Cet après-midi, à 17h30, à l'appel des 2 fédérations de parents d'élèves, la FCPE et la PEEP, et de plusieurs syndicats dont la FSU, la CFDT et la CFTC, un rassemblement a eu lieu devant la cité scolaire Vauban de Givet, afin d'alerter la population et les pouvoirs publics sur les craintes pour l'avenir du lycée après l'annonce de la fermeture à la rentrée prochaine d'une des 2 options actuellement enseignées en 1ère STG. Après une présentation par Christophe Bertrand, le représentant local de la FCPE, des menaces planant sur la survie à moyen terme de l'établissement, puis par la déléguée de la FSU des conséquences d'une éventuelle fermeture, le cortège, fort d'une grosse centaine de personnes parmi lesquelles figurait Michèle Leflon (vice présidente du Conseil régional) mais aucun maire du canton et donc aucune écharpe tricolore, s'est mis en route. Dans une ambiance bon enfant marquée par quelques slogans bien sentis du genre "lycée amputé, avenir menacé", il a rejoint par un itinéraire un peu rallongé, que vous ne trouverez certainement pas sur Via Michelin ou Mappy, l'Hôtel de Ville. Après quelques minutes d'attente un peu bruyantes, il a été accueilli par le maire et Conseiller général Claude Wallendorff, qui a préféré recevoir une délégation improvisée plutôt que de prononcer un discours sur le perron qui aurait été difficilement intelligible par les manifestants.
Avec à ses côtés Béatrice Le Guen, adjointe chargée des affaires scolaires, le 1er magistrat a d'abord expliqué que sa présence au défilé ne lui avait pas paru "stratégiquement utile" étant donné le recul du Rectorat sur la fermeture de la totalité de la 1ère STG. Il a ensuite précisé que cette position était aussi celle d'autres élus, notamment de Bernard Dekens, maire de Vireux-Wallerand et président de la communauté de communes Ardenne Rives de Meuse, puis il a laissé les membres de la délégations exposer leurs inquiétudes. Cela a permis des échanges sans langue de bois sur les risques que fait courir le détricotage en cours de la filière STG pour l'attractivité du l'établissement alors que le Conseil Régional s'apprête à construire à Revin, distant de seulement 30 kilomètres, pour la bagatelle de 38 millions d'euro un lycée flambant neuf dimensionné pour accueillir 650 élèves au lieu de 550 actuellement. Le risque a été présenté comme étant d'autant plus grand que le Rectorat a décidé l'ouverture à la prochaine rentrée à Revin de 2 nouvelles filières qui contribueront à accroître l'attractivité du site. L'accent a également été mis sur les conséquences sociales et économiques qu'aurait la fermeture du lycée dans un canton déjà particulièrement mis à mal par la crise actuelle.
Face à ces craintes, après avoir laissé Béatrice Le Guen affirmer sans convaincre qui que ce soit que le lycée avait été préservé cette année par les suppressions de poste, Claude Wallendorff a expliqué que les élus locaux avaient en matière d'enseignement secondaire un rôle très limité. Il s'est ensuite efforcé d'être rassurant en mettant en avant que "les effectifs d'un lycée ne sont pas liés à la palette de formations proposées" (y croira qui voudra!), que le Contrat de Redynamisation de Site de Défense assure la pérennité de l'établissement pour au moins 6 ans et que le fonctionnement pour environ 30 ans de la centrale nucléaire de Chooz autorise même à se projeter dans un avenir plus lointain. Puis, après avoir soufflé le chaud, il a soufflé le froid en reconnaissant que la construction par le Conseil Régional d'un lycée à Revin n'était pas anodine ("certaines décisions annoncent des conséquences"), d'autant que d'après lui, la rumeur dit qu'il y a un lycée de trop dans la vallée de la Meuse. La rencontre s'est terminée par l'engagement du Conseiller général de prendre des renseignements auprès du Recteur, d'encourager via la Communauté de communes toutes les initiatives permettant d'améliorer l'attractivité du site à l'image de la création récente de la section multi-sportive au collège et par la réaffirmation de son attachement total à la sauvegarde du lycée. Rien de révolutionnaire donc, mais la mobilisation enregistrée ce soir a montré clairement aux éventuels fossoyeurs de la Pointe que la population du canton était vigilante à la sauvegarde de son lycée.
3 commentaires:
Une présence qui ne serait pas "stratégiquement utile" a-t-il dit le brave? Le Rectorat recule devant le fait de supprimer totalement la filière STG mais la mesure qu'il a pris n'est qu'un pas en arrière pour mieux sauter ensuite! D'autant que d'après ce que j'ai pu comprendre, l'option supprimée est là plus demandée par les futurs STG de Vauban... C'est fou ce que l'avenir du lycée intéresse les dirigeants de la Pointe! Et bien, bientôt on va nous dire que si Chanzy a un gros effectif ce n'est aucunement grâce au grand nombre d'options d'enseignement qu'il offre! Peut-être que ce genre d'argument concernant petit effectif de Vauban n'était pas "stratégiquement utile"!
C'est un peu difficile à admettre quand on a soit même manifesté, mais la position de Claude Wallendorff est défendable : s'il avait manifesté, comment cela aurait-il été interprété ? Certainement comme un soutien par ceux qui étaient dans la rue, mais tout aussi certainement par nos hauts dirigeants comme la remise en cause de la concession faite par le Rectorat en maintenant une des 2 options menacées. Une sorte d'ingratitude qui aurait pu s'avérer nuisible pour l'avenir....
Il y aura certainement d'autres combats pour la sauvegarde du lycée de Givet, il n'est donc pas nécessaire de griller toutes ses cartouches dès maintenant.
Vu ainsi, il est vrai que c'est compréhensible en ce qui concerne Mr Wallendorff, en revanche l'absence de certains autres l'est un peu moins... En revanche si jamais le Rectorat venait à prendre d'autres mesures encore plus importantes, il faut espérer que les "dirigeants" agiront en conséquence...
Enregistrer un commentaire