Dimanche dernier, le Conseil national du Mouvement Républicain et Citoyen a refusé à une très large majorité de rejoindre pour les élections européennes le Front de Gauche. Cette décision a suscité beaucoup d'incompréhension chez une partie de nos militants et de nos sympathisants, ainsi qu'une ire, à l'écho médiatique à vrai dire assez faible, de la part de ceux qui affirmaient souhaiter nous voir les rejoindre. Une explication s'imposait donc et la tâche en revenait naturellement au Président du MRC, Jean-Pierre Chevènement, qui l'a remplie hier en rendant public le communiqué suivant qui a le mérite de mettre les point sur les i :
"Je maintiens, en dehors de toute volonté polémique, et contrairement à ce qu’affirme L’Humanité, que les organisations regroupées au sein du « Front de gauche » n’ont pas voulu d’un accord acceptable par le Mouvement Républicain et Citoyen.
Après quatre semaines de discussions épuisantes sur trois textes successifs qui ont été soumis par Francis Parny et que Sami Naïr et moi-même avons cherché à amender, la discussion a achoppé sur quatre points dont l’un est évidemment essentiel : la souveraineté nationale parce qu’elle donne un point d’appui pour redresser la construction européenne. Les autres points (1. refus d’employer le mot « croissance » même assorti des épithètes « social et écologique » ; 2. refus d’accepter l’expression « l’exigence républicaine » ; et enfin 3. exigence d’une régularisation de tous les sans papiers, en dehors de tout critère d’intégration et même « dans le cadre d’une stratégie de codéveloppement »), ont révélé que nos interlocuteurs n’avaient pas la volonté d’aboutir.
Nous étions prêts à renoncer à l’expression « souveraineté nationale » à condition que fût pris en compte l’amendement suivant : « On ne construira pas l’Europe sans et à plus forte raison contre les nations qui sont le cadre privilégié [ou premier] de l’expression démocratique et de la solidarité ». Cette demande a été rejetée. Nos interlocuteurs ont allégué une « souveraineté européenne » qui n’existe pas, ou évoqué une « assemblée constituante européenne » dont la réunion n’est pas à l’ordre du jour.
La composition des listes n’a été abordée qu’à la fin. Nous demandions quinze candidats titulaires sur soixante-neuf. Nos partenaires de négociation nous ont offert neuf candidats titulaires et suppléants sur un total de cent trente huit (69+69). Il n’est pas besoin d’en rajouter. Un ralliement piteux n’eût été conforme ni à notre identité ni à notre dignité. Le but poursuivi par nos interlocuteurs était de « plumer la volaille républicaine » et non de se donner les moyens de redresser la construction européenne en s’appuyant sur la volonté des peuples, à commencer par le nôtre. Je le regrette profondément. D’autres échéances se présenteront."
3 commentaires:
Avec ce communiqué, les choses sont plus claires. On voit bien où se trouvent les responsabilités. Mais c'est quand meme dommage de ne pas réussir à faire l'union de la gauche du non de 2005. C'était l'occasion de faire un bon score et de dépasser le PS et d'avoir des députés. Pour moi, c'est une occasion de perdu et je le regrette.
Bonjour, dans la déclaration de principe du Front de Gauche ,il est écrit: "..;ce que nous voulons ,c'est affirmer une vision nouvelle de la société et de l'Europe fondée sur l'intérêt général et la souveraineté populaire à l'échelle nationale comme à l'échelle européenne ." ! ..au même titre ,tous les principes républicains sont ennoncés -y compris la laicité ,dans le manifeste du Front de Gauche !! je regrette la décision d'une poignée de dirigeants du MRC , mais l'heure est à L'UNITE POPULAIRE :j'appelle tous les militants du MRC à participer au rassemblement des électeurs du NON de Gauche ! cordialement .jcvb
La citation est exacte, mais c'est justement un des 2 problèmes qui ont empêché le ralliement du MRC au Front de Gauche : la mise en avant d'une souveraineté à l'échelle européenne, alors que nous continuons à penser que le cadre naturel de la souveraineté est la Nation ... et non pas un hypothétique peuple européen que personne n'a réussi à trouver jusqu'ici.
Le 2ème problème, qu'il faut rappeler, est la constitution des listes : 9 places sur 138, ce n'était ni respectueux ni acceptable. L'accord ne s'est donc pas fait.
Ceci étant dit, c'est vrai qu'il faut différencier les décisions nationales des actions des militants. Dans le secret de l'isoloir, chacun fera bien ce qu'il voudra. Il se pourrait même qu'à titre de citoyen libre et conscient, ils participent à la campagne en oubliant, pour quelques temps seulement, leur étiquette ...
Cordialement
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