La crise économique qui s'est brutalement déclenchée l'an dernier dans le sillage de l'éclatement de la bulle spéculative immobilière n'en finit plus de faire des victimes. La planète entière est touchée, y compris des pays que l'on admirait jusqu'ici pour leur croissance remarquable, comme la Corée du sud qui a connu une baisse impressionnante de son PIB de - 5,6 % au cours du 4ème trimestre 2008. Il en est de même des plus grandes firmes mondiales qui annoncent les unes après les autres des plans de licenciements massifs, à l'image de Caterpillar et de Pfizer qui ont déclaré hier devoir se séparer pour leur survie respectivement de 20.000 et 14.000 salariés. La France, bien sûr, n'échappe pas à ce tsunami, pas plus que les Ardennes où plus de 100 entreprises ont déjà mis en chômage partiel 4.832 salariés, alors que d'autres ont été contraintes de recourir à des licenciements.
Parfois, la situation est devenue tellement insoutenable que la fermeture définitive a été inévitable. Dans ce cas extrème, il est d'usage que les salariés en colère et les syndicats fassent immédiatement savoir leur mécontentement aux médias et à la population afin qu'une pression suffisamment forte soit exercée sur les dirigeants et les oblige à accorder des plans sociaux acceptables. Mais cette règle connaît des exceptions. Ainsi, lorsque l'entreprise est petite et que ses salariés ne bénéficient pas d'un soutien extérieur, il arrive alors assez souvent qu'elle disparaisse sans bruit, dans l'indifférence générale. C'est ce qui vient malheureusement d'arriver à l'entreprise C.M.I.A. (chaudronnerie et maintenance industrielle aubrivoise).
Créée en décembre 2003 et spécialisée dans l'installation de structures métalliques, dans la chaudronnerie et dans la tuyauterie, cette petite entreprise avait vu son chiffre d'affaires décoller rapidement, pour approcher les 2 millions d'euro, et ses effectifs dépasser le seuil des 10 salariés. Malheureusement, son marché étant extrèmement concurrentiel, la C.M.I.A. a connu en 2006 sa première perte. Depuis, malgré bien des efforts, elle n'a pas réussi à redresser la barre et la crise économique actuelle lui a asséné le coup de grâce puisqu'après avoir été placée en redressement judiciaire le 19 juin 2008, elle a été mise en liquidation judiciaire le 06 novembre 2008. Les optimistes diront qu'une reprise de dernière minute par un chevalier blanc venu d'on ne sait où est toujours possible. Hélas, ce ne sera pas le cas puisqu'une vente aux enchères publiques de l'outil de travail et du stock de l'entreprise aura lieu dès le 05 février.
Nul doute que certains feront de bonnes affaires lors de cette braderie, mais le MRC 08 ne peut s'empêcher de penser que ce mini-drame industriel qui affaiblit encore le tisssu économique local, laissera sur le carreau 6 salariés qui auront les plus grandes difficultés à retrouver du travail dans une Pointe de plus en plus sinistrée. Nous demandons donc que ces victimes silencieuses bénéficient de la même attention de la part des pouvoirs publics que celles des entreprises plus grosses qui ont été capable d'attirer les regards sur leur sort. Nous souhaitons aussi que tout soit mis en oeuvre par la municipalité et la Communauté de communes pour que le site occupé par la C.M.I.A., à l'entrée d'Aubrives à l'intersection de l'ancienne route nationale 51 et de la rue des Terres rouges, ne se transforme pas en une friche industrielle qui donnerait une mauvaise image à la localité et affaiblirait encore un peu plus le moral des nombreux automobilistes de cet axe à grande circulation.
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