Dans les Ardennes, la situation salariale n'a rien de resplendissante. D'après les dires de la CFDT que nous n'avons aucune raison de remettre en cause, le salaire moyen mensuel s'y élève à 1.077 euros contre 1.430 pour l'ensemble du pays. Dans ces conditions, il n'est pas étonnant que notre département connaisse fréquemment des conflits salariaux. Ainsi, depuis la dernière rentrée, les salariés se sont déjà mis en grève dans 3 entreprises pour obtenir une amélioration de leur rémunération: Trelleborg à Poix-Terron où le personnel qui demandait une prime de 500 euros pour compenser l'accroissement de la charge de travail causée par la fermeture d'une usine du groupe en Angleterre a obtenu 400 euros versés pour moitié en décembre et pour moitié dans la deuxième moitié de 2008; Forge France à Joigny-sur-Meuse où les forgerons réclamaient pour cause de pénibilité 2 euros de plus par heure et ont fini par obtenir d'une direction qui considérait ce montant "à l'évidence disproportionné" 0,70 euro par heure, dont 0,40 tout de suite, 0,15 en décembre et 0,15 en avril; Ebrex au Châtelet-sur-Retourne où les salariés revendiquent pour le moment sans succès 1 euro de plus par heure pour ne plus travailler au SMIC dans des congélateurs à moins 25 degrés.
Le MRC-08 a toujours considéré que la revalorisation du travail était une condition indispensable au redressement économique et social de la France. Par conséquent, nous avons toujours soutenu ces revendications salariales et nous continuerons à le faire. C'est une position de principe que nous appliquons à toute personne fournissant un travail. Aussi, lorsque nous avons appris hier que le Président de la république demandait une augmentation de ses émoluments, nous avons décidé d'aborder cette question sans démagogie. A la réflexion, il nous est apparu normal que le chef de l'Etat, eu égard à ses responsabilités, n'accepte plus d'être moins indemnisé que les Ministres et que les Secrétaires d'Etat. Nous nous sommes également félicités de voir l'Elysée afficher une volonté de transparence dans un budget qui jusqu'à présent était d'une opacité absolue. Dans une démocratie moderne, ces questions ne doivent pas être taboues. Mais lorsque nous avons pris connaissance de l'augmentation qui était demandée, à savoir passer de 8.000 à 19.000 euros brut mensuel, notre sang n'a fait qu'un tour: + 137,5% pour celui qui représente de la France et dont on peut légitimement exiger qu'il serve d'exemple alors qu'on ne cesse de demander des sacrifices toujours plus forts au commun des citoyens, c'est inadmissible! Pire, c'est une insulte à tous ceux qui ont du mal à boucler les fins de mois ou qui vivent dans la misère. Le poisson pourrit toujours par la tête, dit le proverbe. S'il en fallait une preuve, nous l'avons.
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