Jean-Pierre Chevènement, invité de LCI

Chevènement : "on a détruit l'école de l'intérieur"


lundi 18 mai 2009

L'Europe des marchands : une vieille réalité et certainement pas un fantasme !

En 1961, Henri Verneuil réalisait, à partir d'un roman de Georges Simenon et de dialogues du sublime Michel Audiard, le film "le Président". Sans entrer dans le détail du scénario, ce chef d'oeuvre du 7ème art est resté dans l'histoire à cause d'une scène d'anthologie au cours de laquelle le Président du Conseil (joué par Jean Gabin) prend à partie les députés, aussi bien ceux de l'opposition que ceux de la majorité, sur l'Europe et son avenir. Il y explique notamment que l'Europe des marchands et en train de prendre le pas sur celle des hommes et révèle au grand jour avec éloquence le travail des lobbies ainsi que leurs soutiens politiques. L'ambiance est explosive et l'empoignade se termine avec le départ du Président de l'hémicycle sur la réplique suivante : "Vous allez faire l'Europe de la fortune contre celle du travail, l'Europe de l'industrie lourde contre celle de la paix et cette Europe vous la ferez sans moi, je vous laisse ...".

C'était il y a 48 ans, au tout début de la construction européenne, et hélas cette scène n'a pris une seule ride. Elle reste plus que jamais d'actualité, comme vous pouvez le voir sur l'extrait ci-dessous. Le restera-t-elle encore autant de temps ? Tout dépend de vous, de votre vote du 07 juin, que vous pouvez gaspiller en optant pour un des multiples partis qui ont soutenu la mise en place insidieuse de cette Europe de l'argent ou utiliser avec discernement en choisissant de soutenir un regroupement de Gauche qui s'oppose clairement à cette orientation. Et si vous avez encore des doutes, ce qui peut se comprendre au regard du bourrage de crâne auquel se livrent les médias, n'hésitez pas à venir écouter mercredi 20 mai Roger Terlicien, numéro 4 de la liste Front de gauche dans la région Grand Est, à Revin à 18h00 ou à l'Hôtel de ville de Mézières à 20h30. Ce sera à n'en pas douter très instructif!


dimanche 17 mai 2009

Godart SA : un projet de détournement de la zone franche en gestation


Comme la plupart des équipementiers automobiles, l'entreprise fumacienne Godart SA, spécialisée dans les composants tubulaires métalliques pour la circulation des fluides dans le moteur d'un véhicule (huile, eau, carburant et gaz), filiale à 100 % du groupe européen Westaflex lui même détenu à 85 % par la multinationale Maruyasu Industries, connaît depuis quelques mois de très grosses difficultés. La chute de son carnet de commandes provenant essentiellement de Daimler (43 % du chiffre d'affaire), de Renault (28 % du CA) et de Toyota (21 % du CA) a été tellement forte qu'elle a d'abord licencié en février 28 de ses 140 salariés, avant de recourir à des mesures de modulation du temps de travail (les salariés travaillent moins maintenant en attendant, dans le cadre d'un accord d'annualisation du temps de travail, des jours meilleurs qui leur permettront de travailler plus) et à la mise en place d'un chômage partiel dont la durée varie en fonction de l'arrivée très erratique des commandes. Si l'ordre suivi dans la prise de ces mesures d'adaptation peut susciter des interrogations (pourquoi des licenciements secs avant le chômage partiel ?), elles traduisent toutes l'existence de problèmes très sérieux. Les clignotants de Godart SA sont donc au rouge, au rouge vif même ... et pourtant cette entreprise s'apprête à annoncer la création très prochaine d'une société : PR.O.P. Fumay SAS. Cette nouvelle entreprise, spécialisée comme ses initiales l'indiquent dans la production de pièces de rechange, d'outillage et de prototypes, reprendra l'atelier de Godart SA (10 salariés et 1 million d'euros de chiffre d'affaires) qui réalisait jusqu'à présent ces activités et elle s'efforcera de rendre le process actuel plus industriel pour traiter environ 4 millions d'euros sur les 7 millions actuellement sous-traités dans ces domaines par Westaflex.

A priori, c'est une bonne nouvelle, une excellente nouvelle même puisque PR.O.P. Fumay SAS envisage, dans le cadre de ce que ses initiateurs appellent "une démarche citoyenne", l'embauche sur 2 ans de 15 personnes du bassin de Fumay recrutées en priorité parmi les licenciés de février. Hélas, si on écaille le vernis et si on regarde les choses de plus près, la réalité est nettement moins séduisante. Pourquoi ? Tout simplement parce que la nouvelle société, qui exploitera son activité dans une partie des locaux de Godart SA à Fumay et qui sera détenue majoritairement par les salariés de Godart SA à l'origine du projet et minoritairement par la société holding "Fumay Participations" ouverte au reste des salariés de Godart SA, travaillera dans un 1er temps exclusivement pour Godart SA et sa maison-mère Westaflex en attendant d'éventuels autres clients. En clair, il s'agit d'un appendice de Godart SA qui a une seule raison d'exister : profiter des avantages offerts par le Bassin d'Emploi à Redynamiser des Ardennes (la fameuse zone franche dont fait partie Fumay), à savoir une exonération des charges sociales et de l'impôt sur les sociétés pendant 7 ans ainsi que de la taxe professionnelle et de la taxe foncière pendant 5 ans, auxquels Godart SA ne peut plus prétendre puisqu'elle a procédé à des licenciements pour motif économique depuis moins de 12 mois!

Cette création, qui n'est en fait qu'une extension déguisée, constituera donc un détournement, pour ne pas dire un dévoiement, de la zone franche dont l'objectif est d'aider à la création dans un territoire économiquement sinistré (taux de chômage supérieur de 3 points à la moyenne nationale, baisse annuelle moyenne de la population supérieure à 0,15 % entre les 2 derniers recensements et baisse annuelle moyenne des emplois entre 2000 et 2004 supérieure à 0,75 %) d'emplois pérennes. De plus, elle est dangereuse pour les 10 salariés transférés pas Godart SA qui ne bénéficieront pas, en cas toujours possible d'échec, d'un plan de sauvegarde de l'emploi puisque celui-ci n'est obligatoire que dans les entreprises de plus de 50 salariés. Enfin, elle diminuera les recettes fiscales de la ville de Fumay dans la mesure où une partie des immobilisations de Godart SA, qui servent de base pour le calcul de sa taxe professionnelle, sera transférée à PR.O.P. Fumay SAS qui sera, elle, dispensée de cet impôt. Le MRC 08 condamne donc ce subterfuge à courte vue utilisé par des acteurs économiques plus soucieux de leur porte-feuille et des critères de rentabilité immédiate que du développement harmonieux du territoire et des considérations sociales. Nous invitons aussi les dirigeants de la Communauté de communes Ardenne Rives de Meuse, auxquels une avance remboursable d'au moins 300.000 euros a été demandée, à faire preuve de discernement dans cette affaire et de ne pas encourager des comportements certes légaux, mais totalement immoraux, contrairement à l'Etat français qui n'a pas éprouvé de scrupule à remettre au très honorable Takao Yamada, le président de Maruyasu Industries, les insignes de chevalier dans l'Ordre national de la Légion d'honneur, pour avoir investi ses capitaux et son savoir-faire en France, le 26 février 2009 ... soit 7 jours seulement après le licenciement de 28 salariés à Godart SA!

vendredi 15 mai 2009

Givet: la sauvegarde du lycée mobilise !

Cet après-midi, à 17h30, à l'appel des 2 fédérations de parents d'élèves, la FCPE et la PEEP, et de plusieurs syndicats dont la FSU, la CFDT et la CFTC, un rassemblement a eu lieu devant la cité scolaire Vauban de Givet, afin d'alerter la population et les pouvoirs publics sur les craintes pour l'avenir du lycée après l'annonce de la fermeture à la rentrée prochaine d'une des 2 options actuellement enseignées en 1ère STG. Après une présentation par Christophe Bertrand, le représentant local de la FCPE, des menaces planant sur la survie à moyen terme de l'établissement, puis par la déléguée de la FSU des conséquences d'une éventuelle fermeture, le cortège, fort d'une grosse centaine de personnes parmi lesquelles figurait Michèle Leflon (vice présidente du Conseil régional) mais aucun maire du canton et donc aucune écharpe tricolore, s'est mis en route. Dans une ambiance bon enfant marquée par quelques slogans bien sentis du genre "lycée amputé, avenir menacé", il a rejoint par un itinéraire un peu rallongé, que vous ne trouverez certainement pas sur Via Michelin ou Mappy, l'Hôtel de Ville. Après quelques minutes d'attente un peu bruyantes, il a été accueilli par le maire et Conseiller général Claude Wallendorff, qui a préféré recevoir une délégation improvisée plutôt que de prononcer un discours sur le perron qui aurait été difficilement intelligible par les manifestants.

Avec à ses côtés Béatrice Le Guen, adjointe chargée des affaires scolaires, le 1er magistrat a d'abord expliqué que sa présence au défilé ne lui avait pas paru "stratégiquement utile" étant donné le recul du Rectorat sur la fermeture de la totalité de la 1ère STG. Il a ensuite précisé que cette position était aussi celle d'autres élus, notamment de Bernard Dekens, maire de Vireux-Wallerand et président de la communauté de communes Ardenne Rives de Meuse, puis il a laissé les membres de la délégations exposer leurs inquiétudes. Cela a permis des échanges sans langue de bois sur les risques que fait courir le détricotage en cours de la filière STG pour l'attractivité du l'établissement alors que le Conseil Régional s'apprête à construire à Revin, distant de seulement 30 kilomètres, pour la bagatelle de 38 millions d'euro un lycée flambant neuf dimensionné pour accueillir 650 élèves au lieu de 550 actuellement. Le risque a été présenté comme étant d'autant plus grand que le Rectorat a décidé l'ouverture à la prochaine rentrée à Revin de 2 nouvelles filières qui contribueront à accroître l'attractivité du site. L'accent a également été mis sur les conséquences sociales et économiques qu'aurait la fermeture du lycée dans un canton déjà particulièrement mis à mal par la crise actuelle.

Face à ces craintes, après avoir laissé Béatrice Le Guen affirmer sans convaincre qui que ce soit que le lycée avait été préservé cette année par les suppressions de poste, Claude Wallendorff a expliqué que les élus locaux avaient en matière d'enseignement secondaire un rôle très limité. Il s'est ensuite efforcé d'être rassurant en mettant en avant que "les effectifs d'un lycée ne sont pas liés à la palette de formations proposées" (y croira qui voudra!), que le Contrat de Redynamisation de Site de Défense assure la pérennité de l'établissement pour au moins 6 ans et que le fonctionnement pour environ 30 ans de la centrale nucléaire de Chooz autorise même à se projeter dans un avenir plus lointain. Puis, après avoir soufflé le chaud, il a soufflé le froid en reconnaissant que la construction par le Conseil Régional d'un lycée à Revin n'était pas anodine ("certaines décisions annoncent des conséquences"), d'autant que d'après lui, la rumeur dit qu'il y a un lycée de trop dans la vallée de la Meuse. La rencontre s'est terminée par l'engagement du Conseiller général de prendre des renseignements auprès du Recteur, d'encourager via la Communauté de communes toutes les initiatives permettant d'améliorer l'attractivité du site à l'image de la création récente de la section multi-sportive au collège et par la réaffirmation de son attachement total à la sauvegarde du lycée. Rien de révolutionnaire donc, mais la mobilisation enregistrée ce soir a montré clairement aux éventuels fossoyeurs de la Pointe que la population du canton était vigilante à la sauvegarde de son lycée.


jeudi 14 mai 2009

Des informations que vous ne trouverez pas dans "l'Ardennais"

Depuis quelques semaines, le quotidien départemental "l'Ardennais" a changé de format. Plus petit, sur le modèle des tabloïds anglais qui fait maintenant partout fureur du fait de sa plus grande facilité de lecture, il est aussi plus agréable à la vue grâce à la forte augmentation du nombre de photos dont beaucoup sont en couleur ... et il salit beaucoup moins les mains. Un changement radical donc sur la forme, qui fait suite aux nominations, il y a quelques mois, d'un nouveau directeur général et d'un nouveau rédacteur en chef qui se sont traduites, elles, par une modification importante de la ligne éditoriale : finis les articles détaillés sur les sujets économiques et politiques locaux et départementaux au profit de compte-rendus plus succincts des activités associatives, des faits divers et des grandes polémiques sociétales. Certains disent que c'est l'évolution des centres d'intérêts des lecteurs et qu'il faut bien s'y adapter, d'autres qu'il s'agit d'un choix délibéré destiné à capter une nouvelle clientèle au risque de perdre une partie de l'ancienne.

Au MRC 08, on se gardera bien de trancher entre ces 2 hypothèses, mais nous sommes au regret de constater que cette nouvelle orientation a réduit à la portion congrue les informations politiques qui se trouvent maintenant pour la plupart cantonnées dans l'espace intitulé "Actu 08" situé en haut à droite de la page 2. Le traitement de la campagne actuelle pour les élections européennes du 07 juin confirme cette réalité puisque seuls les services de Reims la suivront en réalisant des dossiers et des enquêtes tandis que les antennes locales se contenteront d'annoncer les réunions publiques sans en faire de compte-rendu. Contrairement aux élections précédentes, la population n'aura donc droit qu'à quelques bribes d'information, ce qui ne sera certainement pas sans avoir d'effet sur le taux d'abstention, et elle passera à côté d'évènements importants, comme la tenue aujourd'hui à Charleville-Mézières d'une réunion de présentation du Front de Gauche par ses 3 composantes départementales que sont le PC, le Parti de gauche et République et Socialisme qui regroupe des républicains de gauche venus pour l'essentiel du MRC.

La graphosphère ayant décidé d'être muette, cette rencontre des partisans d'une autre Europe restera-t-elle confidentielle ? Grâce au miracle de la blogosphère à laquelle nous nous adonnons depuis maintenant 2 ans, non, même si sa diffusion n'aura pas la même ampleur! Et quitte à faire de l'information, sachez qu'il a été prévu cet après-midi de faire venir dans les Ardennes le 20 mai Roger Terlicien, numero 4 PC sur la liste du Front de Gauche dans la région Grand Est, puis le 26 mai, journée nationale d'action, Hélène Franco, tête de liste PG et enfin le 1er juin Lucien Jallamion, un des fondateurs de République et Socialisme. Les Ardennes auront donc droit à une vraie campagne unitaire menée par des personnes qui se connaissent bien pour avoir été sur les mêmes estrades lors du referendum constitutionnel européen en 2005.

dimanche 10 mai 2009

Givet : une manifestation pour la sauvegarde du lycée


Il y a 15 ans, le lycée d'enseignement général Vauban de Givet comptait 440 élèves répartis dans 13 classes. Aujourd'hui, malgré la création entre temps de la filière STT rebaptisée récemment STG qui en a fait un lycée d'enseignement général et technologique, les effectifs ne sont plus que de 257 élèves et le nombre de classes a été ramené à 11, avec parfois des effectifs squelettiques comme dans la filière littéraire. Les causes de cette hémorragie sont nombreuses : la fin du grand chantier de Chooz B, les fermetures à répétition d'usines qui entraînent le départ vers des cieux plus cléments des couples de jeunes actifs, la concurrence extrêmement efficace des établissements d'enseignement belges, ...

La situation actuelle n'est donc pas brillante et l'avenir s'annonce encore plus inquiétant. Malgré les prévisions comme chaque année très optimistes de la direction de l'établissement sur l'évolution des effectifs pour la prochaine rentrée, le nombre des élèves fréquentant le collège de Vireux-Wallerand, qui est l'un des 2 à figurer dans la zone de recrutement du lycée Vauban, continue inexorablement à diminuer sans que l'on voit ce qui pourrait enrayer ce phénomène. La construction dans les prochaines années à Revin pour 38 millions d'euro, soit 7 fois l'équivalent du montant du Contrat de redynamisation du site de défense de Givet, d'un nouveau lycée dimensionné pour 650 élèves, alors que les effectifs actuels plafonnent sous les 550, laisse supposer que cet établissement bénéficiera de nouvelles filières attractives , ce qui ne peut que nuire aux lycées voisins , dont celui de Givet. Quant à la suppression en cours de la carte scolaire, seuls les fanatiques de la dérégulation à tout prix n'ont pas encore compris qu'elle se traduira par un départ des élèves des petits établissements dotés de peu d'options et de ceux souffrant d'une mauvaise réputation au profit des gros lycées de centre-ville.

Dans ce contexte, la suppression à la rentrée 2009 d'une des deux options de la filière STG au lycée Vauban n'est pas anodine. Elle annonce la disparition à court terme de l'ensemble de cette filière et pose la question de la survie à moyen terme de l'établissement. Pour le moment, une fermeture pure et simple n'est pas d'actualité, mais des rumeurs de plus en plus insistantes laissent entendre qu'un projet de création d'un lycée multi-sites Revin-Givet, à l'image des collèges multi-sites du sud des Ardennes, est à l'étude, avec la concentration à Revin des moyens administratifs et de toutes les sections et le maintien à Givet de seulement quelques sections. Pour faire face à ce danger d'un lycée amputé, la véritable solution se trouve dans la mise en place au lycée Vauban d'une offre de formation plus attrayante, avec en priorité le développement d'une filière touristique enseignant le néerlandais. Mais en attendant cette hypothétique bouée de sauvetage de la part du Rectorat, il est indispensable dans l'immédiat de sauvegarder l'existant. C'est pourquoi le MRC 08 apporte son soutien plein et entier à la manifestation organisée entre le lycée et la mairie de Givet le vendredi 15 mai, à 18h00, par la FCPE et la PEEP avec l'appui de la FSU, de la CGT, de la CFDT, de FO, de la CFTC et de la CFE-CGC.

mardi 5 mai 2009

Pour un salaire maximum !


Décidément, l'indécence n'a pas de limite! L'an dernier, alors que la crise économique pointait déjà sérieusement le bout de son nez, Franck Riboud, Pdg de Danone, a perçu 4,279 millions d'euro de salaire (soit plus de 350 fois le SMIC), ce qui en a fait le patron le mieux payé des entreprises du CAC 40, devant Jean Paul Agon, le Pdg de L'Oréal qui a touché 3,465 millions et Gérard Mestrallet, le Pdg de GDF Suez, qui a reçu 3,171 millions, soit 15,4 % de plus qu'en 2007 ... en remerciement certainement des 3 hausses consécutives du prix du gaz dont les usagers se souviennent encore. Ces chiffres astronomiques, qui ne sont que la partie émergée de l'iceberg puisqu'ils n'incluent pas les stocks-options qui permettent de multiplier par 3 ou 4 les rémunérations, sont certes en baisse globalement de 20 % en un an pour les patrons du CAC 40, du fait de la diminution de la partie variable du salaire assise sur des critères de "performance", mais ils sont sans commune mesure avec la rémunération moyenne des Français qui dépasse péniblement les 23.000 euro annuel (cela correspond à ce que touche Franck Riboud, l'héritier de Antoine Riboud, en 2 jours!) et avec celle des dirigeants de l'ensemble des sociétés françaises qui atteint en moyenne 52.700 euro par an.

Vus des Ardennes marquées par une lente désindustrialisation qui a commencé il y a plus de 30 ans et touchées de plein fouet par la crise économique actuelle qui a contraint environ 160 entreprises à mettre au chômage partiel près de 6.000 salariés dont certains ne tarderont par à rejoindre les 12 % de la population active départementale qui pointent déjà au chômage tout court, ces sommes sont encore plus extraordinaires et pour tout dire absolument déplacées et inadmissibles. C'est pourquoi le MRC 08 vous invite, à l'image de ce qu'ont déjà fait de nombreux citoyens dont Jean-Pierre Chevènement, à signer la pétition en ligne, dont vous trouverez le texte ci-dessous, lancée par le magazine "Marianne" afin de fixer un salaire maximum socialement décent et économiquement efficace :

"Avec la crise économique a surgi le débat sur le salaire maximum qui aurait été jugé totalement ringard voici encore quelques mois. Pourtant, cette proposition est de bon sens. Elle est même un symbole indispensable si les dirigeants veulent montrer qu’ils ont compris quelque chose au marasme actuel et qu’ils ne souhaitent pas que tout revienne «comme avant».
Le salaire maximum, ou mieux, la rémunération maximale, intégrant bonus et primes, est presque une nécessité : le salarié le mieux payé d’une entreprise vit dans la même société que celui qui est le plus mal payé. Si le premier gagne, comme c’est le cas aujourd’hui, 300 ou 400 fois, voire 5 ou 600 fois plus que le second, il n’a aucune chance de comprendre son univers et donc de prendre des décisions raisonnables qui le concernent. Conscient du problème, l’écrivain George Orwell avait proposé que le salaire du chef d’entreprise ne puisse jamais être plus de dix fois celui de l’ouvrier le plus mal payé. Pour Henry Ford, qui avait deviné qu'il vaudrait mieux fabriquer des 2 CV que des Jaguar, la bonne proportion était 40 fois.
Dans la France de 2009, cela représente environ 500 000 euros de rémunération annuelle, ce qui est déjà une somme motivante. Le plafond pourrait être instauré par la loi ou par une mesure fiscale comme aux Etats-Unis, taxant à 80 ou 90% les revenus au-delà d’un certain niveau. Bref, la méthode se discute, mais le principe doit s’imposer au législateur le plus vite possible."

vendredi 1 mai 2009

Un défilé unitaire sur fond de crise

A l'appel du G8 syndical qui continue à parler d'une même voix depuis le mois de janvier, près de 300 défilés unitaires étaient organisés en cette Fête du travail à travers tout le pays pour dénoncer la politique du gouvernement qui refuse toute idée de relance par la consommation, ainsi que l'attitude du patronat qui profite de la crise pour multiplier les plans sociaux tout en continuant d'empocher de confortables dividendes. Dans les Ardennes, même si de petits rassemblements ont eu lieu dans des endroits comme Revin ou Givet, le défilé principal s'est tenu - tradition oblige - à Charleville-Mézières, avec un départ de la place ducale où les participants ont pu entendre les dirigeants de chaque syndicat s'exprimer sur les problèmes sociaux générés par la terrible crise économique que nous vivons. L'unité était sans faille, avec notamment la présence pour la 1ère fois dans le même cortège des militants de FO et de la CFTC, et le soleil resplendissant a mis un peu de baume au coeur des manifestants dont beaucoup provenaient d'entreprises privées. Les prix ultra démocratiques pratiqués lors du repas champêtre organisé dans le square de la gare (1 euro le sandwich et 0,50 euro la boisson, qui dit mieux ?) ont également contribué à créer une ambiance des plus sympathiques qui a permis de continuer les discussions bien au-delà de midi. Et le nombre, vous demandez-vous certainement ? Difficile à dire, mais pour le MRC 08 qui était présent à ce défilé au même titre que le PC, le Parti de Gauche, le PS, le NPA et LO, il dépassait largement les 1000 (beaucoup plus qu'un 1er mai habituel, mais moins que le 19 mars, ce qui n'a rien d'étonnant un vendredi permettant de passer un long week-end en famille), comme vous pouvez le voir ci-dessous :