A écouter nos élites et les journalistes en vogue, la censure n’existe plus dans les pays européens où la démocratie est reine. Pour le MRC 08, c’est faux, archi-faux ! Une preuve ? Si on a tout su ou presque au sujet des évènements qui se sont passés en Tunisie, en Egypte ou en Lybie, les médias n’ont absolument rien dit sur la véritable révolution qui a eu lieu en Islande. Pourtant, même si elle s’est déroulée de façon pacifique, elle aurait largement mérité d’être mise sur le devant de la scène et pourquoi pas d’être montrée comme un exemple possible de solution à la crise qui nous frappe si durement depuis maintenant quatre ans.
Brièvement, voici les faits :
- 2008 : la principale banque du pays, plombée par ses investissements spéculatifs effectués en partie grâce à des capitaux de banques britanniques et néerlandaises, est sauvée de la faillite par une nationalisation. La monnaie s’effondre, la bourse suspend son activité et le pays se retrouve au bord de la banqueroute.
- 2009 : les protestations citoyennes font que des élections anticipées sont convoquées et qu’elles provoquent la démission du gouvernement. La situation économique désastreuse du pays persiste. Par le biais d’une loi, il est proposé au Royaume-Uni et aux Pays-Bas le remboursement de la dette par un versement échelonné que paieront mensuellement toutes les familles islandaises pendant les 15 prochaines années à un taux d’intérêt de 5% !
- 2010 : le peuple descend à nouveau dans la rue et demande que la loi soit soumise à référendum. Le Président accepte cette consultation populaire qui aboutit en mars à 93 % de NON. Des investigations pour régler juridiquement les responsabilités de la crise sont menées et plusieurs banquiers sont mis en détention. Une assemblée est élue pour rédiger une nouvelle Constitution chargée d'intégrer les leçons de la crise. Pour ce faire, le peuple souverain élit 25 citoyens répondant à la condition d’avoir recueilli le soutien de 30 personnes.
- février 2011 : l’assemblée constituante commence ses travaux afin de présenter, en partant des avis collectés dans les diverses assemblées qui ont eu lieu dans tout le pays, un projet de Grande Charte. Celle-ci devra être approuvée par l’actuel Parlement ainsi que par celui qui sera constitué après les prochaines élections législatives.
Aujourd’hui, après cette reprise en main de sa destinée par le peuple islandais, ce pays qui était en quasi-faillite il y a trois ans a vu son chômage tomber à 5,8 % et s’apprête à connaître cette année une croissance de 3 %. De quoi faire rêver bien des pays européens qui sont guettés par le spectre de la récession et qui ne savent plus à quel saint se vouer ! Pourtant, aucun n’envisage d’imiter cet exemple dont personne ne peut nier la réussite. Pourquoi ? En grande partie parce que les médias européens ont délibérément décidé de passer sous silence cette méthode de sortie de crise basée sur l’emprisonnement des responsables financiers, le refus de rembourser la dette qu’ils avaient hasardeusement contractée auprès des financiers britanniques et néerlandais, le recours au référendum et la réécriture de la constitution par les citoyens. Une véritable leçon de démocratie que les faiseurs d’opinion ont préféré taire de peur qu’elle ne donne des idées aux autres peuples européens mais qui finira malgré tout par être connue. Le plus tôt sera le mieux...
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