Jean-Pierre Chevènement, invité de LCI

Chevènement : "on a détruit l'école de l'intérieur"


dimanche 12 juin 2011

Le chiffre du jour !

1.580.000 euros ! C’est la différence entre l’offre financière faite par le groupement mené par Valerian, filiale de la multinationale française du BTP Spie Batignolles, et celui organisé par Urano, la référence ardennaise en matière de travaux publics, pour réaliser la 1ère tranche de ce que l’on appelle dans le milieu du BTP "le chantier du 21ème siècle dans les Ardennes" : l’A304, c’est-à-dire la branche ouest du Y autoroutier ardennais, qui prolongera l’A34 entre Saint-Pierre-sur-Vence, situé au sud de Charleville Mézières, et la déviation de Rocroi qui rejoint la frontière belge. Une somme loin, très loin d’être négligeable donc, dont on aurait pu penser qu’elle serait déterminante pour l’attribution de ce marché financé à près de 45 % par les conseils régionaux et généraux. Hélas, ce n’a pas été le cas puisque c’est le groupement le plus cher, à savoir celui mené par Valerian, qui a été retenu au terme de l’appel d’offres.

Une véritable aberration pour notre quotidien départemental, qui a révélé l’information dans son édition de hier, ainsi que pour les élus locaux et régionaux qui s’étaient battus afin que le marché de l’A304, représentant une enveloppe totale de 330 millions d’euros, soit divisé en 8 allotissements pour permettre aux entreprises ardennaises, dont l’assise financière est assez limitée, d’avoir des chances sérieuses de concourir. Un coup de massue pour l’entreprise Urano, qui sait bien que l’offre financière ne représentait que 55 % de l’offre économique globale, mais qui n’a pas digéré d’avoir été distancée par son concurrent sur les critères relatifs à la démarche de développement durable et au risque et encore moins d’avoir été ridiculisée sur celui de la valeur technique avec une note de seulement 7,5 sur 20 contre 18,25 au groupement mené par Valerian. Surtout, pour les Ardennais(es), c’est un énième report annoncé de la mise en service de l’A304, dont le projet a pourtant été inscrit par le Parlement européen au réseau routier transeuropéen dès 1996 et la décision de construction prise par le gouvernement français en juillet 2001, puisque Urano a décidé de contester l’attribution du marché auprès du tribunal administratif. Et pour le MRC 08, c’est la démonstration que les procédures en vigueur pour l’octroi des marchés publics doivent être améliorées, afin de limiter les risques de contestation, en renforçant le poids des critères objectifs – le prix, entre autres – sur celui des critères subjectifs.

1 commentaire:

BdC a dit…
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