Le bruit courait avec insistance depuis quelque temps, il a été malheureusement confirmé dans l'édition du 09 janvier du journal "La voix du Nord". L'entreprise Westaflex automotive group, équipementier automobile de rang 1 employant 700 personnes et réalisant un chiffre d'affaires de 86 millions d'euro, s'apprête à licencier 113 personnes en France afin de faire face à la dégringolade que connaît son activité depuis le mois d'octobre. Cette firme possédant 3 sites de production dans l'Hexagone, dont Wevista et Wecosta à Roubaix qui devraient perdre respectivement 59 et 25 salariés, cela signifie que le 3ème site, à savoir les établissement Godart SA de Fumay rachetés en 2001 pour étendre les compétences de Westaflex dans le domaine des tubes métalliques, se sépareront de 29 personnes sur les quelques 150 qui constituent ses effectifs.
La crise automobile va donc faire une nouvelle victime dans les Ardennes et meurtrir un peu plus encore la Pointe qui ne compte plus les mauvais coups qui lui sont assénés. Bien sûr, le couperet ne va pas tomber dès demain puisque, de source syndicale, des discussions débuteront avec la direction sur le plan de licenciement mercredi. Mais d'après plusieurs salariés fumaciens, il ne tardera pas non plus étant donné que la liste des 13 agents productifs, des 13 agents non productifs et des 3 cadres concernés par le projet devrait être connue dès le 19 février. Une procédure expéditive donc, que les dirigeants ne manqueront pas d'expliquer par le fait que 40 % des commandes proviennent de Renault dont tout le monde connaît les difficultés, mais qui pose tout de même 3 questions.
La 1ère est de savoir pourquoi Westaflex, spécialiste reconnu des solutions de transport et de traitement des fluides pour le compartiment moteur, fait preuve d'une telle précipitation alors qu'il n'est pas au bord de la faillite puisque son actionnaire majoritaire à 57,3 % , le japonais Maruyasu, aurait aux dires de délégués syndicaux injecté récemment 4 millions d'euro dans l'entreprise ? La 2ème interrogation porte sur la nature des mesures prises par la direction pour faire face aux difficultés: pourquoi recourir directement à des licenciements, alors que les autres équipementiers font le pari d'une mauvaise passe conjoncturelle et préfèrent adopter des mesures de chômage partiel avec la bénédiction du gouvernement ? Quant à la dernière question, elle est de savoir pourquoi les licenciements ne concernent que les 3 sites français de Westaflex automotive group et épargnent la filiale WTX Automotive Slovakia, ouverte en Slovaquie à Velky Saris en 2006 ?
En attendant d'avoir des réponses précises, le MRC 08 ne peut s'empêcher de faire le parallèle avec l'usine MIG de Givet qui a partiellement fermé son activité fonderie peu de temps après que son propriétaire ait racheté une entreprise en Ukraine en jurant qu'elle ne cannibaliserait pas la production des autres sites du groupe. C'est pourquoi nous demandons aux pouvoirs publics de faire preuve de la plus extrême vigilance sur ce dossier et de procéder à toutes les vérifications nécessaires pour s'assurer que l'on n'a pas à faire à une instrumentalisation de la crise afin de réaliser en catimini une délocalisation vers une usine, d'une part plus rentable et plus proche des nouveaux sites de production des grands constructeurs automobiles, et d'autre part ne comportant plus de risque de change depuis l'entrée le 1er janvier 2009 de la Slovaquie dans la zone euro.
1 commentaire:
Je crois que vos doutes sont tout à fait justifiés. D'après le courrier picard, Valéo a mis 380 salariés en chomage partiel à Abbeville alors qu'il augmente le nombre de ses intérimaires en Slovaquie. Les affaires doivent être beaucoup plus juteuses là bas pour les dirigeants et les actionnaires
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