Jean-Pierre Chevènement, invité de LCI

Chevènement : "on a détruit l'école de l'intérieur"


jeudi 27 janvier 2011

Le procès des manifestants du 28 octobre reporté !


A procès particulier, mobilisation particulière ! Cet après-midi, à 14h00, 8 personnes ayant participé à la manifestation organisée à Charleville-Mézières le 28 octobre dernier contre la "réforme" des retraites devaient comparaître devant le tribunal correctionnel du chef-lieu pour le bris de la vitrine de la permanence de l'UMP. Le fait incriminé, répréhensible en soi à condition bien sûr qu'il soit prouvé, avait donné lieu au milieu du mois de décembre à une interpellation musclée au petit matin des suspects, à leur domicile devant le reste éberlué de leur famille ou sur leur lieu de travail, par un peloton de forces de l'ordre agissant comme dans une affaire de grand banditisme. Cet usage manifestement volontairement disproportionné de la force, presque 2 mois après les dégradations commises, avait choqué les syndicats bien sûr, mais aussi les partis de gauche ainsi qu'un nombre très important d'Ardennais(es) qui y avaient vu une manoeuvre pour décourager les futures tentatives de résistance à l'offensive antisociale du gouvernement. Il avait donc amené, d'une part les syndicats à lancer un appel à un rassemblement silencieux et digne au moment du procès devant le tribunal, et d'autre part à la création d'un comité de soutien et de solidarité avec les manifestants inculpés qui avait appelé, lui, à un rassemblement bruyant au même endroit et au même moment !

Un triple suspense avait donc lieu aujourd'hui : combien y aurait-il de personnes sur le parvis du tribunal ? Lequel du rassemblement bruyant ou du rassemblement silencieux allait s'imposer ? Surtout, quelle peine serait infligée aux 8 personnes jugées ? A la 1ère interrogation, la réponse est environ 200, ce qui est plus qu'honorable étant donné que le rassemblement a eu lieu en pleine semaine alors qu'aucun préavis de grève n'avait été déposé, ce qui rendait impossible la présence de nombreux salariés. Malgré la colère facilement perceptible, les personnes venues apporter leur soutien sont restées parfaitement calmes, totalement respectueuses des grandes vitres du tribunal qui n'ont eu à subir aucun affront, et aucune prise de parole n'a eu lieu : les consignes syndicales ont donc été appliquées à la lettre, y compris par les membres du comité de soutien. Mais le plus important est que l'audience n'aura duré en tout et pour tout que 15 petites minutes, le temps pour la juge chargée d'officier, malgré les réserves personnelles - que le MRC 08 estime totalement déplacées - dont elle a tenue à faire part, de prononcer le report du procès au 24 février à 14h00. Le motif de cette décision ? L'absence pour des raisons professionnelles dûment attestées de 2 des avocats de la défense, ce qui ne lui laissait pas le choix, n'en déplaise aux revanchards qui se cachent derrière ces poursuites indignes...

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