkozy, alors ministre de l'intérieur et candidat à la fonction de Président de la République, avait annoncé avec force : "je veux que d'ici à 2 ans, plus personne ne soit obligé de dormir sur le trottoir et d'y mourir de froid". Passons sur l'erreur d'analyse qui consiste à penser que des personnes meurent de froid alors qu'en réalité elles meurent de pauvreté (c'est l'impossibilité de payer un loyer qui est la cause première de la multiplication des SDF !) et regardons la situation 3 ans après cet engagement électoral. Le constat est accablant : 330 personnes sans domicile fixe sont décédées dans la rue entre le 1er janvier et le 15 décembre de cette année. A ce jour, du fait de l'absence de grosse métropole, les Ardennes échappent à ce triste phénomène qui n'est pas à la gloire de notre société dans laquelle l'ultra richesse côtoie l'ultra pauvreté. Cependant, au MRC 08, nous savons, comme tous ceux qui observent la réalité sociale, que les SDF existent dans notre département. Pour le moment, leur prise en charge par les structures d'hébergement d'urgence est satisfaisante. Mais il n'est pas interdit de penser que l'écart croissant de richesse entre les inclus de la société et les exclus puisse, hélas, se traduire par des scènes de ce type :


jeudi 24 décembre 2009

Noël : les temps changent, les menus aussi !

Depuis l’extraordinaire coup marketing tenté et réussi dans les années 1930 par la firme américaine Coca-Cola, le Père Noël et son traîneau ont remplacé Saint Nicolas et son âne. La nuit du 24 au 25 décembre est ainsi devenue celle où les cadeaux, pour le plus grand bonheur des enfants, arrivent au pied du désormais incontournable sapin. Pour les adultes, au-delà de la traditionnelle messe de minuit qui reste un des rares moments où les églises se retrouvent pleines à craquer, elle est devenue synonyme de retrouvailles familiales autour d’une table plus richement garnie qu’à l’habitude. C’est le réveillon, dont l’attente permet de supporter ces terribles journées au cours desquelles la nuit progresse inexorablement au détriment du jour, qui a toujours reposé pour être un succès sur le menu suivant :


Hélas, cette année, les choses risquent fort de se passer différemment dans notre département ! Pourquoi, êtes-vous certainement en train de vous demander en pensant qu’il n’y a aucune raison de changer une tradition si bien admise ? A cause de la crise économique, bien sûr, cette conséquence des excès du capitalisme financier mondialisé qui a touché de plein fouet l’industrie de la sous-traitance automobile, sur laquelle repose une part importante de l’économie ardennaise, et à un degré moindre les autres branches d’activité. A cause aussi de la politique néo-libérale du gouvernement dont on voit maintenant qu’elle rogne insidieusement les revenus des ménages, tout en multipliant non les petits pains mais les licenciements et les salariés victimes de chômage partiel. Pour le MRC 08, le menu de Noël 2009, concocté par le duo Sarkozy-Fillon, aura donc un goût amer que l’on peut résumer ainsi :

Impôts salés à volonté
(hors bénéficiaires du bouclier fiscal)
Libertés grillées
(au choix : vidéo surveillance ou vidéo protection)
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Assiette de promesses soufflées
Gratinée de revenus allégés
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Salade de baratin façon Rethel
Plateau de chômage, accompagné de son CTP
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Flambée des prix
Gelée de crédits
(TVA allégée pour le restaurateur)

Quant aux enfants, il leur faudra retrouver les vertus de l’imagination et s’imprégner du fait que, dans l’économie qui se développe, le virtuel est plus important que le réel !


mardi 15 décembre 2009

Le chiffre du jour !


9.000 euros ! D'après les comptes prévisionnels de l'agriculture publiés par le ministère de l'Agriculture, c'est le montant du revenu annuel, aides européennes et françaises comprises, que percevront les producteurs français de lait en 2009. Remis sur une base mensuelle, cela représente 750 euros ... soit même pas les 3/4 du SMIC. Cet effondrement de 54 % par rapport à 2008 est le résultat du déséquilibre dans la loi de l'offre (production annuelle en hausse de 5 %) et de la demande (vente annuelle en hausse de 3 %) qui a servi de base aux autorités pour fixer le prix du lait à un niveau ridiculement bas. Socialement, ce chiffre signifie le retour dans les campagnes françaises d'une catégorie qui en avait disparu depuis les années 1960, celle des agriculteurs pauvres. Économiquement, il permet d'anticiper une vague sans précédent de faillites, dont certaines seront accompagnées, mille fois hélas, par des suicides. Politiquement, c'est la confirmation de l'impasse économique et de l'inhumanité auxquelles aboutissent les politiques néo-libérales qui servent de ligne directrice tant au gouvernement français qu'aux eurocrates de Bruxelles. Pour le MRC 08, il est donc inacceptable. C'est pourquoi nous renouvelons notre soutien plein et entier aux propriétaires des 41.000 vaches laitières du département dans leur combat pour obtenir une régulation du marché du lait qui soit à la fois plus juste et plus soucieuse de l'avenir à long terme de cette filière dont chacun sait bien qu'on ne pourra pas se passer.

dimanche 13 décembre 2009

Le MRC pour le maintien de l'histoire-géographie en terminale scientifique


"La suppression de l’enseignement de l’histoire-géographie en terminale scientifique, orientation qui concerne plus de la moitié des lycéens de la filière générale, montre combien Luc Chatel renonce, dans sa réforme du lycée, à faire de la formation du citoyen une priorité, en particulier pour ceux des élèves qui se destinent à devenir scientifiques ou techniciens, ingénieurs, cadres issus des écoles de commerce et de gestion ou cadres administratifs… La présence de l’histoire-géographie sous forme optionnelle est trompeuse et démagogique car, en réalité, avec la spécialisation renforcée en mathématique et en sciences, bien peu d’élèves choisiront d’alourdir leur temps d’études.

L’incohérence de cette décision est profonde alors qu’un débat sur l’identité nationale est lancé par le président de la République. Comment comprendre ce qu’est être citoyen français dans le monde d’aujourd’hui, si tous les lycéens ne sont pas en mesure de se forger un jugement à partir de savoirs historiques solides sur leur peuple et les autres peuples et d’une réflexion critique sur la période récente ? Participer à une construction collective et se projeter dans le futur autour d’un destin commun exigent une bonne connaissance du passé.

Etre citoyen français, c’est aussi comprendre les données de la mondialisation, les caractéristiques et les facteurs de la vie et des crises économiques et sociales, la géopolitique avec les rapports de force entre les nations, les interrelations aussi entre les groupes humains et leurs milieux. Ces connaissances sur le monde contemporain sont l’objet de la géographie.

L’histoire et la géographie sont constitutives d’une culture générale dont la maîtrise est un des objectifs de l’école républicaine. Cet acte de rupture avec les humanités et les valeurs républicaines, décidée par le ministre, est inadmissible puisque qu’il éloigne le lycée de la nécessaire formation d’esprits libres et éclairés. Le ministre Luc Chatel s’enferme, sous prétexte de rééquilibrage des filières, dans une vision utilitariste de l’enseignement.

C’est pourquoi, le Mouvement Républicain et Citoyen soutient les nombreuses protestations qui s’expriment pour demander le retour à un enseignement obligatoire d’histoire-géographie en terminale scientifique."

jeudi 10 décembre 2009

Les Ardennes, département sous-aidé par l'Etat


75,8 millions d'euros ! C'est la différence entre les 634.763.467 euros de dépenses totales effectuées en 2008 par l'Etat dans le département (dépenses de personnel, dépenses de fonctionnement des services de l'Etat, dotations et subventions aux collectivités, aux ménages et aux entreprises) et les 558.879.828 euros de recettes totales qu'il y a recouvrés la même année (impôts directs, TVA, droits d'enregistrement et timbres, impôt sur les sociétés). Cette somme rondelette figure au début de la plaquette, joliment colorée, intitulée "intervention financière de l'Etat dans le département des Ardennes en 2008" que vient de rendre publique la préfecture. Pour Jean-François Savy, le plus haut représentant de l'Etat dans le département, elle confirme "le rôle majeur joué par l'Etat dans le développement économique et social du territoire" et elle est la preuve que "l'Etat a maintenu son effort financier à un haut niveau".

Le souci d'information qui a certainement guidé les auteurs de ce document les a amené à détailler, poste par poste, la ventilation des recettes et des dépenses de l'Etat. Pour une meilleure compréhension, un rappel des données de 2007 et de 2006 figure même dans le récapitulatif final. Cette plaquette officielle constitue donc un précieux outil pour ceux qui s'intéressent à l'action de l'Etat dans les Ardennes. En réalité, elle va même plus loin : c'est une véritable machine de guerre destinée à démontrer de façon mathématique, donc indiscutable, aux éventuels mal-pensants prompts à accuser l'Etat de ne pas aider suffisamment notre territoire qu'ils ont tort et feraient mieux de trouver d'autres coupable à la situation économique et sociale sinistrée des Ardennes. Du bel ouvrage, incontestablement, mais que le MRC 08 considère, après réflexion, comme une action de propagande et non pas comme un acte d'information, étant donné qu'il ne résiste pas à une analyse critique.

Pourquoi cette position ? Pour 3 raisons ! D'abord parce que si les dépenses de l'Etat dans notre département ont augmente entre 2006 et 2008 de 5,3 %, ce qui n'est pas négligeable et supérieur aux 3,4 % d'augmentation des prélèvements, cette hausse globale cache une diminution de 2 % des dépenses de personnel et de 1,5 % des dépenses de fonctionnement des services de l'Etat : en clair, loin d'augmenter sa présence dans les Ardennes, l'Etat continue sa politique de désaménagement du territoire, pour ne pas dire d'abandon, et ce ne sont les fermetures cette année du CEC, de dizaines de postes d'enseignant et de plusieurs tribunaux qui amélioreront la situation. Ensuite, si l'Etat est bien le 1er employeur avec 5657 salariés, cela représente un taux d'encadrement de la population de 1 fonctionnaire pour 50 habitants ... contre 1 pour 33 à l'échelle nationale : la différence n'est pas minime, chacun en conviendra. Enfin et surtout, parce que si l'Etat dépense plus d'argent dans le département qu'il n'en prélève, cela n'a rien d'exceptionnel : le budget de la France n'est-il pas globalement déficitaire ? Toute la question est de savoir si l'Etat fournit le même effort financier dans les Ardennes qu'ailleurs. A la lecture de la plaquette préfectorale, on devrait répondre oui. Hélas, les dépenses de l'Etat étant supérieures de 17,9 % à ses recettes au niveau national et de 13,6 % dans notre département, il faut bien reconnaître que non. Pour que le compte y soit, il aurait fallu que l'Etat ait investi 24,1 millions d'euros de plus que les 75,8 millions fièrement mis en avant !

De grâce, Monsieur le Préfet, cessez donc de nous faire prendre des vessies pour des lanternes et consacrez plutôt votre énergie, par exemple, à mettre hors d'état de nuire les patrons voyous qui ont sévi ou sévissent encore dans notre département.

lundi 7 décembre 2009

Il faut sauver l'histoire-géographie en Terminale Scientifique


Si la réforme du lycée ne sera présentée officiellement que jeudi matin, on en connaît déjà aujoud'hui le contenu. Parmi les différentes mesures qui seront annoncées, dont certaines vont dans le bon sens, une a fait bondir non seulement les plus éminents universitaires de notre pays mais aussi bon nombre d'acteurs politiques majeurs : la rétrogradation au rang d'option de l'enseignement de l'histoire-géographie en classe de Terminale Scientifique ! Le ministre de l'Education Nationale a eu beau clamer que cette décision sera compensée par une augmentation des heures d'enseignement de l'histoire-géographie en Première scientifique pour les ramener au niveau de celles dispensées dans les autres filières d'enseignement général (4h au lieu de 2h30), il n'a convaincu personne : une année d'enseignement à 4 h00 n'équivaudra jamais à 2 années d'enseignement à 4 heures, quel que soit le niveau supposé des élèves. L'effet de cette mesure sera donc de priver la moitié des lycéens de la filière générale de la possibilité de se situer dans le temps et dans l'espace, de questionner le passé pour se former un jugement sur le présent, bref d'entamer un processus d'abaissement culturel et d'amnésie générale. C'est pourquoi, dans l'édition du 05 décembre du JDD, un appel au maintien de l'histoire-géographie en Terminale Scientifique a été lancé par des spécialistes du sujet. Le MRC 08 vous le communique en intégralité ci-dessous, ainsi que le lien qui vous permettra de signer la pétition en ligne afin de mettre fin à ce début de processus de crétinisation :

"La décision envisagée par M. le Ministre de l’Education nationale, dans le cadre de la réforme des lycées, de rendre optionnelle l’histoire-géographie en terminale scientifique ne peut que susciter la stupéfaction par son décalage avec les nécessités évidentes de la formation des jeunes Français au début du XXIe siècle. A l’heure de la mondialisation, les futurs bacheliers scientifiques n’auraient donc nul besoin de se situer dans le monde d’aujourd’hui par l’étude de son processus d’élaboration au cours des dernières décennies, pas plus que par l’analyse de sa diversité et des problèmes qui se posent à la planète et à son devenir. En outre, ils se trouveront dans l’impossibilité d’accéder à certaines formations supérieures de haut niveau pour lesquelles la connaissance de l’histoire et celle de la géographie sont indispensables et vers lesquelles ils se dirigent en nombre croissant.
Au moment où le président de la République et son gouvernement jugent urgent de lancer un grand débat sur l’identité nationale qui doit mobiliser le pays, cette mesure va priver une partie de la jeunesse française des moyens de se faire de la question une opinion raisonnée grâce à une approche scientifique et critique, ouvrant ainsi la voie aux réactions épidermiques et aux jugements sommaires. Il est impératif d’annuler cette décision, inspirée par un utilitarisme à courte vue, qui se trouve en contradiction avec les objectifs proclamés du système éducatif français sur le plan de la formation intellectuelle, de l’adaptation au monde contemporain et de la réflexion civique des futurs citoyens."


Signataires:
Jean-Pierre Azéma (historien), Antony Beevor (historien, université de Londres), Jean-Jacques Becker (historien), Serge Berstein (historien, Sciences-Po), Pierre Cosme (historien, université Paris-I), Alain Finkielkraut (philosophe, Ecole polytechnique), Jean-Noël Jeanneney (historien, Sciences-Po), André Kaspi (historien), Jacques Le Goff (historien), Hervé Le Bras (démographe, Ined et EHESS), Evelyne Lever (historienne, CNRS), Pierre Milza (historien), Michelle Perrot (historienne), Antoine Prost (historien), Jean-Pierre Rioux (historien), Jean-François Sirinelli (historien, Sciences-Po), Benjamin Stora (historien, universités Paris-VIII et Paris-XIII), Jean Tulard (historien), Annette Wieviorka (historienne, CNRS), Michel Winock (historien, Sciences-Po).
Ont apporté samedi leur soutien depuis l’appel publié dans la première édition du JDD:
Abd Al Malik (artiste), Eliette Abécassis (écrivain), Laure Adler (journaliste écrivain), Pierre Arditi (comédien), Martine Aubry (Premier secrétaire du PS), Guillaume Bachelay (Secrétaire national du PS à l’industrie), Claude Bartolone (député PS), Jean-Christophe Cambadélis (député PS), Jérôme Clément (PDG d’Arte), Boris Cyrulnik (psychiatre et neurologue), Philippe Delerm (écrivain), Harlem Désir (député européen), Marc Dugain (écrivain), Cécile Duflot (secrétaire nationale des Verts), Laurent Fabius (député PS, ancien Premier ministre), Bruno Julliard (secrétaire national à l’éducation du PS), Hervé Hamon (écrivain), Robert Hue (sénateur CRC-SPG), Jack Lang (député PS, ancien ministre de l’Education nationale), Maurice Leroy (député NC), Philippe Meirieu (professeur d’université), Pierre Moscovici (député PS), Michel Onfray (philosophe), Mona Ozouf (historienne),Vincent Peillon (député européen PS), Olivier Nora (PDG éditions Grasset et Fayard), Ségolène Royal (présidente du conseil régional de Poitou-Charentes), François Rebsamen (Sénateur PS), Marielle de Sarnez (vice-présidente du Modem et députée européenne), Manuel Valls (député PS)


dimanche 6 décembre 2009

Téléthon : les Ardennais à la fois actifs et généreux !

Apparu dans les années 1950 aux Etats-Unis pour aider les malades d'infirmité motrice cérébrale, le téléthon - contraction des mots télévision et marathon - est un programme télévisuel de plusieurs dizaines d'heures dont le but est de recueillir, en faisant appel à des artistes soutenant la cause, des dons dont les promesses sont reçues par un standard téléphonique et affichées en temps réel sur un compteur situé sur le plateau. Ce concept a depuis été repris dans de nombreux pays et il a gagné la France sous l'impulsion de l'AFM (association française contre les myopathies) qui y a organisé la 1ère édition en 1987 avec un succès au-delà de toutes les espérances puisque, avec 181.327.459 francs (eh oui, c'était la monnaie de l'époque), il avait fallu peindre à la main sur du bois un 9ème chiffre devant les 8 du compteur électronique ! Depuis, la générosité des Français ne s'est pas démentie puisque les sommes obtenues chaque année ont progressé jusqu'au record de 101.472.581 euros (c'est la monnaie d'aujoud'hui) atteint en 2006.

Cette collecte populaire, dont on murmure qu'elle fait partie des plus grosses du monde, a connu ces 3 dernières années une légère diminution, que certains imputent aux évêques de France qui ont demandé aux catholique de ne plus y participer au prétexte que les fonds servent en partie à la recherche sur des embryons humains qui sont détruits au cours des expériences. Cependant, avec 90.107.555 euros recueillis en 2008, elle reste de loin la manifestation la plus soutenue par les Français, parmi lesquels figurent en bonne position les Ardennais qui ont versé l'an dernier 510.892 euros, soit 23 % de plus que la moyenne nationale par habitant ! Qu'en sera-t-il cette année, avec les dégâts de la crise économique sur le pouvoir d'achat de nos compatriotes et la polémique déclenchée par Pierre Berger, président de Sidaction, qui a accusé le téléthon de "parasiter la générosité des Français", étant donné que l'AFM n'utilise pas toutes les sommes récoltées puisque son bilan pour 2008 fait état de produits financiers atteignant 6,6 millions d'euros ? Bien malin qui peut actuellement le dire, mais on le saura de façon précise dans quelques heures.

En attendant, une chose est sure, les Ardennais participeront activement à cette 23ème édition puisque 133 manifestations sont prévues à travers tout le département, des plus grosses villes comme Charleville-Mézières et Sedan aux petits villages de Bayonville et Champigneul sur Vence qui dépassent de peu 100 habitants. Les activités proposées seront aussi d'une grande diversité, des plus traditionnelles, comme les ventes de gaufres ou de crêpes, les lotos et les compétitions sportives, aux plus originales comme le relais avec dévidoir des sapeurs-pompiers à Auvillers-Les- Forges, le concours de la plus grande écharpe à Carignan ou la visite de l'intérieur de Woinic et de son plateau tournant par Eric Sleziak soi-même à Saulces-Monclin. Parmi toutes ces manifestations auxquelles le MRC 08 vous encourage vivement à participer, celle qui risque de marquer le plus cette édition sera certainement l'incroyable fresque humaine réalisée à Signy l'Abbaye par 500 élèves de l'école primaire et du collège qui se sont réunis en tee-shirts blancs pour former les contours du département des Ardennes avec le numéro d'appel du téléthon comme vous pouvez le voir ci-dessous :

lundi 30 novembre 2009

Cantonale : l'UMP "perd" le canton de Monthois


Suite au décès en septembre dernier de Patrice Groff, maire de Monthois, conseiller général du canton éponyme et 1er vice-président du Conseil général où il était tout particulièrement chargé de la politique sociale, une élection cantonale partielle a été organisée pour lui trouver un successeur. Au 1er tour, 6 candidats étaient en lice : l'UMP Vincent Fleury, conseiller municipal de Monthois que Patrice Groff avait lui-même invité à se porter candidat ; les divers droite Jacques Bouillon, maire de Liry, Eric Haouy, universitaire du chef-lieu qui s'était déjà présenté en 2004 dans le canton où il avait obtenu l'excellent score de 25 %, et Corinne Dauchy à la recherche d'un mandat électif après sa cuisante défaite subie en 2008 à Warcq ; le communiste Jean Duterte envoyé en terre de mission depuis le chef-lieu où il vient de déposer ses bagages après quelques années passées dans la vallée de la Meuse ; le sans étiquette Thierry Deglaire, maire du village de Saint Morel depuis 2001.

Tous les observateurs savaient qu'un 2ème tour serait nécessaire, étant donné la faiblesse habituelle de la participation lors des élections partielles qui rend pratiquement impossible l'obtention par un candidat de 25 % des suffrages des inscrits. Tous pensaient qu'il opposerait le dauphin désigné, Vincent Fleury, à l'expérimenté Eric Haouy. Sur le 1er point, ils ont eu raison, encore qu'avec près de 45 % de participation, les électeurs du canton de Monthois ont démontré un sens civique hors du commun. Sur le 2ème point, ils ont eu partiellement tort puisque Vincent Fleury, arrivé en tête avec 32 % des voix, s'est retrouvé face au sans étiquette Thierry Deglaire qui a profité de son ancrage local pour obtenir 27 % des suffrages, loin devant les 14 % recueillis par Eric Haouy arrivé seulement en 4ème position.

Le 2ème tour surprise, qui s'est déroulé hier, s'annonçait donc plus indécis que prévu, d'autant que le divers droite arrivé en 3ème position s'était désisté en faveur du challenger et que les autres prétendants n'avaient donné aucune consigne de vote. Il a été remporté avec 52 % des voix par Thierry Deglaire qui a ainsi déjoué tous les pronostics initiaux. Que faut-il retenir de cette élection ? Pour le MRC 08, 3 choses ! D'abord que dans un canton rural comme celui de Monthois, les parachutages aboutissent à de très mauvais scores, comme le montrent les 3 dernières places obtenus par les candidats non issus du cru. Ensuite que pour ce genre d'élection, une campagne de terrain relayant les attentes concrètes des électeurs ("barrage" de Savigny-sur-Aisne et pôle scolaire de Challerange) est plus efficace qu'une campagne axée sur des thèmes nationaux. Enfin qu'il s'agit d'un non-évènement politique puisque, sur les 37 élus du Conseil général, la majorité départementale, avec 15 élus UMP auxquels il faut ajouter 9 divers droite et 1 Modem, conserve une assise très confortable ... d'autant qu'il serait surprenant de voir le nouvel élu, agriculteur de profession, joindre sa voix à celles des conseillers de gauche.

dimanche 29 novembre 2009

Aubrives : l'exécutif municipal perd les pédales !


Lundi dernier, un événement rare a eu lieu à Aubrives : une réunion du Conseil municipal ! Pensez-donc, cela faisait 101 jours qu'il n'y en avait pas eu, ce qui en dit long sur les conceptions démocratiques de celui qui a le pouvoir de convoquer une telle réunion, à savoir le maire, Gilbert Leclercq, qui préfère visiblement les décisions d'alcôve et les jeux de coulisse au débat public. Heureusement, la loi ayant anticipé ce genre de dérive, elle a fixé des garde-fous (expression à prendre uniquement dans son acceptation première, bien sûr) en imposant au minimum une réunion par trimestre. Les Aubrivois(es) intéressé(e)s par la gestion des affaires communales ont donc pu, enfin, savoir l'usage qui a été fait de leurs deniers et prendre connaissance des projets envisagés pour le futur. Et visiblement, l'attente était forte puisque la réunion a été suivie avec un grand intérêt par 16 personnes, un chiffre tout à fait inhabituel, y compris pour des communes beaucoup plus peuplées.

Que faut-il retenir de cette séance du Conseil municipal ? Tout d'abord, qu'elle a commencé par un embrouillamini digne des plus belles républiques bananières, pour ne pas dire des régions reculées de l'intérieur sicilien ou albanais, puisque 2 élus présents, à savoir Gianmarco Burniat et Maria-José Laurier, ont présenté chacun un pouvoir leur donnant le droit d'agir au nom ... du même conseiller municipal absent, Julien Godart. 2 pouvoirs pour représenter le même élu, il n'y a pas besoin d'avoir fréquenté Sciences Po pour comprendre que ça en fait un de trop. Chacun étant convaincu de son bon droit, le ton est monté très vite, une vérification des signatures a eu lieu et il a été jugé préférable d'annuler les 2 pouvoirs. Sage décision à mon humble avis, mais qui en dit long, très long, extrêmement long sur la fébrilité de l'exécutif municipal qui commence à sentir le sol se dérober sous ses pieds !

Le ton étant donné, les premiers sujets inscrits à l'ordre du jour ont été débattus dans une ambiance électrique, avec notamment une attaque en règle par Modeste Miscoria de l'adjoint en charge des travaux, Gianmarco Burniat, auquel il a reproché à juste titre de proposer de réaliser un aménagement sans s'être au préalable rendu sur le terrain et avoir procédé à l'établissement d'un devis estimatif. Il a ensuite été question du non-renouvellement au 30 juin 2010 du bail du logement communal occupé depuis 1987 par les époux Cecchi, au prétexte officiel que leur situation aurait changé (plus d'enfants à charge, ai-je entendu, ce qui est vrai mais loin d'être nouveau) et au prétexte officieux - tout le monde l'aura compris - de ne plus avoir dans la mairie de locataires susceptibles de voir ou d'entendre des choses que certains préfèrent garder confidentielles. D'après certains, il s'agirait même d'un règlement de compte post-électoral par parents interposés. Sans me prononcer sur ces allégations, ce projet m'est apparu inacceptable, étant donné l'âge de Monsieur Cecchi (70 ans en avril prochain) et l'état de santé de son épouse (invalidité reconnue aux 2/3). J'ai donc détaillé avec force à l'ensemble du Conseil municipal, documents à l'appui, les protections offertes par la loi du 06 juillet 1989 aux locataires ayant atteint l'âge de 70 ans et ne dépassant pas un certain niveau de revenu. Apparemment, ce rappel à la loi a été convaincant puisque le projet a été retiré, ce qui n'a pas empêché, hélas, notre brave maire d'importuner 4 jours plus tard René Cecchi en ironisant sur son incapacité supposée à monter les marches menant à son appartement !

La suite de la séance a été beaucoup plus calme, sauf pour 2 sujets qui ont fait l'objet de débats animés. Le 1er a été la répartition pour 2009 du Fonds Départemental de Péréquation de la Taxe Professionnelle, qui prévoit d'attribuer à notre commune 299.620 euros contre 328.847 en 2008. Une baisse conséquente donc, qui n'est pas sans influence sur les finances municipales, mais que le Conseil général justifie par la diminution du nombre de salariés d'EDF Chooz domiciliés à Aubrives, par la baisse de la population de la commune et par l'augmentation de notre potentiel fiscal par habitant. Il faut reconnaître que cette argumentation est cohérente, mais elle n'a pas convaincu Gilbert Leclercq qui souhaite que les 5 salariés d'EDF travaillant à Chooz A soient pris en compte dans les calculs du Conseil général. Un débat s'est donc engagé, au cours duquel j'ai fait valoir que la centrale de Chooz A ne participe pas au financement du FDPTP puisqu'elle est en cours de démantèlement, que les agents d'EDF y travaillant n'avaient pas été pris en compte en 2008 sans que cela ne provoque la moindre réaction de notre part (cela s'appelle un précédent !) et surtout qu'un refus de la répartition proposée entraînerait le blocage des sommes issues du FDPTP pour les 9 autres communes concernées, ce qui me parait très maladroit. Il m'a été rétorqué que c'était une façon de montrer que l'on existe et que la commune, dont je rappelle que l'exécutif municipal ne cesse de clamer qu'elle est surendettée, n'avait pas besoin de cette somme dans l'immédiat ! La décision a donc été prise de refuser le montant proposé. Par souci de responsabilité, j'ai néanmoins voté contre ce refus, que je juge dangereux et aléatoire en terme de résultat, tout en espérant sincèrement que les faits me donneront tort.

Le 2ème sujet animé a été le versement par la mairie au Centre Communal d'Actions Sociales d'une participation financière de 4 euros par enfant et par jour pour les familles ne bénéficiant pas de bons CAF mais envoyant leur progéniture à l'ALSH , ainsi que d'une somme de 6.940 euros pour le camp de vacances organisé à destination des enfants ayant participé au chantier jeunes de cet été. Sur le 1er point, j'ai fait valoir que je ne comprenais pas qu'un CCAS puisse aider financièrement des familles dépassant les seuils fixés par les organismes sociaux nationaux : je suis pour une politique sociale, à condition qu'elle profite à ceux qui en ont réellement besoin ! Sur le 2ème point, j'ai fait remarquer que 6.940 euros pour 14 participants auraient permis d'aller bien au-delà de la côte Atlantique et que le nombre d'accompagnateurs, 3 auxquels il faut ajouter 2 autres personnes du Centre social Le Lien passant tout à fait par hasard (!!!) leurs vacances à proximité immédiate du camping où se trouvaient les jeunes Aubrivois, me paraissait aberrant. Il a été convenu d'améliorer l'ensemble du dispositif l'an prochain, ce qui est une très bonne chose, tout comme la décision d'améliorer la sécurité de la route des Rouges Terres en y installant un éclairage public, celle de refaire le lettrage du monument aux morts ou encore celle d'étendre le service d'accueil périscolaire au mercredi.

Au total, cette séance du Conseil municipal, sans avoir été totalement négative, aura démontré que l'exécutif municipal a un besoin urgent de clarifier certaines de ses positions, notamment dans le domaine social, qu'il doit revoir sa philosophie afin de chercher à améliorer la vie de la population et qu'il devra s'habituer à s'appuyer sur une majorité municipale de plus en plus ténue.
LB

vendredi 27 novembre 2009

Victor Hugo ou le génie oublié des Ardennais


Quand on cherche un écrivain qui a eu des liens avec les Ardennes, la référence absolue qui vient immédiatement à l'esprit est Arthur Rimbaud, ce qui est normal puisque ce poète au talent immense, dont on oublie parfois un peu vite qu'il fut aussi trafiquant d'armes en Afrique, est natif du chef-lieu et y a passé toute sa jeunesse. Certains y ajoutent Paul Verlaine, dont la maîtrise parfaite des rimes ne l'empêcha pas de perdre celle de ses nerfs, au point de frapper sa pauvre mère et d'être condamné pour ce délit à purger une peine de prison d'un mois à Vouziers ... voire George Sand dont la nouvelle intitulée "Malgré tout" lui vaut d'avoir un collège portant son nom à Revin. mais rares sont ceux qui citent Victor Hugo!

Normal, direz-vous, quand on pense aux propos peu amènes qu'il a écrit sur Rethel ("les rues sont des rues de gros bourg plutôt que des rues de ville. L'église est d'un médiocre profil"), Mézières ("je cherchais des yeux quelques anciennes tours à demi ruinées du château saxon de Hellebarde, je n'y ai trouvé que les zigzags froids et durs d'une citadelle de Vauban") et Sedan ("aucun monument, aucun édifice architectural dans Sedan") dans ses carnets de voyages. Mais quelle injustice lorsqu'on se remémore la description élogieuse qu'il fit de Givet ("c'est une jolie ville que Givet, propre, gracieuse, hospitalière, située sur les 2 rives de la Meuse") et de son clocher ("il est d'une architecture plus compliquée et plus savante. Voici évidemment comment l'inventeur l'a composé. Le brave architecte a pris un bonnet carré de prêtre ou d'avocat. Sur ce bonnet carré il a échafaudé un saladier renversé; sur le fond de ce saladier devenu plate-forme, il a posé un sucrier; sur le sucrier, une bouteille; sur la bouteille, un soleil emmanché dans le goulot par le rayon inférieur vertical; et enfin, sur le soleil, un coq embranché dans le rayon vertical supérieur").

Pour des républicains convaincus comme nous le sommes au MRC 08, cet oubli est d'autant plus dommageable que ce monstre sacré de notre littérature est un de nos pères spirituels, au même titre que Ferry ou Jaurès. Plus, peut-être, parce qu'il les a devancés et parce que certains de ses écrits engagés sont d'une actualité déconcertante, comme cet extrait de Napoléon le petit qui semble avoir été rédigé sur mesure pour décrire un personnage que vous connaissez tous et qui a profité de la crétinisation de la vie politique française pour accéder à la plus haute fonction de notre pays :

"Que peut-il ? Tout. Qu’a-t-il fait ? Rien.
Avec cette pleine puissance,
en huit mois un homme de génie eût changé la face de la France,
de l’Europe peut-être.
Seulement voilà, il a pris la France et n’en sait rien faire.
Dieu sait pourtant que Le Président se démène :
Il fait rage, il touche à tout, il court après les projets ;
ne pouvant créer, il décrète ;
il cherche à donner le change sur sa nullité ;
c’est le mouvement perpétuel ;
mais, hélas ! Cette roue tourne à vide.
L’homme qui, après sa prise du pouvoira épousé une princesse étrangère est un carriériste avantageux.
Il aime la gloriole, les paillettes, les grands mots,
ce qui sonne, ce qui brille, toutes les verroteries du pouvoir.
Il a pour lui l’argent, l’agio, la banque, la Bourse, le coffre-fort.
Il a des caprices, il faut qu’il les satisfasse.
Quand on mesure l’homme et qu’on le trouve si petitet qu’ensuite on mesure le succès et qu’on le trouve énorme,
il est impossible que l’esprit n’éprouve pas quelque surprise.
On y ajoutera le cynisme car, la France,
il la foule aux pieds, lui rit au nez, la brave, la nie, l’insulte et la bafoue !
Triste spectacle que celui du galop, à travers l’absurde,
d’un homme médiocre échappé".

mercredi 25 novembre 2009

Givet : MIG disparait à son tour !


Pour les passionnés d'armement, MIG est une famille d'avions de combat, soviétiques d'abord, russes ensuite, dont les premiers appareils ont été fabriqués à partir de 1948 et qui a donné des sueurs froides à l'aviation américaine, avant qu'elle ne se fasse progressivement rattraper puis dépasser. Pour les habitants de Givet, la référence est tout autre : il s'agit d'une petite unité industrielle, spécialisée dans la fabrication de barres de bronze pour la construction mécanique, qui a été créée dans les années 1950 par Monsieur Michault sous le nom de Wisco. Après avoir connu une période de prospérité qui avait permis à ses effectifs de dépasser les 70 salariés et qui l'avait conduit à s'installer dans les années 1960 dans les anciens locaux de Palan Wauthier, situés près de la gare, afin d'y implanter une coulée continue verticale, cette PME a été confrontée à de graves difficultés qui se sont soldées en 1974 par le licenciement de 27 personnes.

Rachetée en 1992 par le groupe Beval, implanté à Chauny dans l'Aisne, et rebaptisé Métal Industriel de Givet, l'entreprise a ensuite réussi à s'adapter à la forte concurrence caractérisant son secteur d'activité. Malheureusement, la faiblesse des investissements réalisés par le nouveau propriétaire l'a conduit au début de l'année 2008, malgré 3 semaines de grève, à procéder au licenciement de 8 des 25 salariés qu'elle comptait encore, ainsi qu'à la fermeture de son service le plus stratégique, la fonderie de bronze. A partir de cette date, malgré les belles envolées lyriques du directeur du site qui n'hésitait pas à jurer sur tous les dieux de la Terre que la pérennité de l'entreprise serait assurée grâce à sa réorientation vers le stockage et le négoce, l'avenir de la MIG paraissait des plus compromis.

C'est donc sans surprise que le MRC 08 a appris le 03 mars dernier le dépôt de bilan de l'entreprise, assorti de la demande expresse par son directeur d'une mise en liquidation immédiate. Cependant, sous la pression des salariés, c'est une mise en redressement judiciaire pour 6 mois qui fut décidée. Entre temps, un projet de SCOP (vous savez, ces coopératives ouvrières de production dont on parle de plus en plus) ayant vu le jour, un délai supplémentaire de 3 mois a été accordée à la MIG. Hélas, le projet ne s'étant pas concrétisé et aucun repreneur sérieux ne s'étant manifesté, le tribunal de commerce de Sedan a prononcé jeudi dernier la mise en liquidation judiciaire de l'entreprise. C'en est donc fini, non seulement d'un élément du patrimoine industriel de Givet, lequel ne cesse de se réduire comme une peau de chagrin, mais aussi d'un symbole de notre histoire puisque, rappelons-le, Wisco fut en mai 1968 la 1ère entreprise française à se mettre en grève. Qu'en est-il donc de la relance économique de l'extrémité nord de la Pointe des Ardennes prévue par le contrat de redynamisation de site de défense dont on parle tant ? On peut légitimement se poser la question, en espérant que la réponse ne se trouve pas dans la construction d'aménagements routiers, aussi utiles puissent-ils être...

vendredi 6 novembre 2009

Service public postal : une petite signature pour une grande cause



Malgré le succès populaire incontestable de la votation citoyenne du 3 octobre, le gouvernement ne semble pas décidé à faire marche arrière sur son projet de modification du statut de la Poste. Il nous faut donc répéter le message , encore et encore. C'est pourquoi le MRC 08 vous propose de signer massivement et de faire signer autour de vous la « carte postale électronique » demandant au Président de la République la tenue d’un référendum sur l’avenir de La Poste, en cliquant sur le lien ci-dessous :
http://www.referendumpourlaposte.rezisti.org/index.php


mercredi 4 novembre 2009

La phrase du jour !


"Je n'avais pas imaginé autant de violence chez les uns et autant de terreur chez les autres, je ne pensais pas que c'était à ce niveau", tels sont les mots prononcés par Didier Herbillon, maire de Sedan, après s'être fait prendre à partie par 3 jeunes éméchés au pied de la tour Rubis. Si cet endroit était un lieu quelconque de la cité de Turenne, le MRC 08 pourrait comprendre son étonnement, mais comme il s'agit notoirement du bâtiment d'habitat collectif de la ville, voire du département, où les problèmes d'incivilité (doux euphémisme à la mode pour désigner ce que l'on appelait il y a encore peu la délinquance de proximité) sont les plus nombreux et les plus graves, c'est une réaction qui nous surprend. Faut-il en déduire que le fait de se retrouver seul face à plusieurs énergumènes à la mine patibulaire, de se faire agresser verbalement et de devoir se réfugier dans sa voiture pour échapper à un jet de bouteille serait plus efficace pour faire prendre conscience à un élu du calvaire vécu au quotidien par certains de ses administrés que les courriers polis fréquemment envoyés à ses services ou la lecture dans la presse des courageuses initiatives menées par une association de riverains souhaitant faire disparaître une zone de non droit ? Nous espérons sincèrement que non, mais sans trop y croire, hélas!

Communiqué du MRC et du Parti Socialiste


Les délégations du Parti Socialiste et du Mouvement Républicain et Citoyen, conduites respectivement par Martine Aubry et Jean-Pierre Chevènement, se sont rencontrées le 4 novembre 2009 au siège du Parti Socialiste.

Nos deux partis partagent des analyses communes sur la situation que connaît aujourd’hui notre pays. La France est profondément affectée par la crise de la globalisation financière et par la récession économique. Le chômage et les inégalités vont croissant. Pendant ce temps, les banquiers ont repris leur course folle aux bonus et autres avantages extravagants. Les facteurs de la crise demeurent.

L’Union européenne, qui aurait pu profiter de la coordination opérée entre les principaux gouvernements au plus fort de la crise pour se réformer et instaurer un véritable gouvernement économique, n’a pas apporté de réponse à la mesure de la situation. Au contraire, la Commission européenne n’a de cesse que d’appeler au rétablissement des règles de concurrence et d’orthodoxie budgétaire comme si l’orage passé, tout pouvait recommencer comme avant. Entre la concurrence déloyale des pays à très bas coût salarial et celle du dollar, la France et l’Europe sont prises en tenaille.

Le gouvernement Sarkozy-Fillon, au-delà des mesures d’urgence, se révèle incapable d’inscrire son action dans une stratégie du long terme visant à mettre sur pied un nouveau modèle de développement et une société plus juste. Il continue sa sape méthodique du modèle français de l’action publique et collective. La prochaine étape est la reprise en main politique et la rigueur financière administrée aux institutions locales.

Dans les faits, les collectivités locales, majoritairement gérées par la gauche, sont aujourd’hui un vecteur essentiel d’une puissance publique qui répare, protège et prépare l’avenir. Les régions gérées par la gauche sont bien souvent les derniers outils efficaces d’aménagement du territoire, de soutien au développement économique à l’emploi ou à la formation. C’est donc un devoir pour les forces de gauche de s’unir au-delà de leurs différences, pour continuer le travail mené dans les régions qu’elles dirigent.

Un certain nombre de formations à gauche sont tentées par l’isolationnisme dans l’espoir de gagner quelques sièges de plus. Le PS et le MRC appellent les uns et les autres à dépasser cette recherche illusoire. Les enjeux sont au-delà. La gauche n’arrivera à mobiliser les électeurs que sur une démarche claire d’alternative à la politique libérale du gouvernement. Cela se prépare dès aujourd’hui.

A cet égard, le MRC et le PS affirment avec force la nécessité d’une politique favorisant une croissance durable. Il ne pourra y avoir de préparation de l’avenir, de réduction des inégalités ni même de développement durable sans création de richesse. Sur ces bases, dans le respect de leurs différences, le PS et le MRC ont décidé :
1- La réunion d’un groupe de travail sur la préparation du projet de la gauche
2- La réunion d’un groupe de travail sur l’organisation des primaires
3- La construction de listes communes dès le premier tour des élections régionales de 2010

Ces listes devront permettre l’expression et la représentation de nos deux formations dans l’ensemble des régions. Elles ont vocation à être, avec les forces de gauche et républicaines qui voudront s’y associer, le socle d’une union de toute la gauche capable de réunir les acteurs de la société qui veulent inscrire leur action dans la préparation des échéances nationales prochaines.

Le PS et le MRC invitent donc leurs instances régionales, en lien avec les présidents de régions, à se rencontrer rapidement afin d’aboutir à la constitution de telles listes d’union au premier et au deuxième tour.

mardi 3 novembre 2009

Régionales : les grandes manoeuvres ont commencé !


En France, pays démocratique où les compétences politiques sont de plus en plus éparpillées à l'intérieur d'un mille-feuille territorial de moins en moins compréhensible pour le commun des citoyens, les élections ne manquent pas. Toutes n'ont évidemment pas la même importance et c'est logiquement l'élection présidentielle, évènement capital depuis la dernière réforme institutionnelle, qui est la plus suivie par la population. Viennent ensuite les élections législatives, vitales pour les finances des partis politiques, et les élections municipales qui permettent de désigner les élus les plus proches des électeurs et de leurs préoccupations quotidiennes. Quant aux autres, elles sont considérées, à plus ou moins juste titre, comme des consultations secondaires méritant moins d'attention, ce qui ne manque pas de se traduire dans le taux d'abstention.

Les prochaines élections, qui se dérouleront en mars 2010, ne devraient donc pas déchaîner les passions puisqu'il s'agit des élections régionales. Pourtant, elles ne seront pas sans intérêt, loin de là, puisqu'elles constitueront un test de mi-mandat pour Nicolas Sarkozy et surtout la dernière occasion pour tous les électeurs français de s'exprimer avant les élections présidentielles de 2012. C'est pourquoi, même si leur résultat est déjà connu (une victoire de l'UMP qui ne peut que récupérer quelques régions après la déroute de 2004 qui avait fait passer à gauche 21 des 22 régions métropolitaines), elles sont préparées avec le plus grand sérieux par les partis politiques ... notamment en Champagne-Ardenne où l'ex-socialiste Bachy, qui l'avait emporté avec 2 petits % d'avance en 2004 à la faveur d'une triangulaire à l'issue de laquelle le FN avait recueilli 18 % des voix, aura fort à faire pour défendre son siège face à une droite qui se voit déjà victorieuse.

Le péril étant dans la demeure, chacun à gauche réfléchit à la meilleure stratégie à adopter pour limiter les dégâts, voire en cas d'un hypothétique tsunami rose comme il y a 5 ans, pour obtenir le plus grand nombre d'élus. C'est ainsi que le Parti Socialiste, dont le chef de file sera le Marnais Jacques Meyer, a décidé de se ranger derrière le président sortant, qu'il a pourtant exclu de ses rangs en 2007, et s'efforce d'obtenir le rassemblement le plus large possible à gauche. Ce sera toutefois sans les Verts, grisés par leur résultat en trompe-l'oeil des élections européennes, qui présenteront une liste indépendante au 1er tour. Ce sera également sans le Parti de Gauche et le NPA, qui ont décidé lors d'une rencontre régionale vendredi dernier, d'initier une démarche unique pour le moment en France en allant ensemble à la bataille et en envisageant une alliance au 2ème tour avec le reste de la gauche. Quant au Parti Communiste, que le MRC 08 connaît bien pour entretenir avec lui des relations très cordiales, il est tiraillé entre la volonté nationale de constituer des listes indépendantes du PS au 1er tour et le souci légitime d'essayer de "sauver" ses 6 élus sortants en obtenant un accord régional dès le 1er tour. De sa décision, qui sera prise le 14 novembre à l'issue d'une convention régionale, dépendra la poursuite de l'aventure du Front de Gauche en Champagne-Ardenne ainsi que la position du curseur dans le programme qui sera proposé aux électeurs populaires. Elle est donc loin d'être anodine! Espérons qu'elle soit à la hauteur des enjeux...

vendredi 30 octobre 2009

Présidence française de l'UE : quelques chiffres à méditer !


Dans un rapport publié cette semaine, la Cour des comptes révèle les dépenses effectuées dans le cadre de la présidence française de l’Union européenne qui a duré, rappelons-le, 6 petits mois. Elle pointe notamment du doigt "le coût d'un dîner le 13 juillet dans le cadre du sommet de Paris de l'Union pour la Méditerranée (UPM) qui a représenté un total de 1.072.437 euros pour 200 personnes, soit 5.362 euros par invité". L’ensemble de ce sommet a coûté 16 des 171 millions d’euros dépensés globalement et le rapport précise que cette somme "a servi entre autres à un réaménagement exceptionnel et sans précédent du Grand Palais pour trois heures de réunion, avec notamment 91.500 euros de moquette éphémère, 194.900 euros de jardinières et 136.000 euros consacré au fond de scène".

Comparaison n’est pas raison, dit-on, mais lorsqu’il s’agit de chiffres c’est un excellent moyen de se rendre concrètement compte de ce qu’ils représentent. Alors, qu’aurait-on pu faire dans les Ardennes avec de telles sommes ? Avec 171 millions d’euros, on aurait pu construire la moitié de la branche ouest du Y ardennais et faire ainsi un grand pas vers le désenclavement du département. Avec 1.072.000 euros, on aurait pu édifier un béguinage comme celui qui vient d’être inauguré à Vireux-Wallerand et transformer une vieille école désaffectée du côté de Buzancy en logement social. Avec 194.900 euros, on aurait pu augmenter de 15 % les produits collectés par la Banque alimentaire des Ardennes en 2008 pour le plus grand profit de plus de 10.000 personnes démunies. Avec 136.000 euros, on aurait pu financer l’aménagement du plateau de télé-assistance en cours de réalisation à Signy le Petit avec 5 emplois à la clé. Avec 91.500 euros, on aurait pu rémunérer un salarié au SMIC pendant 7 ans et 3 mois ! Pour 5.362 euros, on aurait même pu le loger pendant un an dans un F3 situé avenue d’Arches à Charleville-Mézières.

Sans avoir la prétention de refaire l'histoire, le MRC 08 espère que ces quelques éléments feront réfléchir les citoyens-contribuables que nous sommes tous, et pourquoi pas donneront mauvaise conscience à une partie des 53 % d’électeurs ardennais qui ont fait le choix en 2007 de Nicolas Sarkozy et de sa politique bling-bling.

jeudi 29 octobre 2009

Joyeux anniversaire à Astérix !

Astérix, notre Gaulois national, fête ses 50 ans aujourd’hui ! Créé par René Goscinny et Albert Uderzo dans un immeuble HLM de Bobigny (Seine-Saint-Denis), où Uderzo habitait, Astérix a fait sa première apparition dans le 1er numéro du journal Pilote. En un demi-siècle, ce symbole d’une France qui refuse de se soumettre à l’occupation, grand consommateur de potion magique et généreux distributeur de tournées de baffes, a permis la vente en 107 langues et dialectes de 325 millions d’album dans le monde. Un succès extraordinaire donc, qui s’explique par les valeurs universelles de la série, comme la fraternité, la solidarité, l’esprit de résistance et la joie de vivre.

Cet anniversaire sera célébré comme il se doit, non par un grand banquet à l’image de celui qui conclut chaque album de la série, mais par une manifestation intitulée "les Gaulois envahissent Lutèce" qui se tiendra jusqu’à la fin des vacances de la Toussaint dans 8 lieux du centre de Paris comme la Tour Eiffel, l’Hôtel de Ville ou la place de la Concorde. Et dans les Ardennes ? A la connaissance du MRC 08, rien n’est prévu, ce qui se comprend facilement au vu de nos difficultés économiques et de nos moyens financiers limités. Cependant, pour marquer le coup, qu’il nous soit permis d’offrir en guise d’hommage à ce grand défenseur de la liberté le dessin ci-dessous qui pourrait très bien marquer le début d’un nouvel album se déroulant dans toute la France, voire dans un territoire plus restreint comme notre département, et s’intitulant "Astérix et la liberté de l’information".


mercredi 28 octobre 2009

Le chiffre du jour !


7.000 ! C'est le nombre d'entrées payantes supplémentaires par rapport aux 10.726 enregistrées en 2008 par le parc Terr'Altitude de Fumay que Pascal Rodrigues, directeur de l'Office de tourisme communautaire de la Communauté de communes Ardenne Rives de Meuse, estime nécessaire pour que cet équipement structurant réussisse à équilibrer son budget. Au vu des nouvelles attractions installées sur le site durant l'intersaison, de la météo plutôt clémente pendant le printemps et franchement excellente pendant le mois d'août ainsi que des efforts de communication qui ont été realisés, cet objectif parait réalisable dès cette année. En tout cas, c'est le souhait du MRC 08 qui préfèrerait voir la subvention de 260.000 euros, votée en début d'année au profit de ce parc de loisir, affectée à une utilisation plus en adéquation avec les attentes de la population locale, comme par exemple le développement d'un service d'accueil pour la petite enfance...

mardi 27 octobre 2009

Aubrives : nos conseillers communautaires s'adonnent à la présence passive


La tradition est faite pour être respectée. Comme tous les 6 mois, je me suis donc rendu dans les bureaux de la Communauté de communes Ardenne Rives de Meuse, sis rue Méhul, à Givet afin de consulter le recueil des actes administratifs du dernier semestre. J'ai ainsi pu prendre connaissance des principales décisions adoptées par cette intercommunalité qui a fêté l'an dernier son 20ème anniversaire et des actions menées en son sein par les 2 délégués chargés d'y défendre les intérêts de notre commune : le duo de chasseurs de subventions formé de Gilbert Leclercq, le charismatique 1er magistrat d'Aubrives, et de son très libéral bras droit Fabien Prignon. Jusqu'ici, leur bilan s'était résumé en 3 mots - amateurisme, absentéisme et mutisme - ce qui justifiait sans difficulté leur refus de rendre le moindre compte de la délégation que le Conseil municipal leur a confiée. Est-il resté aussi lamentable au cours des 6 premiers mois de l'année ? L'honnêteté amène à reconnaître que non, mais on partait de tellement bas que l'évolution inverse aurait relevé de l'exploit à inscrire d'urgence dans le livre des records!

Le changement le plus notable est qu'un de nos délégués, sans aucun doute stimulé par la mise sur la place publique de ses nombreuses absences passées, a fait l'effort d'aménager son emploi du temps de ministre pour participer à toutes les réunions du Conseil communautaire. Lequel ? Non pas le retraité comme on pourrait a priori le penser, mais l'actif qui a ainsi démontré qu'il n'est pas aussi irrécupérable qu'il en donne trop souvent l'impression. Quant à notre 2ème représentant, ses capacités ne lui ont toujours pas permis de comprendre qu'il y a une incohérence majeure à espérer recevoir des subventions d'une collectivité territoriale au fonctionnement de laquelle il ne condescend à participer qu'à minima (2 absences sur 5 réunions!). Ce semestre a aussi été marqué, sur la demande du Président de la Communauté de communes, par une intervention de Gilbert Leclercq pour exposer les arguments en faveur de l'aménagement d'un giratoire à l'intersection de la RD 8051 et des routes menant à Aubrives et à Hierges. Grâce à l'appui efficace de Sylvain Buhot, représentant de la municipalité de Hierges, ce projet, que j'approuve pleinement au point de l'avoir fait figurer dans mon programme pour les élections cantonales de 2008, a reçu le soutien de 20 conseillers communautaires tandis que 8 préféraient un autre aménagement.

Et à part ça, me direz-vous ? Rien , absolument rien! Pourtant, les occasions d'intervenir n'ont pas manqué. A commencer par le débat d'orientation budgétaire du 25 mars qui aurait dû amener nos délégués à demander pourquoi le déficit prévisionnel des 2 piscines et du centre aqualudique a augmenté en un an de 200.000 euros pour s'établir à la coquette somme de 1,6 millions. Avec un peu de malice, ils auraient même pu mettre cette augmentation en parallèle avec l'économie réalisée en divisant par 2 le nombre de tournées de collecte des déchets dans 12 des 17 communes de l'intercommunalité. Évidemment, cela aurait supposé qu'ils aient quelques notions élémentaires de comptabilité, ce qui n'est malheureusement pas leur cas, eux qui réduisent le bilan d'un magasin de proximité à son seul passif en oubliant qu'il comprend aussi un actif! Le 15 avril, lors de la présentation des activités et du bilan de l'Office de tourisme communautaire, ils auraient pu utilement abonder dans le sens du Président de la Communauté de communes lorsque celui-ci a affirmé qu'il "convient d'observer la plus grande prudence quant aux retombées économiques directes [de l'activité touristique] estimées à 1 million d'euros, ainsi qu'aux retombées indirectes difficilement mesurables". Cela leur aurait permis le 13 mai de monter au créneau pour exiger des explications sur la hausse de 11,5 % du coût réel de l'OTC pour la Communauté de communes au titre de l'année 2008. Tout ceci aurait fait de nos 2 délégués communautaires de bons défenseurs des intérêts de notre commune et des gestionnaires scrupuleux des deniers publics. Hélas, il n'en a rien été! Ils se sont contentés de faire acte de présence, ce qui est tout de même une amélioration, petite certes mais à ne pas oublier étant donné que c'est la seule à se mettre sous la dent, par rapport au semestre précédent.
LB

samedi 24 octobre 2009

Réforme du lycée : l'intervention de Jean-Pierre Chevènement au Sénat


Lors du débat qui a eu lieu le 21 octobre au Sénat sur la "réforme du lycée", Jean-Pierre Chevènement, ancien ministre de l'éducation nationale, s'est exprimé à la tribune pour faire part d'un certain nombre de critiques à l'égard du projet gouvernemental. Les adeptes de la vidéosphère pourront prendre connaissance de son intervention en se rendant sur le blog du sénateur du Territoire de Belfort et en visionnant à partir de la 60ème minute l'enregistrement intégré à la note intitulée "le lycée, un système complexe à réformer intelligemment". Quant à ceux que la lecture ne rebute pas et que le MRC 08 espère nombreux, ils peuvent en découvrir ci-dessous toute la richesse due à une excellente maîtrise du système éducatif français

"C’est un fait nouveau que le Président de la République s’exprime lui-même sur le lycée et c’est un fait heureux tant il est vrai que les 2 200 000 lycéens sont une partie importante de l’avenir de la France. La réforme du lycée, dont le Président de la République a tracé les grandes lignes est ce qui reste du projet de lycée modulaire imaginé par votre prédécesseur, c’est-à-dire entre nous pas grand-chose. Je souhaite qu’à travers la concertation dont vous êtes chargé, vous puissiez donner à cette réforme la substance qui lui manque.

1. Je m’étonne tout d’abord que les besoins du pays ne soient pas évoqués dans l’intervention du Président de la République sinon au détour et comme par raccroc, à propos de la réforme de la section du bac technologique « sciences et techniques pour l’industrie » (STI). Il y aurait pourtant beaucoup à dire sur la baisse constante du nombre d’étudiants inscrits dans les filières scientifiques de nos universités. Quand j’ai fixé, en 1984-85, à l’Ecole publique de nouveaux objectifs – porter 80 % d’une classe d’âge au niveau du baccalauréat, et non pas au bac comme l’a dit Mme Morin-Desailly, créé le baccalauréat professionnel et régionalisé la construction des lycées, je l’ai fait sur la base d’une étude prévisionnelle sur les besoins du pays à l’horizon 2000, l’évolution des catégories socioprofessionnelles, étude commandée à la filiale d’études économiques de la CDC.
Dans la compétition mondiale où les pays asiatiques forment toujours plus d’ingénieurs, de techniciens, de chercheurs, c’est une grave lacune. Le handicap qui résulte de ce manque d’ambition pour le pays, du fait de la mauvaise orientation des élèves et des étudiants vers des filières sans débouchés, n’en sera pas corrigé. Le Président de la République vous a chargé de poursuivre la consultation. Je souhaite que vous le fassiez avec le souci républicain de l’intérêt général, avec la volonté de former les citoyens et les producteurs, j’entends par là les ouvriers qualifiés, les techniciens, les ingénieurs, les chercheurs dont a besoin un pays moderne pleinement engagé dans la compétition mondiale.

2. Je relève une seconde contradiction dans les discours du Président de la République : il déclare vouloir préserver l’excellence, le niveau d’exigence, mais en même temps s’étonne, voire s’indigne, du nombre de redoublements au lycée - 28 % - du fait que 35.000 lycéens à la fin de la terminale n’ont pas le bac et qu’enfin 80.000 bacheliers n’obtiennent pas un diplôme d’enseignement supérieur. Mais c’est le principe même de l’élitisme républicain que le Président de la République met en cause, un principe qui vise à la fois à la démocratisation des études et au maintien de l’exigence intellectuelle et de la qualité de l’enseignement. Si on suit le Président de la République, il faut donner le bac à tout le monde et un diplôme d’enseignement supérieur à tous les bacheliers. Je veux rappeler le discours d’Henri Wallon à la Libération : "L’école républicaine a pour but la promotion de tous et la sélection des meilleurs". La sélection est dans la nature des choses ; le problème des savoir si elle se fait sur des critères démocratiques.

3. Le Président de la République pointe à juste titre l’inégalité des chances selon l’origine sociale. Mais croyez-vous qu’on corrigera cette inégalité par un rabais de l’exigence ! L’Ecole ne peut corriger à elle seule l’inégalité sociale sauf à prendre le risque de la démagogie et de l’égalitarisme niveleur. Il faut pour cela, et dans tous les domaines de l’action politique, une énergie républicaine que je ne discerne pas dans les choix fiscaux et autres du gouvernement.

4. On peut certes améliorer l’orientation des élèves mais je ne crois pas qu’on puisse instituer une orientation permanente et efficace avec des stages passerelles et des remises à niveau pendant les vacances. Etendre la seconde dite "de détermination" à la classe de première risque de casser les filières de deux ans qui permettent un certain approfondissement des matières. Une classe de terminale spécialisée ne suffit pas.

5. Prélever deux heures sur les horaires de cours pour un soutien des élèves en difficulté alors que baisse le nombre de postes de professeur, c’est aller au-devant du lycée "light" qu’on a reproché à votre prédécesseur. On ne compensera pas non plus la baisse du nombre de professeurs par le recrutement d’assistants de langues parmi les étudiants étrangers.

6. Pour tenir compte de la diversité des élèves liée à la démocratisation des études longues, il faut évidemment diversifier les filières. Le Président de la République déclare vouloir casser la hiérarchie imposée des voies et des séries. Ne faisons pas de la section S le bouc émissaire de ce qui ne va pas au lycée. Elle est justement ce qui marche ! Elle a le grave défaut certes d’attirer les bons élèves mais que faut-il faire de ces bons élèves ? C’est pour vous un véritable casse-tête. On a l’impression que votre tâche, si vous n’aviez que des cancres, serait plus facile … Vous suggérez, à juste titre, qu’il y ait des bons élèves partout et d’abord dans la filière littéraire, la fameuse section "L". La revalorisation de la filière littéraire est une bonne chose Je l’avais moi-même prévue en 1986 dans la réforme des lycées que mon successeur a malheureusement suspendue. Vous voulez y introduire des langues étrangères, du droit, un enseignement culturel et artistique, mais où sont les moyens ? Et surtout vous oubliez le grec et le latin qui sont au cœur de notre langue, de notre culture et de notre civilisation ! L’apprentissage des langues anciennes est la base même de la revalorisation de la série "L". On ne peut pas imaginer un professeur de français qui ne sache pas le latin. Par ailleurs vous évoquez la réforme de la filière technologique mais seulement à travers la série "sciences et techniques industrielles". Vous proposez de réserver des places pour les élèves de cette section dans les IUT et les BTS. Sur quelles bases ? Ne risquez-vous pas de porter atteinte au principe du concours ? Y aura-t-il au moins deux concours séparés ? Je vous ferai observer que les IUT sont de moins en moins des formations courtes et de plus en plus un mode d’acheminement vers des formations longues. L’enjeu de la formation d’un plus grand nombre de scientifiques et d’ingénieurs est crucial pour le pays. Vouloir l’atteindre à travers la seule section STI est réducteur. C’est l’ensemble de la filière technologique et de la filière professionnelle qui mérite votre sollicitude. La généralisation du bac pro en trois ans ne suffit pas pour revaloriser le lycée professionnel. Il y faut des moyens en hommes et en matériels. Et ce n’est pas, soit dit en passant, avec une cagnotte scolaire qu’on luttera contre l’absentéisme des élèves ! Ce serait la négation même des principes de l’Ecole républicaine ! Mettez donc un terme à ces expérimentations choquantes. Je suis surpris que le mot "Région" n’apparaisse pas dans le discours présidentiel alors que c’est des régions que dépend l’investissement en matériel et le recrutement des personnels techniques, laborantins et autres. Il vous faudrait réunir l’ensemble des régions pour définir en commun un plan ambitieux de développement et de modernisation de ces filières technologiques et professionnelles.

7. Le Président de la République dit souvent une chose et son contraire. Cela vous facilitera la tâche. Je vous souhaite très sincèrement, parce que c’est de l’avenir de notre jeunesse et du pays tout entier qu’il s’agit, de tenir bon les deux bouts de la chaîne : le souci de la démocratisation et le maintien de l’exigence de qualité. Notre lycée ne marche pas si mal. Il faut le réformer intelligemment. On ne peut agir autrement avec des systèmes complexes. Il est trop simple d’opposer la conquête de l’autonomie – sixième axe de la réforme – à "l’encadrement" trop pesant dont nous aurions hérité. Je m’étonne qu’il n’y ait pas un mot dans le discours du Président de la République sur la violence scolaire. Jack Lang a relevé que les propositions de Nicolas Sarkozy s’inscrivent dans le droit fil des réformes du lycée de 1992 et 2000 qu’il a lui-même conduites. On ne saurait mieux dire.

Un mot pour conclure : la conquête de l’autonomie sera d’autant plus facilitée que seront maintenus des cadres solides. La conquête de l’autonomie passe par la conquête du Savoir. Et ce sont les enfants des classes les moins favorisées qui ont le plus besoin d’une école structurée et sûre de ses valeurs. La transmission des savoirs dont la parfaite maîtrise fonde l’autorité du maître passe par un bon encadrement. C’est la meilleure garantie d’un lycée qui marche à Clichy sous Bois comme à Neuilly. Ne vous laissez pas égarer, Monsieur le Ministre, par des comparaisons statistiques trompeuses sur le nombre d’heures de cours dispensées dans d’autres pays aux élèves de quinze ans. Chaque système éducatif a sa spécificité. Il n’est pas souhaitable de réduire le nombre des heures de cours au lycée car ce n’est pas en travaillant moins que nos lycéens apprendront mieux."