Jean-Pierre Chevènement, invité de LCI

Chevènement : "on a détruit l'école de l'intérieur"


samedi 22 octobre 2011

Du rififi aux Archives Nationales !

Mardi soir, une réunion publique a eu lieu à la Bourse du travail de Paris pour soutenir trois employés des Archives nationales : Wladimir Susanj, Béatrice Hérold et Eliane Carouge, membres respectifs de la CGT, de la CFTC et de la CFDT, sanctionnés pour avoir organisé le 17 mai dernier une conférence de presse visant à marquer leur opposition à la création de la Maison de l’Histoire de France. Etaient présents à la réunion, afin de demander la levée immédiate des mesures prises à leur encontre, des représentants du PS, du Front de Gauche et du NPA, des membres du MRC, ainsi que plusieurs historiens, dont Arlette Farge, qui est originaire de Charleville-Mézières.
La récente mobilisation du personnel de cette institution, qui est située rue des Quatre-fils (Aymon ?) et qui conserve entre autres une bonne partie de la mémoire des Ardennes depuis que les fonds des archives départementales ont été détruits lors du bombardement de Mézières en mai 1940, fait suite à l’annonce de Nicolas Sarkozy, le 12 septembre 2010, lors de sa visite à la Grotte de Lascaux, de placer la Maison de l’Histoire de France, dont la création était prévue depuis 2007, à l’intérieur des bâtiments des Archives. Elle s’explique par le manque de place dans des locaux déjà sous-dimensionnés, par l’absence de consultation – même pour la forme – des professionnels des Archives Nationales et par le limogeage sans ménagement en février dernier de la directrice de l’établissement en raison de son manque d’enthousiasme pour le projet. 

Aussi les agents, conservateurs et magasiniers, désireux de faire entendre leur protestation, ont décidé dès septembre 2010 une grève avec occupation des locaux, sans jamais gêner l’accueil du public. Elle a été levée en janvier 2011, mais la mobilisation se poursuit, comme en témoigne cette récente réunion et la diffusion d’une pétition qui en disent long sur l’exaspération des professionnels de la culture face à la politique du gouvernement actuel. Le projet d’une Maison de l’Histoire de France n’est pourtant pas inintéressant en soi ! Cependant, pour qu’il bénéficie de l’adhésion de tous, il faudrait qu’il ne soit pas farci de considérations politiciennes, qu’il soit respectueux de la liberté syndicale qui fait partie des acquis essentiels de la République et qu’il ne soit pas accompagné par une réduction des horaires d’enseignement de l’histoire–géographie comme c’est actuellement le cas dans le secondaire. 3 conditions impératives pour que cette idée, conçue dans une grotte, ne débouche pas sur un peu plus d’obscurantisme encore...  

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