Jean-Pierre Chevènement, invité de LCI

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mardi 10 mai 2011

Gaz de schiste : réserves énergétiques providentielles ou pollution inacceptable ?

"Dans les gisements conventionnels, le gaz est concentré dans des roches poreuses et perméables; ce qui rend son extraction aisée. Les gaz de schiste sont diffus dans des roches mères argileuses, non poreuses et imperméables. Pour les extraire, la technique actuelle impose des puits nombreux et rapprochés avec des forages horizontaux, puis une fracturation de la roche par injonction d’eau sous pression, accompagnée de sables et d’adjuvants chimiques. Les conséquences environnementales sont une forte emprise au sol et une forte consommation d’eau pendant la phase de forage et de fracturation : 15 000 m3 par puits dont seulement 20 à 30 % sont récupérés et retraités. Dans certains cas, cette eau polluée par des produits chimiques nocifs peut-être entrainée vers des nappes phréatiques puis vers des circuits de distribution d’eau potable. Toutefois les gisements de gaz de schiste sont généralement situés à des profondeurs de 1000 à 2000 mètres à la différence des nappes phréatiques qui sont, en général, situées entre quelques mètres et quelques dizaines de mètres de profondeur. Il est donc possible de récupérer les gaz de schiste sans mélanger les eaux d’extraction et de consommation. Les pouvoirs publics doivent l’imposer.

Les gaz de schiste représentent les réserves de gaz les plus importantes, mais il n’est pas évident que les quantités exploitables soient aussi grandes. L’exploitation de ces gaz de schiste est déjà bien avancée au Etats-Unis et le MIT estime que 40 % des besoins énergétiques seront fournis par le gaz naturel grâce aux abondantes réserves de gaz de schiste, contre 20% actuellement. Les Etats-Unis pourraient ainsi devenir le premier producteur de gaz naturel devant la Russie et l’Arabie Saoudite. L’Europe possède également d’importantes réserves de gaz de schiste, la France en possède également dans le Sud-Est et dans le Nord. Il est nécessaire de connaître les réserves disponibles présentes dans le sous-sol français. Il est tout aussi nécessaire de le faire dans des conditions préservant au mieux l’environnement et assurant l’absence de dommages sanitaires. Il faut que les pouvoirs publics interviennent pour imposer aux exploitants sur le terrain des contraintes environnementales et sanitaires, pour que l’exploration puisse avoir lieu dans des conditions correctes. Enfin à l’issue de cette phase d’exploration, si l’inventaire des quantités est satisfaisant et si les conditions d’extraction sont acceptables, il faudra mener un débat dépassionné en vue d’une exploitation ou non, actuelle ou différée de ces réserves".
(texte adopté par le Secrétariat National du MRC le 06 mai 2011)

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