Cette semaine, "l’Ardennais" a révélé une excellente nouvelle pour la Pointe des Ardennes ainsi que pour son atout majeur que constitue le port : l'installation, dans des anciens locaux de stockage ayant appartenu à Cellatex, de l'entreprise Gema spécialisée dans l’importation de magnésie à destination des aciéries du nord de la France et du Benelux. Déjà créatrice de 7 emplois, cette firme envisage de porter d'ici 2 ans ses effectifs à 45 salariés grâce à la transformation sur place de la matière importée afin de fabriquer des produits spécifiques pour chacun de ses clients. En ces temps de crise, cette implantation mérite incontestablement d'être saluée. Cependant, l’arbre, aussi prometteur soit-il, ne doit pas cacher la forêt! Le tissu industriel local continue à se réduire comme le montre le dépôt de bilan de la MIG, qui risque hélas d’aboutir, non pas à une procédure de redressement judiciaire, mais à une liquidation pure et simple. Ce serait donc 17 emplois qui disparaitraient à très court terme alors que ceux envisagés par Géma ne se concrétiseront qu’à moyen terme … dans la mesure encore où sa maison mère, Est Réfractaires, qui ne compte actuellement que 6 salariés, aura les moyens de les créer réellement.
Par ailleurs, les fleurons industriels de la Pointe voient l'étau de la terrible crise économique, dont nous commençons seulement à subir les effets, se resserrer encore un peu plus. Après Schulman Plastics qui a mis en place des mesures de chômage partiel depuis quelques semaines, Magotteaux, située à Aubrives et qui emploie une grosse centaine de salariés, est contrainte à son tour de s’adapter à la baisse brutale de son carnet de commandes : après avoir instauré en début d’année une modulation du temps de travail consistant à faire travailler le personnel 4 jours par semaine pendant les 6 premiers mois de l’année et 5 jours par semaine pendant les 6 mois suivants, la dégradation de la conjoncture l’oblige maintenant à mettre au chômage partiel son personnel 3 jours par semaine jusqu’à la fin du mois d’avril, en attendant peut-être des mesures plus radicales. Cette décision que la direction se refusait fermement à envisager en début d’année ne sera bien sûr pas sans conséquence sur les sous-traitants habituels de l’entreprise, à commencer par CFT située à Chooz.
Face à cette crise majeure, le MRC 08 sait très bien que les solutions ne se trouvent pas à l’échelle locale, ni même nationale, mais à l’échelle internationale avec en priorité la mise en place de zones de libre-échange régionales limitées aux seuls pays ayant atteint le même niveau de protection sociale et environnemental. Cependant, il nous semble que les collectivités locales ne doivent pas se contenter d’attendre des solutions venues d’ailleurs, mais qu’elles ont le devoir moral de faire tout ce qui est en leur pouvoir pour permettre aux salariés en difficulté de faire face à la mauvaise passe qu’ils traversent. Pour cela, nous leur suggérons par exemple, en cette période d’élaboration des budgets, de diminuer les sommes consacrées aux festivités, aux réceptions et aux autres dépenses ne revêtant pas un caractère indispensable de façon à pouvoir augmenter celles allouées aux CCAS, afin entre autres d’aider les salariés en chômage partiel à payer les traites des emprunts qu’ils ont souscrits et que les banques n’oublieront pas de leur réclamer.
3 commentaires:
Et bien je vois que pour beaucoup de salariés de différentes entreprises les mois de mars et d'avril seront sous le signe du chômage partiel. D'interminables fin de mois nous attendent...
Après C.M.I.A qui est d'ores et déjà fermé c'est donc la 2ème entreprise aubrivoise touchée...
On devait s'y attendre, les gros employeurs commencent à subir eux aussi la crise.
Y-a-t'il une réelle chance que ces entreprises se relèvent? J'en doute fortement, mais je l'espère du fond du cœur !
Pour la CMIA, c'est définitivement fini. Par contre, pour Magotteaux,même si le chômage partiel n'est pas une bonne nouvelle, il semble qu'il n'y ait pas encore péril en la demeure. L'entreprise est solide, de même que la maison-mère. Ceci dit, il ne faudrait pas que la crise dure trop longtemps, sinon il faudrait s'attendre à des mesures "d'adaptation" plus radicales.
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