Jean-Pierre Chevènement, invité de LCI

Chevènement : "on a détruit l'école de l'intérieur"


jeudi 23 juillet 2009

Vireux-Wallerand : bientôt un béguinage pour les personnes âgées


Sous l'impulsion du prédicateur liégeois Lambert Lebèguen, les béguinages sont apparus pendant le Moyen âge, tout particulièrement en Hollande et en Flandre. De quoi s'agit-il ? Tout simplement de lieux fermés où des femmes seules, veuves ou célibataires, se regroupaient afin de s'entraider dans le respect des règles de bonne moralité et de piété. La religion y était donc très présente, mais les béguines ne prononçaient aucun voeu définitif. A partir de la Révolution, les béguinages ont perdu en France leur acception religieuse et ils ont été rattachés aux hospices civils, au même titre que les autres institutions de bienfaisance, puis ils ont petit à petit disparu. Cependant, en Belgique et aux Pays-Bas, certains se sont maintenus et à partir des années 1960, leur concept a été imité afin d'accueillir, cette fois, non pas des dames à protéger des dangers de la société, mais des personnes âgées désirant cumuler les avantages du vivre chez soi et du vivre ensemble. Des lieux semi-ouverts, composés de logements individuels situés autour d'un espace commun central, ont donc été construits pour le plus grand bonheur des seniors en début de perte d'autonomie.

Au fil du temps, il est apparu que cette alternative entre la maison de retraite et le foyer-résidence correspondait de plus en plus aux souhaits exprimés par de nombreuses personnes âgées ne pouvant plus rester dans leur domicile, mais ne souhaitant pas pour autant renoncer à leur intimité. C'est pourquoi la commune de Vireux-Wallerand, assistée par l'Adapah (association départementale d'aide aux personnes âgées et handicapées) et Plurihabitat, a décidé d'imiter nos cousins d'outre-Quiévrain et de construire un béguinage sur le site de l'ancienne brasserie Ebling. Constitué de 13 pavillons (trois types 3 de 54,64 m2, trois types 2 de 51,25 m2 et sept types 2 de 40,96 m2 possédant chacun une terrasse et un jardin privatif) reliés par une coursive à un bâtiment collectif central climatisé composé d'une grande salle de 97,75 m2, d'une cafétéria de 17,60 m2 entièrement aménagée, d'une réserve de 27,92 m2 pour le matériel, d'un bureau de 13,70 m2, de deux WC et d'un studio de 16 m2 pour permettre le logement en cas d'urgence de la famille des locataires, ce tout premier béguinage dans le département des Ardennes a commencé à sortir de terre à la fin du mois d'avril 2008. Parfaitement adaptés aux besoins d'une population commençant à devenir non autonome, les logements, dont les loyers oscilleront entre 471,38 euros et 573,71 euros avant une éventuelle déduction de l'APL, sont complétés par 2 garages et par quelques ares de terre pouvant se transformer sur demande en jardins potager. L'ensemble, situé en centre ville, n'est certes pas médicalisé, mais la proximité du local de l'Adapah et la présence de plusieurs locataires offrent la sécurité d'être rapidement pris en charge en cas de difficulté.

S'il ne connait pas de retard de dernière minute, ce béguinage, qui aura coûté 930.000 euros pour les logements et 480.000 pour le bâtiment central, ouvrira officiellement en septembre de cette année. Toutefois, afin d'en assurer la promotion, une journée "portes ouvertes" a été organisée hier. Incontestablement réussie si on en juge par le nombre de visiteurs, cette opération a permis à ceux qui le désiraient de se faire de visu et in situ une opinion plus précise sur cette 1ère ardennaise. Parmi les personnes présentes, certaines ont bien émis des réserves, portant sur le nom du béguinage (Saint Georges, dont la connotation religieuse est évidente, mais dont il faut rappeler qu'il est aussi le patron de Vireux-Wallerand), sur sa localisation (l'entrée se trouve face au monument aux morts, ce qui n'est pas du meilleur goût pour un lieu destiné au logement de personnes âgées) ou encore sur la motivation réelle de la municipalité viroquoise (s'agit-il de répondre à une véritable demande locale ou d'aider la commune à rester au dessus du seuil de 2.000 habitants qui permet par exemple de bénéficier de la réalisation de voieries communautaires ?). Mais la très grande majorité, dont le MRC 08, a considéré que ce béguinage constitue une belle réussite qui offrira à ses locataires la possibilité de vivre dans un endroit conforme à leurs attentes et à leurs besoins, sans être coupés du reste du monde puisque les constructions ne seront pas enfermées dans une enceinte et que le bâtiment central pourra être utilisé par les associations viroquoises, tout en bénéficiant de commerces de proximité et du rire si rajeunissant des enfants fréquentant l'école primaire toute proche. Une excellente initiative donc, dont nous espérons sincèrement qu'elle sera rapidement imitée par beaucoup d'autres communes ...

2 commentaires:

Ophélie a dit…

Voilà une infrastructure dont les dirigeants locaux et les viroquois peuvent être fiers... C'est à mon avis une dépense utile!
Par hasard, savez-vous comment s'est réparti le financement? La commune y-at-elle participé pour beaucoup? Et la Communauté de communes?

Vigilant pour l'avenir de la Pointe a dit…

La commune a mis la main à la poche, ne serait-ce qu'en cédant les 5000 m2 du terrain pour l'euro symbolique. Le Conseil général a aussi participé, très modestement,à hauteur d'environ 25.000 euros pour la construction des logements. Quant au reste du montage financier, nous l'ignorons.