Jean-Pierre Chevènement, invité de LCI

Chevènement : "on a détruit l'école de l'intérieur"


mercredi 7 mars 2012

C'était l'époque où l'union ouvrait des perspectives prometteuses...

Après la mémorable déculottée subie aux élections présidentielles de 1969 par le candidat de la SFIO, Gaston Deferre, qui recueillit un tout petit 5,01 % mais qui sauva tout de même l'honneur en dépassant les 3,61 % obtenus par Michel Rocard, le représentant du Parti Socialiste Unifié, nombreux étaient ceux qui donnaient le courant socialiste mort et enterré en France. Pourtant, les faits leur ont donné tort puisque seulement 12 ans plus tard, il remportait triomphalement les élections présidentielles et s'installait durablement aux commandes du pays. Un véritable exploit que certains ont attribué à la crise économique, mais qui s'explique en réalité par l'application d'une nouvelle stratégie : l'union ! 

L'union d'abord des diverses tendances socialistes autour de François Mitterrand, qui a débuté dès le congrès d'Issy-les-Moulineaux en juillet 1969 et qui s'est achevée en octobre 1974 avec l'entrée dans le PS de la majorité des adhérents et des dirigeants du PSU. L'union de la gauche ensuite, qui s'est concrétisée en juin 1972 par la signature du Programme commun entre les socialistes, les communistes et les radicaux de gauche, et qui a abouti à une progression électorale impressionnante puisque, après avoir remporté 48 % des voix aux législatives de 1973 et 49,6 % au deuxième tour des présidentielles de 1974, les 3 partis réunis ont raflé 14 départements aux cantonales de 1976 et 157 des 221 villes de plus de 30.000 habitants aux municipales de 1977.

L'union envers et contre tout enfin qui a permis d'une part, malgré la rupture officielle du Programme commun par les communistes en 1977, un rabibochage des 3 partis entre les 2 tours des législatives de 1978 et d'autre part, malgré l'offensive de Michel Rocard et des tenants de la Deuxième Gauche contre François Mitterrand lors du fameux congrès de Metz en avril 1979, de maintenir l'unité du Parti Socialiste. Une union qui doit beaucoup donc à celui qui, pour le moment, a été le seul président socialiste de la Vème République et qui avait le don de rassembler autour de lui des personnalités parfois diverses comme vous pouvez le voir sur la photo ci-dessous qui date du 22 avril 1979. Une union que la gauche serait bien inspirée de reproduire aujourd'hui si elle veut reprendre les commandes du pays comme le fit en 1981...
(petite précision du MRC 08 pour ceux qui n'auraient pas la mémoire des noms ou des visages : autour de François Mitterrand assis, on trouve de façon prémonitoire de gauche à droite Jean-Pierre Chevènement [MRC], Pierre Guidoni [mort en 2000], Georges Sarre [MRC], Lionel Jospin [tiens, il tourne le dos aux autres], Jean Poperen [mort en 1997] et Laurent Fabius)

3 commentaires:

Anonyme a dit…

Hélas, François Hollande n'est pas Mitterrand... On verra !

Vigilant pour l'avenir de la Pointe a dit…

C'est vrai que Hollande est très loin d'arriver à la cheville de Mitterrand, mais il n'empêche que la dynamique créée par une union respectueuse de toutes ses composantes est souvent très efficace...

biloute a dit…

Il est vrai que Hollande n'est pas Mitterrand,mais l'expérience de son prédecesseur, ne peut que lui servir.Il a changé en quelques mois et pris un peu plus d'assurance,on verra.De toute façon,ça ne peut pas etre pire qu'actuellement!