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samedi 6 février 2010

Régionales : la campagne est lancée !


A moins de 40 jours des élections régionales, les formations politiques qui brigueront les suffrages des électeurs sont désormais sorties du bois. En Champagne-Ardenne, sauf surprise de dernière minute, elles devraient être au nombre de neuf puisque 2 nouvelles listes se sont déclarées pendant le mois de janvier : Alliance centriste, qui sera dirigée par le maire de la commune marnaise de Montigny-sur-Vesle, Raynald Dutot, et Lutte ouvrière qui sera emmenée par Thomas Rose, qui fut conseiller régional de 1998 à 2004. Pas de quoi bouleverser la donne a priori, mais assez pour remettre en cause les ambitions des 2 listes qui nourrissent l'espoir de dépasser les 5 % pour pouvoir fusionner au second tour, à savoir le MoDem, qui ne manquera pas de voir dans la candidature d'Alliance centriste une opération orchestrée par l'Elysée pour le torpiller, et le Front de Gauche qui devra bien malgré lui partager les voix des opposants au capitalisme. Quant aux listes connues depuis longtemps, elles n'ont pas subi de changement majeur, à l'exception notable d'Europe Ecologie qui voit s'éloigner la possibilité d'atteindre la barre des 10 % des inscrits synonyme de possibilité de maintien au 2ème tour du fait de la contestation de son chef de file régional, l'ex-socialiste Eric Loiselet, par les Verts ardennais et marnais.

Les acteurs étant connus et l'échéance approchant à grand pas, les 2 principaux ténors viennent de lancer leur campagne. C'est ainsi que Jean-Paul Bachy, après avoir présenté à la Maison des syndicats à Châlons en Champagne sa liste de rassemblement restreint de la gauche, a tenu une réunion publique lundi dernier à Charleville-Mézières. Entouré de ses colistiers socialistes et communistes, il s'est efforcé, d'une part de donner un caractère national au scrutin en affirmant, par l'intermédiaire de Claudine Ledoux "qu'il faut garder nos régions pour ne pas abandonner nos pouvoirs à Sarkozy", et d'autre part de jouer sur son éternel credo, la fibre provinciale, en appelant à "refuser d'être les otages d'une OPA téléguidée depuis Paris". Puis il a développé son programme axé sur "la poursuite du travail commencé" en promettant d'aider davantage les entreprises (la bonne vieille méthode des subventions sans contrepartie a la vie dure !), de renforcer l'action sociale, par exemple en développant la formation professionnelle ou encore l'aide aux jeunes pour l'obtention du permis de conduire, d'améliorer les infrastructures grâce entre autres à la construction d'une voie rapide entre la branche ouest de l'Y ardennais que l'on attend toujours et la vallée de la Meuse, et de mieux aménager le territoire en défendant les services de proximité, en luttant contre les déserts médicaux ainsi qu'en oeuvrant pour la modernisation des hôpitaux ruraux (les Rethélois dont la maternité sera bientôt fermée après une décision approuvée par le maire socialiste de Vouziers apprécieront !). Bien sûr, il a accompagné l'ensemble d'une touche verte, très à la mode, en s'engageant à valoriser les produits de la nature via le pôle recherche. Un vrai inventaire à la Prévert, dans lequel on cherche en vain le fil conducteur !

Dans un style très différent, Jean-Luc Warsmann, qui a su réaliser l'unité de la droite en intégrant sur ses listes des candidats issus du Nouveau Centre, a préféré dépolitiser les élections. Pour ce faire, il a choisi un slogan de campagne consensuel ("moins de politique, plus d'action : c'est urgent pour notre région"), il s'est refusé à faire porter au Conseil régional sortant la responsabilité des difficultés que connaît actuellement la Champagne-Ardenne et il s'est délibérément placé sur le terrain économique. Rappelant malicieusement que "la Champagne-Ardenne était déjà en crise avant la crise", il a fait ouvertement le choix du renouvellement en plaçant en position éligible sur ses listes une nouvelle génération d'élus de terrain "qui ont fait leurs preuves et obtenu des résultats dans leur commune, leur département ou leur circonscription", à l'image de Bernard Dekens, maire de Vireux-Wallerand et président de la Communauté de communes Ardenne Rives de Meuse. Parallèlement, il a proposé aux champardennais de prendre la parole et de participer à l'élaboration de son programme en faisant parvenir à chaque foyer un questionnaire pour connaître leur vision de la région et leurs attentes. Une démarche de pure forme dont le MRC 08 n'est pas dupe, mais qui lui permet de profiter de l'engouement dont bénéficie la démocratie participative remise à la mode en son temps par Ségolène Royal. Sera-ce suffisant pour reprendre la région à la gauche, qui s'en était miraculeusement emparée en 2004 à l'issue d'un tsunami rose et d'une triangulaire imposée par le FN qui ont beaucoup de chances de ne pas se reproduire ? A en croire les analystes politiques, oui, mais il serait plus sage d'attendre encore un peu avant de vendre définitivement la peau de l'ours, ou plutôt du sanglier !

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