Jean-Pierre Chevènement, invité de LCI

Chevènement : "on a détruit l'école de l'intérieur"


jeudi 19 avril 2012

Aubrives : le refus de rendre des comptes a franchi les limites de l’acceptable !

Samedi 07 avril, en plein week-end pascal, le Conseil municipal a été convoqué à 09h30 pour tenir sa deuxième réunion de l’année. A l’ordre du jour figuraient 26 points, parmi lesquels on trouvait en bonne place le compte administratif 2011 de la commune, c'est-à-dire la vérification de l’usage qui a été fait des deniers publics, ainsi que le budget primitif 2012, c'est-à-dire la ventilation des dépenses et des recettes pour cette année. Des sujets éminemment importants donc puisqu’ils sont l’occasion pour le maire, ses adjoints et les membres de sa majorité de rendre compte, d’une part de ce qu’ils ont fait de notre argent pendant l’année passée, et d’autre part de ce qu’ils envisagent d’en faire pendant l’année à venir ! L’épreuve de vérité en quelque sorte, voulue annuelle par le législateur afin que la gestion financière des communes puisse être connue et contrôlée par les administrés, à laquelle se livrent de bonne grâce tous les élus qui n’ont rien à cacher et qui savent ce que le mot "démocratie" signifie, mais qui est crainte comme la peste, la gale et le choléra réunis par les autres.

La séance étant d’importance, on pouvait penser qu’elle attirerait en masse les élus. Hélas, il n’en fut rien, puisque sur 15 conseillers municipaux, seuls 8 étaient présents ! A peine plus de la moitié donc, ce qui en dit long sur l’état de déliquescence de "l’équipe" élue en 2008, mais suffisamment tout de même pour que le quorum soit franchi et que la réunion puisse avoir lieu. Comme il se doit, elle a commencé par l’approbation du procès-verbal de la séance du 11 février 2012, qui a eu lieu à l’unanimité et sans débat puisqu’il ne s’y était rien dit, étant donné que, comme cela avait déjà été le cas en août dernier, le quorum n’avait alors pas été atteint. Puis, ce fut le tour du procès-verbal de la séance du 17 février, qui aurait dû passer comme une lettre à la poste s’il avait été rédigé de façon impartiale. Malheureusement, cela n’étant pas le cas, puisque mes propos y avaient été soit opportunément oubliés soit transcrits de façon totalement déformée, j’ai demandé que 3 corrections soient apportées. Que n’avais-je pas fait là ? Un crime de lèse majesté sûrement, puisque cette demande m’a valu un déchaînement de sarcasmes, de propos ressemblant plus à des aboiements qu’à autre chose de la part du dispendieux adjoint aux réjouissances, et même d’être qualifié de "roi des contre-vérités" par notre bon maire à qui j’ai volontiers laissé le titre d’empereur de cette spécialité dans laquelle beaucoup disent qu’il excelle.  

Après ce début plutôt houleux, la séance s’est poursuivie de façon assez étonnante par l’étude du seizième point figurant à l’ordre du jour. Bien sûr, j’ai souhaité savoir pourquoi. J’ai donc demandé la raison de cette modification. Bien mal m’en a prit puisque j’ai eu pour réponse de la part du 1er magistrat, dont je ne sais toujours pas si la mauvaise humeur du jour était due à l’anxiété de devoir rendre des comptes sur sa gestion de l’année passée ou au fait d’avoir été obligé de se lever plus tôt que d’habitude, que cela ne me regardait pas, qu’il donnerait une explication quand il le voudrait et si il le voulait et surtout qu’il était le maître de l’ordre du jour. Cette dernière affirmation ayant été prononcée sur un ton qui laissait à penser que le dialogue ne serait pas possible et avec un geste supposé d’autorité totalement déplacé, j’ai pris en conscience la décision de me lever et de m’en aller en rappelant que le fait d’être le maître de l’ordre du jour n’entraînait pas celui d’être le maître du quorum. La séance s’est donc interrompue ipso facto, après toutefois que j’aie été qualifié, contrairement aux 7 autres absents, de "saboteur" du conseil municipal...

Voilà pour le 1er acte qui laissait supposer que le 2ème serait chaud-bouillant ! Conformément à la loi qui exige un délai de 3 jours francs avant la tenue d’une autre séance du conseil municipal, celui-ci a été réuni le jeudi 12 avril avec exactement le même ordre du jour. Cette fois-ci, 10 élus s'étaient déplacés, ce qui ne s’était pas produit depuis bien longtemps, et 14 habitants avaient pris place sur les chaises réservées au public. A peine arrivé, j’ai été interpellé par Gian-Marco Burniat, l’adjoint aux travaux qui ferait mieux de consacrer son énergie à l’achèvement de la voie de liaison entre les rues Poulenc et Viénot qui n’est toujours pas finie alors qu’elle devrait l’être depuis le 24 décembre dernier, lequel m’a fait savoir que ma présence n’était pas utile et que je pouvais quitter les lieux. Evidemment, je n’en ai rien fait. Puis, la séance étant ouverte, le brave Gilbert Leclercq, a commencé par lire en bafouillant une diatribe à mon égard, m’accusant d’irrespect envers le conseil municipal pour l’avoir quitté, oubliant visiblement que ce n’était que la conséquence de son comportement et de ses propos déplacés alors relayés avec délectation par ses sbires. Au passage, celui qui souffre d’être un "has been avant d’avoir été" en a profité pour affirmer avec haine que la seule motivation de mes actions était de faire ma publicité personnelle. Une preuve comme une autre qu’il ne lit pas avec assez d’attention les interventions que je fais sur des sujets variés dans notre quotidien départemental, ou alors qu’il ne les comprend pas.

Le ton étant donné, la séance a commencé, comme le samedi précédent, par le seizième point inscrit à l’ordre du jour. Un hasard ? Non, une façon tout à fait délibérée de traiter les affaires financières le plus tard possible, en espérant que le public serait entre temps rentré chez lui pour le repas du soir ! Cette première partie de la réunion, qui n’était pas la plus essentielle, a tout de même permis de prendre quelques décisions, parmi lesquelles les plus importantes ont été la fixation du prix de vente des parcelles du futur lotissement à 40 euros par m2, l’octroi du marché d’entretien des espaces verts à une société belge sur laquelle hélas aucun renseignement sérieux n’a été pris au préalable et le lancement d’une procédure pour vendre l’immeuble communal situé aux 59 et 61 de la rue du général Sarrail. Renouant avec une mauvaise habitude qui avait disparu ces derniers temps, ces deux dernières décisions ont été prises à partir de documents qui ont été distribués en séance, alors que certains d’entre eux auraient pu être communiqués bien plus tôt. J’ai donc refusé, en m’appuyant sur l’arrêt rendu le 23 avril 1997 par le Conseil d’Etat qui stipule que les conseillers doivent disposer d’un temps raisonnable pour approfondir les questions mises à l’ordre du jour, de me prononcer sur ces deux points.

Le moment tant attendu pouvait enfin commencer : l’examen des points de l’ordre du jour relatifs aux questions financières ! Tous ceux se rapportant aux petits budgets annexes ont été expédiés rapidement et adoptés à l’unanimité. Par contre, il n’en a pas été de même avec le compte administratif de la commune. Comme je l’avais étudié en détail, j’ai posé quelques questions afin d’obtenir des éclaircissements sur des dépenses ne correspondant pas à ce qui avait été voté : pourquoi avoir acheté 25 % d’alimentation de plus alors que les recettes du périscolaire n’ont augmenté que de 5 % ? Pourquoi les locations mobilières ont été de 16 % supérieures à ce qui avait été prévu et n’ont concerné que des chapiteaux destinés à des fêtes alors qu’elles devaient servir à louer des engins de déneigement et une mini-pelle ? Pourquoi la ligne fêtes et cérémonies a-t-elle dérapé de 17 % pour atteindre 23.464,31 euros comme vous pouvez le voir sur le document ci-dessous qui révèle le montant astronomique atteint par les vœux du maire ? Des questions précises qui appelaient des réponses précises, mais qui n’ont entraîné que des propos d’une vacuité totale ("il y a une logique dans nos dépenses que vous ne comprenez pas") et l’accusation d’être "d’une mauvaise foi impressionnante" parce que je formulais mes questions en utilisant des pourcentages et des verbes peu compréhensibles comme "accroître" ou "s’envoler". Pitoyable, n’est-ce pas, mais fallait-il attendre autre chose de la part de personnes qui considèrent qu’elles n’ont aucune justification à donner ?          

Enfin, ce fut le tour du budget primitif 2012, avec à nouveau quelques questions de ma part concernant, par exemple, le doublement à 12.000 euros de la somme prévue pour faire nettoyer des locaux par des entreprises extérieures alors que la mairie dispose d’employés pour cette tâche, ou encore l’augmentation de 50 % des achats d’alimentation par rapport à ce qui avait été prévu l’an dernier alors que les recettes du périscolaire sont attendues stables. Comme vous l’imaginez bien, ni notre brave Gilbert Leclercq de plus en plus tremblotant, ni son toujours aussi dévoué 1er adjoint, Fabien Prignon, qui s’était fait remarquer lors du débat sur le compte administratif par une phrase d’anthologie ("allons, on n’achète pas des livres pour le plaisir"), ni qui que ce soit de la majorité en place n’a été capable d’apporter la moindre réponse qui tienne un tant soi peu la route. Je me suis donc prononcé contre ce budget qui oscille entre le manque de sérieux et l’opacité. Le temps était alors enfin venu d’aborder le sujet pour lequel le public s’était déplacé : le vote des subventions aux associations. Ce n’est pas compliqué, elles ont toutes obtenu ce qu’elles demandaient et parfois même plus ! Ainsi, la SPA recevra 250 euros, les pêcheurs de La Coyenne 300 euros, le Secours Catholique 400 euros, les associations à but médical 200 euros chacune et j’en passe.

Une exception, une seule, a cependant été faite à cette règle, puisque le Bel Age d’Aubrives, qui organise des activités pour les 220 Anciens de la commune, n’a strictement rien obtenu. De là à dire que dans l’esprit de la majorité municipale en place, les poissons, les chiens, les chats et autres animaux valent plus que les personnes âgées, il n’y avait qu’un petit pas qui a été allègrement franchi par le public lorsqu’il a pu s’exprimer à la fin de la séance ! Cela a abouti à une discussion franche qui a fait sortir notre bon maire de ses gonds : rouge de colère, vociférant des propos à peine compréhensibles, à deux doigts de commettre une voie de fait et perdant totalement le contrôle de la situation, il a préféré s’enfuir tel un lapin dans son bureau plutôt que de faire face à la contestation de la salle par le dialogue. Une attitude ahurissante pour tout être humain normalement constitué, mais franchement intolérable de la part d’un maire qui doit s’imprégner de toute urgence d’une réalité : en démocratie, un élu n’est que le représentant d’une population à laquelle il doit rendre, qu’il le veuille ou non,  des comptes au quotidien pour ses petites décisions, une fois par an pour les questions financières et au terme de sa mandature pour l’ensemble de son action...     
LB
(pour une meilleure lecture du document, vous pouvez l'agrandir en faisant un clic gauche dessus)

8 commentaires:

Anonyme a dit…

Au-delà de la modération dont Laurent Bouvier fait preuve face à des procédés indignes, et du refus trop compréhensible, et purement scandaleux, de la subvention au Bel âge, le budget pose effectivement divers problèmes.
Je comprends que les voeux du maire soient une chose importante, et qu'il nécessite des crédits. Mais nous sommes en période de crise, et même dans des régions moins touchées que la vallée de la Meuse, on essaye de faire des économies.
Par exemple, on peut trouver dans l'Indépendant, édition de Perpignan du 3 janvier 2012, les chiffres suivants :
Cabestany, une commune de 11 000 habitants, dépense 9 000 euros pour les voeux. Perpignan, 120 000 habitants, 22 000 euros. Saint-Cyprien, 11 000 habitants, 8000 euros. Canet-en-Roussillon, 13 000 habitants, 15 000 euros. Elne, 7600 habitants, 2200 euros. C'est le député-maire de Pollestres qui a organisé la cérémonie la plus lourde pour ses administrés : 3900 habitants, 7000 euros. Soit un coût par habitant qui va de 29 centimes à 1 euro 80. Enfin, vue la gravité de la crise qui frappe le Roussillon, le journaliste se demande s'il ne faudrait pas carrément supprimer ce poste budgétaire ! Y compris donc dans une station balnéaire de première catégorie.
Or, si j'ai bien compris le budget ci-joint, à Aubrives, la municipalité a dépensé 3980 euros pour les voeux, soit deux fois plus qu'à Elne, qui accueille 70 000 touristes par an...
Allez, au prochain mandat, on proposera de rattraper Saint-Cyprien, le 3ème port de plaisance d'Europe ! C'est facile, il suffit de passer à la caisse.

Anonyme a dit…

Ceci étant, le maire a des excuses : enfin quoi, à peine 4 euros par habitant, c'est rien, une paille... D'abord c'est de l'argent public, et puis il n'y a pas de quoi fouetter un chat ! Quand même, les contribuables aubrivois devraient se sentir flattés, vous pensez, du champagne de la Montagne de Reims !

vigie08 a dit…

y'a de la nouriture qui ne va pas au gosses ! sa ne m'étone pas, y'a qu'à voir ceux qui ont engraisser depuis leur entré a la mairie

vivement 2014 a dit…

C'est absolument incroyable que les élus donnent de l'argent pour les animaux et pas pour les vieux du village!! J'espère qu'aux prochai,e municipales, tout le monde s'en souviendra et qu'on mettra dehorsz cette bande d'excités une bonne fois pour toute

lucie a dit…

C'est parce que le conseil a voté des subventions pour les animausx qu'il y a une photo d'un lapin ou c'est pour autre chose ?

Anonyme a dit…

En fait, c'est pour illustrer un commentaire laissé sur le billet précédent par un Aubrivois : il évoque "un lapin qui aurait pris ses jambes à son cou" en plein conseil municipal... Comme nous avons beaucoup de sympathie pour ces petites bêtes, qui s'enfuient instinctivement lorsque leur confort est menacé par des intrus, nous avons trouvé une photo.

julie a dit…

Puisque le budget a été voté, est-ce qu'on peut savoir les routes qui vont etre refaites cette année? Il y a des promesse qui ont été fait, maintenant il faudrait les tenir. le père Georges, l'impasse ravel, Mérivière, les HLM ne peuvent plus attenfdre maintenant

Vigilant pour l'avenir de la Pointe a dit…

Pour cette année, il n'y a rien de prévu pour la voirie, pas plus que pour les constructions ... à l'exception de la salle polyvalente à vocation sportive et culturelle ! Tout l'argent disponible lui sera consacré, ce qui veut dire rien, absolument rien, pour la rue du Père George, pour les impasses Ravel et Faure, pour la rue des Orsières et pour la route de Mérivière ! Même chose pour le local de découpe des chasseurs ou pour les aménagements prévus pour les jeunes. Toutes ces promesses ne seront pas tenues...
LB