Jean-Pierre Chevènement, invité de LCI

Chevènement : "on a détruit l'école de l'intérieur"


jeudi 25 août 2011

Un résumé de Sarkozy sur un air de Noir Désir !

mardi 23 août 2011

lundi 22 août 2011

Une Europe de plus en plus germano-centrée !

Marianne: Quel bilan faites-vous du sommet franco-allemand?
Jean-Pierre Chevènement: Il n'a débouché que sur des annonces décevantes, et rien de vraiment décisif à court terme. On a évoqué un gouvernement économique qui se réunirait deux fois par an. Ca ne va pas changer la face du monde ! La taxe sur les transactions financières ? Nous n'en connaissons pas les modalités. Quant à la "règle d'or" à introduire dans les Constitutions d'ici à la fin 2012, c'est une mesure foncièrement récessionniste, une manoeuvre électorale de la part de Nicolas Sarkozy, et cela traduit, bien entendu, l'orientation politique allemande. Mais cette dernière est extrêmement dangereuse. Déjà qu'au deuxième trimestre 2011 la croissance française est stagnante et celle de l'Allemagne est de 0,1% du PIB, nous allons tout droit dans une rechute de l'activité économique, et la crise de la zone euro n'est clairement pas résolue. Il est vraisemblable que la spéculation s'attaque encore une fois à l'Espagne et à l'Italie, et peut-être à la France, d'ailleurs. J'observe enfin qu'il n'y a rien sur les euro-obligations, rien sur le Fonds européen de stabilité financière, rien sur la Banque centrale européenne.

Sur la BCE, vous aviez pourtant demandé à Sarkozy dans une lettre d'"agir" auprès d'Angela Merkel pour qu'elle puisse racheter des titres de dette. Le président vous a d'ailleurs appelé avant la tenue de ce sommet. N'a-t-il rien retenu de votre conversation?
Il ne m'a pas dissuadé d'avancer cette proposition… Les choses se sont d'ailleurs faites dans la semaine qui a suivi ma lettre: la BCE a pris en pension 22 milliards de titres espagnols et italiens. Mais il a refusé de reprendre cette mesure à son compte, pour, selon lui, ne pas gêner Mme Merkel. Elle a, il est vrai, des contraintes de politique intérieure. Il y a finalement pour Sarkozy et Merkel, des choses qu'il vaut mieux faire sans en parler…

Quelles mesures auriez-vous proposées?
Il faut reconnaître le rôle de la BCE dans la défense de l'euro. Il devrait être affirmé de manière permanente pour dissuader la spéculation, et, le cas échéant, il faudrait que la BCE puisse émettre de la monnaie et racheter des titres de dette. C'est ce que font les Américains avec la Federal Reserve, qui a dans ses caisses 1500 milliards de dollars de bons du Trésor américain. Je pense, par ailleurs, qu'il ne faut pas hésiter à dévaluer l'euro pour retrouver la croissance. Même si ça devait déboucher sur une inflation modérée de l'ordre de 3% ou 4%, cela aiderait au remboursement de la dette. J'ajoute que l'on doit ouvrir aux particuliers la souscription de la dette, sous la forme de titres de dette perpétuelle à 3% ou 4% du montant de l'inflation. Voilà une voie infiniment plus originale et prometteuse que tout ce qu'avancent Mme Merkel et Sarkozy.

Après le sommet de mardi, l'Europe n'est-elle pas plus "germano-centrée" que jamais, pour reprendre une expression que vous utilisez dans votre livre ?
C'est l'évidence même. La France est en situation de faiblesse par rapport à l'Allemagne. C'est encore plus vrai si on regarde le déficit extérieur apparu au premier trimestre: 37,5 milliards d'euros pour la France. Et la politique de M. Sarkozy, ce qu'il appelle un "surcroît d'intégration européenne", comporte de gros risques. Si l'on prend, par exemple, l'idée d'un seul impôt sur les sociétés pour la France et l'Allemagne. Le taux d'imposition des sociétés est déjà plus bas outre-Rhin. Donc, ce n'est pas par cette voie-là que l'on va résorber nos déficits. Quant au fédéralisme, dont on nous rebat les oreilles, c'est la prise du pouvoir par les oligarchies financières et technocratiques. C'est quelque chose que l'on ne peut accepter.

Pour vous, Nicolas Sarkozy "manque d'une large vision historique de la France". Ce sommet en constitue-t-il une preuve supplémentaire?
Il est clair qu'au prétexte de l'Europe il a choisi de faire sa campagne sur la rigueur, pour essayer d'enfermer les socialistes dans leurs contradictions.
(Propos recueillis par Gérald Andrieu, 20 août 2011)

samedi 20 août 2011

Un peu d'humour face à la crise !


jeudi 18 août 2011

Une petite chanson pour fêter un grand anniversaire !

Internet est à l’image de la société ! On y trouve de tout, depuis le pire, qui est assez fréquent, jusqu’au meilleur, qui est plutôt rare mais que le surfeur aguerri peut réussir à dénicher s’il sait faire preuve de patience et de persévérance. Dans cette dernière catégorie, le MRC 08 vient de découvrir une vraie  merveille : la chaîne de ccffpa sur Youtube (http://www.youtube.com/user/ccffpa) sur laquelle se trouvent plusieurs centaines de grandes chansons historiques en français, de la Carmagnole à l’Internationale en passant par Fleur de Paris, le fils de l’Allemand ou encore la chanson de Craonne, avec pour chacune d’entre elles des explications d’une grande précision et même, ce qui est particulièrement utile eu égard aux interprétations qui fleurent bon les temps passés, les paroles qui apparaissent après un simple clic sur "suite" ou "plus". Parmi les titres mis en ligne, il y en a un, hélas connu par trop peu d’Ardennais(es), à la gloire d'un homme de guerre né à Sedan il y a tout juste 400 ans et qui fut un tel génie qu’il obtint le titre de Maréchal de France à l’âge de 32 ans seulement ainsi que l’honneur posthume d’être enseveli à la basilique de Saint Denis avec les rois de France : c’est Monsieur de Turenne, que vous pouvez écouter en cliquant sur le document ci-dessous...

mardi 16 août 2011

Aubrives : deux (tristes) records et un rappel à la réglementation

La dernière réunion du conseil municipal, qui a eu lieu le lundi 08 août, va très certainement faire date. Pourquoi ? Parce qu'elle a été marquée par 2 records qui sont tout sauf anodins ! Le premier est que, sur les 15 conseiller(e)s élu(e)s en mars 2008, les participants ont été au nombre de 7, soit très exactement la moitié MOINS un. C'est donc une minorité des représentants de la population aubrivoise qui a délibéré et décidé, et ce dans la plus parfaite légalité puisque, le quorum n'ayant déjà pas été atteint lors de la séance prévue le 02 août, la suivante pouvait se tenir quel que soit le nombre d'élus présents. Un simple avatar, diront certains, qui l'expliqueront d'une part, par une maladresse dans la fixation de la date en plein coeur de la période estivale, et d'autre part, par la minceur de l'ordre du jour qui ne comportait que 5 sujets. Mais pour d'autres, pour beaucoup d'autres auxquels j'appartiens, cette absence répétée de quorum n'est pas du tout anecdotique puisqu'elle révèle, dans le meilleur des cas, l'incapacité de l'exécutif municipal à mobiliser ses soutiens, et dans le pire, la disparition des soutiens que ce même exécutif municipal possédait lors de son entrée en fonction.

Le deuxième record qui a eu lieu pendant cette séance a été sa durée qui s'est élevée, montre en main, à très exactement un quart d'heure ! 15 minutes, pas une de plus, qui ont permis d'attribuer 5 marchés, parmi lesquels le plus important a été celui ô combien essentiel pour le développement futur de la commune de la création d'une voie de liaison entre les rues Viénot et Poulenc pour un montant total de 480.073,08 euros. Les 4 autres, plus modiques, ont porté sur la réfection de l'impasse du Pachis des boeufs et de la rue de la Fontaine (59.741,40 euros), sur la mise en place d'une mission d'assistance à maître d'ouvrage pour le recrutement d'un maître d'oeuvre dans le cadre de la création d'une salle polyvalente (6.219,20 euros), sur une étude de sol dans le cadre de la création de cette même salle polyvalente (4.404,78 euros) et sur un diagnostic du sol de l'ancienne décharge de la route de Hierges (9.984,21 euros). Et à part ça, rien d'autre, absolument rien, alors que les affaires municipales en suspens ne manquent pas, à commencer par l'adoption du procès-verbal de la séance du 20 juin qui n'a pas été inscrite à l'ordre du jour, ce qui a pour effet de priver  les Aubrivois(es) d'informations sur le déroulement de la vie de la commune. Cela en dit long, à mon avis, sur la conception qu'a notre bon maire, dont je rappelle qu'il est le seul à décider de l'ordre du jour, de la transparence qu'il doit à ses administrés.

D'ailleurs, le dernier évènement notable de la vie municipale est directement lié à ce refus de transparence ! Dans n'importe quelle commune, lorsqu'un citoyen désire consulter un document administratif, il en fait la demande auprès du 1er magistrat, de préférence par écrit, lequel se fait un devoir de lui mettre à disposition dans les meilleurs délais. C'est ce que j'ai fait le 19 mai en demandant que me soient communiqués les budgets ainsi que les procès-verbaux et les arrêtés du CCAS - après bien sûr occultation de toutes les mentions nominatives - pour les années 2008, 2009 et 2010. Les jours ont alors défilé, puis les semaines, sans qu'aucune réponse ne me soit adressée. Au bout d'un mois, ce silence étant passé du statut de mépris à celui de refus tacite d'une autorité administrative de donner communication d'un document en sa possession, je me suis décidé, pour faire valoir mon bon droit et accessoirement pour savoir ce que ce refus cachait, à saisir l'instance mise en place pour résoudre ce genre de difficulté, à savoir la Commission d'Accès aux Documents Administratifs qui a rendu son avis sur ce litige dans sa séance du 26 juillet. Comme vous pouvez le voir sur le document ci-dessous, il m'est favorable ... et donc défavorable à notre bon maire qui devrait maintenant avoir compris que sa fonction ne lui donne pas tous les pouvoirs, et encore moins tous les droits, et qui a désormais moins de 2 mois pour me communiquer tous les documents demandés. A défaut, la route du Tribunal Administratif serait grande ouverte pour un 2ème rappel à la réglementation qui serait cette fois, à n'en pas douter, beaucoup plus ferme...
LB
(pour une meilleure lecture du document, vous pouvez l'agrandir en faisant un clic gauche dessus)

lundi 15 août 2011

Les temps changent, hélas !


Le 34, vous connaissez ? C’est le numéro du département de l’Hérault, un des plus dynamiques de France que ce soit au plan démographique, grâce à un solde migratoire très positif, ou au plan économique, grâce à un secteur touristique très florissant et à la présence à Montpellier – son chef lieu – de nombreuses activités tertiaires de très haut niveau. Un département résolument tourné vers l’avenir donc, à l’inverse des Ardennes dont la population diminue année après année et dont l’économie ne cesse de s’affaiblir à la suite des liquidations judiciaires en série et des délocalisations à répétition. Pourtant, il n’en a pas toujours été ainsi ! Bien au contraire, il y a quelques décennies, lorsque les industries traditionnelles étaient encore reines et que les services n’avaient pas la place prédominante qui est aujourd’hui la leur, les situations étaient inversées comme en atteste la présence toujours visible en plusieurs endroits du 34 de produits tout droit venus des références qu’étaient alors les fonderies du 08, à l’image de la pompe à eau qui vous pouvez voir ci-dessous et qui se trouve dans le gros bourg viticole de Saint Chinian... 

mardi 9 août 2011

Crise: Chevènement demande à Sarkozy un soutien public au rachat de dette par la BCE


Jean-Pierre Chevènement a écrit lundi à Nicolas Sarkozy pour lui demander d'"agir" auprès d'Angela Merkel afin que la décision de la Banque centrale européenne de racheter des titres de dette espagnols et italiens soit "publiquement soutenue" à la fois par Paris et Berlin.

La Banque centrale européenne (BCE) a décidé d'intervenir jeudi pour tenter d'éteindre les feux de crise de la dette en zone euro, notamment en reprenant ses interventions sur le marché obligataire. Elle a indiqué dimanche qu'elle allait le faire de manière "active", une déclaration interprétée comme l'annonce qu'elle allait racheter de la dette de l'Italie et de l'Espagne. Le président d'honneur du Mouvement républicain et citoyen (MRC) a envoyé un courrier à Nicolas Sarkozy, dont il a adressé une copie à l'AFP, pour lui "suggérer d'agir auprès de la chancelière allemande pour que la décision prise à une majorité écrasante par le Conseil des Gouverneurs de la BCE le 4 août soit publiquement soutenue par l'Allemagne et la France dans les prochains jours".

"Seul le rachat massif des titres et dettes espagnols et italiens peut aujourd'hui permettre de sauvegarder la cohésion de la zone euro", estime l'ancien ministre de François Mitterrand dans ce courrier. "L'action de la BCE pourrait se faire par le canal du Fonds européen de stabilité financière (FESF). Seule une telle 'arme nucléaire' peut aujourd'hui faire reculer la spéculation", d'après lui. Dans un communiqué transmis à l'AFP, le sénateur du Territoire de Belfort ajoute par ailleurs que le FESF est selon lui "sous-doté", avec une "capacité opérationnelle de 225 milliards d'euros pour une pyramide de dette de 3.400 milliards si on cumule les dettes publiques des pays actuellement sous tension". Il "suggère que les candidats socialistes ensemble (le) rejoignent" dans sa demande à M. Sarkozy.
(dépêche AFP, lundi 08 août 2011, 18h32)

vendredi 5 août 2011

Une petite réflexion politique d'un grand Ardennais

Aujourd’hui, c’est le 143ème anniversaire de la mort de Jacques Boucher de Perthes. Ardennais de naissance comme son patronyme l’indique, ce grand homme dont le nom est injustement méconnu du grand public est entré dans l’Histoire en 1859 par la grande porte en prouvant, avant même Charles Darwin, grâce à la découverte d’outils en silex à côté d’ossements de grands mammifères disparus, l’existence d’un homme antédiluvien. Une vraie révolution pour l’époque qui portait un 1er coup à la théorie chrétienne selon laquelle, conformément au récit biblique, l’apparition de l’Homme remontait à 4.000 ans avant J.C. et qui marquait la naissance de la Préhistoire ! Mais cet éminent spécialiste de l’Humanité ne s’est pas contenté de regarder vers le passé. Il a aussi observé avec une certaine acuité ses contemporains, notamment ces homo politicus appelés conseillers municipaux dont il a brossé en 1835 dans un ouvrage intitulé Petit glossaire une description décapante. Dans un souci d'élévation intellectuelle qui ne peut jamais nuire et non, comme ne manqueront pas d’affirmer certains, avec malice, le MRC 08 vous la livre ci-dessous. Lisez-la et vous pourrez constater, hélas, que malgré les années passées elle n’a bien souvent rien perdu de son actualité :

"CONSEIL MUNICIPAL : Réunion de citadins, ou de campagnards qui, patriotiquement, en conscience et pour le mieux, font pendant six ans à leur ville, à leur bourg, à leur village, tout le mal qu'ils peuvent, et qui, ce terme expiré, recommencent s'ils sont réélus, ou vont se reposer s'ils ne le sont pas, en s'intitulant le reste de leur vie : ancien membre du conseil municipal.
Il est vraiment à regretter que les trois quarts des communes grandes et petites, mettent si peu d'importance, ou tant d'insouciance, à la formation de leur administration locale ; elles la composent sans doute d'honnêtes gens, de bonnes gens, mais quelles bonnes gens, grands dieux ! Et à quoi sont-ils bons ? Une innovation utile, une mesure libérale, est à leurs yeux de taupe, un crime de lèse-cité; selon eux tout doit rester immobile comme la tour du beffroi. Défense d'enlever un tas de boue qui barre la rue, parce que depuis trois siècles, tout le monde s'y crotte. Une dépense de six francs empêcherait un édifice de crouler ! Ils ne la feront pas ; que dis-je, ils s'y opposeront de tout leur pouvoir, et pourquoi ? Parce que ce ne sont pas eux qui l'ont fait bâtir. Un citoyen a-t-il une idée lumineuse ; présente-t-il un plan qui puisse conduire à un bien, ou prévenir un mal : l'adopteront-ils ? Non, parce qu'un autre qu'eux l'a conçu ; mais en concevront-ils un meilleur ? Encore moins, ont-ils jamais conçu quelque chose ? Pas même que le soleil luit.
Chacune de leur réunion dont le résultat devrait être un bienfait, car je n'en doute pas, tel est leur but, devient de fait une calamité pour le pays, et vous pouvez être assurés, s'ils ne lui votent pas une perte, qu'ils lui arracheront un gain. Oui, il semble que le vertige souffle sur eux, et lorsque le hasard leur a fait adopter une bonne mesure, ils trouvent le moyen de la paralyser par le mode d’exécution. Et cela parce qu'entre des mains tremblantes ou inertes, tout vient à mal, que le lait tourne dans un pot ou il y a eu du lait tourné.
On dira qu'il n'en est pas ainsi partout, que ce tableau est forcé, qu'il y a exagération, personnalité, ou que c'est un malheur purement local. Point, il en est de même ailleurs, si ailleurs ce n'est pis, si ailleurs, à la vue courte, à l'ignorance crasse, à la sottise innée, on ne joint pas l'envie, l'intérêt égoïste, l'esprit de secte ou de parti. Mais il ne s'agit pas de donner la palme de l'absurde, ni de décider entre localité ; nous ne traitons qu'une question d'ensemble et de principe et nous dirons simplement qu'en général les conseils municipaux sont faibles de raisonnement, de science et d'intention, qu'ils ne savent pas toujours l'orthographe et presque jamais les quatre règles.
Si donc j'avais voix au chapitre, je dirais aux électeurs : les fonctions de conseillers ne sont pas de celles qui vont toutes seules, et qu'on peut jeter à la tête du premier venu, ainsi cherchez d'abord des gens qui sachent quelque chose. Si vous n'en trouvez pas, prenez ceux qui raisonnent, ou tout au moins qui ne déraisonnent pas, car c'est déraisonner que de ne rien voir. Si votre conseiller municipal a des idées lucides, des vues un peu larges, n'en eût-il pas beaucoup, c'est déjà quelque chose; rien de pis que les petits cerveaux, ils veulent tout réduire à leur jauge. Un étourdi vous nuira moins qu'un calculateur à l'envers ; l'étourdi pourra vous faire du mal ou du bien; c'est une chance à courir; mais avec l'esprit faux, l'esprit rétrograde, vous n'en avez aucune;  vous êtes assuré qu'il vous nuira toujours.
Rappelez-vous donc bien qu'un conseil municipal n'est pas une machine à enrayer, mais un attelage pour avancer et arriver s'il est possible. Les paresseux, les insouciants, les dormeurs qui ne vont aux séances que pour y bailler, y ronfler et voter au hasard quand on les réveille, sont aussi dangereux que les imbéciles ; ce sont les humeurs froides de la civilisation, maladie funeste, car l'indifférence au bien n'est pas moins nuisible que la volonté du mal. Prenez des hommes qui ont une opinion ; fut-elle hostile, ils valent mieux que ceux qui n'en ont pas, parce que ceux-là, ballottés par tous les vents, prendront alternativement la couleur de quiconque en aura et qu'au lieu d'un magistrat vous aurez une girouette.
Si par la protection du ciel vous avez gagné le pactole à la loterie des élections ; bref, si vous avez un bon conseil municipal, sachez l'apprécier, ne le découragez pas par de vaines chicanes, entourez-le de considération, et tenez-vous y, car il est probable que vous n'en aurez pas un meilleur".