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mercredi 21 septembre 2011

Emprunts toxiques : 12 communes ardennaises seraient concernées !

Dans un dossier explosif publié dans son édition de ce jour, le journal Libération accuse le spécialiste français du crédit aux collectivités, la banque franco-belge Dexia, d’avoir vendu entre 2000 et 2009 des emprunts toxiques à 5.500 collectivités locales et établissements publics (des hôpitaux par exemple !) pour un montant d’environ 25 milliards d’euros. Apparu il y a une dizaine d’années, ce type d’emprunt, qui appartient à la famille des produits structurés dont il constitue la catégorie la plus spéculative, repose sur des taux d’intérêt variables indexés sur des supports particulièrement volatiles, comme des variations de change ou le prix du baril de pétrole, qui peuvent baisser ou augmenter dans des proportions importantes. Il représente donc un risque énorme qu’il est quasiment impossible de maîtriser, surtout sur des périodes qui s’étalent la plupart du temps de 15 à 25 ans, mais dont le surcoût s’élèverait déjà à la fin 2009 à 3,9 milliards d’euros !

Bien sûr, la banque incriminée a aussitôt démenti les chiffres avancés par le quotidien en les qualifiant de "fantaisistes" et elle s’est efforcée de faire œuvre de pédagogie en expliquant qu’il ne faut pas assimiler tous les crédits structurés à des crédits toxiques. Il n’empêche que même si les données publiées aujourd’hui ne reflètent pas la réalité avec une exactitude parfaite, elles ont pour le MRC 08 l’immense avantage de mettre sur le devant de la scène l’épée de Damoclès qui se trouve au dessus des finances d’un certain nombre de collectivités, dont certaines ont déjà fait l’objet d’une étude approfondie par la commission d’enquête parlementaire créée spécialement à cet effet en juin dernier. Pour le moment, ce n’a été le cas d’aucune commune ardennaise, mais rien ne dit que ça n’arrivera pas à l’avenir puisque Libération affirme que 12 d’entre elles auraient succombé aux sirènes de ces emprunts empoisonnés. En voilà la liste, avec pour chacune d’entre elles le montant total des emprunts concernés, le montant estimé des surcoûts et le ratio surcoûts/montant total   

Givet : 8.645.000 euros / 2.597.000 euros / 30,04 %
Fumay : 8.598.000 euros / 2.074.000 euros/ 24,12 %
Sedan : 15.848.000 euros / 2.8444.000 euros / 17,95 %
Charleville-Mézières : 21.721.000 euros / 2.849.000 euros / 13,12 %
Vouziers : 336.000 euros / 39.000 euros / 11,61 %
Balan : 421.000 euros / 36.000 euros / 8,55 %
Carignan : 531.000 euros / 39.000 euros / 7,34 %
Revin : 1.656.000 euros /  112.000 euros / 6,76 %
Chooz : 6.712.000 euros / 451.000 euros / 6,72 %
Rethel : 2.173.000 euros / 132.000 euros / 6,07 %
Aubrives : 762.000 euros / 36.000 euros / 4,72 %
La Francheville : 732.000 euros / 20.000 euros / 2,73 %

4 commentaires:

Dzeta a dit…

ah quand même... et on est en plein dedans

Vigilant pour l'avenir de la Pointe a dit…

C'est surtout Givet qui est en plein dedans, ce qui montre que l'endettement - même s'il est motivé par la construction d'équipements qui profiteront aux générations futures - a des limites que l'on ne peut pas repousser impunément en se ruant de façon inconsidérée sur les premiers produits financiers qui offrent en apparence des taux d'intérêt anormalement bas...

Dzeta a dit…

en regardant bien , on remarque quand meme que l'on est le plus petit village ....

S.Baumel a dit…

Si j'ai bonne mémoire, la liste "Givet Autrement", au cours de sa campagne, avait, dans un tract, fait part du risque lié à ces emprunts à taux variable. Les givetois(e)s ont majoritairement choisi de renouveler leur confiance au gestionnaire, à l'homme de dossiers, au "bosseur".
Un seul conseil à ceux là, comme dans un sketche de Devos : "payez, payez pour nous".