D'après les chiffres officiels qui, comme chacun le sait, ont des vocations multiples sauf de montrer la réalité, la situation sociale s'est considérablement améliorée dans les Ardennes en l'espace d'une année. La preuve? le taux de chômage rapporté à la population active est passé de 13,3% à la fin du premier semestre 2006 à 11,2% à la fin du premier semestre 2007, ce qui représente à peu près 2.000 demandeurs d'emploi en moins. Pourtant, à écouter les remarques des simples citoyens dans la rue, il semblerait que la situation soit différente. Qui dit donc la vérité? L'Etat qui s'appuie sur des batteries de statistiques diablement impressionnantes ou la population qui rend compte de son vécu quotidien?
Pour le MRC-08, la réponse est sans ambiguïté: c'est la rue qui a raison! La situation sociale ne s'améliore pas dans les Ardennes, elle se dégrade. Certes, le taux de chômage a baissé de 2,1% dans le département contre 1,5% seulement dans la région et 1,1% au niveau national, mais cette diminution n'est qu'un artifice cosmétique qui ne doit pas faire oublier 3 réalités qui ne peuvent échapper au regard perçant des observateurs attentifs. Lesquelles? D'abord, le nombre de Rmistes est passé en un an de 8.249 à 8.431, ce qui montre que si certaines personnes sont sorties des statistiques du chômage, elles n'ont pas retrouvé pour autant un emploi. Ensuite, le bassin d'emploi de Charleville-Mézières à Givet a le triste privilège de faire partie de ces quelques régions françaises à bénéficier du CTP, le Contrat de Transition Professionnel, qui permet pendant un an à certains nouveaux chômeurs de bénéficier d'une prise en charge directe par l'Etat: cela représente 569 personnes qui ne sont donc pas comptabilisées dans les chiffres du chômage, dont bien peu retrouveront pourtant un emploi si l'on se base sur le cas des ex-Thomé-Génot. Enfin, le département des Ardennes voit sa population diminuer de 1.000 personnes par an, ce qui n'est pas dû à un déficit naturel, mais à un solde migratoire fortement déficitaire: en clair, des Ardennais quittent massivement le département, et il y a fort à parier qu'il s'agit de chômeurs en quête de cieux plus favorables pour trouver un emploi.
La prise en compte de ses réalités aboutit au mieux à un maintien de la situation sociale des Ardennes, qui n'est pas glorieuse puisqu'elle nous classe au 6ème rang des départements les plus touchés par le chômage. Au pire, elle conduit à une aggravation de nos problèmes, et ce ne sont pas les menaces sérieuses qui pèsent sur l'entreprise APM à Vouziers qui contribueront à les améliorer. Mais chut, il ne faut pas le dire, ce serait politiquement trop incorrect...
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