Jean-Pierre Chevènement, invité de LCI

Chevènement : "on a détruit l'école de l'intérieur"


vendredi 9 janvier 2009

Chômage partiel : le discours de Rethel devient réalité


Le 28 octobre dernier, Nicolas Sarkozy s'était rendu à Rethel pour présenter son plan de soutien à l'emploi. Pourquoi avait-il choisi cette petite ville des Ardennes pour un évènement d'une telle importance ? D'après certains, parce qu'elle est située dans le département où, en décembre 2006, il avait prononcé le fameux discours sur "la France qui souffre" que l'on considère aujourd'hui comme l'un des principaux tournants de la campagne présidentielle. D'après d'autres, parce que son déplacement était initialement prévu le 14 octobre, jour de l'anniversaire de la députée de la 1ère circonscription dont certains traits ne sont pas sans rappeler ceux d'une dénommée Cécilia, voire même d'une certaine Carla. Quoi qu'il en soit, ce déplacement avait donné lieu à un discours dans lequel le chef de l'Etat avait annoncé essentiellement 4 mesures: la relance des contrats aidés, l'extension du CTP aux bassin d'emplois les plus touchés par la crise, l'autorisation du travail le dimanche et une meilleure indemnisation du chômage partiel.

Parmi ces mesures, le MRC 08 avait fait publiquement savoir que seule la dernière lui semblait être réellement à la hauteur de la gravité de la situation économique. Aujourd'hui, c'est donc avec satisfaction que nous constatons qu'elle n'est pas restée un simple effet d'annonce, mais qu'elle est devenue une réalité puisqu'après l'accord du 15 décembre entre les partenaires sociaux qui a porté l'indemnité horaire minimale de 4,42 euro à 6,84 euro (soit le SMIC) et le décrêt du 3 janvier qui a fait passer le contingent annuel d'heures indemnisables de 600 à 800 (et même 1000 dans les secteurs habillement-textile-cuir et automobile-sous traitants) , l'Etat a officialisé hier une augmentation de sa contribution au financement des heures chômées de 1,20 euro dans les entreprises de plus de 250 salariés (soit 3,33 euro au lieu de 2,13) et de 1,40 euro dans celles n'atteignant pas ce seuil (soit 3,84 euro au lieu de 2,44). Ce dispositif, basé sur un effort réparti entre l'Etat, les patrons et les salariés, permettra à ces derniers de bénéficier d'une indemnité s'élevant à 60 % de leur salaire brut habituel au lieu de 50 % auparavant, avec en plus la certitude de ne pas percevoir moins que le SMIC. C'est donc une amélioration de l'existant dont nous ne doutons pas qu'elle sera très appréciée par les salariés d'Ackers, qui chômeront 3 semaines sur 4 en janvier, et autant en février et en mars, ainsi que par ceux de Schulman Plastics, d'Ardam-Electrolux, d'Estamfor, d'Oxame et de bien d'autres entreprises ardennaises.

Cependant, que personne ne se méprenne! Si nous approuvons l'avancée que constitue en ces temps de crise la meilleure indemnisation du chômage partiel, nous considérons que le nouveau dispositif aurait pu être plus favorable aux salariés si les patrons avaient accepté d'inclure dans le salaire de référence les primes d'ancienneté et de travail posté. Nous constatons aussi que , si la participation financière de l'Etat pour indemniser le chômage partiel sera plus que doublée, elle se limitera à 39 millions d'euro pour 2009 ... contre 360 milliards pour sauver les banques victimes de leurs folles spéculations! Enfin, nous continuons à rester dubitatifs sur les autres mesures annoncées par Nicolas Sarkozy dans son plan de soutien à l'emploi, et tout particulièrement sur l'extension du CTP dont nous pouvons voir dans les Ardennes les dysfonctionnements comme le montre le retard inadmissible dans le versement de l'allocation temporaire dégressive à certains anciens salariés de Thomé-Génot. Notre satisfaction ciblée ne doit donc pas être confondue avec un satisfecit général adressé à la politique du gouvernement. Bien au contraire, nous continuons à la condamner globalement, d'autant que son résultat est désormais visible de tous : c'est travailler moins pour gagner moins!

1 commentaire:

Ophélie a dit…

La phrase du Président a-t-elle déjà eu un sens? En tout cas travailler moins pour gagner c'est certain!
D'ailleurs petit "scoop": ETS Godart à Fumay licencie 28 personnes (13 productifs, 13 non productifs et 2 cadres)! Les noms ne seront connus que le 19 février... Je parle en connaissance de cause puisque mon père travaille dans cette entreprise en tant que productif. Travaillera-t-il le mois prochain?? Mystère...