Les lecteurs les plus assidus de "L’Ardennais" ont pu constater depuis plusieurs mois que quelque chose ne tourne pas rond dans leur quotidien départemental. Certains jours, telle ou telle antenne locale bénéficie de deux pleines pages, alors qu’elle n’en a plus qu’une seule quelques temps plus tard, voire une demie, sans que cette variation ne soit déclenchée par une intensité moindre de l’actualité locale. Les journalistes sont trimbalés d’une agence à l’autre, et parfois même d’une extrémité du département à une autre, à tel point qu’on ne sait plus à quelle personne il faut envoyer les communiqués de presse. Pire, certains journalistes spécialisés se sont mis à rédiger des articles sur des thèmes ne relevant pas de leur champ de compétences, ce qui a donné lieu à des écrits que beaucoup de lecteurs ont trouvé d’une grande maladresse.
Cette pagaille, surprenante au premier abord, trouve son origine dans la situation financière globalement très dégradée du propriétaire de "L’Ardennais", le géant de la presse écrite GHM (Groupe Hersant Média), qui a cumulé une dette de plus de 200 millions d’euros à la suite d’erreurs stratégiques, comme le défaut d’anticipation du basculement du marché de la petite annonce sur Internet qui a abouti l’an dernier à la liquidation de Paru Vendu avec à la clé plus de 2.000 licenciements, soit le plus important plan social de tout le pays ! Dans ce contexte, GHM a ouvert des négociations pour vendre au groupe belge Rossel son pôle Normandie et son pôle Champagne Ardenne Picardie (CAP) constitué de trois quotidiens ("L’Union-L’Ardennais", "L’Est Eclair" et "Libération Champagne") et du quadri hebdomadaire "L’Aisne Nouvelle".
Une restructuration inévitable dont on savait, depuis le licenciement du PDG Jacques Tillier qui ne souhaitait pas mettre en œuvre le plan social envisagé, qu’elle s’accompagnerait d’une casse sociale importante. Depuis le 09 mai et la réunion qui a eu lieu au ministère du Travail, on en connaît l’ampleur : le groupe Rossel conditionne son offre de reprise du pôle Normandie, où un plan de 112 suppressions d’emplois est prévu, à une restructuration préalable du pôle CAP qui se solderait par le licenciement de 270 de ses 650 salariés, dont au moins 37 journalistes, et ce impérativement avant la mi-juin ! Un véritable coup de massue pour les employés qui ont réuni aujourd’hui à Reims une AG des personnels avant le rendez-vous prévu le 24 mai au ministère du Travail pour évoquer les conditions de départ. De grandes modifications aussi en vue pour les lecteurs étant donné qu’avec moins de personnel, il sera impossible de faire mieux.
Sans compter qu’un certain nombre d’agences locales passeront inévitablement à la trappe. Lesquelles ? Pour le moment, le MRC 08 est bien incapable de le dire, mais il y a de grandes chances pour qu’une des deux agences de la Pointe en fasse partie, pour le grand malheur des abonnés qui n’auront plus droit qu’à une information plus lointaine et donc fatalement moins précise et moins réactive...
1 commentaire:
Pourvu que ce ne soit pas Givet : elle est suffisamment loin des autoroutes de l'information pour qu'il soit nécessaire de lui garder une antenne de presse locale !
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