Hier après-midi, sous un soleil radieux qui aurait presque pu donner envie aux touristes de venir traîner leurs guêtres et accessoirement dépenser leur argent dans les Ardennes, une cérémonie d’une grande dignité s’est tenue dans la commune de Chooz. Son objectif ? Non pas implorer l’intervention divine pour que cette commune voit un jour un réacteur de type EPR s’y implanter, mais plus solennellement honorer la mémoire des soldats du 2ème régiment de spahis marocains qui ont caserné dans le village pendant l’hiver 1939-1940 afin de contrer une éventuelle attaque allemande qui n’est jamais venue.
Parfaitement organisé, l’hommage a débuté par une messe à laquelle ont participé une bonne vingtaine de porte-drapeaux, puis il s’est poursuivi par une prise d’armes et par un défilé jusqu’au pont sur la Meuse où une plaque commémorant le séjour des spahis dans la commune a été dévoilée par 2 survivants de ce régiment qui a été décimé entre le 10 et le 15 mai 1940 dans les combats de La Horgne. La cérémonie s’est poursuivie, en présence bien sûr de Michèle Marquet, maire de la commune, mais aussi de Claude Wallendorff, conseiller général du canton, de Philippe Vuilque, député de la circonscription et de Marc Laménie, sénateur des Ardennes par un recueillement devant le monument aux morts et par une Marseillaise entonnée par la chorale du village qui a gratifié le nombreux public de 2 couplets de l’hymne national.
Cet hommage, d’une grande sobriété, comme vous pouvez le constater sur les photos ci-dessous, a permis de constater le lien fort unissant la population de la Pointe et l’armée, au moment où le CEC de Givet s’apprête à fermer ces portes. Beaucoup de nostalgie donc, mais aussi beaucoup de dignité pour cette cérémonie relevant du nécessaire devoir de mémoire destiné à rappeler aux générations actuelles et futures les sacrifices consentis dans le passé par nombre de nos concitoyens pour que nous puissions vivre en liberté.
2 commentaires:
Encore un baptême à consonance militaire. Avec tout le respect que je dois aux spahis et surtout au devoir de mémoire, je pense qu'il grand temps de ressasser le passé et de baptiser les lieux avec des noms plus citoyens et pacifistes. Pont de la Paix, pont de l'Europe, ou plus simplement Pont des roches auraient été des noms plus fédérateurs. Mais il est de coutume à Chooz de réduire le débat à néant. Merci aux spahis, hommages aux victimes innocentes des guerres, des erreurs militaires et de la bêtise humaine, mais tournons la page et soyons plus créatifs, surtout dans le village dit numérique. C'est pourquoi j'ai boycotté cette manifestation. Je pense qu'il ne faut pas entretenir les haines en stigmatisant les épisodes malheureux du village et en ravivant les mauvais souvenirs de ceux qui ont connu cette période.Le "célèbre" pont de Chooz, petit village à vocation maraîchère, portera donc ce nom militaire. Allez comprendre!
Votre position est tout à fait respectable, d'autant qu'elle repose sur une argumentation solide. Nous avons 2 points communs : comme vous, nous pensons que la guerre est une manifestation de la bêtise humaine et nous sommes d'accord pour dire qu'il faut être tourné vers l'avenir et être créatif.
Mais le devoir ce mémoire est pour nous incontournable. Attention, ce n'est absolument pas par un nationalisme déplacé et détestable, nous ne haïssons pas nos voisins, bien au contraire! C'est simplement parce que nous pensons que l'avenir ne peut se construire qu'à partir d'une bonne connaissance du passé (le meilleur comme le pire)et que cet avenir continuera à se manifester par l'intermédiaire des Nations qui sont le seul cadre réel de la démocratie.
Il faut donc trouver un juste équilibre entre le devoir de mémoire, le désir de paix et la projection vers l'avant.
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