Jean-Pierre Chevènement, invité de LCI

Chevènement : "on a détruit l'école de l'intérieur"


jeudi 31 janvier 2008

la liberté de la presse honteusement menacée!


Il y a quelques jours, des journalistes exerçant leur noble métier en leur âme et conscience ont été victimes d'une agression, heureusement seulement verbale, de la part d'une personne qui n'avait pas apprécié un article sur le financement d'une association dans laquelle elle remplit une fonction importante. Banal, direz-vous, ce sont les risques inhérents à ce métier lorsqu'on l'exerce dans des pays dictatoriaux, comme le Tadjikistan en Asie centrale ou le Zimbabwe en Afrique australe, ou dans des régimes qui n'ont de démocratie que le nom, comme la Russie ou l'Egypte. D'ailleurs, les statistiques publiées par Reporters sans frontières vous donnent raison: en 2007, ce ne sont pas moins de 1511 journalistes qui ont été agressés ou menacés à travers le monde alors que 86 de leurs confrères payaient de leur vie leur quête de l'information. Et la situation ne s'améliore pas puisqu'en 2006 le nombre de journalistes agressés ou menacés était déjà de 1472.

Mais ce qui est beaucoup moins banal et nettement plus génant, c'est que cette agression verbale n'a pas eu lieu dans l'un de ces pays à haut risque. Elle s'est déroulée dans une démocratie, une vraie! Et pas dans n'importe laquelle, dans celle qui a offert au reste de la planète ce monument des libertés qu'est la Déclaration des droits de l'Homme et du Citoyen. Vous l'avez compris, c'est en France que cette odieuse action d'intimidation s'est produite. Où exactement, êtes-vous en train de vous demander en trépignant d'impatience? Non pas au sud de la Loire où on a le verbe facile, mais au nord, dans la ville la plus septentrionale du département le plus septentrional de la région Champagne-Ardenne, c'est à dire à Givet.

Le MRC-08 condamne avec la plus extrème fermeté cette remise en cause de la liberté de la presse, constituante essentielle des libertés fondamentales sans lesquelles une véritable démocratie ne saurait exister. Il tient à faire savoir qu'il apporte tout son soutien moral aux journalistes qui ont été victimes de cette agression et souhaite qu'ils continuent à exercer leur métier avec la neutralité et l'impartialité qui les a jusqu'ici caractérisés. Il remarque par ailleurs que, même si les 2 faits ne sont pas directement liés, cette agression s'est déroulée dans une ville où le 1er magistrat s'était permis il y a quelques semaines d'afficher comme à l'époque du shérif de Nottingham sur les arbres d'une place un arrêté interdisant l'installation d'un forain, texte que le tribunal administratif a d'ailleurs depuis déclaré illégal. C'est pour nous la preuve que lorsque certains dirigeants ont recours à des pratiques douteuses, ils font très vite des émules, ce qui devrait faire réfléchir à 2 fois les électeurs avant qu'ils ne mettent leur bulletin de vote dans l'urne ... aux élections cantonales du 09 mars prochain par exemple!

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