Jean-Pierre Chevènement, invité de LCI

Chevènement : "on a détruit l'école de l'intérieur"


mercredi 31 octobre 2007

Salaires: l'indécence n'a plus de limite!

Dans les Ardennes, la situation salariale n'a rien de resplendissante. D'après les dires de la CFDT que nous n'avons aucune raison de remettre en cause, le salaire moyen mensuel s'y élève à 1.077 euros contre 1.430 pour l'ensemble du pays. Dans ces conditions, il n'est pas étonnant que notre département connaisse fréquemment des conflits salariaux. Ainsi, depuis la dernière rentrée, les salariés se sont déjà mis en grève dans 3 entreprises pour obtenir une amélioration de leur rémunération: Trelleborg à Poix-Terron où le personnel qui demandait une prime de 500 euros pour compenser l'accroissement de la charge de travail causée par la fermeture d'une usine du groupe en Angleterre a obtenu 400 euros versés pour moitié en décembre et pour moitié dans la deuxième moitié de 2008; Forge France à Joigny-sur-Meuse où les forgerons réclamaient pour cause de pénibilité 2 euros de plus par heure et ont fini par obtenir d'une direction qui considérait ce montant "à l'évidence disproportionné" 0,70 euro par heure, dont 0,40 tout de suite, 0,15 en décembre et 0,15 en avril; Ebrex au Châtelet-sur-Retourne où les salariés revendiquent pour le moment sans succès 1 euro de plus par heure pour ne plus travailler au SMIC dans des congélateurs à moins 25 degrés.
Le MRC-08 a toujours considéré que la revalorisation du travail était une condition indispensable au redressement économique et social de la France. Par conséquent, nous avons toujours soutenu ces revendications salariales et nous continuerons à le faire. C'est une position de principe que nous appliquons à toute personne fournissant un travail. Aussi, lorsque nous avons appris hier que le Président de la république demandait une augmentation de ses émoluments, nous avons décidé d'aborder cette question sans démagogie. A la réflexion, il nous est apparu normal que le chef de l'Etat, eu égard à ses responsabilités, n'accepte plus d'être moins indemnisé que les Ministres et que les Secrétaires d'Etat. Nous nous sommes également félicités de voir l'Elysée afficher une volonté de transparence dans un budget qui jusqu'à présent était d'une opacité absolue. Dans une démocratie moderne, ces questions ne doivent pas être taboues. Mais lorsque nous avons pris connaissance de l'augmentation qui était demandée, à savoir passer de 8.000 à 19.000 euros brut mensuel, notre sang n'a fait qu'un tour: + 137,5% pour celui qui représente de la France et dont on peut légitimement exiger qu'il serve d'exemple alors qu'on ne cesse de demander des sacrifices toujours plus forts au commun des citoyens, c'est inadmissible! Pire, c'est une insulte à tous ceux qui ont du mal à boucler les fins de mois ou qui vivent dans la misère. Le poisson pourrit toujours par la tête, dit le proverbe. S'il en fallait une preuve, nous l'avons.

lundi 29 octobre 2007

Environnement: l'Etat parle bien, mais agit mal!

Il est parfois des coïncidences bien génantes. Ainsi, la semaine dernière, le gouvernement a mis en musique un grand show écolo en organisant de façon ultra médiatisée un "Grenelle" de l'environnement. L'objectif? Répondre au drame absolu, terrifiant et urgentissime que représente l'augmentation de l'effet de serre en proposant une batterie de mesures destinées à diminuer les rejets de CO2. Parmi celles-ci, on pouvait entre autres relever le durcissement des normes énergétiques pour les bâtiments qui viendraient à être construits (en omettant de préciser que celà entraînera un surcoût d'environ 10%: simple dégât collatéral, certainement, mais a-t-on pensé à demander l'accord des primo accédants à la propriété les moins fortunés?), la création d'une éco-redevance qui taxerait les poids lourds en fonction du nombre de kilomètres parcourus, la mise en place d'une pastille verte qui récompenserait les véhicules les moins polluants et sanctionnerait les autres, l'arrêt de la construction d'équipements routiers et aéroportuaires au profit d'un vaste plan de frêt sur le rail. Bref, "une révolution de nos critères" comme le dit le Président de la République afin, d'après le ministre de l'environnement, "de laisser la place à une logique de développement intégré, multimodale, dans laquelle la route et l'avion deviennent des solutions de dernier recours imposées par l'état des technologies ou de la géographie". Ces mots destinés à répondre aux maux de la planète (jeu de mots un peu facile, nous vous l'accordons) étant globalement de bon sens et donc consensuels, ils n'ont pas suscité de réactions d'hostilité particulière.
Pourtant, au MRC-08, nous nous posons une question. Ces bonnes résolutions du gouvernement reflètent-elles sa véritable pensée politique ou ne sont-elles qu'un effet d'annonces de plus? Quel scepticisme déplacé, direz-vous certainement! Pourquoi une telle méfiance? Tout simplement parce que nous avons pris connaissance ce week-end de 2 décisions qui auront des effets exactement opposés à ceux recherchés par ce "Grenelle" de l'environnement. Lesquelles? D'abord la suppression par la SNCF à compter de décembre "pour des raisons économiques" de ses activités de frêt en wagons isolés à Revin, Nouzonville et Challerange, ce qui provoquera inévitablement une augmentation du trafic de poids lourds autour de ces 3 endroits. Ensuite, la fermeture des tribunaux d'instance de Rethel, Rocroi et Vouziers et du tribunal de commerce de Charleville-Mézières, ce qui entraînera une centralisation des procédures judiciaires dans le chef-lieu du département et à Sedan et donc un allongement non négligeable des déplacements en voiture pour beaucoup de justiciables. Autant dire que si l'objectif est de diminuer grâce au train et à la baisse de la circulation automobile les rejets de CO2, il ne faudra pas compter sur les Ardennes pour l'atteindre, à moins que le gouvernement n'ait intégré dans ses calculs quelques fermetures possibles d'usines. Mais là, ce serait du cynisme absolu de sa part! En est-il capable? Nous nous garderons bien de trancher cette question...

dimanche 28 octobre 2007

Zone franche: l'avenir reste sombre

Bonne nouvelle! Cette semaine, nous avons appris qu'une association nommée "zone franche Ardennes" venait d'être créée afin, comme son nom l'indique sans ambiguïté, de promouvoir la zone franche Ardennes. Forte pour le moment d'une dizaine de membres et menée par un duo débordant de dynamisme, elle souhaite attirer au plus vite compte tenu de la durée de vie limitée à 5 ans du dispositif le maximum d'entrepreneurs en menant 3 actions: faire connaître les avantages exceptionnels de la zone franche en contactant par courrier les chefs d'entreprises des départements voisins ainsi que ceux des provinces belges limitrophes; mettre en place un site internet pour exposer le dispositif en anglais et en allemand; ouvrir une ligne téléphonique afin que des conseillers puissent répondre aux questions d'éventuels investisseurs. Bref, communiquer le plus largement possible pour montrer que dans la mise en concurrence sauvage des territoires, les Ardennes ont des atouts certains à faire valoir. Cette initiative va dans le bon sens et le MRC-08 la soutient sans la moindre réserve.
Mauvaise nouvelle! Cette semaine, nous avons pris connaissance de la liste des communes et des EPCI qui ont fait usage de la faculté laissée par l'amendement Warsmann de refuser d'accorder sur leur territoire aux nouvelles entreprises et aux extensions d'entreprises déjà existantes les avantages fiscaux initialement prévus dans la zone franche. 3 communes se sont ainsi prononcées contre les exonérations de taxe foncière sur les propriétés bâties (Aiglemont, Poix-Terron et Rocroi) alors qu'une commune (Vaux-lès-Mouzon) et la Communauté d'agglomération Coeur d'Ardennes ont refusé les exonérations de taxes professionnelles. Pire, 17 communes (Arreux, Guincourt, La Sabotterie, Logny-Bogny, Lonny, Montcornet, Neufmanil, Raucourt, Rocquigny, Saulces-Champenoises, Saint-Loup-Terrier, Senuc, Signy-l'Abbaye, Tremblois-lès Rocroi, Termes, Vivier-au-Court et Wadelincourt) ainsi que la Communauté de communes des Crêtes préardennaises ont choisi de n'accorder aucune des 2 exonérations. A priori, ces décisions ne semblent pas guidées par des motivations politiques puisque ces collectivités locales sont dirigées aussi bien par des personnes de gauche que de droite, voire d'extrême droite. Elles paraissent plutôt répondre au principe à courte vue "un tiens vaut mieux que deux tu l'auras". Elles sont cependant inquiétantes à double titre: d'abord parce qu'elles montrent que pour certains le principe d'union sacrée pour la revitalisation économique de notre département se limite à un simple slogan et surtout parce que si elles ne concernent pour le moment qu'une minorité de communes, il y a parmi elles la Communauté d'agglomération du chef-lieu, c'est à dire le coeur démographique des Ardennes.
Ces 2 nouvelles contradictoires s'annulent-elles? Hélas non! Elles brouillent l'image du département auprès des décideurs économiques. Et comme ceux-ci ne détestent rien de plus que l'incertitude, ils ne se bousculent pas pour investir chez nous. La preuve? Les dirigeants de l'association "zone franche Ardennes" n'ont pu donner que 2 exemples d'implantation suscitée par le dispositif : le rachat du restaurant « Les Romarins » à Fromy et la création de « Bellevue signalétique » à Warcq par Olivier Barré. Certes, ce n'est pas rien, mais il faut bien reconnaître que c'est très loin de ce que l'on pouvait légitimement attendre. De là à parler de gachis, il n'y a qu'un petit pas que malheureusement nous risquons rapidement de franchir!

jeudi 25 octobre 2007

Rivéa: comparaison est parfois raison!

Rivéa, le centre aqualudique de Givet, est décidemment une véritable merveille. La preuve? Dernièrement, des membres d'un club de plongée de Bruxelles sont venus s'y entraîner et ils ont été tellement emballés par la qualité de l'équipement qu'ils ont déclaré qu'ils comptaient bien revenir, mais accompagnés cette fois par d'autres membres de leurs familles de façon à ce que ceux-ci puissent aussi profiter des activités multiples offertes par le complexe. Compter, c'est également ce qu'a fait tout sourire Marcel Vigneron, le président de la communauté de communes Ardenne Rives de Meuse qui s'est réjoui que le centre ait déjà accueilli 120.000 visiteurs, dont 40 à 45% de Belges. Malheureusement, la liste des 7 sept nouvelles merveilles du monde ayant été arrêtée depuis peu, il ne pourra pas proposer d'y faire figurer cette infrastructure sportivo-économico-touristique exceptionnelle. Mais, n'en doutons pas, ce n'est que partie remise.
Le MRC-08 n'entend pas vivre en marge de la société qui l'entoure. Puisque compter est à la mode, nous ferons comme tout le monde, nous compterons. Mais plutôt que d'additionner les entrées, nous allons faire la soustraction entre les recettes encaissées et les dépenses prévues: cela s'appelle le résultat net et si l'on en croit les chiffres avancés par la communauté de communes, il devrait être inférieur à 450.000 euros de déficit. Ce chiffre n'est pas nouveau, il a été rendu public (volontairement?) en août. Mais ce qui l'est, c'est que depuis quelques semaines, en se promenant dans les rues de Givet, on peut aisément prendre conscience de ce à quoi il correspond: comme vous pouvez le voir sur la photo ci dessous, c'est à peu près le montant qui a été nécessaire pour sécuriser définitivement et non pas sur une seule année l'accès des élèves à la cité scolaire Vauban! Ce n'est donc pas une bagatelle comme d'aucuns s'efforcent de le faire croire, c'est un choix politique de faire passer les loisirs de certains (ceux qui, dans un canton économiquement sinistré ou chez nos voisins, peuvent payer une entrée à 4,70 euro) avant la sécurité des enfants qui sont tous assujettis à l'obligation scolaire jusqu'à 16 ans.
Comparaison n'est pas raison, dit le proverbe, mais parfois il est des exceptions qui confirment la règle!

jeudi 18 octobre 2007

Mobilisation pour les régimes spéciaux de retraite


Aujourd'hui, à l'appel de la totalité des syndicats de cheminots et de la FSU, un rassemblement pour protester contre la remise en cause des régimes spéciaux de retraite était organisé devant la gare de Charleville à 11h30. Plusieurs centaines de personnes s'y sont rendues, brandissant bien haut des dizaines de drapeaux appartenant à des centrales syndicales différentes. Le soleil étant de la partie, les discussions sont allées bon train (contrairement à ceux de la SNCF qui sont restés à quai, entendons nous déjà vociférer la meute des libéraux et autres "otages" des grévistes!) et elles ont permis de constater que la politique de classes clairement antisociale menée par le gouvernement depuis le mois de juin a atteint pour beaucoup les limites de ce qui peut être supporté.
Le MRC-08 a bien évidemment participé à ce rassemblement. Symboliquement, pour montrer que le problème des retraites concerne toutes les tranches d'âge, nous avons veillé à ce que nos oriflammes soient portés, comme le montrent les 2 photos ci-dessus, par des citoyens appartenant à des générations très différentes. Nous avons aussi rencontré, courtoisement salué et parfois aussi conversé avec des membres de 3 autres formations politiques: le Parti communiste, la LCR et le Parti des Travailleurs. Notre bonheur aurait été grand de pouvoir faire de même avec les autres formations de la Gauche. Hélas, après avoir bien cherché, nous avons dû nous rendre à l'évidence: ces grands distraits avaient omis de dépêcher à ce rassemblement des représentants. Par optimisme, nous supposerons qu'il s'agit là d'un fâcheux oubli, mais si d'autres faisaient une analyse différente de la situation, pourrions-nous vraiment le leur reprocher?

mercredi 17 octobre 2007

Qisqi: une bonne nouvelle à relativiser

Assurément, les temps changent. Pour une fois, les Ardennes ne vont pas être la victime d'une énième délocalisation cherchant à tirer profit des facilités permises par la mondialisation, mais elles vont en être la bénéficiaire. Une entreprise étrangère a en effet fait savoir ces derniers jours qu'elle allait s'implanter dans le chef-lieu du département. Son site internet précise d'ailleurs ses motivations: c'est parce que "le département des Ardennes offre une position centrale en Europe, à un jet de pierre de Paris, Bruxelles, Amsterdam, Cologne, Strasbourg, Genève et Londres et que le TGV arrive désormais à Charleville-Mézières". Bel éloge de la situation géographique de notre département et des aménagements récents réalisés pour en accroître encore l'attractivité. Joli coup de chapeau à nos dirigeants départementaux qui ont fait de ces 2 arguments les axes principaux de leur action et de leur communication économique. Mais de qui provient-il? Quelle est la multinationale qui s'est enfin rendu compte que, dans la mise en concurrence sauvage des hommes et des territoires, la terre des Ardennes a des atouts sérieux à faire valoir? Ne cherchez pas, vous risqueriez de vous égarer en regardant en direction des mastodontes industriels qui ont étendu leurs tentacules sur tous les continents. Ce n'est ni un géant économique, ni une entreprise provenant de cieux exotiques qui a fait cette si belle apologie des Ardennes. C'est Qisqi, une société belge spécialisée en biométrie et en titres sécurisés.
Pour notre département, l'arrivée d'une entreprise belge n'est pas une première comme en témoignent entre autres la présence de Magotteaux à Aubrives, d'Unilin à Bazeilles ou encore d'Aerofleet à Givet. Et Qisqi ne sera certainement pas la dernière si une bonne promotion des avantages accordés par l'amendement Warsmann est mise en place. Comme tout le monde, le MRC-08 reconnaît que cette installation est une bonne chose, d'autant qu'elle va dans le sens d'une diversification de notre tissu industriel. Pourtant, contrairement à d'autres, nous n'arrivons pas à transformer notre joie en béatitude. Pourquoi? D'abord parce que sur la forme, nous n'apprécions que très modérément la langue de bois: nous ne sommes pas des spécialistes en géographie, mais un simple coup d'oeil sur une carte démontre qu'une implantation dans les Ardennes ne peut pas rapprocher une entreprise belge à la fois d'Amsterdam et de Luxembourg, et encore moins de Bruxelles! Quelle honte y-a-t-il à dire que l'objectif est simplement de se rapprocher d'un donneur d'ordres, en l'occurence l'ANTS qui viendra bientôt s'établir à Charleville-Mézières? Ensuite et surtout parce que sur le fond, l'installation de Qisqi se traduira par la mise en place d'un bureau d'étude qui permettra la création de....15 emplois (!) sur 3 ans (!). Vous avez bien lu, ce n'est pas une faute de frappe, il ne manque pas de zéro: 15 emplois, 3 fois 5. Autant dire une goutte d'eau en moins dans l'océan de chômeurs que connaît notre département. Certes, mais ce seront des emplois qualifiés, diront le coeur sur la main certains. Effectivement leur répondrons nous, comme l'étaient les 50 postes d'enseignants qui ont été supprimés à la rentrée de septembre! Et pour que les choses soient encore plus claires, nous rajouterons que 15 emplois créés, ce n'est que 10% des emplois menacés de suppression à très court terme chez APM à Vouziers, ou 5% de ceux que la fermeture de Thomé-Génot a fait disparaître. Inutile de continuer la démonstration mathématique, tout le monde aura compris que si la mondialisation est bien un phénomène de création destructrice, elle détruit plus chez nous qu'elle ne crée: nous y perdons, c'est une vérité qu'il faut bien admettre!

mardi 9 octobre 2007

Il faut sauver l'amendement Warsmann

Depuis quelques semaines, on parle beaucoup dans les Ardennes de l'article 130 de la loi de finances rectificative de 2006. Cet article, plus connu sous le nom d'amendement Warsmann, prévoit dans les bassins d'emplois à redynamiser d'accorder des avantages fiscaux et sociaux très importants pour les créations d'entreprises et même pour les extensions d'entreprises déjà existantes: une exonération d'impôt sur les sociétés et de charges sociales patronales pendant sept ans ainsi qu'une exonération de taxe professionnelle et de taxe foncière sur les propriétés bâties pendant cinq ans! Ce traitement exceptionnellement favorable n'est pas un cadeau gratuit: il a pour but de relancer l'activité économique dans des régions qui cumulent le triste handicap de posséder un taux de chômage supérieur de 3% au taux national et de connaître une baisse annuelle de la population de 0,15% et de l'emploi de 0,75%. Ces zones sinistrées ne sont heureusement que 2 en France, mais hélas la plus importante recouvre la majorité de notre département. Nous sommes donc concernés au premier chef par cet amendement.

Comme beaucoup, le MRC-08 pense qu'il a l'immense inconvénient de créer de très fortes distorsions de concurrence entre les acteurs économiques déjà installés et ceux qui pourraient venir. Il constate aussi qu'en ces temps de lutte contre les déficits publics, l'exonération des charges sociales patronales est une mesure qui va à contre-courant de la politique générale. Il remarque enfin que le risque est grand que les éventuelles créations ne soient que des délocalisations destinées à bénéficier de l'effet d'aubaine. Quant à l'image de notre département, il est évident qu'elle n'a rien à y gagner. Ce texte est donc très loin d'être parfait!

Cependant, il comporte aussi des avantages qu'il serait malhonnête d'ignorer. Le principal est qu'il entraîne un partage de l'effort financier entre l'Etat et les collectivités territoriales, ce qui permet de créer une "union sacrée" dans la lutte contre le chômage élevé qui gangrène notre département. Il respecte la liberté des collectivités territoriales puisqu'elles peuvent par une simple délibération refuser de l'appliquer, ce qui a déjà été décidé par la Communauté d'Agglomération Coeur d'Ardenne et par la Communauté de Communes des Crêtes pré-ardennaises. Il ne met pas en danger les finances locales puisque les exonérations ne portent que sur des activités qui n'existent pas encore. Il anticipe l'arrivée des "chasseurs de primes" en refusant les avantages aux entreprises ayant déjà bénéficié d'aides au cours des 5 dernières années. Surtout, son caractère exceptionnel permet d'attirer l'attention des acteurs économiques vers notre département qui en a bien besoin.

Le MRC-08 considère donc que globalement l'amendement Warsmann est une bonne mesure qui peut contribuer au renouveau économique des Ardennes. Il mérite d'être défendu et appliqué le plus largement possible. L'intérêt général qui ne se limite pas à la somme des intérêts particuliers ou pire partisans le commande!

dimanche 7 octobre 2007

Une externalisation abracadabrantesque!

Dans le monde impitoyable de l'économie, lorsque les affaires vont mal, il n'y a que 2 solutions possibles pour une entreprise: l'adaptation aux difficultés ou la politique de l'autruche qui conduit très vite au dépot de bilan puis au passage devant le tribunal du commerce qui décidera au mieux de lui donner une deuxième chance en lui accordant une période de redressement judiciaire ou au pire de la placer immédiatement en liquidation judiciaire. La première solution est bien sûr la plus souhaitable, sauf lorsque l'entreprise est un canard tellement boîteux que tout acharnement thérapeutique pour la maintenir en vie ne peut aboutir qu'à la perte des fonds privés ou publics qui y seraient injectés. Mais comment peut-on réaliser cette adaptation? Par des méthodes bien connues des économistes comme les délocalisations qui consistent à fermer un site de production jugé non rentable pour le réouvrir dans un autre endroit où le prix de la main d'oeuvre, la qualité des infrastructures ou la faiblesse des législations sociales et environnementales lui permettront de retrouver une profitabilité suffisante. Ou bien en se lançant dans la concentration, c'est à dire en rachetant des concurrents afin d'atteindre la fameuse taille critique qui permet de préserver ses marges face aux exigences des clients et des donneurs d'ordres. Ou encore en optant pour la spécialisation, qui consiste à se recentrer sur son coeur de métier et à externaliser à des sous-traitants plus qualifiés toutes les autres tâches.
Quelle belle maîtrise de la chose économique pour des gens de Gauche, êtes-vous certainement en train de penser. Mais que vient-elle faire sur ce blog à vocation politique? C'est tout simple! Cette semaine, nous avons appris que l'Etat, qui pense visiblement que "la faillite" n'est pas loin, a recours dans un domaine auquel personne ne penserait à une des trois solutions disponibles pour les entreprises. Laquelle? Pas la délocalisation, puisque le temps des colonies est aujourd'hui définitivement révolu, ni la concentration puisqu'il n'y a eu aucun nouveau transfert de compétence à l'Union Européenne. C'est donc la spécialisation et son corollaire, l'externalisation, dont nous venons d'être informé qu'elles étaient pratiquées par le CEC, le centre d'entrainement commandos de Givet. Et alors? Est-ce grave de confier sa popote ou sa blanchissserie à des sous-traitants? Evidemment non! Mais ce qui l'est pour le MRC-08 et, nous en sommes certains pour beaucoup de nos concitoyens, c'est lorsque la tâche sous-traitée par cet établissement militaire est le gardiennage du site. Vous avez bien lu, les militaires chargés de protéger notre territoire et notre population font assurer leur gardiennage par une société privée, BSI. Pour faire des économies de bouts de chandelles, l'Etat a alloué à l'encan une fonction stratégique. L'affaire pourrait se terminer là, ce qui ne serait déjà pas glorieux. Mais c'est plus grave: les gardiens privés qui n'ont pas été payés le mois dernier menacent de faire grève, ce qui a fait dire à un officier du CEC qu'alors "ce sera la sécurité du CEC qui sera engagée". Nous savions que le libéralisme avait étendu ses tentacules dans toutes les directions, nous avons maintenant la triste confirmation qu'aucun domaine ne lui échappe et qu'il agit partout comme une machine à exploiter... et à créer de l'insécurité.

samedi 6 octobre 2007

social: la situation ne s'améliore pas

D'après les chiffres officiels qui, comme chacun le sait, ont des vocations multiples sauf de montrer la réalité, la situation sociale s'est considérablement améliorée dans les Ardennes en l'espace d'une année. La preuve? le taux de chômage rapporté à la population active est passé de 13,3% à la fin du premier semestre 2006 à 11,2% à la fin du premier semestre 2007, ce qui représente à peu près 2.000 demandeurs d'emploi en moins. Pourtant, à écouter les remarques des simples citoyens dans la rue, il semblerait que la situation soit différente. Qui dit donc la vérité? L'Etat qui s'appuie sur des batteries de statistiques diablement impressionnantes ou la population qui rend compte de son vécu quotidien?
Pour le MRC-08, la réponse est sans ambiguïté: c'est la rue qui a raison! La situation sociale ne s'améliore pas dans les Ardennes, elle se dégrade. Certes, le taux de chômage a baissé de 2,1% dans le département contre 1,5% seulement dans la région et 1,1% au niveau national, mais cette diminution n'est qu'un artifice cosmétique qui ne doit pas faire oublier 3 réalités qui ne peuvent échapper au regard perçant des observateurs attentifs. Lesquelles? D'abord, le nombre de Rmistes est passé en un an de 8.249 à 8.431, ce qui montre que si certaines personnes sont sorties des statistiques du chômage, elles n'ont pas retrouvé pour autant un emploi. Ensuite, le bassin d'emploi de Charleville-Mézières à Givet a le triste privilège de faire partie de ces quelques régions françaises à bénéficier du CTP, le Contrat de Transition Professionnel, qui permet pendant un an à certains nouveaux chômeurs de bénéficier d'une prise en charge directe par l'Etat: cela représente 569 personnes qui ne sont donc pas comptabilisées dans les chiffres du chômage, dont bien peu retrouveront pourtant un emploi si l'on se base sur le cas des ex-Thomé-Génot. Enfin, le département des Ardennes voit sa population diminuer de 1.000 personnes par an, ce qui n'est pas dû à un déficit naturel, mais à un solde migratoire fortement déficitaire: en clair, des Ardennais quittent massivement le département, et il y a fort à parier qu'il s'agit de chômeurs en quête de cieux plus favorables pour trouver un emploi.
La prise en compte de ses réalités aboutit au mieux à un maintien de la situation sociale des Ardennes, qui n'est pas glorieuse puisqu'elle nous classe au 6ème rang des départements les plus touchés par le chômage. Au pire, elle conduit à une aggravation de nos problèmes, et ce ne sont pas les menaces sérieuses qui pèsent sur l'entreprise APM à Vouziers qui contribueront à les améliorer. Mais chut, il ne faut pas le dire, ce serait politiquement trop incorrect...

lundi 1 octobre 2007

Bon voyage Bernard!

Les jours se suivent et ne se ressemblent pas. Vendredi dernier, c'était un jour de joie pour le MRC-08 qui avait vu ses effectifs s'étoffer d'une recrue au potentiel important. Aujourd'hui, avec l'annonce du décès de Bernard Saiselet, c'est un jour de grande tristesse pour nous. Au-delà de l'homme de conviction engagé de longue date dans le Parti communiste et de l'acteur politique local maire de Fromelennes avec lequel nous avons directement travaillé lors de la campagne référendaire de 2005, nous estimions chez Bernard l'homme de coeur qui savait écouter les difficultés des simples gens. Nous estimiions aussi l'homme de culture qui consacrait tant de temps à sa passion de la généalogie et qui s'efforçait de mieux faire connaître l'histoire de sa commune. Surtout, nous aimions l'être dont le sourire permanent dégageait une humanité naturelle.
Sa disparition va laisser un grand vide dans le nord de la Pointe des Ardennes. Il faudra beaucoup de temps pour le combler. Il en faudra au moins autant pour que Bernard sorte de nos mémoires. Mais plutôt que de parler de l'avenir, dans ces moments difficiles qui frappent si cruellement sa famille, nous souhaitons faire part à son épouse, à ses enfants et à tous ses proches de nos condoléances les plus sincères et les plus attristées. Quant à toi, Bernard, par respect pour tes convictions, nous ne te souhaitons pas adieu, mais bon voyage.