Décidément, l'indécence n'a pas de limite! L'an dernier, alors que la crise économique pointait déjà sérieusement le bout de son nez, Franck Riboud, Pdg de Danone, a perçu 4,279 millions d'euro de salaire (soit plus de 350 fois le SMIC), ce qui en a fait le patron le mieux payé des entreprises du CAC 40, devant Jean Paul Agon, le Pdg de L'Oréal qui a touché 3,465 millions et Gérard Mestrallet, le Pdg de GDF Suez, qui a reçu 3,171 millions, soit 15,4 % de plus qu'en 2007 ... en remerciement certainement des 3 hausses consécutives du prix du gaz dont les usagers se souviennent encore. Ces chiffres astronomiques, qui ne sont que la partie émergée de l'iceberg puisqu'ils n'incluent pas les stocks-options qui permettent de multiplier par 3 ou 4 les rémunérations, sont certes en baisse globalement de 20 % en un an pour les patrons du CAC 40, du fait de la diminution de la partie variable du salaire assise sur des critères de "performance", mais ils sont sans commune mesure avec la rémunération moyenne des Français qui dépasse péniblement les 23.000 euro annuel (cela correspond à ce que touche Franck Riboud, l'héritier de Antoine Riboud, en 2 jours!) et avec celle des dirigeants de l'ensemble des sociétés françaises qui atteint en moyenne 52.700 euro par an.
Vus des Ardennes marquées par une lente désindustrialisation qui a commencé il y a plus de 30 ans et touchées de plein fouet par la crise économique actuelle qui a contraint environ 160 entreprises à mettre au chômage partiel près de 6.000 salariés dont certains ne tarderont par à rejoindre les 12 % de la population active départementale qui pointent déjà au chômage tout court, ces sommes sont encore plus extraordinaires et pour tout dire absolument déplacées et inadmissibles. C'est pourquoi le MRC 08 vous invite, à l'image de ce qu'ont déjà fait de nombreux citoyens dont Jean-Pierre Chevènement, à signer la pétition en ligne, dont vous trouverez le texte ci-dessous, lancée par le magazine "Marianne" afin de fixer un salaire maximum socialement décent et économiquement efficace :
"Avec la crise économique a surgi le débat sur le salaire maximum qui aurait été jugé totalement ringard voici encore quelques mois. Pourtant, cette proposition est de bon sens. Elle est même un symbole indispensable si les dirigeants veulent montrer qu’ils ont compris quelque chose au marasme actuel et qu’ils ne souhaitent pas que tout revienne «comme avant».
Le salaire maximum, ou mieux, la rémunération maximale, intégrant bonus et primes, est presque une nécessité : le salarié le mieux payé d’une entreprise vit dans la même société que celui qui est le plus mal payé. Si le premier gagne, comme c’est le cas aujourd’hui, 300 ou 400 fois, voire 5 ou 600 fois plus que le second, il n’a aucune chance de comprendre son univers et donc de prendre des décisions raisonnables qui le concernent. Conscient du problème, l’écrivain George Orwell avait proposé que le salaire du chef d’entreprise ne puisse jamais être plus de dix fois celui de l’ouvrier le plus mal payé. Pour Henry Ford, qui avait deviné qu'il vaudrait mieux fabriquer des 2 CV que des Jaguar, la bonne proportion était 40 fois.
Dans la France de 2009, cela représente environ 500 000 euros de rémunération annuelle, ce qui est déjà une somme motivante. Le plafond pourrait être instauré par la loi ou par une mesure fiscale comme aux Etats-Unis, taxant à 80 ou 90% les revenus au-delà d’un certain niveau. Bref, la méthode se discute, mais le principe doit s’imposer au législateur le plus vite possible."
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