"Dans la vie, il est des moments
où il faut savoir dire stop ! Depuis mes années de lycée, j’ai toujours
été très intéressé par la politique et ce ne sont pas les études d’histoire que
j’ai ensuite suivies qui ont atténué mon goût pour ce domaine, bien au
contraire. J’ai donc adhéré relativement vite à un parti politique. C’était en
2001 et il s’agissait du MDC, le Mouvement des Citoyens fondé 9 ans plus tôt
par Jean-Pierre Chevènement. A ma modeste échelle, j’ai participé à la campagne
présidentielle menée l’année suivante par cet homme d’Etat que j’ai toujours
admiré pour la profondeur de ses analyses, pour ses prises de position
visionnaires et pour son courage politique hors pair. Je l’ai accompagné dans
l’aventure du Pôle Républicain. Puis, en 2003, lorsqu’il a fondé le Mouvement
Républicain et Citoyen, je l’ai soutenu de mon mieux en créant et en animant dans
les Ardennes une antenne de ce nouveau parti politique.
Je me reconnaissais alors
pleinement dans le programme de cette formation, qui était la seule à lier la
question sociale à la question nationale et qui proposait une refondation
républicaine de la France
qui ferait passer l’intérêt général avant les intérêts particuliers. Hélas,
depuis, le MRC a commis de graves erreurs dans sa stratégie électorale, par
exemple en acceptant en 2007 de ne pas présenter de candidats aux élections
législatives dans les circonscriptions ayant des sortants socialistes, ou
encore en renonçant en 2009 à présenter des listes aux élections européennes alors
qu’il avait un message fort et original à défendre. Les résultats ne se sont
pas faits attendre : le MRC a vu disparaitre le peu de visibilité qu’il
possédait et, surtout, il a perdu le bénéfice du financement public ! Il a
alors trouvé une planche de salut en se rapprochant du PS, d’abord prudemment,
puis d’une façon de plus en plus décomplexée au point d’en être devenu
aujourd’hui ce qu’il faut bien appeler un satellite.
Cette réorientation stratégique a
abouti à un positionnement politique difficilement compréhensible par les
électeurs puisque les actes du MRC, désormais en grande partie calqués sur ceux
du parti à la rose, sont de plus en plus en contradiction avec les belles idées
qui figurent dans son programme ! Le dernier exemple en date de ce grand
écart est le traité budgétaire européen. Les parlementaires MRC voteront contre,
ce qui leur permettra de rester fidèles à l’objectif d’une réorientation de la
construction européenne réclamée haut et fort par le parti. Pour autant, comme
il l’a déjà annoncé à l’issue de son université d’été, cela n’empêchera pas le
MRC de voter le budget 2013. Autrement dit, tout en vouant aux gémonies le
nouveau cadre budgétaire imaginé par les plus hautes autorités européennes, il
acceptera les mesures contraintes qui seront prises à l’intérieur. Comprenne
qui pourra...
Pour ma part, cette position
ubuesque est la goutte d’eau qui fait déborder le vase ! Même en me
forçant, je n’arrive plus à me retrouver dans le comportement actuel du MRC qui
me semble n’être qu’une voie sans issue. J’ai donc décidé, en conscience, de
démissionner dès aujourd’hui de cette formation politique. Cependant, cela ne
signifie pas que je vais arrêter de m’intéresser activement à la chose
publique. Bien au contraire ! Je continuerai à le faire en restant
moi-même, c’est-à-dire sans ambition personnelle mais avec conviction, en
militant désormais à l’intérieur du Parti du Gauche auquel je reconnais, entre
autres, deux qualités qui me paraissent fondamentales : son engagement
pour une réorientation radicale de la construction européenne en faveur des
peuples et une stratégie électorale claire entièrement basée sur la défense
d’un programme compréhensible par tous".
(communiqué de Laurent Bouvier, mardi 25 septembre 2012)
1 commentaire:
Contributeur occasionnel sur ce blog et trésorier de la Fédération ardennaise du Mouvement républicain et citoyen, je partage l'analyse de Laurent Bouvier, et j'en tire les mêmes conséquences.
Sans rien renier de mon estime personnelle pour Jean-Pierre Chevènement, je démissionne donc de sa formation et consacrerai désormais mon activité militante au Parti de Gauche, qui a l’avantage d’allier l’opposition à l’Europe libérale et une visibilité politique certaine, en particulier lors de la dernière élection présidentielle.
Boris Spirta.
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