Jean-Pierre Chevènement, invité de LCI

Chevènement : "on a détruit l'école de l'intérieur"


dimanche 21 juin 2009

Vouzinois : la désertification des services publics est une réalité mal vécue


Dans le sud des Ardennes, région rurale par excellence avec une densité de population dépassant à peine les 10 habitants par km2, on sait parfaitement ce que signifie la désertification des services publics : d’abord la fermeture des établissements scolaires (primaires comme dans le canton de Buzancy où il ne reste plus qu’un pôle scolaire pour 22 communes, mais aussi secondaires avec la suppression du collège de Machault qui n’aura été protégé que très peu de temps par son statut de collège multi-site) ; puis la remise en cause insidieuse de l’activité médicale avec la suppression en 2007 à l’hôpital de Vouziers des gardes de nuit et du bloc opératoire le week-end, ce qui revient à condamner de fait le pôle chirurgie étant donné que les petits hôpitaux fonctionnent surtout sur les « urgences » et non pas sur les grosses opérations prévues à l’avance qui s’effectuent dans des structures plus importantes ; ensuite la disparition des activités régaliennes comme la justice avec la suppression cette année dans la cité de Taine du Tribunal d’instance ; enfin la réduction comme une peau de chagrin depuis 2004 à la vitesse d’un colis express des bureaux de Poste qui laissent la place à des Relais Poste ou à des Agences Postales Communales supposées assurer le même service.

De toutes ces fermetures, auxquelles s’ajouteront peut-être très bientôt la sous préfecture et la filière L au lycée Mazaryk, ce sont celles qui concernent les établissements scolaires (pour les jeunes couples) et les Postes (pour toutes les tranches d’âge) qui touchent le plus la population, comme vous pouvez le lire ci-dessous dans le billet d’humeur que Louis Hasa, habitant de Condé les Autry, a fait parvenir au MRC 08 :

"Dans le canton de Monthois où se situe mon toit, il y avait autrefois deux bureaux de Poste. L’un se trouvait dans le chef lieu du canton et l’autre à Challerange afin que l’usine Nestlé bénéficie de toutes les commodités. Puis, il n’y en eu plus qu’un, celui du village de pots au lait ayant été transformé en Relais Poste et transféré à la boulangerie. Puis le survivant vit ses horaires d’ouverture réduits à 2 heures … par semaine, le samedi matin ! Pas tout à fait le néant, mais pas loin.
Néant-moins, expression qui s’impose dans ce cas bien particulier, nous restons épargnés de la distribution par les corbeaux puisqu’une "recette" a été maintenue, grâce au poids du député-maire-conseiller général-président de communauté de communes Jean Luc Warsmann, dans le chef-lieu de canton adjacent de Grandpré. Avec 3 heures d’ouverture presque tous les matins, c’est une merveille pour les "usagers" en passe de devenir de simples "clients" de ce qui fut autrefois l’administration des PTT.
Aujourd’hui, des menaces planent sur ce vestige du passé. Si elles se concrétisaient, ce serait terrible. Le sud des Ardennes deviendrait un désert postal, à moins que notre malheur ne remonte aux oreilles du bon facteur Besancenot qui pourrait y demander sa mutation et aurait ainsi l’occasion de démontrer qu’en plus de bien parler et de bien présenter dans le petit écran qu’on reçoit encore, il sait agir efficacement pour la défense des services publics en milieu rural. Rêvons, cela n’est pas interdit puisque ça a l’avantage de ne rien coûter à l’Etat."

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