Jean-Pierre Chevènement, invité de LCI

Chevènement : "on a détruit l'école de l'intérieur"


mercredi 31 décembre 2008

Les voeux du MRC 08 aux Ardennais


Les hasards du calendrier conjugués à la numérotation des départements voulaient que cette année 2008 soit celle des Ardennes. Il en a bien été ainsi le 08/08/08 lorsque le département 08 s’est retrouvé sous l’œil des caméras de la France entière pour admirer l’arrivée de Woinic, le plus grand sanglier du monde symbolisant l’alliance de la nature et d’une longue tradition industrielle, sur l’aire d’autoroute de Saulces-Monclin d’où il veille avec ses 50 tonnes de fonte à ce qu’aucun danger ne vienne du sud troubler la sérénité de ses adorateurs. Il en a été de même le 28 octobre lorsque Nicolas Sarkozy, le plus petit Président que la France ait jamais connu (seuls les mauvais esprits verront dans cette formulation autre chose qu’une allusion à sa taille … napoléonienne !) est venu à Rethel dévoiler son plan de soutien à l’emploi dont nous pouvons constater chaque mois les effets. Ce millésime exceptionnel ne pouvait se terminer sans apothéose : elle a eu lieu le 19 décembre lorsque le chanteur Mickels, déjouant tous les pronostics, a été sacré vainqueur de la 8ème édition (belle coïncidence numérique!) de la Star Academy quelques heures seulement après que le carolomacérien Gilles Bourgain ait remporté haut la main sa 5ème victoire consécutive au redoutable jeu « des chiffres et des lettres ». Bien sûr, cette liste des évènements qui ont mis les Ardennes à l’honneur n’est pas exhaustive comme le montre l’obtention par le Viroquois Carlos Rodrigues du trophée international Midest de l’innovation de Paris pour son système de vis permettant un niveau de sécurité jamais atteint jusqu’à aujourd’hui.

Malheureusement, cette année 2008 a aussi apporté à notre département son lot de déboires. Si l’on met de côté la mesquinerie des Chinois qui n’ont rien trouvé de mieux que de faire débuter les J.O. le 08/08/08 pour nous voler la vedette, il faut bien reconnaître que dans le domaine économique la situation s’est encore dégradée : malgré de bonnes nouvelles comme le lancement effectif de l’ANTS, l’installation de quelques petites entreprises entres autres à Douzy et l’extension programmée de Hermès à Bogny sur Meuse, les drames industriels n’ont pas manqué à l’image des fermetures d’Allardin et de la Sopal à Givet, de Lenoir et Mernier à Bogny sur Meuse, du Point de Sedan dans la cité du prince de Turenne, et de bien d’autres encore ; la sous-traitance automobile a été touchée de plein fouet par la crise mondiale et elle a été contrainte de recourir au chômage partiel comme dans la plus grande usine de Champagne-Ardenne, la fonderie PSA des Ayvelles ; beaucoup d'entreprises travaillant dans d'autres branches n’ont pas échappé au marasme ni aux mesures de chômage partiel comme Unilin à Bazeilles, Estamfor aux Hautes Rivières ou encore Schulman Plastics à Givet. La situation sociale a été bien sûr à l’avenant : malgré une baisse au cours du 1er semestre, le taux de chômage est resté très supérieur à la moyenne française et il est reparti nettement à la hausse ces derniers mois ; les personnes devant survivre avec les minima sociaux n’ont jamais été aussi nombreuses ; les familles ayant recours à l’aide des Restos du Cœur et des autres associations caritatives ont atteint un nombre record. Quant aux services publics, ils ont continué à déserter les Ardennes : après le début d’application de la refonte de la carte judiciaire qui fera disparaître progressivement 3 tribunaux d’instance ainsi que le greffe détaché de Fumay et le pôle de l’instruction de Charleville-Mézières, sans oublier le tribunal de commerce de Charleville et celui des Prud’hommes de Sedan, c’est le collège de Chaumont-Porcien qui a été fermé avant que la disparition programmée du CEC à Givet n’assomme encore un peu plus la Pointe.

Toutefois, il ne faut pas tomber dans l’excès et voir tout en noir comme le magazine « l’Express » qui a classé nos Ardennes au 96ème rang des départements français, c'est-à-dire bon dernier. En matière d’infrastructures, quelques progrès ont été réalisés sur les deux grands travaux structurants que sont la branche ouest du Y Ardennais et le port de Givet. Nos décideurs politiques, à tous les niveaux, ont enfin décidé d’être plus vigilants dans l’utilisation des deniers publics, comme le montrent la mise en vente de ses équipements touristiques déficitaires par le Conseil général et la suppression des voyages dits « de promotion » à l’étranger par la Communauté de communes des 3 Cantons. Notre tissu associatif, incarné à merveille par l’association unique en France « du Noël ardennais des privés d’emplois les plus démunis », a conservé sa densité et sa vitalité qui lui permettent de servir d’amortisseur à la crise économique.

Dans ce contexte, que pouvons nous souhaiter aux Ardennais pour 2009? Au-delà du maintien de leur santé qui est le bien le plus précieux de tout être humain à faire passer avant toute chose, qu’ils trouvent le bonheur et la réussite dans leurs initiatives quotidiennes et qu’ils conservent leur pugnacité qui n’est plus à démontrer pour faire face aux difficultés qui s’annoncent ! Mais aussi, que cette année ne soit pas aussi mauvaise que ce que les économistes prédisent et qu’elle voit la création pour les élections européennes de juin d’un vaste front de la Gauche antilibérale capable de faire remonter à Paris et à Bruxelles le mécontentement et les revendications d’un département qui souffre depuis trop longtemps. Cette année, c’est à chacun de la construire, mais c’est ensemble que nous pouvons la réussir pleinement !

lundi 29 décembre 2008

Aubrives en deuil: Georges-Armand Favaudon n'est plus


Lorsqu'une personne décède, qu'elle provienne de la "France d'en bas" pour reprendre la célèbre formule d'un premier ministre tout en rondeur ou des "200 familles" pour utiliser une expression très en vogue dans l'entre-deux-guerres, c'est toujours un drame. Pour sa parenté, c'est une perte irréparable qui ouvre une plaie intérieure que seul le temps réussit plus ou moins à refermer. Pour ses amis, c'est un vide d'autant plus immense qui se crée que la relation était ancienne et solide. Pour ses connaissances et son voisinage, c'est un manque qui n'en finit pas d'alimenter les conversations. Mais lorsque le défunt possède une notoriété qui contribue à faire connaître sa commune de résidence bien au-delà des limites départementales et même des frontières nationales, c'est tout une ville ou un village qui se retrouve en deuil. Après bien d'autres, Aubrives en fait actuellement la douloureuse expérience avec la mort survenue samedi dernier de Georges-Armand Favaudon, l'un de ses membres les plus illustres, dont vous trouverez ci-dessous l'hommage que lui a rendu "l'Ardennais" dans l'édition de ce jour.

"Artiste multifacette et prolifique, Georges Armand Favaudon vient de rejoindre Picasso, un de ses maîtres avec qui il avait exposé. Il avait aussi exposé avec d'autres grands peintres tels Manessier, Arp ou Mortensen. L'artiste est décédé samedi à Aubrives. Ses obsèques auront lieu mardi à 10 heures à Aubrives.
Ses œuvres figurent dans des collections privées aux États-Unis, Canada, Angleterre, Hollande, Belgique et naturellement en France.Il était formé en fréquentant au départ la Nouvelle école américaine à New York et à Philadelphie au cours de longues escales au temps de son engagement dans les Forces navales libres.
Sa production est importante, du monumental au petit chef-d'œuvre, on peut estimer à plus de 1.200 le nombre de ses compositions disséminées dans le monde dont 600 rien que dans les Ardennes. Il aimait le gigantisme comme le prouvent ces quelques œuvres régionales : sculpture monumentale place de la gare à Sedan, fresque des scailleteux à Fumay, fresque de 300 m de long à Chooz, sculpture monumentale à la Ronde Couture, statues du lac du Der, les Vierges du bord de Meuse…
Il mènera de front son activité professionnelle (il a terminé en tant que cadre dirigeant à la gare de Reims) et ses passions artistiques et culturelles.
Il était fréquemment interviewé à la télé et à la radio, puis mis en avant par les revues de presses spécialisées. Il était reconnu par "Le Monde, Les poètes de France". Georges Armand avait de nombreuses facettes à son art : poète auteur de 3 livres, un 4e était en gestation (Le parfum des autres ou du coq à l'âme), il était aussi publiciste, peintre à la cire, huile, laque, gouache, sculpteur sur bois, argile, ciment, bronze ou pierre, béton, maître verrier…
Adjoint au maire durant le mandat d'Alain Vandevelde, il a fortement contribué à l'avancée culturelle de la commune.
Les obsèques de ce fils de berger fier de ses origines, autodidacte, sans diplôme ni titre honorifique, auront lieu dans son église (dont il avait refait les vitraux) ce mardi à 10 heures."

En ces circonstances douloureuses, je tiens à présenter à la famille de Georges-Armand Favaudon, qu'elle réside à Aubrives ou ailleurs, mes condoléances les plus sincères. Elle peut être certaine que son souvenir restera longtemps dans la mémoire des Aubrivois qui ont eu l'honneur de le connaître personnellement, tout comme elle restera dans la mienne, ne serait-ce que parce que je passe plusieurs fois par jour devant l'une de ses oeuvres intitulée "Sainte Marie, porte du ciel". Quant à ceux qui souhaiteraient en savoir plus sur cet artiste de talent, ils peuvent le faire en cliquant sur le lien suivant où ils pourront admirer, entre autres, les nombreuses oeuvres qu'il a réalisé pour embellir certains des plus beaux sites de la Pointe: http://favaudon.free.fr/html/favaudon.html
LB

jeudi 25 décembre 2008

Noël: une exceptionnelle invention commerciale qui peut être humanisée


De nos jours, Noël fait partie de ces quelques évènements qui rythment l'année et auxquels il ne saurait être question de toucher du fait de leur caractère ancestral. Traditionnellement, on en profite pour mettre le petit Jésus dans la crèche (les esprits mal tournés sont priés de ne pas sourire), pour savourer des plats que l'on ne peut pas se payer le reste de l'année et pour offrir à sa progéniture et à son cercle d'amis des cadeaux qui sont supposés les ravir. Mais, contrairement à ce que beaucoup pensent, il n'en a pas toujours été ainsi. A l'origine, c'était Saint Nicolas, dont la légende affirme qu'il aurait ressuscité 3 enfants qui avaient demandé pour leur plus grand malheur l'hospitalité à un boucher, qui était supposé offrir des jouets aux enfants dont la sagesse méritait d'être récompensée. Représenté avec une barbe blanche, un long manteau rouge d'évêque et se déplaçant sur le dos d'un âne, Saint Nicolas était très fêté dans l'Europe germanique, tout particulièrement aux Pays Bas. Malgré la réforme protestante du XVIe siècle qui supprima le culte des saints, les Hollandais gardèrent leur Sinter Klaas (nom hollandais pour Saint Nicolas) et sa distribution de jouets. Lorsqu'ils s'installèrent en masse aux États-Unis, ils emmenèrent Sinter Klass qui devint Santa Claus.

En 1821, Clement MOORE écrivit un conte de Noël pour ses enfants intitulé "La nuit d'avant Noël " dans lequel le Père Noël apparaissait dans un traîneau tiré par des rennes. Le 23 décembre 1823, il rédigea un texte intitulé "la visite de St Nicolas" qui parut dans un journal de New York. Ce texte, qui parlait de lutins distribuant des cadeaux aux enfants par la cheminée et se dépaçant dans une carriole tirée par des rennes fut traduit en plusieurs langues et diffusé dans le monde entier. Le passage de Saint Nicolas au Père Noël était réalisé. En 1863, un journal New-Yorkais le rêva vêtu d'un costume garni de fourrure blanche et portant un ceinturon de cuir. Le dessinateur Thomas NAST en fut l'auteur et représenta, pendant près de 30 ans, dans ce journal un Père Noël ventru et jovial, à la barbe blanche et accompagné de rennes. En 1885, l'illustrateur dessina même son parcours qui allait du pôle Nord aux Etats-Unis. En 1931, la renommée du Père Noël allant grandissant, la firme américaine Coca Cola fit dessiner ce vieux bonhomme en train de boire une bouteille de son produit fétiche pour reprendre des forces pendant la distribution de jouets, afin d'inciter les enfants à en boire eux aussi durant l'hiver. Désormais habillé aux couleurs de la célèbre bouteille de Coca Cola, rouge et blanc, le Père Noël profita de la notoriété que lui valut la publicité mise en place par cette firme experte en marketing pour devenir le maître planétaire de la nuit la plus attendue de l'année.

Comme les autres années, pour cette fête des petits et des grands, 2008 a vu les magasins du monde entier regorger de cadeaux et de clients, ainsi que de vendeurs débordés. Notre département n'est bien sûr pas resté à l'écart de cette grande messe commerciale et le MRC 08 espère de tout coeur que l'immense majorité des Ardennais aura pu en bénéficier. Cependant, nous savons aussi que de nombreuse personnes en ont été exclues et que leur nombre sera encore plus important l'an prochain du fait de la crise économique qui ne fait que commencer. C'est pourquoi, en ces temps où il est de tradition de prendre de bonnes résolutions, nous vous proposons de vous rapprocher dès maintenant du Secours Populaire Français qui a eu l'excellente idée de lancer en 1976 les "Pères Noël verts", symboles d'espérance qui tentent de permettre aux personnes défavorisées de vivre les fêtes de fin d'année comme toutes les autres familles. Dans les Ardennes, cette association a son siège au 11, rue Branly à Charleville-Mézières et s'appuie sur un réseau de 8 antennes décentralisées dont vous pourrez trouver les coordonnées sur le site suivant: http://www.spf08.org/



dimanche 21 décembre 2008

Aubrives : l'année se termine en chansons!


Depuis maintenant bien longtemps, la municipalité d'Aubrives a pris l'heureuse initiative de mettre à l'honneur les anciens résidant dans la commune. Ainsi, chaque année, après avoir partagé avec eux la galette des Rois, le Comité des Anciens utilise la subvention qui lui est généreusement allouée pour leur offrir un voyage au cours du printemps, puis des agapes que ne renierait pas Pantagruel et un colis à l'approche des fêtes de fin d'année. Avec l'élection en mars d'une nouvelle équipe municipale, la question de la poursuite de ces actions pouvait légitimement se poser. Aujourd'hui, nous avons la réponse : nos anciens bénéficient de la même considération qu'auparavant, et même plus puisqu'ils ont eu droit hier, pour la première fois, à un spectacle musical animé par la chanteuse ardennaise Adeline.

Je suppose que les grincheux de service, oublieux de la trêve des confiseurs, disent déjà qu'avec seulement la moitié de la salle Bernard Maillard occupée, cette manifestation n'a pas été un succès. Mais s'ils avaient observé les choses avec plus d'attention, ils auraient pu remarquer que la centaine de spectateurs a beaucoup apprécié la prestation à laquelle ils ont assisté, tout particulièrement la seconde partie, consacrée à une rétrospective de la vie d'Edith Piaf. Les applaudissements de plus en plus fournis au fur et à mesure de l'avancée de la soirée pour saluer la performance de l'artiste en témoignent, ainsi que les mines réjouies qui ont illuminé le visage de nombre d'assistants.

Je considère que, si on va au-delà d'une analyse strictement comptable, cette initiative n'a pas été un échec et mérite d'être renouvelée. Cela suppose que les financements dont bénéficie la toute nouvelle association "Le Bel Age", qui vient de prendre le relais du Comité des Anciens, ne soit pas affectés à d'autres utilisations qui ne prendraient en compte que l'avenir au détriment des services rendus dans le passé. Cela implique aussi le maintien de la cohésion qui anime aujourd'hui "Le Bel Age" et dont je constate avec plaisir qu'elle se renforce manifestation après manifestation.
LB

Givet: la solidarité ne s'arrête pas aux mots!


Contrairement à certaines personnes, qui ont choisi comme ligne de conduite de suivre le mouvement des girouettes, et à certains regroupements de circonstance qui ne durent que le temps éphémère d'une élection, le MRC 08 n'est pas un OPNI (traduction à l'adresse de ceux qui ne seraient pas familiarisés avec les sigles en vogue dans le petit monde de la politique: objet politique non identifié). C'est une fédération, aux effectifs certes encore modestes mais dont la ténacité et la pugnacité ne sont plus à démontrer, qui s'efforce de relayer dans le département les positions développées par les instances nationales du Mouvement Républicain et Citoyen, tout en essayant d'apporter sa pierre à la vie politique ardennaise grâce à l'analyse des problèmes que rencontrent nos Ardennes et à la proposition de pistes réalistes. Nos convictions sont solides et peuvent se résumer dans l'excellente formule de Jean-Pierre Chevènement: "ma famille c'est la Gauche, ma patrie c'est la France". Quant à notre ligne de conduite qui reste un mystère pour tous ceux qui sont victimes à un degré plus ou moins important d'hémiplégie intellectuelle, c'est le républicanisme: la recherche en toute circonstance de l'intérêt général, qui ne se réduit pas à la somme des intérêts particuliers et dont aucune formation politique ni aucune personnalité n'a le monopole absolu!

Cette façon d'être nous amène à reconnaître que, parfois, nos adversaires politiques prennent de bonnes mesures. Ainsi, il y a quelque temps, nous avons défendu, contrairement au reste de la Gauche ardennaise, l'amendement Warsmann qui transformait la majorité de notre département en zone franche. Aujourd'hui, toujours animés par le même état d'esprit, c'est avec plaisir que nous félicitons Claude Wallendorff, le sémillant apolitique de Droite maire de Givet et Conseiller général, pour sa décision d'annuler l'habituelle cérémonie des voeux de la municipalité afin de pouvoir verser une subvention exceptionnelle de 5.000 euro au CCAS destinée à venir en aide aux salariés les plus en difficulté de la Sopal, résidant à Givet, qui recevront leur lettre de licenciement le 09 janvier. Cette mesure, rendue publique le 13 décembre dans les colonnes de notre quotidien départemental aurait pu n'être qu'un simple effet d'annonce destiné à profiter du malheur des licenciés et à désamorcer par anticipation une éventuelle explosion sociale toujours possible. Il n'en est rien, puisque la subvention exceptionnelle a été officialisée lors du conseil municipal qui s'est tenu quelques jours plus tard. Chapeau bas donc à Claude Wallendorff qui prouve ainsi, qu'avec un peu de bon sens et d'imagination, il est possible de faire de la solidarité, non pas avec de simples paroles mais avec des actions concrètes, et de faire rimer ce mot avec réalité.

Cependant, nous n'en dirons pas autant de l'opposition municipale de Givet qui s'est abstenue lors du vote sur cette proposition de subvention exceptionnelle, au prétexte qu'il "serait plus logique de verser cette somme au Comité d'Etablissement de la Sopal". Certes, cette opposition est issue d'une liste qui s'était présentée devant les électeurs comme étant apolitique, mais tous les observateurs du nanocosme (c'est la même chose que le microcosme, mais en plus petit!) savent que plusieurs de ses membres sont adhérents du Parti Socialiste et que son chef de file a ouvertement pris sa carte dans ce parti depuis le mois de mars. Ces personnes qui disent se positionner à Gauche n'ont donc pas approuvé une aide financière destinée à aider des salariés en difficulté! Pourquoi? Apparemment parce qu'elle provient d'élus plutôt positionnés à Droite et parce qu'elle ne bénéficiera qu'aux seuls salariés résidant à Givet. Ces arguments peuvent se comprendre, mais il nous semble tout à fait regrettable de faire de la politique politicienne sur un sujet où seul le coeur devrait s'exprimer. Quant aux salariés de la Sopal ne résidant pas à Givet, il serait bien sûr injuste qu'ils ne bénéficient pas de la même aide que leurs compagnons d'infortune. C'est pourquoi nous suggérons aux municipalités qui dirigent les communes où ils habitent de s'inspirer de l'exemple givetois et de convertir leur solidarité de principe en actions sonnantes et trébuchantes...

lundi 15 décembre 2008

Conseil général: les socialistes réinventent le jeu du "ni Oui ni Non"


En son temps, Talleyrand disait qu’il n’y avait qu’une seule façon de dire oui : c’était oui tout simplement et que toutes les autres formules voulaient dire non. Mais c’était sous Napoléon (le Grand, celui qui a exporté les principes républicains à travers toute l’Europe, et non le Petit, le fossoyeur de la 2ème République) et depuis, en tout domaine, on a fait des progrès. Ainsi, l’opposition socialiste et apparentés au Conseil général des Ardennes a eu successivement recours à trois manières de dire non :
1. Voter non et dire qu’on vote non. Cela a le mérite de la clarté et de la simplicité mais demande un minimum de conviction.
2. S’abstenir et ne rien dire. C’est évidemment moins courageux mais les observateurs de la vie politique ardennaise ont pu remarquer que c’est la méthode qui a été utilisée de 2004 à 2008 par la soi-disant opposition de Gauche en échange, disent les mauvaises langues, d’une vice-présidence.
3. S’abstenir et affirmer qu’on émet ainsi un non de vigilance. C’est la dernière trouvaille des socialistes ardennais lors du vote du budget primitif 2009 qui, à défaut de réflexion de fond sur les problèmes du département, savent faire preuve d’une inventivité remarquable lorsqu’il s’agit de noyer le poisson sans se fâcher avec le pêcheur.

C’est simple, mais il fallait y penser. On met en avant des divergences politiques, si faciles à trouver entre la Droite et la Gauche, pour se démarquer de la majorité départementale. Mais au moment de voter, on s’abstient tranquillement parce que sur le fond on est en quasi-adéquation avec la proposition formulée. Lorsque le sujet est d’importance mineure, cela ne prête pas à conséquence, mais lorsqu’il s’agit du vote du budget qui est l’acte qui différencie par excellence la majorité de l’opposition, il n’échappe à personne que la portée en est toute autre.

Le MRC-08 tient à faire savoir qu’il n’est pas dupe de ces effets de style qui montrent que le refus en 2008 d’une vice-présidence par les conseillers généraux socialistes n’a modifié en rien leur positionnement politique. Chassez le naturel, il revient au galop ! Lorsque la différence avec l’adversaire est aussi mince que l’épaisseur d’une feuille de papier à cigarette, les accommodements sont inévitables et le recours à des simagrées cosmétiques ne peut tromper que ceux qui veulent bien l’être...

Pierre Pandini retrouve son siège


Hier, les électeurs du canton de Mézières-centre-ouest ont rendu justice à Pierre Pandini dont l'élection très large du mois de mars dernier avait été invalidée par le tribunal administratif de Châlons-en Champagne pour défaut de signalétique dans un bureau de vote, supposé avoir nui à un candidat en particulier en l'empêchant d'être présent au 2ème tour.

Dans leur très grande sagesse qui est au moins aussi équivalente à celle des juges administratifs, ils ont brillamment réélu Pierre Pandini avec près des 2/3 des voix contre le candidat qui s'était estimé lésé par le verdict du souverain suprême que constitue en démocratie le peuple. Le MRC 08 se réjouit vivement de ce résultat qui montre, outre la légitimité incontestable de Pierre Pandini, que les électeurs n'ont pas été dupes du tour de passe passe judiciaire qui a eu lieu.
Ainsi, la démocratie est sauve, même si les caisses de l'Etat ont eu à souffrir du manque de fair play d'une personne qui ne grandit pas la politique et des dissensions au sein de la Droite carolomacérienne. L'essentiel est donc préservé et nous ne doutons pas que tous les vrais démocrates y trouveront matière à satisfaction.

vendredi 12 décembre 2008

Un renfort bienvenu pour la Gauche antilibérale ardennaise...


Tirant la leçon de l’orientation toujours plus marquée du PS vers la social-démocratie et le centre-droit, évidente dès la préparation du Congrès de Reims dans les motions Aubry, Royal et Delanoë, ainsi que dans les alliances électorales de plus en plus fréquentes nouées avec le MoDem, deux figures majeures du Parti, le sénateur Jean-Luc Mélenchon et le député Marc Dolez, ont courageusement décidé de rendre leur carte et de fonder une nouvelle structure, le Parti de Gauche, officiellement inaugurée samedi dernier à Ivry-sur-Seine. Comme le laissait présager le bon score de la motion Hamon dans le département, plusieurs militants ardennais l’ont déjà rejoint. Parmi eux se trouve bien sûr Pierre Ledemé, membre de la fédération départementale socialiste depuis 22 ans, ancien trésorier fédéral mais aussi figure majeure de Nouzonville dont il est conseiller municipal depuis 2001 tout en ayant été de 1998 à 2004, conseiller général du canton.

Depuis longtemps positionné à la gauche du PS, porte-parole du courant « Pour la République sociale », son choix a le mérite de la cohérence et de la clarté. Partageant les mêmes valeurs de laïcité, de défense de la démocratie et de refus de l’Europe libérale, le MRC 08 le connaît bien pour avoir mené à ses côtés la campagne contre le traité dit constitutionnel de 2005. Nous sommes donc ravis qu’il se soit enfin décidé à franchir le Rubicon et nous espérons que sa décision courageuse de quitter le cocon douillet d’un parti bénéficiant d’un financement public massif sera largement imitée dans le département.

Quoi qu’il en soit, cette nouvelle donne est extrêmement prometteuse pour la préparation des élections européennes de 2009 et la réalisation d’un vaste front qui se situera réellement à Gauche. Tous ceux qui s’intéressent à la vie politique savent, qu’ils le disent ouvertement ou qu’ils préfèrent le passer sous silence, que c’est la condition indispensable pour obtenir des élus du « Non de Gauche » au Parlement européen. Certains diront sans nul doute que la naissance de cette nouvelle formation politique est incompatible avec la volonté affichée du MRC de créer un parti de toute la Gauche pour les élections de 2012. Ils auraient tort, puisque ce grand parti qui peut seul battre une Droite unie est susceptible de prendre des formes diverses, dont celle d’une confédération…

Sopal: L'honneur est sauf!

lundi 8 décembre 2008

Mézières centre ouest: les électeurs rendent justice à Pierre Pandini


A l'issue des élections cantonales du mois de mars dernier, 2 requêtes en annulation étaient prévisibles et n'ont pas manqué d'être déposées: celle des socialistes Elisabeth Husson et Philippe Pailla respectivement battus de seulement 3 voix et 8 voix par les UMP Evelyne Welter et Boris Ravignon dans les cantons de Sedan-ouest et de Charleville-la Houillère. Une troisième procédure beaucoup plus discrète et à vrai dire infiniment plus surprenante a également été entamée par la socialiste Michèle Marquet contre l'apolitique de Droite Claude Wallendorff qui l'avait emporté largement (plus de 250 voix d'avance!) sur le canton de Givet, au prétexte qu'une urne n'aurait pas été ouverte dans la grande salle d'un des 4 bureaux de vote de la cité de Méhul. Après les délais réglementaires, toutes les 3 avaient été rejetées par le tribunal administratif de Châlons en Champagne. On pouvait donc penser que l'assemblée départementale était constituée pour les 3 ans à venir, mais c'était sans compter avec l'inventivité du maire sans étiquette de Prix les Mézières, Alain Beaufey, qui n'avait pas digéré d'avoir été privé de 2ème tour dans le canton de Mézières-centre-ouest pour 3 petites voix ... et qui s'était malicieusement porté intervenant en requête pour soutenir la plainte de 3 électeurs de la commune de Warcq dont les yeux exercés avaient remarqué un défaut de signalétique dans le bureau de vote de cette commune.

Ce canton ayant été remporté par le divers Gauche Pierre Pandini avec plus de 900 voix d'avance et 30% d'écart sur son rival UMP, personne n'imaginait que sa victoire, pour ne pas dire son triomphe, puisse être remise en question. Les juges administratifs en ont cependant décidé autrement puisque, dans leur grande sagesse qui est parfois inaccessible au commun des mortels, ils ont annoncé le 10 septembre qu'ils invalidaient les résultats de l'élection. Pierre Pandini, le dinosaure de la politique carolomacérienne qui a derrière lui 31 ans de mandat municipal et qui détient son siège de Conseiller général sans discontinuité depuis 1988 malgré toute la haine que lui vouent les socialistes locaux, s'est donc retrouvé victime d'un fait totalement indépendant de sa volonté. Contraint et forcé, celui que l'on appelle affectueusement Pierrot Panpan, et que l'on caricature parfois comme étant un élu à l'ancienne ne manquant jamais une assemblée générale ou un concours de pétanque, est reparti à la bataille avec le soutien du PC et du MRC 08 et la neutralité inattendue du PS.

Le 1er tour de la cantonale partielle a eu lieu hier. Il a été marqué par la déroute d'Eric Samyn, le candidat du Front National, qui n'atteint pas les 2,5% des voix et ne bénéficiera donc pas du remboursement de ses frais de campagne par l'Etat, comme cela avait déjà été le cas en septembre lors de la cantonale partielle de Sedan-nord. Philippe Lenice, le chef de file des Verts dans les Ardennes, subit également une lourde déconvenue en n'atteignant pas la barre fatidique des 5%, tout comme Robert Chauderlot, le candidat de l'UMP qui n'arrive qu'en 3ème position et ne pourra par conséquent pas participer au 2ème tour. Quant à Alain Beaufay, il a réussi son machiavélique tour de passe-passe en prenant la deuxième place qu'il souhaitait de tous ses voeux et qui lui permettra d'affronter dimanche prochain ... Pierre Pandini, auquel les électeurs ont intelligemment rendu justice en le mettant en tête du scrutin avec 52,81% des voix, mais qui devra attendre encore une petite semaine pour pleinement savourer son bonheur du fait d'une abstention de plus de 73%. Puissse sa victoire être écrasante et débarasser la politique ardennaise d'un acteur qui la ridiculise au lieu de la servir!

dimanche 7 décembre 2008

Golf des Poursaudes: les choix instructifs du Conseil général


Le golf des Poursaudes, situé à 15 kilomètres au sud de Charleville-Mézières à proximité du petit village de Villers le Tilleul, a vu le jour modestement en 1976 avec un parcours de 6 trous. Dix ans plus tard, il a connu une première extension en passant à 9 trous, mais son déficit récurrent a amené le Conseil général sous la présidence de Jacques Sourdille à procéder à son rachat en 1994 afin d'en faire "une vitrine pour les Ardennes". Après 6 années de réflexion, de travaux et un investissement de 5 millions de francs (la monnaie de l'époque!), le golf est passé à 18 trous en 2000 et a permis à ses habitués qui ne sont pas à plaindre (le tarif de l'abonnement annuel est tout de même de 750 euros, sans compter tous les à-côtés) de pratiquer leur loisir (certains diront leur sport) pendant 7 mois de l'année grâce au travail de 8 salariés et à une subvention départementale de fonctionnement de l'ordre de 137.000 euros par an. L'équipement est donc resté déficitaire, mais sa clientèle a fortement progressé en passant de 807 entrées en 2000 à 2.425 en 2007 et l'origine de ses difficultés a été clairement identifiée: l'absence d'hébergement sur place.

Les observateurs de la vie politique et économique du département s'attendaient donc à ce que cette carence soit éliminée au plus vite par le Conseil général. Il n'en sera rien puisque ce dernier, après avoir évoqué en décembre 2007 lors d'une réunion sur le budget primitif de l'année à venir l'idée de vendre ses équipements touristiques lourdement déficitaires (3 campings, les installations de Givonne et le golf des Poursaudes) , a officialisé le 11 avril 2008 sa décision de vendre l'ensemble du domaine des Poursaudes (c'est à dire le golf proprement dit de 18 trous avec ses bâtiments et les 68 hectares qu'il occupe, la ferme fortifiée et les 38 hectares de pâtures adjacentes) pour la somme de 1.370.000 euro. Ce prix relativement bas pour un ensemble de cette importance et de cette qualité a suscité les convoitises de 6 candidats parmi lesquels le Conseil général, justifiant sa volonté de vendre par une injonction de l'Etat de cesser ses activités ne figurant pas dans son champ de compétences ainsi que la concurrence déloyale faite au golf privé de Fagnon, en a retenu deux: le premier, qui tient la corde, est celui d'Hervé Taïeb, un homme d'affaires propriétaire de la Société de loisirs européens (gérant entre autres le golf de Chaumont en Vexin) qui s'appuie sur son expérience et propose de créer des équipements sportifs annexes (VTT et centre équestre) ainsi que plusieurs dizaines de villas et une maison de retraite non médicalisée de plusieurs dizaines de lits destinée à héberger des valides de 65 à 70 ans amateurs de golf ; le deuxième est celui de l'ardennais Franck Tarpin, importateur de maisons en bois finlandaises, qui envisage de construire 40 cottages sur le parcours et un hôtel de 20 chambres avec une prise en compte maximale de l'écologie (constructions avec des panneaux solaires et utilisation de la géothermie, recours à de l'herbe de gazon moins gourmande en eau, récupération des eaux de pluie) et la création d'un mini-parcours de 5 trous destiné aux débutants et aux scolaires , le tout en s'engageant à ne demander aucune aide publique.

Ces 2 projets reposent sur le même principe: développer l'attractivité et la rentabilité du golf des Poursaudes en créant sur place des possibilités d'hébergement. Pourtant, un aspect les différencie nettement: le deuxième est compatible avec la volonté d'extension de la société de pyrotechnie Euro Bengale qui a obtenu, après 3 ans de recherche, une promesse de vente du Conseil général en janvier 2007 concernant les pâtures jouxtant le golf pour y installer un dépôt d'artifices de 200 tonnes susceptible de créer dans l'immédiat 6 emplois et à moyen terme 15 ... alors que le premier y met un veto absolu. A priori, on peut comprendre la position d'Hervé Taïeb qui n'a pas envie de voir un site classé Seveso à proximité immédiate de ses installations. Mais, à bien y réfléchir, on peut aussi comprendre la position de Franck Tarpin qui a intégré que le dépôt d'artifices serait situé à plus de 400 mètres du golf et que la topographie du lieu est telle qu'il n'entraînera aucune nuisance visuelle. Le Conseil général devrait donc logiquement opter pour le 2ème projet, mais au jour d'aujourd'hui, ce n'est pas le cas puisqu'il a informé la société Euro Bengale de son refus d'honorer sa promesse de vente, ce qui lui vaut d'être traduit en justice par le PDG de cette firme qui n'accepte pas d'avoir dépensé en vain 60.000 euro d'études diverses.

Cette affaire du golf des Poursaudes, comme on commence à la nommer, risque maintenant d'avancer au rythme très lent des procédures judiciaires marqué par des expertises, des contre-expertises, des jugements et des appels. Pour le MRC 08, elle révèle surtout que le Conseil général a choisi enfin de se désengager de ses activités touristiques déficitaires et accapareuses d'une énergie qui pourrait être mieux employée, ce dont nous nous réjouissons vivement, mais aussi qu'il préfère donner la priorité à un projet visant à créer un ghetto pour les favorisés de la fortune plutôt qu'à un projet permettant le développement de concert d'activités touristiques raisonnables et d'emplois industriels, ce que nous regrettons tout aussi vivement. Le cap adopté par nos dirigeants départementaux est donc meilleur, mais il reste encore beaucoup d'efforts à faire...

samedi 6 décembre 2008

Travail du dimanche: les vraies raisons d'être contre


Dans un article paru le jour de la Saint Nicolas dans les colonnes de « l’Ardennais », Joël Dujeux, président du Football Club de Flohimont et par ailleurs secrétaire de la section socialiste du canton de Givet qui se voit déjà tout en haut de l'affiche, a joué les Pères Fouettards de service en condamnant fermement la volonté du gouvernement de généraliser le travail du dimanche au prétexte qu’elle créera « des difficultés aux associations et aux responsables bénévoles qui s’investissent quotidiennement». Sur le fond, le MRC 08 ne peut qu'approuver cette condamnation, mais notre opposition à la suppression du repos dominical repose sur 3 bases qui nous paraissent autrement plus graves que les difficulté à venir pour le milieu associatif.

La première est économique. Même en nous forçant, nous n'arrivons pas à voir en quoi l’ouverture d’un jour supplémentaire augmentera le pouvoir d’achat des Français et par conséquent le chiffre d’affaires total réalisé par les commerçants. Tout au plus les ventes effectuées le dimanche nous semblent de nature à réduire celles du reste de la semaine. Pire, cette ouverture présentée comme volontaire obligera à terme tous les commerces à lever leur rideau pour empêcher la fuite d’une partie de leur clientèle vers les magasins acceptant de renoncer au repos dominical. La deuxième base est sociale. Le travail du dimanche est annoncé comme devant reposer exclusivement sur le volontariat. Mais une étude récente a montré que seuls 39% des actifs y étaient favorables contre 51% des étudiants, 55% des chômeurs ayant déjà travaillé et 61% des chômeurs à la recherche d’un premier emploi. Travailler le dimanche est donc une concession des précaires et non pas un désir profond des actifs, qui risque de se transformer insidieusement en obligation sous peine pour les récalcitrants de se retrouver en 1ère ligne lors d’éventuelles réductions d’effectifs.

Enfin, la troisième base, qui à nos yeux est encore plus importante, est d’ordre sociétale. En faisant preuve du plus bel optimisme qui soit et en admettant que l’ouverture du dimanche permette de développer la croissance, faut-il pour autant abandonner l’idée d’une journée de repos passée ensemble à l’heure où suffisamment de personnes souffrent de la solitude, où suffisamment d’enfants ne voient que très peu leurs parents, où suffisamment de salariés souffrent de ne pas passer assez de temps avec leur conjoint ou leur concubin ? Certains répondront que oui, mais ce serait alors accepter de s’enfoncer un peu plus encore dans une société individualistel’argent n’est pas considéré comme un bon serviteur, mais comme un souverain et où l’homme serait rabaissé au rang d’homo economicus avec comme seul horizon le travail et l’achat.

Pour notre part, nous nous refusons au MRC 08 à accepter ce que nous considèrons comme une régression de plusieurs siècles et nous souhaitons vivement que les partisans du travail dominical comprennent que, si le « vouloir d’achat » d’une minorité est tout à fait légitime dans une société consumériste, il n’est socialement acceptable que si la majorité se voit gratifier d’une augmentation de son « pouvoir d’achat ». Dans le cas contraire, cela ne ferait qu’ajouter des tensions inutiles dans notre société qui a déjà suffisamment de difficultés à résoudre.

vendredi 28 novembre 2008

Sopal: la pollution comme ultime moyen de pression


Avant-hier, dans le cadre de la procédure pour la fermeture fixée au 31 décembre de l'usine Sopal de Givet, un Comité d'entreprise s'est réuni. Contrairement aux us en vigueur et à ce qui avait été annoncé, les représentants de la direction, craignant certainement la légitime colère des salariés qu'ils ont ignoré pendant un mois avant d'accepter de les renconter pour les injurier en leur proposant un plat de lentilles afin qu'ils mettent fin à leur grève, ont obtenu que cette réunion se déroule non pas sur le site de Givet mais à la Maison de l'Ardenne à Charleville-Mézières. Les discussions ont duré 5 heures, mais elles n'ont permis aucune avancée puisque les personnes mandatées par le groupe Gascogne sont venues les mains vides: aucune amélioration de la prime supra-conventionnelle (1.000 euro!!) pour sortir du conflit, ni de la majoration du taux horaire figée à 25%! La seule mesure concrète a été la mise en place dans le cadre du P.S.E. (plan sauvegarde emploi) d'un P.I.C. (point information conseil) qui sera tenu par les 2 cabinets de reclassement Aksis et Entreprendre conseil.

Devant le refus absolu de la moindre ouverture de la part de leur direction, les salariés qui avaient fait le déplacement jusqu'au chef-lieu ont alors décidé de demander secours à l'Etat en sollicitant de la Direction Départementale du Travail la possibilité pour les futurs licenciés de l'usine givetoise d'intégrer le Contrat de Transition Professionnelle normalement réservé aux entreprises de moins de 1.000 salariés, ce qui n'est pas le cas du groupe Gascogne. Puis ils ont regagné l'extrémité de la Pointe afin de faire part à leurs camarades grévistes, restés sur place pour empêcher tout accès à l'usine et à son trésor de guerre que constituent le stock et les machines, du maintien en l'état de la situation. Après une 1ère réaction bien compréhensible d'abattement, c'est la colère qui l'a emporté et elle a abouti hier au déversement dans la Houille, un affluent de la Meuse, fleuve international qui entre sur le territoire belge 2 kilomètres seulement après la sortie de Givet, de 600 litres d'encre bleue.

Tout le monde comprendra sans difficulté que cette action de pollution volontaire, initiée par quelques grévistes sans le soutien des syndicats, avait pour objectif de declencher la colère de la Belgique et ainsi de donner un retentissement international au conflit social en cours à la Sopal. L'efficacité a d'ailleurs été au rendez-vous puisque le ministre wallon de l'environnement a fait savoir le jour même que la Belgique se porterait partie civile au cas où les autorités françaises décideraient de poursuivre les auteurs de cette pollution, tandis que le préfet dénonçait avec fermeté "un acte inadmissible qui porte atteinte à l'environnement à une époque où tout le monde s'entend et s'accorde pour le protéger" et prévenait que "les auteurs doivent se préparer à en répondre devant les tribunaux". Quant aux écologistes de toutes tendances, les vrais comme ceux à la petite semaine, ils se sont déchainés contre le montrent les commentaires laissés sur le blog des salariés grévistes auquel vous pouvez accéder en cliquant sur le lien suivant: http://sopalgascogne.skyrock.com/ .

Le MRC 08 hurlera-t-il avec les loups en tombant à bras raccourci sur les coupables du crime affreux de dégradation de la nature ? Certainement pas, même si nous n'avons jamais cautionné et ne cautionneront jamais les illégalités de quelque nature qu'elles soient, et ce pour 2 raisons: l'encre déversée dans la Houille serait d'après les dires des grévistes de l'encre à l'eau totalement biodégradable et donc moins polluante que les rejets que la Sopal effectuait quotidiennement sans qu'ils ne suscitent la moindre réaction ; nous sommes des humanistes convaincus qui mettons l'Homme et ses conditions de vie au dessus de la Nature et de sa soi-disant pureté qui a disparu depuis bien longtemps. Nous réaffirmons donc notre solidarité avec les salariés grévistes de la Sopal, en leur demandant toutefois avec insistance de ne pas franchir de pas irrémédiables dans le durcissement du conflit. Nous suggérons aussi respectueusement au préfet, qui ne peut plus ignorer la situation particulière engendrée par la position frontalière de Givet, de faire preuve de la même fermeté auprès des dirigeants du groupe Gascogne pour qu'ils renouent le dialogue avec les salariés de la Sopal que celle dont il a usé envers les auteurs de la regrettable mais pas pour autant dramatique pollution à l'encre à l'eau biodégradable.

jeudi 27 novembre 2008

Automobile: Chevènement demande au gouvernement d'agir


Dans le département des Ardennes, le choix a été fait de se spécialiser dans la sous-traitance automobile dans les années 1970 et 1980 afin de s'adapter aux gigantesques mutations industrielles d'alors ... et de profiter des aides accordées par l'Etat à ce secteur. Le résultat le plus spectaculaire a été l'implantation à Charleville-Mézières de la fonderie PSA qui est à ce jour la plus grosse entreprise industrielle de toute la région Champagne-Ardenne. Mais bien d'autres filiales d'équipementiers automobiles se sont installées comme Vistéon toujours au chef-lieu, Delphi et Glaverbel à Donchery, Thyssen Krupp Prisma à Pure tandis que des entreprises présentes de longue date sur le sol ardennais comme Thomé-Génot à Nouzonville n'ont pas hésité à devenir des équipementiers de 2ème rang en réorientant leur production vers la fabrication des pièces nécessaires aux principaux fournisseurs des constructeurs automobile.

Cette hyper-spécialisation a fourni dans un 1er temps une bouffée d'oxygène dont l'industrie ardennaise avait bien besoin. Mais, elle a aussi entraîné une dépendance très forte envers le secteur automobile qui a commencé à faire sentir ses effets néfastes au milieu des années 2000 lorsque les délocalisations se sont multipliées vers l'Europe de l'est dans la foulée de l'élargissement de l'Union Européenne à ces pays. Aujourd'hui, avec la crise économique qui se traduit par un effondrement des ventes d'automobiles, elle se révèle être une faiblesse énorme puisqu'on ne compte plus les entreprises liées à ce secteur qui ont mis en place des mesures pour réduire leur production, que ce soit par la prise obligatoire de journées de RTT, par la mise en place de périodes de chômage technique, voire par des réductions d'effectifs.

Cette situation n'est pas l'apanage des Ardennes. D'autres départements la connaissent malheureusement aussi, comme le Territoire de Belfort dont le tout nouveau sénateur Jean-Pierre Chevènement a demandé aujourd'hui à la Ministre de l'économie dans le cadre des questions au gouvernement les mesures que celui-ci envisageait de prendre pour venir en aide à ce secteur économique crucial. Pour prendre connaissance de cette intervention à portée nationale, mais dont l'intérêt départemental est évident et pas seulement pour le MRC-08, ainsi que de la réponse édifiante qui lui a été faite, il vous suffit de cliquer sur le lien ci-après:

vendredi 21 novembre 2008

Sopal: les patrons se retrouvent seuls face aux salariés!


Cela fait exactement un mois, jour pour jour, que les salariés de l'usine Sopal de Givet, appartenant à la filiale Gascogne Laminates du groupe multinational Gascogne, ont cessé le travail suite à l'annonce de la fermeture de leur site de production pour la fin de l'année. Depuis, ils ont bloqué l'accès à l'usine, grâce à un piquet de grève installé autour d'un brasier alimenté jour et nuit, afin de conserver le stock et les machines qui constituent leur seul moyen de pression pour obtenir un plan social digne de ce nom d'une direction qui ne cache pas vouloir leur accorder seulement le minimum prévu par la loi. Parallèlement, tout en multipliant les actions coup de poing pour sensibiliser la population à leur situation, les salariés ont tenté d'établir un dialogue avec la direction. En vain, jusqu'au jeudi 13 novembre lorsque, après 3 semaines de conflit, une première réunion a pu se tenir dans les Ardennes, non à Givet mais à Charleville-Mézières afin que les représentants de la direction ne subissent pas la colère des salariés après leur avoir mis sur la table une prime royale de 1.000 euro et une majoration de 25% du taux horaire pour obtenir la réouverture de l'accès à l'usine.

Cette annonce, pour ne pas dire cette provocation, a logiquement abouti à une poursuite du conflit, avec toutefois un net durcissement de la position de la direction. Ainsi, après avoir fait savoir qu'elle n'irait en aucun cas au-delà de sa proposition initiale, elle a déposé une demande d'ordonnance auprès du juge de référés de Charleville-Mézières afin d'obtenir l'évacuation de l'usine et la réouverture de la circulation sur le boulevard Bourck permettant d'y accéder. Elle a également jugé utile pour accroître la pression sur les grévistes d'attaquer en justice 25 salariés, désignés sur des critères pour le moins aléatoires par le directeur du site, en leur réclamant 200 euro d'astreinte par heure de blocage de l'usine. De leur côté, les salariés ont décidé d'exiger une prime supra-conventionnelle de 30.000 euro et une majoration de 50% du taux horaire et ils ont fait une démonstration partielle de leurs possibilités d'action en rendant public sur leur blog l'effet du déversement d'un seau d'encre dans la Houille. Un vrai bras de fer qui devait trouver son dénouement avant-hier avec le prononcé de la décision du juge des référés.

L'affaire n'étant visiblement pas simple, les impatients en ont été pour leurs frais puisque le jugement a été mis en délibéré au lendemain. Un stress supplémentaire donc, mais qui en valut la peine puisque, dans son infinie sagesse, le juge a finalement décidé de débouter la direction, laquelle a semble-t-il aussitôt renoncé aux poursuites judiciaires contre ses salariés. Il n'y aura par conséquent pas d'évacuation de la Sopal par la force! Au contraire, la priorité a été clairement donnée à la discussion puisque le préfet a reçu pour consigne de faire pression sur les dirigeants pour qu'ils viennent négocier directement à Givet. Une première réunion aura ainsi lieu mercredi prochain entre des patrons lâchés par les pouvoirs publics et des salariés gonflés à bloc.

Beaucoup, à commencer par la direction du groupe Gascogne, s'étonneront sans doute de l'attitude peu habituelle adoptée par les autorités, mais pas le MRC-08 qui estime qu'il faut y voir une manifestation qu'une ville bénéficiant d'un contrat de redynamisation de site de défense est traitée différemment du reste du territoire national. C'est une façon pour l'Etat qui a supprimé le 1er employeur local de racheter sa faute en exigeant des employeurs privés qu'ils se montrent exemplaires. Un transfert de responsabilité en quelque sorte et une bonne conscience achetée à bon compte, mais dont les salariés de la Sopal bénéficieront s'ils restent fermes sur leurs légitimes revendications.

dimanche 16 novembre 2008

Sopal: un plat de lentilles comme base de négociation!


Ce qu'il y a de bien avec les entreprises cotées en bourse, c'est qu'on peut savoir tout ou presque sur leur situation financière. Ainsi, le groupe Gascogne, inscrit sur le compartiment C de la Bourse de Paris, propriétaire de la filiale Gascogne Laminates qui possède 8 usines, toutes situées en Europe de l'ouest, dont celle de la Sopal à Givet qui devrait être fermée au 31 décembre a dégagé en 2007 un bénéfice de 12,4 millions d'euro en hausse de 20% sur l'année précédente. Au 1er semestre de cette année, la situation s'est encore améliorée puisque le bénéfice s'est envolé de près de 90% à 3,4 millions d'euro, dont 0,2 millions d'euro de résultat opérationnel courant pour la filiale Gascogne Laminates contre un déficit de 2,6 millions d'euro au cours des 12 mois précédents! L'état de santé de ce fleuron français de la production et de la distribution d'emballages et de sa filiale spécialisée dans les produits dits complexes est donc bon, même si l'année 2005 avait été fortement déficitaire, d'autant que son ratio d'endettement sur fonds propres a été ramené en 5 ans du chiffre de 83% jugé excessif par la communauté financière à 63%.

Jeudi dernier, lorsqu'une première réunion a eu lieu, après plus de 3 semaines de grève, à la CCI de Charleville-Mézières entre des membres de la direction, ayant enfin retrouvé sur leur GPS la localisation des Ardennes, et des représentants des salariés pour négocier un protocole de sortie de conflit, on pouvait donc légitimement s'attendre à ce que les discussions démarrent sur des bases acceptables. Il n'en a rien été puisque dans sa grande générosité le groupe Gascogne a proposé une avance de 400 euro sur les indemnités légales et une majoration du taux horaire de 25%. Évidemment, le ton est monté, la séance a été interrompue à plusieurs reprises et la direction a royalement accepté de verser une prime de 1.000 euro tout en maintenant l'augmentation du taux horaire à 25%. Les 2 parties se sont donc quittées sur un constat de désaccord vers midi, lequel a été confirmé dès l'après-midi par le rejet quasi unanime des propositions de la direction par les salariés de l'usine de Givet qui ont décidé de demander une prime supra-conventionnelle de 30.000 euro et une augmentation du taux horaire de 50%.

Cette exigence des salariés paraîtra à certains excessive. Pourtant, en 2006, au terme d'un conflit dur qui restera longtemps dans la mémoire des Ardennais, les licenciés de l'entreprise Thomé-Génot victimes d'un patron voyou qui avait pris la poudre d'escampette avaient obtenu une prime supra-légale de 25.000 euro versée par le Conseil général (10.000 euro), le Conseil régional (10.000 euros) et l'Etat (5.000 euro). La même année, les salariés licenciés par l'entreprise Glaverbel à Donchery avaient bénéficié d'une prime de 70.000 euro et l'année suivante, ceux de Vistéon à Charleville-Mézières avaient eu droit à 60.000 euro sans que cela n'entraîne la faillite des maisons mère. Par ailleurs, en 2007, le Conseil général a versé à l'usine Sopal de Givet 1,5 millions d'euro pour participer au financement d'une modernisation du site qui n'a jamais eu lieu : il y aurait donc une certaine justice à ce que cette somme soit redistribuée à la cinquantaine de salariés, ce qui représente à peu près le montant demandé. Le MRC-08 considère par conséquent que les 30.000 euro exigés par les salariés et la majoration du taux horaire de 50% sont parfaitement justifiés ... et que le groupe Gascogne gagnerait en image en arrêtant au plus vite de prendre ses salariés ardennais pour des mendiants qu'on achète avec un plat de lentilles. Quant à ceux qui veulent connaître l'évolution au jour le jour de ce conflit social ou qui souhaiteraient apporter un peu de réconfort aux salariés en grève en leur laissant quelques mots de soutien, ils peuvent toujours le faire en cliquant sur le lien suivant: http://sopalgascogne.skyrock.com/. Ils découvriront notamment sur ce blog un texte adressé par l'épouse d'un salarié à la direction qui en dit plus long sur la détresse et l'amertume de ces futurs chômeurs que bien des discours.

jeudi 13 novembre 2008

Aubrives: la normalité serait-elle de retour ?


Hier, le Conseil municipal d'Aubrives s'est réuni pour la 1ère fois depuis la séance mémorable du 19 août qui avait vu, en pleine trêve estivale, les édiles traiter 59 dossiers alors qu'ils n'avaient planché que sur un seul sujet lors des 2 réunions précédentes. Aujourd'hui étant la journée mondiale de la gentillesse, je dois commencer par reconnaître que le déroulement de la séance a été exemplaire: après l'appel nominal des conseillers et la proposition d'un secrétaire de séance par le 1er magistrat, les débats n'ont donné lieu à aucun débordement et ont été un modèle de courtoisie.

Parmi la trentaine de sujets à traiter, le 1er a été le compte-rendu des actions menées dans le cadre des délégations faites au maire: on a ainsi appris que les travaux de sécurité de l'impasse Ravel, acceptés par le Conseil municipal le 19 août "mais à moindre frais", ont été confiés à l'entreprise Spanavello "conformément au devis présenté en Conseil municipal le 19 août". Jolie fleur accordée à cette entreprise qui touchera donc plus de 1.700 euro pour poser 6 mètres de grillage sur un petit muret! Puis, la justice ayant permis la vente à l'euro symbolique de l'immeuble Cudeaux, dont l'état de délabrement est tel qu'il peut s'effondrer à tout moment, la mairie s'est proposée d'en faire l'acquisition afin de procéder à sa démolition et à la réalisation d'un parking. Cependant, un voisin étant intéressé par l'achat de cet immeuble au même prix, j'ai suggéré que la mairie le lui laisse à condition qu'il officialise sa décision dans un délai très bref. Cette proposition permettant d'économiser les frais de démolition a suscité un débat qui s'est terminé par un vote qui a abouti au résultat suivant: 7 voix pour le projet défendu par le maire contre 8 pour le projet alternatif. Pour la 1ère fois de la mandature, le 1er magistrat a donc été mis en minorité, ce qu'il a pris avec un sourire que n'aurait renié ni un Japonais, ni un Chinois, à moins qu'il ne se soit agi de sa façon de s'entraîner pour fêter dignement la journée mondiale de la gentillesse. Cette gentillesse anticipée a également conduit la majorité du Conseil municipal à permettre exceptionnellement aux affouagistes retardataires de débarder pendant la période de février 2009 à juillet 2009, pour peu qu'ils adressent à la mairie une demande expliquant le motif de leur retard. Par ailleurs, elle a aussi permis d'accepter le versement à Ardennes Services à Domicile, l'association présidée par l'ancien maire, de la subvention habituelle de 810 euro qui avait été jusqu'ici mise en attente.

Cette séance ne s'est toutefois pas limitée à multiplier les manifestations plus ou moins volontaires de bienveillance. Elle a aussi permis de prendre connaissance de 4 projets d'envergure: la rénovation de la rue Votion, dont le coût est estimé à 660.000 euro, qui permettra aux flots de touristes d'accéder enfin dans de bonnes conditions au lavoir de la Fontaine; l'installation d'une bâche et d'un surpresseur en bordure de la rue Viénot, mais dans une parcelle plus adaptée que celle destinée à accueillir l'extension du nouveau cimetière, pour un coût qui devrait dépasser les 150.000 euro; la construction possible par l'entreprise PCCG au début 2009 d'un lotissement de 17 parcelles si les terrains nécessaires se libèrent rapidement et si la commune accepte de racheter le parking qu'elle a exigé pour un prix pouvant aller jusqu'à 10.000 euro; enfin, cerise sur le gâteau, un projet de rénovation urbaine consistant à construire à la place de l'actuel terrain de football une salle polyvalente avec vue sur la Meuse ainsi qu'un espace destiné à accueillir les 2 fêtes du village et celle de la musique et un parking accessible depuis la rue Sarrail ... avec en corollaire l'aménagement pour notre équipe de football évoluant actuellement en 2ème série de district d'un terrain et de locaux flambant neuf à proximité de la rue Votion. Une petite merveille d'urbanisme dont personne n'a jugé nécessaire d'évoquer le coût, les modalités de financement et le calendrier prévisionnel afin de ne pas casser la sérénité ambiante! Les recettes de la commune n'étant pas indéfiniment extensibles, surtout lorsqu'on a fait campagne contre son endettement excessif, et l'argent ne pouvant être dépensé qu'une seule fois, tous ces beaux projets referont sans nul doute parler d'eux et obligeront inévitablement à faire un choix entre les dépenses de court terme et celles de long terme.

Cependant, la perfection n'étant pas de ce monde, y compris la veille de la journée mondiale de la gentillesse, cette séance a tout de même été marquée par quelques points de friction. Ainsi, lorsque le président du comité des fêtes a souhaité obtenir une subvention complémentaire de 1.800 euro, un méchant s'y est fermement opposé au double motif que cela représentait une augmentation de 22% de la subvention initiale et que la municipalité n'avait pas réussi à débloquer en août une somme plus petite pour accorder une aide d'urgence au Relais des mousquetaires qui a subi une fermeture de 3 mois suite à un incendie. De qui s'agit-il ? Allons donc, de moi, mais je n'ai pas été le seul puisqu'un autre conseiller municipal a adopté la même attitude et que 2 autres ont choisi de s'abstenir. De la même façon, lorsque j'ai demandé à ce que les conseillers d'Aubrives à la Communauté de communes fassent un compte-rendu semestriel ou annuel de leur activité au sein de cette instance où ils siègent non pas en leur nom propre mais en qualité de délégués, je me suis vu opposer une fin de non-recevoir au prétexte qu'un soit-disant règlement (?) n'imposait pas de rendre compte de ses prises de position. Mais si je fais abstraction de ces quelques anicroches, je dois reconnaître que la séance s'est déroulée dans une sérénité, dont j'aimerais qu'elle devienne la règle, et qu'elle a permis enfin d'aborder les travaux structurants dont notre commune a besoin. Cela ouvre des perspectives intéressantes. L'avenir dira cependant s'il s'agit d'un tournant durable ou d'un simple feu de paille.
LB

vendredi 7 novembre 2008

La refondation de la Gauche sur les rails?


Hier, les militants du Parti Socialiste ont procédé à un vote interne afin de départager les différentes motions en concurrence pour le prochain Congrès de Reims. De façon plutôt inattendue, c'est le texte de Ségolène Royal qui est arrivé en tête avec plus de 29% des voix, devant ceux de Bertrand Delanoë et de Martine Aubry avec environ 25% des suffrages chacun et la motion du représentant de l'aile gauche du PS Benoît Hamon qui a recueilli 19% des voix. Des scores plutôt serrés donc qui ne permettent à personne, comme il est de tradition, d'avoir la majorité absolue et qui rendent impératifs le lancement des sempiternelles grandes manoeuvres afin d'obtenir les clés du parti au poing à la rose! Pourtant, ce scrutin en apparence assez banal a provoqué une réaction inhabituelle du sénateur Jean-Luc Mélenchon et du député Marc Dolez qui a pris la forme d'un communiqué commun que voici:

Ca suffit comme ça !
Le résultat du vote au parti socialiste est connu. Les trois motions issues de la majorité sortante du Parti arrivent en tête. Elles obtiennent 80% des suffrages. Et la motion de Ségolène Royal l’emporte avec sa proposition d’alliance au centre. Ainsi, les orientations qui dominent la social-démocratie européenne l’ont emporté alors qu’elles conduisent partout à l’échec. Elles avalisent l’Europe du traité de Lisbonne, les alliances changeantes, l’abstention face à la droite, et refusent de mettre en cause le capitalisme. Ce résultat est sans ambiguïté. Le score respectable de la gauche du parti n’y change rien malheureusement.
Pour nous, ça suffit comme ça ! Nous refusons de nous renier en participant à des complots et des combinaisons tactiques. Car quelles que soient les arrangements qui sortiront du Congrès de Reims, la future direction du PS appliquera l’orientation majoritaire en particulier quand viendront les prochaines élections européennes. Il faudrait alors accepter ce que nous refusons depuis toujours : le traité de Lisbonne et le Manifeste commun avec les partis sociaux démocrates qui gouvernent avec la droite dans leur pays.
Non ! Pour nous, ça suffit comme ça !Nous prenons nos responsabilités. Dans la crise du capitalisme, notre pays a besoin d’une autre voix à gauche. Nous voulons lui être utiles. Nous voulons reprendre l’initiative, formuler une alternative, faire reculer et battre Sarkozy. Par fidélité à nos engagements, nous prenons donc notre indépendance d’action. Nous quittons le Parti socialiste. Nous allons porter publiquement notre conception du combat républicain et socialiste, sans concession face à la droite, au capitalisme et leur irresponsabilité destructrice contre la société humaine et l’écosystème. Nous allons la proposer au suffrage universel. Ainsi que nous l’a montré en Allemagne Oskar Lafontaine avec Die Linke, nous décidons d’engager avec tous ceux qui partagent ces orientations la construction d’un nouveau parti de gauche et nous appelons à la constitution d’un front de forces de gauche pour les élections européennes. Nous savons qu’une énergie immense dans notre peuple est disponible pour le changement. Il faut aller de l’avant.

Les 2 ténors de la gauche du Parti Socialiste, qui avaient défendu avec un bel acharnement le NON lors du référendum sur le traité constitutionnel européen en 2005, ont donc franchi le Rubicon et décidé de renvoyer leurs cartes à la Rue de solférino. Assurément, c'est un évènement d'importance qui ouvre des perspectives réelles de recomposition au sein de la Gauche. Sur quoi débouchera-t-il ? Bien malin qui pourrait le dire aujourd'hui, mais s'il fait des émules parmi les militants, il va bouleverser la donne dans les Ardennes où la motion Hamon a recueilli 25% des suffrages des adhérents et plus encore dans la Marne où elle a bénéficié de 32,5% des voix, sans parler de l'Aisne où elle est arrivée en tête avec un score de 36,6%. En attendant, une chose est sure: cette nouvelle situation crée les bases pour constituer en 2009 des listes de rassemblement du NON de Gauche pour les élections européennes qui auront la capacité de peser fortement sur le scrutin, ce dont le MRC 08 se réjouit vivement.

mercredi 5 novembre 2008

Sopal: l'indifférence nous est interdite!



Face à la crise économique mondiale, déclenchée en partie par l'éclatement de la bulle spéculative créée par la pratique stupide des subprimes aux Etats-Unis, chacun d'entre nous se sent impuissant et tend le dos en espérant être épargné. C'est une attitude tout à fait compréhensible, l'homme étant bien peu de chose devant les forces colossales de l'économie globalisée, surtout lorsque celles-ci se dérèglent. Cependant, quand le malheur du licenciement s'abat sur des salariés comme ceux de la Sopal dans une région économiquement sinistrée comme la Pointe des Ardennes, la solidarité s'impose. Elle peut prendre des formes très diverses, parmi lesquelles la plus élémentaire, mais pas la moins appréciée, consiste à faire part de son soutien par quelques mots d'appui, ce que nous vous encourageons vivement à faire en cliquant sur le lien suivant qui vous permettra d'accéder au blog ouvert par les salariés de la Sopal: http://sopalgascogne.skyrock.com/

dimanche 2 novembre 2008

Petit bréviaire revisité à l’usage des Ardennais


En cette période de la Toussaint pendant laquelle les cimetières connaissent une fréquentation inhabituelle de personnes obéissant aux croyances religieuses ou aux contraintes sociales, nous nous proposons de venir en aide aux Ardennais qui, en ces temps de crise, ne savent plus à quels saints se vouer. Parmi les canonisés, n’en déplaise aux partisans de l’ethnocentrisme qui ne jurent que par l’arbre généalogique, les deux plus anciens sont nés sous des cieux bien lointains : saint Walfroi, originaire du nord de l’Italie, qui éleva une colonne non loin d’un temple païen et y vécut des années durant, sans rien pour se protéger des rigueurs de l'hiver au point que les gelées lui faisaient tomber les ongles, jusqu’à ce que l’évêque du lieu lui révèle que le climat des Ardennes ne permettait pas ce genre de fantaisies méditerranéennes ; saint Remacle, qui venait de Franche-Comté et auquel saint Eloi, le ministre du bon roi Dagobert, confia la mission de transformer en bons chrétiens les habitants de la région, qui venaient d’occire successivement deux évêques.

Si ces deux évangélisateurs sont aujourd’hui passés de mode faute de fidèles, d’autres saints nettement plus connus pourraient bien subir le même sort du fait de leur incapacité à résoudre les fléaux économiques qui pleuvent sur le département : après sainte Barbe, patronne des ardoisiers qui a vu son culte dépérir faute de brebis à partir de 1971, et saint Mathieu, le soutien des douaniers qui a eu les plus grandes peines du monde à survivre au traité de Maastricht, saint Michel, le patron des parachutistes, jettera sa lance aux pieds du dragon libéral en juillet 2009 avec la fermeture du CEC à Givet. Saint Yves, le patron des avocats qui n’a pas réussi à conserver le pôle de l’instruction à Charleville-Mézières, saint Gabriel, le patron des postiers, impuissant à empêcher la transformation des bureaux de poste en agences postales communales voire en relais-poste et saint Jean-Baptiste de la Salle, le protecteur des enseignants, qui voit fermer sans rémission possible, année après année, les classes dans le primaire comme dans le secondaire... seront sans doute les prochains martyrs de la très diabolique réforme générale des politiques publiques. A peine moins grave est la menace qui pèse sur saint Eloi, vénéré par les métallurgistes, qui aura bien besoin du feu divin pour conjurer la déferlante des délocalisations générées par la mondialisation qui n’a pour seul Dieu que l’argent.

Aux Ardennais désespérant de l’action de nos dirigeants politiques, il reste cependant quelques saints au culte annoncé comme prometteur : sainte Lucie de Syracuse, bonne fée des électriciens dont certains esprits illuminés pensent qu’elle sera capable d’obtenir l’implantation d’un réacteur EPR à Chooz ; saint Christophe, patron des touristes, supposé capable de détourner les flux de vacanciers du sud et de rendre plus clément le climat des Ardennes ; saint Joseph et saint Jean Bosco, respectivement protecteurs des artisans et des apprentis, dont on affirme qu’ils transformeront les petits ruisseaux de l’emploi en grosses rivières capables d’absorber la crue actuelle du chômage. Enfin, à ceux qui sont uniquement sensibles aux lumières de la Raison et que nous espérons nombreux, le MRC-08 conseille d’essayer le pèlerinage à Saulces-Monclin, où ils pourront admirer Woinic, une bien belle idole qui prouve que le génie ardennais est encore bien vivant…

mardi 28 octobre 2008

Sarkozy à Rethel: des mesures inquiétantes pour "soutenir" l'emploi


En décembre 2006, le ministre de l'Intérieur et candidat à la présidence de la République, Nicolas Sarkozy, s'était rendu dans le chef-lieu des Ardennes pour parler "à la France qui souffre" et il en avait profité pour lancer son fameux slogan "travailler plus pour gagner plus". Presque deux ans pus tard, celui que les Français ont entre temps élu à la magistrature suprême est revenu dans le département, à Rethel cette fois, pour dévoiler après son plan de soutien au secteur bancaire et celui à l'investissement des entreprises la 3ème étape de son plan d'action global contre la crise économique déclenchée par la crise financière: son plan de soutien à l'emploi. Après les chiffres catastrophiques du chômage du mois d'août qui, faut-il le rappeler, ont été les pires depuis 1993 lorsque son mentor Edouard Balladur était à la tête du gouvernement, et les annonces en cascade qui se succédé depuis de chômage partiel (Estamfor aux Hautes Rivières par exemple), de plans sociaux (Adecco par exemple) voire de fermeture d'établissement (la Sopal à Givet par exemple), les mesures présidentielles étaient particulièrement attendues, et pas seulement des Ardennais.

Parmi les annonces faites dans un discours qui ne restera pas dans les annales, une était déjà connue: l'augmentation de 100.000 des contrats aidés pour les personnes non qualifiées les plus éloignées du marché de l'emploi, ce qui fera passer leur nombre à 330.000 ... contre 265.000 en décembre 2006 (si l'écart entre les 2 chiffres n'est que de 65.000, cela s'explique par les 35.000 contrats aidés supprimés depuis le début du mandat présidentiel!). Les autres, qualifiées "d'innovantes", ont été essentiellement au nombre de 4: la possibilité pour les PME de recruter avec plus de souplesse tant que la crise durera via un recours plus systématique aux CDD; la généralisation d'un dispositif s'inspirant du CTP (80% de salaire brut pour les salariés licenciés par une entreprise de moins de 1.000 personnes en échange d'actions de formation) aux bassins d'emplois les plus touchés par les restructurations et aux entreprises de plus de 1.000 salariés; la volonté de lever les restrictions au travail dominical en demandant au Parlement de se saisir "sans tabou" d'une proposition de loi déjà préparée par le gouvernement sur la question; une prise en charge plus longue et plus généreuse du chômage partiel.

Voilà donc l'ordonnance prescrite par le docteur Sarkozy au chevet des salariés menacés par la crise économique la plus grave depuis au moins le début des années 1980. Que faut-il en penser? Chacun se fera son jugement, mais le MRC-08 estime, qu'à part la dernière, ces mesures sont très loin de répondre à la gravité de la situation. L'extension du CTP, processus expérimental dont on connaît dans les Ardennes le bilan plus que mitigé, n'est qu'un pansement qui servira à atténuer momentanément la flambée du chômage mais qui ne pourra en aucun cas constituer la base d'une véritable politique économique seule susceptible de créer les emplois dont les chômeurs ont besoin. L'augmentation des contrats aidés, chiffrée à 200 millions d'euros par l'Elysée à comparer aux 360 milliards trouvés pour aider les banques, permettra aux plus vulnérables de retrouver le monde du travail, mais temporairement seulement et avec comme seule perspective un retour à moyenne échéance dans l'exclusion. Pire, l'encouragement au travail dominical permettra d'accentuer la déréglementation du droit du travail qui est le véritable fil conducteur de la politique gouvernementale menée depuis mai 2007.

Le bon docteur Sarkozy a donc révélé son véritable visage: il s'agit en fait d'un affreux Mister Hyde qui affirme aux crédules "qu'on n'a pas le droit sur la misère humaine de faire de l'idéologie", mais qui ne se prive pas de faire exactement le contraire.

samedi 25 octobre 2008

Ardenne Rives de Meuse: une atteinte inacceptable à la liberté de la presse!


Mercredi soir, la Communaute de communes Ardenne Rives de Meuse a tenu un conseil communautaire qui s'est révélé inhabituellement animé. D'abord, la réunion a été retardée par l'arrivée imprévue de représentants des salariés de la Sopal venus demander des comptes sur une supposée aide de 1,5 millions d'euros qui aurait été versée par l'intercommunalité à l'entreprise Gascogne Laminates en 2007 pour moderniser l'usine de Givet. Le président Bernard Dekens a expliqué avec justesse qu'une subvention a bien été attribuée, mais par le Conseil général et non par la Communauté de communes. Le Conseiller général et maire de Givet Claude Wallendorff a pour sa part assuré les salariés du soutien total des pouvoirs publics.

La réunion du conseil communautaire pouvait désormais commencer. A son ordre du jour, rien d'extraordinaire si ce n'est l'éventuelle adoption d'une taxe d'enlèvement des ordures ménagères dont le projet n'est plus qu'un secret de Polichinelle depuis le débat d'orientation budgétaire du mois d'avril qui avait abouti au renoncement à cette mesure uniquement pour l'année 2008. Demander de verser un impôt supplémentaire, alors que dans le même temps 12 des 17 communes de l'intercommunalité voyaient le nombre de leurs tournées de collecte des déchets divisé par 2, aurait été excessivement déplacé, tout le monde le comprendra! Pourtant, un 2ème évènement inattendu s'est alors produit: Bernard Dekens a demandé le huis clos. Cette mesure inhabituelle a suscité des réactions très vives de la part de plusieurs conseillers au point que pour rétablir le calme, le président a jugé utile de la mettre aux voix. Sans surprise, la majorité des conseillers l'a adoptée, sauf les 2 délégués de Chooz, Rémi Viénot et Michèle Marquet qui y ont vu une atteinte aux principes démocratiques et ont eu le courage de voter contre. Bravo à eux, et surtout à Michèle Marquet qui a joint le geste à la parole en restant autour de la table du Conseil mais en refusant toute participation aux débats et aux votes.

Ce huis clos a eu cependant pour effet d'obliger le journaliste de "l'Ardennais" à quitter la salle de réunion, pour "des motifs relationnels et rédactionnels" si l'on en croit les propos qui figurent dans les colonnes de "l'Ardennais" de ce jour. Que faut-il comprendre derrière cette expression sibylline? Que le président de la Communauté de communes n'a pas apprécié certain(s) article(s) récent(s) du journaliste en question et préfère certainement avoir en face de lui des médias bienveillants comme, pour ne pas la citer, Radio Fugi? C'est l'interprétation la plus plausible, mais était-ce une raison pour empêcher un représentant de la presse écrite de faire son travail en informant librement, conformément à la vieille loi républicaine de 1881, la population des décisions prises par leurs élus? Assurément non, et dans ce contexte le MRC-08 tient, d'une part à apporter tout son soutien au journaliste gêné dans l'accomplissement de son travail, et d'autre part à réaffirmer son attachement indéfectible à cette liberté essentielle qu'est la liberté de la presse.