Jean-Pierre Chevènement, invité de LCI

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dimanche 20 novembre 2011

Givet : et la vérité sur le projet d’incinérateur fut !

Coup de théâtre dans le dossier de l’implantation à Givet, à deux petits pas de la frontière belge, d’un ensemble industriel constitué d’une usine destinée à transformer des rebuts de papeteries en un combustible jusqu’alors jamais utilisé – l’Apic - et d’une unité ayant pour mission de le brûler afin de produire de l’électricité et de la chaleur ! Présenté par les porteurs du projet, par le maire de Givet, par le président de la Communauté de communes Ardenne Rives de Meuse et par leurs nombreux affidés comme étant un projet totalement vert s’inscrivant parfaitement dans le Grenelle de l’environnement, cette installation a fait l’objet depuis 18 mois d’un plan méthodique de communication dans lequel il était appelé, selon les circonstances et les publics visés, "unité de valorisation énergétique à partir de biomasse végétale" ou plus simplement "usine biomasse". Un argument très tendance qui, cumulé à la grosse trentaine d’emplois susceptible d’être créée, devait balayer toute opposition à la mise en route de ce complexe industriel.

Seulement, même au fin fond de la France, même dans un bassin d’emplois fortement sinistré, on peut trouver des gens qui ont les idées claires et qui sont capables de réfléchir ! C’est pourquoi un groupe de citoyens s’est constitué en collectif pour dénoncer les zones d’ombre entourant le projet et mettre en garde contre les nombreux dangers que la construction de ce qui ressemblait à s’y méprendre à un banal incinérateur ne manquerait pas d’entraîner, que ce soit sur le plan environnemental, sanitaire ou économique. Tour à tour moqué, vilipendé voire dénigré pour ne pas dire calomnié dans des tracts signés par le duo Dekens-Wallendorff et distribués aux frais du contribuable, il n’a pas cédé aux pressions et a mené contre vents et marées un important travail d’information des populations de part et d’autre de la frontière. Depuis le 07 novembre, date de l’ouverture de l’enquête publique sur l’installation de l’ensemble industriel, ce collectif est même passé à la vitesse supérieure en organisant une série de rencontres dans diverses localités.

Aujourd’hui, on sait que ce travail n’a pas été vain puisque jeudi dernier, lors de la première réunion organisée par le commissaire enquêteur, la représentante de l’unité territoriale Ardennes de la DREAL (direction régionale de l’environnement, de l’aménagement et du logement), a décidé de remettre les pendules à l’heure en rappelant au porteur du projet que "le ministère [de l’Ecologie] n’a jamais considéré l’Apic comme de la biomasse [mais seulement] comme co-combustible à partir de biomasse". Par conséquent, l’installation envisagée ne peut se prévaloir de la dénomination de "chaudière biomasse" mais relève dans la nomenclature actuelle des installations classées de la catégorie des "incinérateurs". Voilà qui est clair et net et qui devrait mettre un terme à un débat sémantique dont on se rend compte maintenant qu’il n’avait pour seul objectif que de faire prendre à la population de Givet et des environs des vessies pour des lanternes ! L’opération de désinformation visant à présenter l’installation envisagée sous un faux aspect ayant fait pschitt, l’honnêteté intellectuelle voudraient que ceux qui l’ont orchestrée fassent leur mea culpa. Le feront-ils ? Il faut l’espérer, mais le MRC 08 n’y croit absolument pas, hélas... 

1 commentaire:

arduinna a dit…

Enfin la vérité commence à apparaitre. Bravo à tous ceux qui se sont bougés pour qu'on y voit plus clair sur ce projet, mais surtout ne baissez pas la garde parce que la parti n'est pas gagné