"Cette belle victoire est d’abord celle de François Hollande, de la force tranquille qu’il a exprimée avec talent et constance, à partir des orientations tracées dans son discours du Bourget le 22 janvier 2012. Il a su opérer les corrections nécessaires par rapport à certaines dérives et se situer au-dessus des partis. C’est cette posture présidentielle et ce sens des responsabilités conforme à l’esprit des institutions, qui lui ont fait gagner l’élection. En ce sens, cette victoire est aussi plus que la victoire de la gauche : elle est celle de tous les républicains. Elle témoigne d’un esprit de rassemblement qu’il faudra préserver pour la suite. François Hollande a appelé à plus de justice. C’est la condition d’un effort partagé qui sera nécessaire compte tenu de l’ampleur des défis. Pour ma part, j’apporterai au Président Hollande "le soutien ferme, sans démagogie, mais les yeux ouverts", que j’ai affirmé dans ma déclaration du 13 mars dernier, après que j’ai retiré ma candidature à son profit.
L’échec de Nicolas Sarkozy exprime le rejet du néolibéralisme et d’une politique européenne à courte vue, telle que l’a manifestée le traité européen signé le 2 mars dernier. Je mesure l’amertume qui peut être celle du Président sortant, qui n’avait pas que des défauts. Mais le peuple français a parlé. Il appartient désormais à tous les citoyens de servir ses intérêts.
Maintenant les choses sérieuses vont commencer car la campagne ne permettait sans doute pas de traiter au fond les problèmes nés de la crise de la monnaie unique. Le Président Hollande aura à créer avec l’Allemagne le rapport de convictions qui amènera celle-ci à accepter de revoir le rôle de la Banque Centrale européenne, à la fois pour casser la spéculation contre l’euro et pour en abaisser le cours, aujourd’hui surévalué. C’est ainsi seulement qu’on pourra prévenir une rechute de la crise de l’euro et faire souffler sur l’Europe une brise de croissance dont elle a bien besoin. Le Président Hollande saura, j’en suis sûr, dessiner le projet de redressement européen à travers lequel la France pourra continuer son Histoire. Les semaines qui viennent seront décisives. Je souhaite qu’une large majorité de Français lui donne aux élections des 10 et 17 juin prochains, les moyens de relever ce superbe défi".
(communiqué de Jean-Pierre Chevènement, président d'honneur du MRC, 06 mai 2012)
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