La petite commune d'Aubrives a connu cette semaine 3 évènements importants: la tenue d'un Conseil municipal lundi, la distribution à toute la population mardi du bulletin municipal et la présentation des voeux du maire vendredi. Dans une bourgade habituée à une vie municipale ayant calqué son rythme sur celui bien lent des eaux de la Meuse, cela fait beaucoup en si peu de temps. Les plus optimistes diront qu'il s'agit de la manifestation de l'activité débordante dont fait preuve la nouvelle municipalité. Les autres, dont je fais partie, se contenteront d'y voir un simple hasard du calendrier.
La réunion du Conseil municipal, prévue initialement mercredi 14, avait dû être reportée du fait que la convocation et les documents préparatoires ne m'étaient parvenus que le jour même vers midi. Une simple erreur de distribution du courrier, m'a-t-on affirmé! Soit, mais connaissant certaines pratiques utilisées dans un passé récent par les membres dirigeants de l'équipe municipale (comment oublier la mémorable séance tenue en mon absence le 19 août avec 59 sujets à l'ordre du jour alors que les 2 réunions précédentes n'avaient eu à traiter qu'un seul dossier ?), il n'en fallait pas plus pour que mes "antennes à prudence" se déclenchent. J'ai donc épluché l'ordre du jour et les documents d'accompagnement. A ma grande surprise, je n'y ai rien trouvé d'anormal ... mais ce n'a pas été le cas lorsque j'ai lu le compte-rendu de la séance précédente: j'ai alors pu constater qu'il était stipulé que le Conseil municipal avait accepté le projet d'aménagement de la rue Votion et de la rue de la Brasserie ainsi que le plan de financement proposé par le maire comportant un emprunt de 320.000 euro. Si la 1ère partie de cette affirmation est vraie, la 2ème est absolument fausse puisque le 12 novembre 2008 le Conseil municipal s'était mis d'accord pour accepter le recours à l'emprunt mais ne s'était pas prononcé sur son montant. J'ai donc demandé qu'une correction soit apportée au compte-rendu, mais je n'ai obtenu qu'une demi-satisfaction puisque ma remarque sera seulement consignée en observation. Certains s'étonneront sûrement de ma réaction et la trouveront exagérée. Ils auraient tort, d'abord parce que l'équipe municipale élue en mars a fait campagne sur le surendettement insoutenable de la commune, ensuite parce que cet emprunt de 320.000 euro serait le plus important contracté depuis 2000! De quoi gêner certains aux entournures, je le comprends bien.
Concernant le bulletin municipal, je me souviens avoir demandé lors du budget primitif pourquoi la somme allouée à sa publication avait été augmentée de 50 %. Il m'avait été répondu sur un ton péremptoire que c'était "parce que nous comptons faire mieux". 10 pages au lieu de 16, une couverture de moins bonne qualité, 9 mois pour le concevoir contre 3 auparavant, une seule publicité au lieu de 15 dans le dernier numéro, certains considéreront peut-être que c'est mieux, mais pas moi. Quant au fond, il est à l'image de la forme: décevant! Pour dire les choses telles que je les ressent, ce numéro 55 de "Aubrives magazine" n'est pas un bulletin d'information et de liaison (expression figurant sur la dernière page des numéros précédents) ... mais une brochure d'autosatisfaction et de propagande constituée pour l'essentiel par l'interview des 4 maires adjoints. Chacun y fait l'éloge de son action (on n'est jamais mieux servi que par soi-même!) et ouvre quelques pistes pour l'avenir, sans même se rendre compte de l'énormité, pour ne pas dire de la bêtise, de certains de leurs propos.
Ainsi, le très libéral 1er adjoint, en affirmant que "la communication est très importante pour nos administrés. Nous réfléchissons à un système d'information plus fréquent", avoue qu'il ne fait pas la différence entre la communication, qui n'est qu'un simple moyen d'attirer l'attention, et l'information, qui est un contenu. L'adjoint chargé des fêtes déclare, entre 2 communications téléphoniques qui annoncent un débat houleux lors de la discussion sur le compte administratif, avoir pour but "d'offrir à la population des animations qu'elle ne trouvait pas ici jusqu'à présent", ce qui laisse entendre qu'il donnera la priorité aux nouveautés par rapport à l'existant, y compris lorsqu'il était de grande qualité comme l'exposition de peinture organisée chaque printemps. L'adjoint chargé des travaux cite en 1er parmi les réalisations de 2008 "la réfection du pont de la mairie" qui n'a consisté qu'à poser un enrobé sur un pont dont la structure déficiente n'a pas été améliorée: en clair, un cautère sur une jambe de bois qui aura la même efficacité qu'un pansement sur une plaie ouverte. Quant à l'adjoint aux plantes vertes et à l'assainissement, il annonce que "le premier objectif est d'obtenir la première fleur" et précise que "notre village suscite de l'admiration pour cet environnement", oubliant d'informer la population que cette course au trèfle aura un coût et que l'admiration pour notre environnement s'est traduit par une baisse de notre population qui se trouve maintenant largement sous les 1.000 habitants. Au total, ce bulletin n'est donc qu'un vague verbiage qui oublie l'essentiel: informer la population des décisions du Conseil municipal grâce à un compte-rendu succinct de ses séances et des grands événements qui ont marqué la commune. Cela lui aurait permis d'apprendre que les simples conseillers municipaux sont désormais rémunérés à hauteur de 979 euro net par an (sauf un, en l'occurrence moi, qui a choisi de verser cette somme au Comité des anciens), que le Relais des Mousquetaires a été fermé 3 mois suite à un incendie, qu'une balayeuse ultra-performante mais très discrète a été acquise ou encore que la population est passée de 1.026 à 959 entre les recensements de 1999 et 2004!
Enfin, les voeux du maire ont eu lieu devant une salle pleine de monde mais vide de personnalités politiques (ni le Conseiller général, Claude Wallendorff, ni le Président de la Communauté de communes, Bernard Dekens, n'avaient jugé nécessaire de se déplacer). Dans son discours, après avoir adressé de trop longs remerciements (merci à la gendarmerie qui patrouille ou encore aux enseignants qui éduquent, bravo!) et établi un trop court bilan des réalisations de 2008 en renvoyant à la lecture du dernier bulletin municipal, le 1er magistrat a rappelé la situation économique que nous vivons, puis il a présenté en vrac et sans priorité, tel un inventaire à la Prévert, la liste des projets envisagés pour 2009 avant de lancer un bouleversant appel à tous les décideurs susceptibles d'accorder des subventions. Le tout a été terminé par 2 citations de l'abbé Pierre et de Jaurès dont le point commun est qu'elles permettent de s'auto-dispenser de l'exercice toujours très intéressant que constitue l'autocritique. Beaucoup de mots pour rien donc, dont je retiendrai toutefois 2 expressions: "nos emplettes sont nos emplois de demain", ce qui devrait logiquement se traduire par le retour de commandes de la mairie et des associations municipales auprès du magasin de proximité du village, et "nous apporterons notre soutien aux associations développant des projets nouveaux", ce qui laisse supposer que les associations déjà en place devront compter sur elles-mêmes contrairement à ce qui figurait dans le programme de la liste "un nouvel essor pour Aubrives". Le verre de l'amitié a bien sûr ponctué cette cérémonie, mais d'après les bruits qui courent déjà dans le village, le pluriel serait plus approprié étant donné que les derniers participants auraient quitté les lieux à l'heure à laquelle, d'après Jacques Dutronc, Paris s'éveille!
LB
5 commentaires:
J'y crois pas, ils sont resté jusqu'a 5 heures du mat pour bavasser et pour se rincer. Je savais qu'il ne fallai rien attendre de bon d'eux, mais la ils dépasses les bornes. A coup sur, c'est l'entrée dans le livre des record qu'ils cherches
Et bien je vois que c'est à peu près partout pareil!
Le fameux bulletin municipal; je rigole souvent en le lisant: je trouve cela tellement maladroit et niveau propagande je crois qu'on ne peut pas mieux faire, c'est tout juste si on ne nous dit pas "Votez aux prochaines élections pour notre bon maire!"!!
La course aux trèfles?! Elle frappe partout cette maladie ou quoi? C'est sûr que ça va attirer les touristes, tout le monde y croit peut être mais pas moi!
Les discours ridicules c'est toujours marrant mais ça fait peur aussi: le maire c'est l'image de la commune quand même...
Ils ont fait la fiesta les conseillers aubrivois! Comment? Dekens a raté l'occasion de faire la fête? Il devait y en avoir une plus importante ailleurs...
L'année 2009 commence bien, mais ça ne me surprend pas! Je me demande quand meme pourquoi on a pu faire les voeux du maire dans la salle du foyer pour tous alors que pour le repas des ancien, il a fallu aller à Ham. il parait même que pour la galette on ira cette année à Givet. C'est à n'y rien comprendre du tout
L'utilisation de la salle du foyer pour tous fait depuis quelque temps débat dans le village. Je ne peux pas répondre en lieu et place de l'éxécutif communal sur ce sujet, mais je peux donner la position de l'association "le Bel âge" à laquelle j'appartiens.
Si l'association n'a pas utilisé cette salle pour le repas des anciens et ne l'utilisera pas pour la galette, c'est pour 3 raison:
- sa contenance est limitée à 90 personnes alors que nous attendions plus de monde lors du repas des anciens, ce qui s'est confirmé puisqu'il y avait 98 présents.
- les normes de sécurité ne sont plus respectées, ce qui engagerait la responsabilité du président en cas de problème toujours possible. Le maire a accepté de prendre ce risque, pas le Président de l'association "le Bel âge". Doit-on le blâmer pour ça ou considérer que c'est une application saine du principe de précaution ?
- la qualité des prestations n'aurait pas pu être identique dans cette salle qui ne permettait pas de mettre en place un groupe musical et une piste de danse. De plus, le travail des serveuses aurait été plus difficile.
Voila les raisons qui expliquent les choix du bel âge. Elles me paraissent sensées, même si chacun est bien sûr libre d'avoir son opinion.
LB
Si seulement la Meuse pouvait avoir des eaux toujours calmes! Ca nous aurait évité les grandes inondations de 93 et 95. La semaine dernière, elle a d'ailleurs failli remettre ça, la capricieuse. C'est comme ça, il faut bien s'y faire comme aux excès de certains de nos élus. ce n'est pas la première fois, ni la dernière, mais après tout c'est la population qui les a choisi. Par contre cette affaire de salle est nouvelle. J'espère qu'elle sera résolue avec la construction de la salle polyvalente dont tout le monde a parlé pendant la campagne.
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