Depuis longtemps déjà, le retour du printemps est fêté à Aubrives par une succession de spectacles préparés avec abnégation et rigueur par les associations culturelles du village. 2009 n'aura pas dérogé à la tradition puisque, dès le 21 mars, la bande de joyeux lurons de Pomme d'Api, association qui s'efforce - lorsque personne ne lui met volontairement des bâtons dans les roues comme ce fut le cas en 2008 - de collecter un peu d'argent pour faire des dons utiles (souvent aux écoles du village, mais pas exclusivement), s'est produite devant une salle Bernard Maillard pleine à craquer. 200 spectateurs donc, auxquels 80 autres auraient pu s'ajouter si la capacité de la salle l'avait permis, qui ont ri, souvent aux éclats, pendant les sketches inspirés des Deschiens, des Vamps ou encore de Tournez Manège. L'interprétation talentueuse et dynamique de ces amateurs, qui n'ont de toute évidence pas lésiner sur le nombre de répétitions, a permis aux spectateurs de passer une très agréable soirée de détente. Pour ma part, je n'ai pas vu le temps passé et j'avoue volontiers que j'ai adoré l'extraordinaire prestation de Geneviève dans le sergent Moralès, le naturel et la complémentarité de Marie-Thérèse et de Catherine dans le Roscope, et la décontraction courageuse de Ludovic dans le défilé de mode. Vraiment un très bon cru, qui a été ponctué par une intervention du sponsor, Frédéric Coquet, qui a fait remarquer "que par les temps qui courent, ça fait du bien de pouvoir se détendre et d'oublier la grisaille que nous connaissons tous".
Le deuxième acte de ce printemps culturel associatif a eu lieu les 28 et 29 mars avec la 6ème édition, à la salle du Foyer Pour Tous, de l'Esquisse, l'exposition de peinture préparée de main de maître par l'association Espace Loisirs. Naturellement dédiée à Georges-Armand Favaudon, le plus connu des artistes aubrivois qui nous a quitté à la fin de l'année dernière, elle a permis à près de 300 personnes de pouvoir contempler gratuitement des oeuvres aimablement exposées par plus de 30 artistes locaux. Une nouvelle réussite donc pour l'équipe de Régis Lenoble, encore une fois efficacement épaulé par Claude Stroppa dont la modestie n'a d'égale que la gentillesse et la beauté de ses représentations des sites aubrivois. Le vernissage a été l'occasion d'apprendre que, pour la 1ère fois, l'exposition avait été ouverte le vendredi aux élèves du village qui avaient montré d'autant plus d'intérêt qu'ils ont pu bénéficier en direct d'une démonstration de travail de l'argile. Quant à l'avenir, même si toutes les difficultés ne sont pas encore aplanies - je pense notamment à l'impossibilité d'accueillir plus d'exposants dans la salle - il s'annonce sous de bons auspices puisque le projet de créer un atelier de peinture ouverts à tous et chapeauté par quelques artistes locaux chevronnés, évoqué l'année dernière, semble avoir avancé. Sa concrétisation n'est pas encore définitive, mais une chose est sûre : Aubrives connaîtra en 2010 une nouvelle édition de l'Esquisse qui n'aura rien à envier aux précédentes!
Le dernier acte de ce foisonnement culturel printanier a eu lieu le 04 avril avec le spectacle proposé par Arlechino, la troupe de théâtre de l'association Florilège, devant une salle Bernard Maillard à nouveau archicomble. Après un rappel par son président, Roland Grasser, de l'historique de l'association qui fête cette année ses 20 ans et des multiples facettes de son activité (organisation de spectacles de théâtre bien sûr, mais aussi invitation de troupes extérieures de grande qualité, association au Festival Mondial des Marionnettes, club de peinture sur soie et sorties culturelles), la représentation a commencé, en hommage à George-Armand Favaudon, par la lecture émouvante de l'un de ses poèmes. Puis les artistes, jeunes et moins jeunes, sont entrés en scène et ils ont régalé le public par 22 sketchs et saynètes de grande qualité. En toute honnêteté, tous ont été des réussites qui prouvent que le travail, en l'occurrence une répétition sérieuse par semaine, paye toujours. Mais je dois reconnaître que j'ai tout particulièrement apprécié la profondeur du texte sur la paresse, l'extraordinaire exercice de style intitulé "sens dessus dessous" et l'aisance de Méline dans "je n'aime ni les garçons ni les filles". Le spectacle a été encore meilleur que celui de l'an dernier, ce qui n'est pas peu dire! La preuve est ainsi faite que l'ancien maire Alain Vandevelde avait eu raison de faire le pari de mettre la culture à la portée de tous, objectif certes ambitieux mais atteint grâce à une équipe qui a choisi comme devise "plaisir, satisfaction, cohésion".
Après ces 3 manifestations de qualité, si j'avais un voeu à formuler, ce serait que le centenaire de la très belle salle Bernard Maillard, construite en 1910 par les patrons à la fibre paternaliste de la Société Aubrives Villerupt, soit fêté de façon éclatante par l'organisation d'une manifestation culturelle qui marquerait les esprits. L'idée est lancée, j'espère qu'elle sera reprise au bond et qu'elle donnera lieu à un évènement à la hauteur du symbole.
LB
1 commentaire:
Au moins ily a encore des chose qui marche dans notre village. Mais attention, ca ne va pas durer. La mairie va s'n meler et quand elle aura mis le nez dans les association, ce sera foutue pour elle
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