Comme chaque année, le ministère de l’Education Nationale, dans un souci louable de rendre compte des résultats du service public mais aussi avec l’objectif moins avoué d’exercer une pression sur les responsables administratifs et les enseignants afin de les aider à "améliorer l’efficacité de leurs actions", vient de publier trois indicateurs pour juger les résultats obtenus par les lycées en 2011 : le taux de réussite au baccalauréat, considéré à tort comme la seule référence utile par des parents d’élèves conditionnés par leurs réflexes pavloviens de consommateurs ; le taux d’accès de Seconde et de Première au baccalauréat, qui ne tient pas compte du nombre d’années nécessaire, mais qui permet d’apprécier le caractère plus ou moins sélectif des établissements ; la proportion de bacheliers parmi les sortants qui a pour objectif de mettre en lumière l’efficacité des redoublements, notamment en classe de Terminale. Des indicateurs variés donc qui, pris dans leur ensemble, donnent une image assez fiable de la réalité complexe que constituent les résultats d’un établissement d’enseignement et permettent de calculer leur "valeur ajoutée" par rapport aux "taux attendus" dans les lycées présentant des caractéristiques identiques !
Fidèle à son habitude, le ministère a refusé d’établir un classement à partir de ses propres données. Mais cela n’a pas empêché "L’étudiant", un magazine spécialisé dans toutes les questions touchant à l’éducation, de le faire ! Pour cela, il a calculé, pour les 1.951 établissements pour lesquels il disposait de données complètes, la moyenne arithmétique non pondérée du taux de réussite toutes sections confondues au bac, de la valeur ajoutée par rapport au taux de réussite que l’on pouvait attendre compte tenu de l’origine sociale des élèves ainsi que de leur âge et de leurs résultats au brevet, et enfin de l’indice de stabilité qui mesure la probabilité pour un élève d’obtenir le bac dans le même lycée. Il a ainsi attribué à chaque établissement une moyenne sur 20, ce qui lui a permis de les répartir en quatre catégories : A (très bon lycée), B (bon lycée), C (lycée moyen) et D (lycée très moyen, formule choisie volontairement afin de rester dans le politiquement correct). A l’échelle nationale, la consultation du palmarès montre que les 19 établissements les mieux notés sont tous des lycées privés ! Quant au classement départemental, qui révèle quelques surprises qui mériteraient d’être expliquées mais aussi hélas des réalités encore plus tristes que celles auxquelles le MRC 08 s’attendait, le voici avec tous les détails nécessaires :
1) Mabillon-Sedan (privé): 15,8 (catégorie A : taux de réussite de 19,4 %, valeur ajoutée de 13,6 % et indice de stabilité de 14,2 %) / 1er lycée de l'académie
4) Sevigné-Charleville Mézières : 13,1 (C : 17,2 / 9,1 / 13,1)
5)Saint Paul-Charleville Mézières (privé): 12,3 (C : 15,8 / 10 / 11,2) / dernier lycée privé de l'académie
6)Monge-Charleville Mézières : 12,1 (D : 16 / 7,3 / 13,1)
7)Pierre Bayle-Sedan : 11,4 (D : 14,8 / 8,2 / 11,2)
8)Vauban-Givet : 10,9 (D : 14,8 / 6,4 / 11,5)
9)Mazaryk-Vouziers : 10,1 (D : 14,6 / 6,4 / 9,2) / 46ème lycée de l'académie sur 50
10)Lycée public-Bazeilles : 9,9 (D : 15 / 5,5 / 9,2) / 47ème lycée de l'académie sur 50
11)Verlaine-Vouziers : 9,5 (D : 14,8 / 4,1 / 9,8) / avant-dernier lycée de l'académie
12)Jean Moulin-Revin : 7,9 (D : 12,2 / 4,4 / 6,9) / dernier lycée de l'académie et 6ème moins bon lycée de France
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire