Jean-Pierre Chevènement, invité de LCI

Chevènement : "on a détruit l'école de l'intérieur"


mercredi 2 juillet 2008

Appel à la constitution de listes communes pour les européennes


Après les élections présidentielles et législatives en 2007, les élections cantonales et municipales en mars 2008, d'autres échéances pointent déjà leur nez: les élections sénatoriales en septembre 2008, auxquelles le MRC-08 sera très attentif puisqu'elles permettront selon toute vraisemblance de renforcer la présence et l'audience de notre parti au Parlement, et surtout les élections européennes en juin 2009. Ce scrutin habituellement boudé par les électeurs est une opportunité de faire entendre au sein même des institutions européennes la voix de ceux qui veulent une construction européenne à la fois plus démocratique et plus sociale. Il doit donc être préparé avec intelligence. C'est pourquoi des personnes d'horizons politiques variés ont décidé de lancer l'appel ci-dessous que nous vous invitons vivement à signer:

"Nous, signataires de cet appel, sommes des citoyens de gauche, partisans d'une Europe sociale qui protège les peuples. Face au Traité Constitutionnel Européen qui entérinait le dogme du libéralisme économique, nous avons mené campagne et voté non au référendum du 29 mai 2005. Nous représentons 31,3 % des suffrages qui se sont exprimés lors de ce scrutin. Nous sommes aujourd'hui inquiets : alors que ce désir d'une véritable Europe sociale est la plus importante force d'opinion qui se soit exprimée en mai 2005, il y a fort à craindre qu'elle ne soit pas représentée au parlement européen qui sera élu lors des prochaines européennes en Juin 2009. La tentative de rassemblement des collectifs du 29 Mai, fin 2006, a été un échec : elle nécessitait en effet la désignation d'un candidat unique pour l'ensemble des tendances de notre front. La conséquence de cet échec a été l'absence de traduction politique à la hauteur de notre mouvement : les deux candidats au second tour de l'élection présidentielle soutiennent la construction libérale de l'Europe. Pire ! Le 4 février 2008, loin d'entériner le résultat du référendum, Nicolas Sarkozy et les parlementaires soutenant l'Europe libérale bafouent la souveraineté populaire en adoptant un traité identique sous une forme prétendument « simplifiée ».
Nous ne voulons pas ajouter à ce déni de démocratie une absence de représentation au parlement européen à l'issu des élections européennes de Juin 2009. Rappelons les faits : pour le scrutin des européennes de Juin 2009, la France sera divisée en 8 grandes circonscriptions où il faudra déposer des listes de candidats. Le nombre de sièges par circonscription, fixé par le décret n°2004-396 du 6 mai 2004, est de 12 pour le Nord-ouest, 10 pour l'Ouest, 10 pour l'Est, 10 pour le Sud-ouest, 6 pour le Massif central-Centre, 13 pour le Sud-est, 14 pour l'Ile-de-France et 3 pour l'Outre mer. Soit un total de 78 sièges de députés européens pour la France. Il se trouve que les élections européennes sont des élections proportionnelles à seuil. Ce qui veut dire que Les candidats ne peuvent espérer obtenir un siège s'ils ne franchissent pas la barre fatidique des 5 %. Mais ce n'est pas tout. Ces élections sont aussi des élections à la proportionnelle. Ce qui veut dire que le nombre de sièges obtenus dépendra du nombre des votes exprimés en fonction du nombre de sièges disponibles dans une circonscription. Il y a donc un second seuil qui dépend, quant à lui, du calcul de proportionnalité. Ce pourcentage minimum de voix nécessaires pour espérer obtenir un seul siège varie de 7% des suffrages dans la circonscription d'île de France, à plus de 9% dans celle du Massif central-Centre !Pour exemple : dans le Massif central-Centre, lors des dernières européennes en 2004, la dernière liste a avoir obtenu un unique siège avait reçu 9,96 % des suffrages exprimés. Sur les 18 listes présentées, seules trois ont obtenu des sièges ! Or, aux présidentielles, les résultats obtenus par les candidats dispersés, défendant le non au TCE, sont, à gauche, de 4,1 % pour la LCR, 1,9% pour le PCF, 1,3% pour José Bové et LO et 0,3% pour M. Schivardi. Les conclusions sont implacables : aucune des formations politiques défendant l'Europe sociale n'est en mesure d'obtenir le moindre siège aux prochaines européennes si la dispersion est encore de mise. Que les candidats représentant le non de gauche fassent ce rapide calcul : ils s'apercevront très vite que désunis, ils n'ont aucune chance. Tout le monde sera perdant, alors que rassemblés au sein de listes communes, 31,3 % des suffrages correspond à un minimum de 24 sièges de députés sur les 78 auxquels la France a droit.
Notre appel n'est pas un énième appel à la recomposition des partis politiques de gauche. Sa finalité est beaucoup plus modeste : il s'agit d'un appel à représenter l'Europe sociale dans les instances européennes. Comme toute force d'opinion, nous avons le droit d'être représentés au niveau européen ! Nous appelons solennellement toutes les forces politiques qui, en mai 2005, ont dit non au TCE et oui à l'Europe sociale de constituer dès à présent des listes communes que nous pourrons défendre comme nous l'avons fait lors que la campagne de 2005. Nous demandons la formation d'un front unitaire entre toutes les tendances politiques qui ont mené conjointement la grande campagne populaire face au TCE et aux défenseurs de l'Europe Libérale. Le peuple du non de gauche ne peut accepter l'idée qu'il ne sera pas représenté au prochain parlement européen alors que le non au TCE l'a emporté et que ce non était majoritairement un non de gauche !"


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