Jean-Pierre Chevènement, invité de LCI

Chevènement : "on a détruit l'école de l'intérieur"


samedi 3 septembre 2011

Jean-Pierre Chevènement prépare de plus en plus 2012

"Ce week-end, l’ancien ministre de François Mitterrand réunira ses troupes à Carros (Alpes-Maritimes) pour l’université d’été du MRC. L’occasion pour le président d’honneur du Mouvement républicain et citoyen de faire un pas de plus vers l’élection présidentielle de 2012. Au centre des discussions, la crise. Cet été, Chevènement y a travaillé avec une surprise au menu. Le 9 août, alors qu’il était attablé avec l’académicien et le PDG d’EADS (qui construit les Airbus), , sur son lieu de vacances, à Belle-Ile, il a reçu un coup de téléphone de… Nicolas Sarkozy. De quoi ont-ils parlé? « J’ai échangé avec le président sur les moyens de sortir d’une situation extrêmement grave pour le pays », confie-t-il.

Chevènement jouerait-il le jeu de « l’union nationale »? Le 8 septembre, le Premier ministre, François Fillon l’a invité à Matignon pour discuter de la réduction des déficits. « J’ai accepté sa proposition », annonce-t-il. Mais le rapprochement s’arrête là. « Je ne voterai pas la règle d’or qui ne signifie rien de moins que la mise en congé du Parlement », explique l’ancien socialiste, qui dénonce toujours « l’Europe de Maastricht » et le fonctionnement de la Banque centrale européenne. Toutes choses que Chevènement estime ne pas avoir suffisamment entendues le week-end dernier à La Rochelle dans la bouche des socialistes. « On est sortis de cette université d’été comme on y est entrés : sans que ça bouge. Les socialistes n’ont pas une vision claire de ce qu’il faut faire pour sortir de l’impasse. », regrette Chevènement, qui renvoie dos à dos François Hollande et Martine Aubry, les « bébés Delors », qui revendiquent tous deux l’héritage de l’ancien patron de la Commission européenne.


Chevènement instille le doute sur la capacité même des candidats socialistes à être à la hauteur de la situation : « Il faut un homme d’Etat prêt à prendre des mesures de sauvegarde. Vous en voyez un à l’horizon? » Preuve que les relations avec le PS ne sont pas au beau fixe, il confie qu’« il n’y aura sans doute pas d’accord pour les élections sénatoriales » du 25 septembre : « Les socialistes sont impitoyables et ne font aucun effort envers nous. » A Carros, la candidature à l’Elysée de Chevènement sera dans toutes les têtes. Officiellement, il prendra sa décision « à l’automne ». Chevènement attend de connaître le résultat des primaires socialistes le 16 octobre avant d’ouvrir des discussions. En attendant, il publie un livre d’entretiens croisés avec Luc Chatel. Début octobre, il publiera chez Fayard « Sortir la France de l’impasse », un livre-programme de 100 pages. Surtout, son logo de campagne est prêt : « Che 2012 », un clin d’œil au célèbre guerillero argentin".
(édition du 01/09/2011)

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