Depuis quelques temps la fermeture du CEC de Givet était quasiment certaine, elle est désormais acquise : c'est du moins l'impression que laisse la candidature posée par six élus plus ou moins affichés de la droite ardennaise à la construction d'un réacteur français de troisième génération EPR dans la Pointe de Chooz. Cette déclaration laisse aussi sceptique. Certes, on sait que la construction du deuxième réacteur français vient d'être annoncée par Nicolas Sarkozy pour l'horizon 2011. Avec une puissance de 300 MW en plus par rapport à une centrale classique à eau pressurisée, 15 % de déchets en moins, une espérance de vie de 60 ans au lieu de 40 et un renforcement des dispositifs de sécurité, un tel équipement est particulièrement séduisant, d'autant qu'il permettrait d'atténuer la dépendance énergétique de la France en réduisant les importations d'énergies fossiles de plus en plus coûteuses. D'un point de vue économique, il serait bénéfique pour la Pointe puisqu'il emploierait dans l'immédiat plus de 2000 personnes pour sa construction et à terme plus de 500 salariés pour son fonctionnement. Il serait aussi bénéfique pour le département dans son entier, puisqu'il augmenterait considérablement les sommes versées au Fonds Départemental de Péréquation de la Taxe Professionnelle, dont beaucoup de communes, et notamment les plus défavorisées, profitent.
Le M.R.C.-08, conformément à sa position qui a toujours été de soutenir l'énergie nucléaire, est très favorable à un tel projet auquel notre territoire a tout à gagner. Cependant, des choses excellentes peuvent se révéler totalement utopiques. Qui peut sérieusement espérer qu'à l'heure où la Réforme Générale des Politiques Publiques s'efforce de réduire la présence de l'Etat en tous lieux, elle aboutisse dans les Ardennes à créer 3 fois plus d'emplois qu'elle n'en supprimera ? Certainement ceux qui voudraient faire oublier à leurs électeurs les conséquences locales de leurs votes nationaux, mais pas nous. On pourrait éventuellement croire à une compensation qui atténuerait les effets d'une décision négative, mais pas à ce marchandage nucléaire qui aboutirait à créer beaucoup plus d'emplois qu'il n'en supprimerait. D'ailleurs, Chooz n'est même pas citée par les médias nationaux parmi les sites possibles, contrairement à Flamenville, Tricastin, Marcoule et Pengy.
Ces espoirs auraient sans doute eu un sens lorsque l'Etat aménageait le territoire, mais nous estimons qu'ils ont toutes les chances de se révéler vains avec l'Etat-UMP qui désaménage le territoire à tour de bras.
1 commentaire:
C'est à se demander si les gens qui ont voté Sarkozy ont réfléchi rien qu'un peu aux conséquences que cela allait provoquer...
Je ne comprend pas du tout pourquoi le gouvernement désaménage le territoire!!
Quel sera l'aboutissement de cette politique contraire à celle de l'aménagement du territoire?
Que veut montrer cet Etat-UMP; qu'il est assez puissant pour tout renverser??
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