Jean-Pierre Chevènement, invité de LCI

Chevènement : "on a détruit l'école de l'intérieur"


vendredi 14 décembre 2007

10 minutes pour tout savoir sur Chevènement

N'ayons pas peur des mots, Jean-Pierre Chevènement est une référence dans la vie politique française. Co-fondateur du Parti socialiste avec un certain François Mitterrand lors du Congrès d'Epinay en 1971, inventeur du fameux logo du poing à la rose, rédacteur d'une partie du programme commun avec le PCF et de quelques unes des 110 propositions de 1981, il a exercé de très hautes responsabilités politiques dans tous les gouvernements de Gauche que la 5ème République a connu. Forte personnalité plus attaché aux convictions qu'aux fonctions, il s'est illustré en démissionnant à 3 reprises de postes ministériels, en 1983 pour dénoncer la parenthèse libérale qui n'a d'ailleurs toujours pas été refermée (qui ne se souvient de sa fameuse formule: "Un ministre, ça ferme sa gueule. Si ça veut l'ouvrir, ça démissionne"), en 1990 pour protester contre la 1ère guerre du Golfe dans laquelle il percevait au-delà de la méga-ratonnade les signes avant-coureurs de la politique hégémonique des Etats-Unis au Moyen-Orient et en 2000 pour ne pas cautionner la remise en cause de l'unité de la république dans la gestion du dossier de la Corse.
Président d'honneur du Mouvement Républicain et Citoyen qu'il a créé après sa campagne présidentielle de 2002, il continue à peser sur la vie politique française par ses prises de position tranchées et par la profondeur de ses analyses. C'est donc plus qu'un homme politique, plus qu'une personnalité, c'est un personnage, mieux un homme d'Etat que toute personne qui s'intéresse de près ou de loin à la politique se doit de connaître. C'est ce qu'a compris le site iPOL qui a réalisé un entretien-vidéo destiné à présenter les différentes facettes de cet acteur politique hors du commun. Pour le consulter, rien de plus simple, cliquez sur le lien ci-dessous et vous saurez tout ce que vous avez toujours voulu savoir sur ce visionnaire hors du commun sans jamais avoir oser le demander:video 10' avec Jean-Pierre Chevènement

6 commentaires:

Tom a dit…

Ralala. Y a un paquet d'anciens socialistes au MRC. Comment c'est possible de raconter des approximations pareilles ?
Je savais JPC bourré de talent, je ne lui connaissait pas celui de graphiste.

C'est effectivement dans le chaudron bouillonnant du Centre d'études, de recherches et d'éducation socialiste (CERES), le courant de Chevennement, que la rose au poing est éclose.

En fait, en 1969, Marc Borret, et Yann Berriet, ont dessiné ce bel emblème (le vôtre est pas mal non plus, mais il fait trop penser à celui des radicaux valoisiens). Ils font ce travail à la demande de Paul Calandra, qui est responsable de la propagande (on ne se paye pas de mots à l'époque) de la fédération de Paris du " nouveau " Parti socialiste. Le CERES dirigeait la fédération de Paris. En 1970, Georges Sarre qui est le premier fédéral valide le logo pour une campagne d'affiche et celui-ci est massivement utilisé aux municipales de 71.
Georges Sarre, qui ne manque pas de talent, lui non plus, est un pilier moteur de la commission nationale à la propagande dans l'avant et l'après Epinay. Il emmène le logo de "sa" fédération avec lui et celui-ci commence à se généraliser sur tous les documents du parti.

L'année suivante, un poing et une rose figurent sur la couverture du programme commun dont je rappel que c'est un fait inouï à l'époque en Europe (je veux parler de l'alliance avec le PCF, pas du logo).
La même année, le PS prend une position d'exigence d'un referendum sur l'élargissement de la Communauté Européenne et d'abstention sur le fond pour éviter de brutaliser les camarades de la social-démocratie européenne : le poing et la rose entre en concurrence avec le coquelicot (symbole des gauches européennes depuis toujours) auquel est resté fidèle le Labour Britannique.

L'ennui du coquelicot, c'est que c'est une fleure un peu mollassonne. La victoire de l'Union de la gauche en 81 semble ouvrir une nouvelle voie pour la gauche, l'engagement européen de la France va permettre au poing et à la rose de se généraliser à toute l'Internationale Socialiste qui va adopter le symbole français tel quel avec des feuilles vertes : c'est le logo qui figure sur le blog de l'Etincelle. Le Parti des Socialiste Européen, culture du compromis oblige, va récupérer la rose, mais pas le poing, ce qui lui permettra d'arborer une très discrète épine tournée vers la droite.

Voilà, j'en ai fini de cette longue très longue diatribe. Si vous voulez y lire autre chose que ce qui y est écrit, libre à vous ;-)

Vigilant pour l'avenir de la Pointe a dit…

Pourquoi y lire autre chose que ce qui est écrit? Georges Sarre, dont chacun sait qu'il est le 1er secrétaire du MRC, a popularisé le poing à la rose qui a été conçu à l'intérieur du bouillonnant CERES dirigé par Chevènement. Voilà un fait historique que vous avez parfaitement détaillé! Merci des quelques informations complémentaires qui, nous en sommes sûrs, comblera les amateurs de précisions.

Milankovitch a dit…

Aie !
Un éminent historien local pris en flagrant délit de déviation historique...
On commence par réécrire l'histoire de l'emblème on finit par réécrire l'histoire tout court...
Qui vole un oeuf vole un boeuf !
Big Brother est de retour ?

Vigilant pour l'avenir de la Pointe a dit…

Flagrant délit de déviation historique, dites-vous? De toute évidence, vous n'avez pas compris la nature des propos qui ont été échangés. Ils ne faisaient que PRECISER la génèse de l'emblème dont tout le monde s'accorde à dire qu'il provient du CERES, c'est à dire de Chevènement et de Sarre.
Par contre, si vous êtres féru de réécriture de l'histoire, je vous conseille de consulter un blog (d'amatrice, certes) qui traite entre autres de la guerre de Secession. C'est édifiant! Pour en connaître les coordonnées, vous pouvez contacter l'auteur de l'article précédent, qui se tord de rire à chaque fois qu'il le consulte...

Tom a dit…

De l'oeuf au boeuf, que doit-on déduire de cette petite exagération de Milankovitch ? ...

Un logo qui dure depuis presque 40 ans et fait le tour de la planète, quand on y pense, ça impressionne. Il aura fallut que ces gens soient sacrément inspirés. Parce que c'est une oeuvre collective : la cristallisation de toute une culture. Chevennement comme chef politique y a sa part ; Paris comme capitale aussi.

Je passe à autre chose, les 10 minutes d'i-Pol valent pas un clou, excusez du peu. C'est saucissonné en petit morceaux, on y parle de tout et de rien, bref, ça reproduit tous les travers frénétiques de la télévision. Je vous soumet ces 20 minutes-ci, du news blog :
http://www.dailymotion.com/video/x3hjfn_entretien-avec-jeanpierre-cheveneme_news

Vigilant pour l'avenir de la Pointe a dit…

Les 20 minutes que vous nous proposez sont effectivement excellentes sur le fond. Hélas, elles ne traitent pratiquement que du traité européen. Certes, c'est un sujet essentiel, mais qui ne résume pas à lui seul la position politique de Chevènement.
La vidéo d'iPol est saucissonnée, c'est évident et pour tout dire, elle sent un peu le média amateur. Mais elle a au moins un avantage: elle permet d'avoir des réponses brèves à des questions précises. Elle va donc dans l'air du temps qui est plus à la concision et à la formule choc qu'à la réflexion de fond détaillée. Nous pensons comme vous que c'est une dérive de la télévision actuelle, mais n'est-on pas obligé de faire avec son temps?