Jean-Pierre Chevènement, invité de LCI

Chevènement : "on a détruit l'école de l'intérieur"


vendredi 1 juillet 2011

Un acte de violence inutile à condamner !

C'est évidemment sans commune mesure avec le coup de poignard donné en 1894 par l'anarchiste Sante Geronimo Caserio à Sadi Carnot et avec les trois coups de revolver tirés en 1932 par le révolutionnaire antibolchevik, et accessoirement pédophile, Paul Gorguloff à Paul Doumer, qui s'étaient terminés d'une part par la mort de ces 2 Présidents de la République et d'autre part par la condamnation à la peine capitale de ces 2 assassins puis à leur exécution effective. Ce n'est pas l'équivalent non plus de l'attentat du Petit-Clamart qui avait criblé de balles en 1962 la DS présidentielle dans laquelle se trouvait le général De Gaulle en compagnie de son épouse et qui avait abouti là encore à la décapitation par guillotine de son organisateur, le fervent partisan de l'Algérie française Jean-Marie Bastien-Thiry. C'est très loin aussi d'être comparable avec la tentative d'assassinat commise le 8 septembre 1961 contre ce même général De Gaulle, par une bombe commandée à distance enterrée par des membres de l'OAS sur la route menant à Colombey les Deux Eglises, ou avec celle perpétrée avec une carabine le 14 juillet 2002 contre Jacques Chirac pendant le défilé sur les Champs-Elysées par Maxime Brunerie, un jeune militant radical d'extrême droite qui rêvait de devenir célèbre.

Mais tout de même l'agression physique, certes sans intention de donner la mort, dont a été victime hier Nicolas Sarkozy à Brax, une petite ville d'environ 2.400 habitants située à 15 minutes de Toulouse où il s'était rendu en sa qualité de Président de la République pour participer à une rencontre avec des maires du département de Haute-Garonne, est tout sauf un acte anodin ! C'est une atteinte à l'intégrité physique du chef de l'Etat, autrement dit de celui qui représente par la volonté démocratiquement exprimée en 2007 par la majorité des électeurs la France et ses habitants. Bien sûr, depuis cette élection, avec sa politique de classes profondément antisociale, ses dérapages verbaux à répétition et ses orientations européennes allant à contre-courant de la volonté d'une majorité de Français, il a beaucoup perdu en popularité. Mais cela ne change rien à sa légitimité et par conséquent, même si on peut comprendre le geste de la personne qui l'a violemment agrippé par le col et l'a déséquilibré, on ne peut en aucun cas le cautionner, pas plus qu'on ne peut le ranger dans la catégorie des simples faits divers. C'est un geste symboliquement très grave que tout républicain se doit de condamner avec la plus grande fermeté tout en conseillant aux nombreux détracteurs de celui qui est encore pour quelques mois le Président de la République de choisir la voie du débat démocratique et du vote pour s'en débarrasser "proprement" en 2012...  


(vidéo diffusée sur TF1 News le 30 juin 2011)

1 commentaire:

dédé a dit…

6 mois avec sursis, la condamnation de la justice est déjà tombée. Si ça avait été quelqu'un d'autre, pour une simple empoignade, on en aurait même pas parlé et tout aurait été clssaé vite fait bien fait