Jean-Pierre Chevènement, invité de LCI

Chevènement : "on a détruit l'école de l'intérieur"


mardi 29 juin 2010

Hierges : la rencontre des cultures encore une fois à l’honneur !

Lorsqu’on se promène dans Hierges, petit village de 213 âmes situé un peu à l’écart de l’ancienne RN 51, on se rend vite compte en marchant sur les pavés récents de la plupart des rues, en voyant le foisonnement de fleurs ou encore en entendant les enfants s’amuser sur la tyrolienne qui jouxte l’aire de jeux, qu’il s’agit d’une commune riche. Certains sont persuadés qu’il existe d’une façon ou d’une autre un lien entre l’argent de la municipalité et le château dont les impressionnantes ruines font depuis plus de 2 siècles partie intégrante du paysage. Ils ont tort ! La puissante baronnie de Hierges n’existant plus depuis belle lurette, les importantes ressources financières actuelles proviennent, même si ça fait moins rêver qu’un trésor caché, de la manne générée par la centrale nucléaire de Chooz et des impôts versés par les nombreuses entreprises que beaucoup croient du fait de leur localisation situées sur la commune de Vireux-Molhain alors qu’il n’en est rien.

Cet argent a bien sûr permis de doter la commune de toutes les infrastructures et de tous les équipements nécessaires au bien vivre dans la société qui est la nôtre. Mais pas seulement puisque, depuis 2003, il sert aussi à financer chaque année une activité récréative. Laquelle ? Dans la "grande sœur" voisine située juste de l’autre côté de l’ancienne route nationale, ce serait assurément un feu d’artifice tiré à l’occasion de la fête de la musique. Dans la Communauté de communes que Philippe Vuilque, député-maire de Revin, rêve d’intégrer pour faire main basse sur ses abondantes ressources financières, ce serait à n’en pas douter un concert estival animé par de vieilles stars déclinantes aux cachets désormais accessibles. Mais chez les "croûtes" (c’est le gentilé des habitants de Hierges) dont les querelles de clocher ont pourtant fait à plusieurs reprises la Une du journal départemental, le choix s’est porté sur un mini festival folklorique.

Ainsi, chaque dernier samedi du mois de juin, à l’occasion de la fête du village, deux groupes de très grande qualité se succèdent sous un chapiteau pour régaler un public toujours plus nombreux de sons et de couleurs venus d’ailleurs. Cette année n’a pas dérogé à la règle puisque les quelques 150 spectateurs présents ont pu admirer pendant 2 heures des danses sénégalaises envoûtantes sur fond de percussions endiablées et des chorégraphies colombiennes parfaitement exécutées par des artistes aux costumes plus chatoyants les uns que les autres. Un vrai régal pour les yeux comme pour les oreilles … mais aussi pour l’esprit à l’heure où certains prônent le choc des civilisations et essaient de remettre la haine raciale au goût du jour. Le MRC 08 souhaite donc une longue vie à cette excellente initiative qui prouve que, même dans un tout petit village situé au fin fond d’un des départements les moins peuplés de France, le dialogue entre les cultures est toujours possible pour peu qu’on en ait la volonté !

mercredi 23 juin 2010

lundi 21 juin 2010

Chevènement et le gaullisme : "Il reste aujourd’hui un réflexe républicain"


70 ans après l’appel du 18 Juin et alors que Dominique de Villepin vient de créer un nouveau mouvement, "la France solidaire", pour tenter de réunir tous ceux qui se reconnaissent dans le gaullisme, quel est l’héritage du général de Gaulle ? Voilà la réponse de Jean-Pierre Chevènement, l’une des personnalités représentant le mieux le gaullisme selon un récent sondage, faite le 19 juin dans un entretien accordé à Céline Mazeau pour le journal "Le pays" :

Le Pays : Qu’est-ce que le gaullisme selon vous ?
Jean-Pierre Chevènement : Je connais le général de Gaulle. Je ne connais pas le gaullisme. Le général de Gaulle a assumé la France dans la période la plus tragique de notre histoire après un désastre militaire sans précédent sanctionnant la faillite de toutes les élites d’avant guerre (État-major des armées, Haute Banque, Comité des Forges), sans parler évidemment des hommes politiques qui ont préparé non pas la guerre de 1939-1945 mais la précédente. En fait, les élites françaises ne voulaient pas d’une guerre avec l’Allemagne de Hitler. Elles souhaitaient par anticommunisme que celui-ci attaque l’URSS. Politique myope ! D’où Munich, l’abandon de la Tchécoslovaquie et de la Pologne, la drôle de guerre, et surtout l’esprit de capitulation présent dès les premiers jours de l’attaque allemande.
De Gaulle a pensé à l’avance la révolution stratégique des chars. Il a surtout eu d’emblée une vision mondiale du conflit. Il a rendu un service éminent à la France en la maintenant dans le combat. Nous lui devons beaucoup.

Si l’on en croit un sondage Ifop, le gaullisme est pour une majorité de Français un courant d’idées périmé.
Le gaullisme est divers : il y a celui des Français libres, celui de la Libération, celui du RPF, celui de la Ve République à ses débuts. Il reste aujourd’hui un réflexe républicain qui allie étroitement le souci de la démocratie et celui de l’indépendance nationale. Ce réflexe n’a rien de périmé. Si une majorité de Français considèrent que l’indépendance de la France et la démocratie sont périmées, je ne suis pas d’accord avec eux. Mais ce n’est pas ce que les Français pensent, ils l’ont montré le 29 mai 2005, en rejetant le projet de constitution européenne.

Toujours selon ce sondage, vous êtes l’un des hommes politiques actuels représentant le mieux les idées gaullistes, devant Nicolas Sarkozy.
Il n’est pas douteux que j’incarne mieux que Nicolas Sarkozy et l’UMP le souci de l’indépendance nationale et de la démocratie, même si je ne me range pas parmi les "anti-sarkozystes primaires". Bref je suis un républicain et j’admire le général de Gaulle qui, en juin 1940, a incarné la République, c’est-à-dire l’intérêt supérieur du pays.

samedi 19 juin 2010

Bioénergie Val de Meuse : des citoyens vigilants s’organisent en collectif !


En juillet 2007, la société Paperpower a révélé qu’elle envisageait de construire à Givet une unité industrielle de production de combustible solide alternatif qui serait couplée à une centrale de cogénération. Concrètement, il s’agissait de faire venir par le port 250.000 tonnes de produits papetiers ne pouvant plus être recyclés, de les transférer dans une usine où, après avoir été débarrassés d’une partie des matières polluantes qu’ils contiennent, ils seraient transformés en un tout nouveau combustible, l’APIC, qui serait brûlé dans une centrale de cogénération mitoyenne afin de produire de l’électricité et de la chaleur. En langage technique moderne, on appelle cela de la valorisation thermique de biomasse végétale !

Après avoir connu un démarrage laborieux malgré le soutien de l’Ademe, de la Région , du Département et de la Communauté de communes qui ont financé une partie de l’étude de faisabilité, ce projet a franchi en janvier dernier une étape importante en faisant partie des 32 retenus par le 3ème appel d’offre lancé par la Commission de Régulation de l’Energie puisque l’électricité qu’il produira sera achetée à un tarif préférentiel de l’ordre de 145 euros par MWh, soit 75 % de plus que le MWh d’origine éolienne. Le risque financier étant désormais levé, les investisseurs potentiels seront à n’en pas douter plus facile à convaincre ! Dans ces conditions, si les procédures administratives se déroulent sans encombre, les 1ers travaux sur le parc d’activités communautaire pourraient commencer dès le début de l’année prochaine.

Au 1er abord, il faut reconnaître que ce projet, baptisé Bioénergie Val de Meuse, a tout pour plaire. Avec un investissement estimé à plusieurs dizaines de millions d’euros, il aura inévitablement des retombées fortes sur le chiffre d’affaires de certaines entreprises locales. Avec un approvisionnement assuré par la voie fluviale, il confortera l’activité du port dont la renaissance est un atout indéniable pour Givet. Avec la valorisation énergétique de déchets qui étaient jusqu’alors enfouis, il permet d’aller dans le sens des objectifs du Grenelle de l’environnement. Surtout, avec la création à terme de 35 à 40 emplois industriels, il fournira du travail adapté à la main d’œuvre locale qui connaît un des taux de chômage les plus élevés du département.

Pourtant, malgré toutes ces qualités, l’analyse raisonnée de ce projet amène à se poser plusieurs questions. Quelles matières polluantes contiendront les produits papetiers qui arriveront au port ? Ces matières polluantes pourront-elles être toutes retirées ou en restera-t-il une partie dans le combustible APIC ? Ce nouveau combustible, qui n’a aux dires du coordinateur du projet encore jamais été utilisé, a-t-il fait l’objet de toutes les expérimentations nécessaires afin d’être certain qu’il est inoffensif pour la santé ? Quelles garanties ont été prises pour s’assurer que d’autres déchets ne seront pas brûlés en complément de l’APIC ? L’activité maraîchère envisagée permettra-t-elle d’utiliser toute la chaleur produite par la centrale de cogénération ? Une telle installation structurée autour de ce qu’il faut bien appelé un incinérateur a-t-elle sa place dans un futur parc naturel régional ? Pourquoi a-t-on fait croire aux représentants des organismes soutenant le projet que l’unité néerlandaise de Roermond qu’ils ont visitée en 2007 était la même que celle prévue à Givet alors qu’elle n’utilise pas le même combustible ?

Devant toutes ces interrogations, dont la liste est loin d’être exhaustive et qui sont pour le moment restées sans réponse satisfaisante, des citoyens d’horizons divers auxquels le MRC 08 apporte son soutien plein et entier ont décidé, en application du principe de précaution, de se réunir dans un collectif dont le nom, VIGILANCE, reflète le seul et unique objectif. Ouvert à tous ceux qui considèrent que le développement économique doit se faire dans la transparence et ne doit menacer ni la santé ni l’environnement, il peut d’ores et déjà être joint par courriel à l’adresse cvigilance@laposte.net. Nous vous attendons nombreux afin d’avoir les moyens d’agir avant même que l’enquête publique, à laquelle nous renvoie le coordinateur du projet pour ne pas nous répondre précisément, ne soit lancée.

mardi 15 juin 2010

Réaction de Jean-Pierre Chevènement aux résultats des élections en Belgique


"La victoire des séparatistes flamands dont le chef, M. Bart de Wever prône « l’évaporation de la Belgique » ne doit pas mettre la communauté wallonne le dos au mur. Qu’il s’agisse des mécanismes de solidarité sociale, du statut de Bruxelles ou des droits légitimes des francophones habitant le district de Bruxelles-Hal-Vilvorde, il y a des valeurs d’égalité et des principes démocratiques que la Belgique peut faire respecter avec le soutien de l’opinion publique européenne.

Mais si le programme d’évaporation de M. Bart de Wever devait entrer en application, les Wallons doivent savoir qu’une majorité sans cesse croissante de Français accepterait, si bien sûr eux-mêmes le décidaient, de les accueillir au sein de la République française".
(Communiqué de presse, lundi 14 juin 2010)

lundi 14 juin 2010

Charleville-Mézières : le scandale des crèches est confirmé !


Dans un tract diffusé le 07 mai dernier, le principal syndicat des communaux de Charleville-Mézières, le SDU 08 (appellation locale de SUD, particularisme ardennais oblige !), affirmait que Maryse Florès, maire-adjointe chargée de la petite enfance, avait "annoncé aux agents titulaires de la halte-garderie de la Ronde Couture la fermeture de leur structure pour des raisons d'économies bugétaires". Trois jours plus tard, cette information était reprise dans un autre tract rédigé cette fois par la CGT et FO. De quoi inquiéter les parents ayant l'habitude de laisser quelques heures par semaine leurs bambins dans cet établissement de garde occasionnelle, mais aussi le personnel communal craignant des disparitions d'emplois alors qu'il avait renoncé le 24 mars à faire grève en échange de l'assurance de la mise en place de moyens humains pour mieux gérer les absences de personnel dans les crèches ! Devant cette double opposition, la mairie a rapidement réagi en organisant le 12 mai une réunion entre les élus et le personnel qui s'est terminée par le départ sous les sifflets et les huées de l'adjointe à la petite enfance et du directeur général des services de la Ville.

Un bras de fer s'est alors engagé entre d'un côté les parents et les communaux, refusant toute diminution du service rendu au public, et de l'autre la municipalité, reconnaissant certes la fermeture de la halte-garderie de la Ronde Couture et de ses 20 places en septembre mais en insistant sur le fait que cela n'aboutira pas à l'apparition de "bébés SDF" ... grâce à la transformation de la crèche proche des Mésanges d'une capacité actuelle de 25 places de garde permanente en un site multi-accueil qui comptera 20 places de garde occasionnelle et 5 à 7 places de garde permanente. Le nombre de place en halte-garderie resterait donc le même, mais pas celui des places en crèche qui baisserait de 18 à 20 par rapport aux 375 que proposait la ville avant cette réorganisation de son service petite enfance ! Plutôt gênant pour la municipalité qui s'est efforcée de démontrer que cela n'aurait aucun impact sur les carolomacériens étant donné que les enfants extérieurs à la commune seraient désormais non grata dans les crèches municipales, mais franchement inacceptable pour le personnel qui a multiplié les actions avec une grève le 18 mai, suivie par 80 % du personnel des crèches, 2 distributions de tracts les 21 et 25 mai aux 2 points les plus stratégiques de la ville (le pont des Deux-villes et la sortie de la voie rapide) et une présence remarquée lors de la grande manifestation du 27 mai.

Cependant, après un ultime baroud d'honneur lors de l'inauguration par la maire Claudine Ledoux de la nouvelle unité alzheimer du chef-lieu, le personnel a pris acte de la fermeté inébranlable de la ville sur le sujet et a décidé de mettre fin à son mouvement. La municipalité a donc gagné puisqu'elle économisera désormais chaque année 140.000 euros sur l'entretien des bâtiments et le salaire des 4 agents contractuels qui rejoindront d'ici peu la longue cohorte des chômeurs ... mais pas le service public puisque cette réorganisation du service petite enfance est complétée par l'ouverture aujourd'hui même de 2 mini-crèches privées d'une capacité de 9 places chacune. Pour le MRC 08, Le 1er adjoint Philippe Pailla avait donc raison lorsqu'il affirmait dans Carolo'Mag que "les parents ne perdront pas un place de crèche ou de halte-garderie". Dommage qu'il n'ait pas précisé que ces places ne seraient pas au même prix (8 euros de l'heure hors déduction fiscale pour moins de 35 heures de présence de l'enfant par semaine et même 10 euros pour une prise en charge avant 08 h00 ou après 18h00) ni au même endroit (le quartier bourgeois de l'avenue d'Arches est bien loin du quartier populaire de la Ronde Couture) et donc qu'elles étaient de fait destinées à une frange privilégiée de la population. Scandaleux même lorsqu'on songe que cette opération de "privatisation" a été menée par une municipalité socialiste ....

jeudi 10 juin 2010

Enia : une reprise qui amène à se poser des questions !


Dans le tissu industriel du Sedanais, Enia occupe une place à part. Descendante des établissements Sommer, cette usine, créée en 1961 à Glaire et spécialisée dans la fabrication de dalles-moquettes et de revêtements aiguilletés pour HLM et grandes collectivités, fait partie intégrante non seulement du paysage mais aussi de l'histoire collective de la population. Vendue à prix d'or en juin 2006 au leader européen du textile résidentiel, la petite multinationale suisse Enia Carpets (1000 salariés travaillant en Suisse bien sûr, mais aussi aux Pays-Bas, en Allemagne, en Espagne, en Serbie et en Ukraine) elle-même fondée en 2001 par des anciens cadres de la grosse multinationale Forbo, leader mondial des revêtement de sol, elle a connu depuis une chute abyssale de son chiffre d'affaires qui est passé en 3 ans de 72 millions d'euros à seulement 33 ! Pour faire face à cette situation, l'entreprise, qui comptait au moment de son changement de propriétaire 313 salariés, s'est d'abord séparée en 2008 de ses 29 intérimaires, puis elle a renoncé à remplacer les départs en retraite. Ces remèdes s'avérant insuffisants, elle a ensuite procédé à 96 licenciements en janvier 2009, ce qui ne l'a pas empêché de déposer le bilan le 07 janvier 2010 et d'être alors placée en rederssement judiciaire.

Heureusement, trois repreneurs se sont très vite déclarés : Vincent Py, l'ex-directeur du site, qui prévoyait avec l'appui du PDG des Transports Michaux de maintenir 121 emplois sur les 202 encore existants; Aixone Lux, une société luxembourgeoise spécialisée dans les investissements dans des entreprises en difficulté possédant un savoir-faire encore valorisable, qui envisageait de conserver 166 emplois mais aussi de supprimer certains avantages sociaux comme le 13ème mois et les primes ; Michel Grosselin, ancien directeur commercial de Forbo Reims, qui s'engageait, avec l'appui discret de l'ancien directeur du site qui avait réalisé sa vente en 2006 au groupe Enia, à garder 151 salariés. De quoi limiter la casse sociale, mais pas assez pour convaincre les syndicats qui ont déclaré à la fin du mois d'avril "qu'aucun des 3 dossiers présentés n'est recevable en l'état" et encore moins pour enthousiasmer le tribunal de commerce qui a différé à 2 reprises sa décision avant d'accepter le 1er juin le seul projet encore en lice, celui de Michel Grosselin.

L'essentiel a donc été sauvegardé puisque l'usine peut continuer son activité ... avec un effectif cependant divisé par 2 depuis juin 2006. Pourtant, même si les pouvoirs publics présentent cette reprise comme une victoire exemplaire du volontarisme politique, elle amène le MRC 08 à se poser quelques questions : pourquoi la banque la plus importante du département, à savoir le Crédit Agricole du Nord Est, a-t-elle refusé de participer au montage financier mis en place par le repreneur ? Pourquoi a-t-il été indispensable que l'Etat, via Oséo, garantisse les prêts bancaires à hauteur de 55 % pour que 2 des 5 banques sollicitées acceptent à l'ultime moment de dénouer les cordons de leur bourse ? Pourquoi cette reprise d'une entreprise privée par un acteur privé a-t-elle été financée à 58 % par des fonds publics fournis par l'Etat (1,5 millions d'euros) et les collectivités territoriales (1,4 millions) ? Pourquoi les membres du tribunal de Sedan ont-ils estimé nécessaire de faire figurer dans le jugement de reprise l'interdiction de céder les actifs pendant 2 ans et de transférer l'activité sur un autre site pendant 3 ans ? Pourquoi la société Aixone Lux, pourtant spécialisée dans la reprise des entreprises en difficulté , a-t-elle jeté si vire l'éponge ?

Toutes ces questions trouveront tôt ou tard une réponse, mais elles augurent mal de l'avenir de Tecsom, le nouveau nom du site Enia de Glaire, dont on peut légitimement craindre qu'il ressemblera à tout sauf à un long fleuve tranquille ...

lundi 7 juin 2010

Le chiffre du jour !


94,4 % ! C'est la proportion des communes ardennaises, après la décision des conseils municipaux de Rethel, Acy-Romance et Mont-Laurent d'intégrer la future Communauté de communes du Rethélois, qui sont désormais membres d'une intercommunalité. Ce chiffre a été fièrement annoncé lors du 53ème congrès des maires des Ardennes qui s'est tenu ce week-end à Attigny par celui qui n'avait pas hésité à se qualifier, lors d'un point presse en février de cette année, de "chantre de l'intercommunalité", à savoir le Préfet Jean-François Savy lui-même. Visiblement ravi de cette avancée qui permet aux Ardennes de faire partie des bons élèves en matière de coopération intercommunale, le plus haut représentant de l'Etat dans notre département peut désormais se tourner sereinement vers l'avenir et réfléchir aux moyens les plus efficaces d'achever la carte de l'intercommunalité avant le 31 décembre 2013.

A priori, cette tâche, que le MRC 08 estime indispensable, n'a rien d'insurmontable puisqu'il ne reste dans toutes les Ardennes que 26 communes blanches à faire rentrer dans l'une des 16 intercommunalités existantes ... ou dans celle en cours de création du Rethélois dont on sait dès maintenant qu'elle sera rejointe par 14 d'entre elles. Pour autant, sans être Madame Soleil, on peut d'ores et déjà prévoir qu'elle donnera lieu à de sérieux grincements de dents dans les communes les plus réticentes comme Bazeilles, qui a toujours préféré garder pour ses seuls habitants les retombées fiscales des entreprises installées sur son territoire, Barbaise, qui a été tellement échaudée par sa fusion ratée avec Raillicourt qu'elle en est sortie de la Communauté de communes des crêtes pré-ardennaises et cultive depuis lors un isolationnisme exacerbé, Neufmanil, qui craint de voir ses taux d'imposition flamber, ou encore Marlemont qui a décidé par principe de jouer les villages gaulois et de rester "indépendante" jusqu'au bout. Sans compter le très délicat cas de Revin, la 4ème ville du département, que la richissime Communauté de communes Ardenne Rives de Meuse a refusé à maintes reprises d'intégrer en son sein. Il faudra donc encore beaucoup de détermination et de diplomatie au Préfet pour arriver, dans un 1er temps, à une couverture intercommunale complète, puis dans un second, à une réduction sensible du nombre d'intercommunalités par la disparition des plus petites d'entre elles ...

samedi 5 juin 2010

Entretien au Nouvel Observateur : Le tocsin Chevènement



Le Nouvel Observateur : Quel regard portez-vous sur la crise qui frappe aujourd’hui l’euro ?
Jean-Pierre Chevènement : Depuis 1992, le Mouvement des Citoyens et moi-même avons mis en garde les Français contre l’impasse historique du projet de Maastricht oublieux de la réalité des nations, il était évident qu’un projet de monnaie unique sans même un gouvernement économique pour équilibrer l’omnipotence de la banque centrale ne pouvait nous conduire qu’au gouffre. Nous y sommes aujourd’hui, malheureusement. Les institutions européennes, et notamment la Banque centrale, ne se sont focalisées que sur l’inflation et les déficits budgétaires des Etats, alors qu’il aurait fallu veiller aussi à l’endettement des ménages et des entreprises, à l’évolution de l’investissement, de la compétitivité et par conséquent à l’emploi. Ainsi aurait-on pu éviter des divergences insoutenables. Le pacte de stabilité arbitraire et rudimentaire imposé par le Chancelier Kohl en 1997 est complètement dépassé.

Que faudrait-il faire pour enrayer la crise ?
La première urgence voudrait qu’on règlemente les marchés, qu’on établisse un certain contrôle des mouvements de capitaux et qu’on interdise par exemple les ventes à découvert, comme le propose l’Allemagne. Aujourd’hui, nous sommes profondément désarmés devant la puissance des marchés. Les Etats sont des coquilles de noix face aux oscillations brutales de la spéculation. Et collectivement les Etats démontrent leur impuissance (zone euro, Union européenne, G20, etc.). La vraie priorité commande donc de défendre la zone euro pour éviter que la crise ne se répande d’un pays à l’autre, par un effet domino. Mais attention : cela suppose qu’on change les règles du jeu qui nous ont envoyé dans le mur. Comme l’a récemment souligné le prix Nobel d’économie Joseph Stiglitz, on ne rétablira pas l’euro par un concours de plans de rigueur, avec blocage des salaires et diminution des retraites à la clé. L’Allemagne doit être conduite à jouer son rôle de locomotive de la croissance européenne par une relance de sa demande intérieure.

Votre parti, le Mouvement républicain et citoyen, prévoit d’adopter le mois prochain un « programme de salut public ». Il faut faire la révolution ?
La France née de Maastricht a un futur, mais elle n’a pas d’avenir. Elle est en pleine dépression. Nos concitoyens sont confrontés au chômage de masse, ils se voient condamnés à l’austérité à perpétuité. La République est à remettre debout, avec ce que cela suppose d’audace, d’exigence et de morale. La France a besoin d’un projet national pour se reconstruire. Elle en a eu à certains moments de son histoire, au début de la IIIème République, ou avec De Gaulle à la Libération, ou en 1958. La France des années 1930, en revanche, n’en avait pas. Et on a vu où cela l’avait conduit : Munich, la capitulation, Vichy… Nous n’en sommes pas loin.

La droite ou la gauche ont-elles pris conscience, selon vous, de la gravité de la situation ?
Nicolas Sarkozy fait preuve d’un certain pragmatisme sur le gouvernement de la zone euro, même s’il a tendance à emboiter le pas à Madame Merkel en engageant un concours de plans de rigueur. Quant aux socialistes… Je n’ai vu chez eux, à ce jour, aucune analyse de la mondialisation, ni aucune analyse critique de la monnaie unique. Aucune proposition pour relancer la croissance dans la zone euro et pour en changer les règles. Le tournant libéral en 1983, puis l’adoption du Traité de Maastricht ont brouillé leurs repères. Seul le volet fiscal de leur programme tient la route mais il ne peut suffire à rendre l’espoir à notre peuple. Pour mettre la gauche à la hauteur nous sommes toujours disponibles…

Vous venez pourtant de claquer la porte des discussions que le PS avait ouvert avec vous sur l’organisation de primaires ?
Martine Aubry s’est assise sur l’accord qu’elle avait signé avec notre parti pour les élections régionales. Quant aux primaires, elles sont aujourd’hui complètement ringardisées par la compétition médiatique arbitrée par les sondages, qui se déroule entre Dominique Strauss-Kahn, Martine Aubry et Ségolène Royal qui revient dans le jeu. Pour que ces primaires aient une chance de se dérouler dans de bonnes conditions, il aurait fallu qu’on ait d’abord un accord politique. Or, le Parti socialiste ne se préoccupe que de ses problèmes internes. Il n’offre pas un projet mobilisateur à la France.

Qui défendra vos idées à la prochaine présidentielle alors ?
Est-ce qu’un candidat de salut public peut surgir d’un des grands partis constitués, la droite et la gauche ayant voté ensemble le traité de Lisbonne en 2008? Il n’y a pas de grande capacité d’homme d’Etat à l’horizon : Sarkozy, Juppé, Strauss-Kahn, Aubry ont défendu ensemble l’Europe de Maastricht et approuvé le traité de Lisbonne. La logique, c’est donc qu’il y ait un candidat républicain en 2012. Mais ces choses là ne sont pas automatiques : il faut qu’un espace politique s’ouvre, que la conscience de nos concitoyens progresse sur la nécessité d’opérer des choix cohérents et courageux, bref qu’une demande de vrai changement pointe dans le pays.

Une "demande" qui s’appelle Jean-Pierre Chevènement ?
L’âge et l’expérience peuvent être un avantage : ils donnent une vue large des choses. Il faut aussi forcer la porte des médias qui supportent mal la pensée hétérodoxe. "En France, disait Chamfort, on laisse en repos ceux qui mettent le feu et on persécute ceux qui sonnent le tocsin".

Propos recueillis par Matthieu Croissandeau (03 juin 2010)

jeudi 3 juin 2010

La (belle) citation du jour !


"La citoyenneté comporte des droits et des devoirs qui doivent être partagés par tous. Je ne conçois pas les uns sans les autres. Je suis opposé à tous les processus de victimisation. Mais seule une République juste et égale, seule une République qui traite tous ses enfants de la même façon peut appeler à l'égalité des devoirs", telles sont les paroles prononcées par Hamid Mohand-Kaci lors de son installation officielle par le 1er ministre François Fillon en qualité de personnalité qualifiée au sein du Conseil national des villes. Très actif sur le terrain, dans le quartier de La Houillère, depuis 1993, le Président de l'association Droit de Cité est une personne controversée à laquelle certains reprochent un comportement personnel pas toujours exemplaire (son arrestation en octobre 2007 au volant d'une voiture alors qu'il était sous le coup d'une suspension de permis est toujours dans les mémoires !) et d'autres d'avoir contribué en 2004 à la victoire de l'UMP aux élections cantonales dans le canton traditionnellement à gauche de Charleville-La-Houllière en échange d'un poste de médiateur des transports scolaires au Conseil général.

Pourtant, au-delà de cette facette sombre de son parcours qui lui vaut des inimitiés solides, il faut reconnaître que Hamid Mohand-Kaci a des qualités incontestables. Il est disponible et dynamique, comme le montrent les permanences hebdomadaires qu'il tient dans le local mis à la disposition de son association rue de Verdun ou encore la collecte de vêtements réalisée en 2008 au profit des restos du Coeur. Il est inventif comme le prouve la convention pour favoriser l'accès à l'emploi des jeunes issus des quartiers sensibles qu'il a réussi à signer en juillet 2008 avec l'ANPE, le Medef ardennais, l'Agence pour la création d'entreprises et les entreprises Carrefour et Urano ... avant de la faire contre-signer par la secrétaire d'Etat Fadela Amara venue tout exprès à Charleville-Mézières pour en montrer l'exemplarité. Il a le sens de la communication comme le démontre sa participation en 2009 aux 1ères assises nationales de la lutte contre les préjugés ou encore la présentation l'année suivante à Nice, devant le ministre Christian Estrosi, de sa convention pour l'emploi lors du 3ème rendez-vous Espoirs-Banlieues. Surtout, en affirmant que l'intégration passe par le travail, en condamnant le recours au tout-loisirs qu'il considère comme une simple gestion de la paix sociale, en incitant les jeunes à être les propres acteurs de leur réussite, en refusant le communautarisme et toutes les dérives qui y sont associées, il décline au quotidien sur le terrain des valeurs républicaines, ce dont le MRC 08 ne peut que se réjouir. Nous souhaitons donc bonne chance et efficacité à Hamid Mohand-Kaci dans sa nouvelle fonction !

mercredi 2 juin 2010

Flottille humanitaire pour Gaza : toute la lumière doit être faite sur l'attaque israélienne !


"L'assaut meurtrier d'Israël sur une flottille humanitaire se rendant à Gaza a provoqué un choc dans le monde entier. Israël, comme n'importe quel Etat, a le droit de se défendre, mais le raid sur la flottille représente un usage scandaleux et meurtrier de la force pour défendre une politique tout aussi scandaleuse et meurtrière: le blocus de Gaza par Israël qui réduit la vie de deux tiers des familles gazaouies à se demander chaque jour si elles trouveront de quoi se nourrir.

L'ONU, l'Union Européenne, et presque tous les gouvernements et organisations multilatérales ont déjà appelé Israël à lever ce blocus et, à présent, à lancer une enquête complète sur l'attaque de la flottille. Mais sans une pression massive exercée par les citoyens, la réponse des principaux dirigeants mondiaux risquent de se limiter à de simples déclarations, comme ils l'ont fait tant de fois par le passé.
A nous de faire résonner un appel mondial assez fort pour être écouté. Pour cela, rejoignez la pétition pour une enquête indépendante concernant l'attaque, afin que les responsables soient tenus de rendre des comptes, et pour la fin du blocus de Gaza, en cliquant sur le lien suivant :

La pétition sera remise à l'ONU et aux principaux responsables politiques dans le monde dès que nous atteindrons 200 000 signatures, puis à chaque opportunité, au fur et à mesure des réponses que nos dirigeants formuleront et de l'ampleur que prendra notre appel. Une pétition très large en ce moment de crise peut montrer à nos responsables politiques que des communiqués de presse et des déclarations solennelles ne sont pas suffisants , et que les citoyens redoublent d'attention et demandent des actes."
(Ricken, Alice, Raluca, Paul, et toute l'équipe d'Avaaz)

Pour plus d'informations sur l'attaque de la flottille humanitaire, vous pouvez consulter ces quelques sites :
NouvelObs : "Récit, heure par heure, des événements liés à l'assaut de la flottille" : http://www.avaaz.org/nouvellesobs_assaut_flotille_gaza
AFP : "L'assaut contre la flottille pour Gaza: un désastre pour l'image d'Israël" : http://www.avaaz.org/afp_consequences_attaque
Le Monde : "Pour la presse israélienne, cette opération est un échec": http://www.avaaz.org/lemonde_presse_israelienne
Rue89 : "Réaction de l'historienne Esther Benbassa à l'assaut de la flotille" http://www.avaaz.org/rue89_analyse_assaut_flotille_gaza
Le Monde : "Les chemises moisies de Gaza" : http://www.avaaz.org/lemonde_blocus_gaza