Jean-Pierre Chevènement, invité de LCI

Chevènement : "on a détruit l'école de l'intérieur"


mercredi 1 juin 2011

La citation (très déplacée) du jour !

"Revin reste bel et bien une ville de la Vallée. Entre Givet et Revin, on peut au moins parler d’une intercommunalité de l’Eglise ! ". Telles sont les paroles prononcées par Bruno Coqueret, abbé de son état, dans un entretien publié dans l’édition du 28 mai de "l’Ardennais" à l’occasion de sa mutation des paroisses de Notre-Dame du Passage (Revin et Anchamps) et de la Vallée de l’ardoise (Fumay, Haybes et Fépin) à celle du Faubourg de Laon à Reims. Bon connaisseur de ce territoire que l’on peut appeler la base de la Pointe, dans lequel il officie depuis 2003, cet ecclésiastique socialement très engagé, au point de participer régulièrement aux actions organisées par ATTAC et d’avoir été un des représentants du Comité Catholique contre la Faim et pour le Développement lors du Forum social mondial de Nairobi, restera dans les mémoires pour avoir soutenu d’une façon tout à fait officielle en février 2007 les employés de l’usine Porcher touchés par le projet de fermeture de la partie fonderie de leur entreprise. Une position peu commune pour un homme d’Eglise, même dans une région ouvrière, qui lui avait valu à juste titre une grande popularité personnelle !

Mais de là à s’immiscer dans le débat actuel sur la refonte de la carte de l’intercommunalité en faisant savoir implicitement qu’il est favorable à l’entrée de Revin dans la Communauté de communes Ardenne Rives de Meuse alors que le Préfet a proposé le rattachement de cette ville à une nouvelle intercommunalité qui serait située en grande partie sur le plateau de Rocroi, il y a un pas que l’abbé Coqueret n’aurait jamais dû franchir. Pourquoi ? Pardi, parce que depuis la loi de séparation de l’Eglise et de l’Etat du 9 décembre 1905, la République française est LAÏQUE ! Autrement dit, comme le résumait si bien Victor Hugo, l’Eglise doit rester chez elle et l’Etat chez lui afin qu’il n’y ait pas de confusion navrante entre des ouailles obéissantes et des citoyens utilisant leur esprit critique. Pour le MRC 08, cet écart doit donc être condamné, et ce d’autant plus fermement que notre ecclésiastique sur le départ n’en est pas à sa première remise en cause de la laïcité. En décembre 2009 déjà, c’est lui qui s’était fait remarquer en organisant une cérémonie religieuse à Fumay à laquelle avait participé es qualité le maire de la ville. Nous profitons aussi de l’occasion pour rappeler que, contrairement à ce que certains semblent croire, la laïcité n’est légalement à ce jour affublée d’aucun qualificatif : elle n’est ni ouverte, ni positive, elle est, c’est tout et elle a vocation à être appliquée partout et par tous. Qu’on se le dise...

25 commentaires:

evils a dit…

Ce commentaire est affligeant. Sous prétexte de laïcité on condamne la parole d'un homme qui exprime une opinion sur un sujet de société. Une fois de plus, la gauche bien pensante est la seule à avoir le droit de s'exprimer et d'assener ses vérités à ses "ouailles".
Qu'auriez vous dit, si cette même personne avait soutenu le projet du Préfet. On n'ai pas loin de la pensée unique et d'une certaine forme de fascisme intellectuel. Triste monde que celui d'aujourd'hui ou l'on ne peut plus rien dire. La liberté s'envole et nous la laissons partir tous les jours un peu plus.

Anonyme a dit…

Mais c'est que c'est à double sens : le préfet non plus n'a pas le droit de mettre son nez dans les affaires des Eglises, sauf en Alsace-Moselle. D'ailleurs, Bruno Coqueret peut dire ce qu'il veut à titre privé et comme citoyen : c'est en tant qu'abbé (et vu le sujet de l'article c'est bien de cela qu'il s'agit) qu'il doit s'abstenir de ce genre de propos. Ce n'est pas nier la liberté d'expression que de respecter ses limites légales.

Vigilant pour l'avenir de la Pointe a dit…

S'il s'était agi d'un simple sujet de société, les propos de l'abbé Coqueret n'auraient posé aucun problème. Mieux, ils auraient été les bienvenus. Mais là, il s'agit d'un sujet on ne peut plus politique ! Ils remettent donc en cause la loi sur la laïcité que certains considèrent certainement comme dépassée, mais qui est toujours en application en France.
Par ailleurs, pour que les choses soient bien claires, si l'abbé Coqueret avait soutenu le projet du préfet, le commentaire aurait été identique : en substance, qu'il se mêle de ce qui le regarde...

Ophélie G a dit…

Ce que l'abbé Coqueret a dit, les citoyens ne fréquentant pas l'Eglise de la Pointe ne peuvent pas le comprendre. J'ai eu l'occasion encore hier soir de le rencontrer, et fréquentant très régulièrement l'Eglise de la vallée, je vous assure que cette expression d'intercommunalité de l'Eglise est un clin d'oeil un peu provocateur peut être à l'égard de la restructuration territoriale, certes, mais c'est surtout pour montrer, je pense, l'alliance qui va se fonder entre les paroisses de Givet, Vireux, Fumay et Revin. C'est tout! Je ne vois aucune atteinte à la laïcité là-dedans. Je rejoins d'ailleurs Evils. Si seule la Gauche peut s'exprimer en politique, il n'y a pas plus d'égalité, ni de liberté d'expression!!!!!
En effet, si l'Etat modifie la structure intercommunale, l'Eglise aussi est forcée de le faire, et il y a en l'occurence, au sein du diocèse de Reims un rassemblement de plusieurs paroisses. Ainsi, L'abbé Coqueret part sur Reims et l'abbé Fleury, actuellement prêtre sur les paroisses de Givet et Vireux, se retrouve en septembre prochain avec Fumay et Revin en plus! Voilà la justification, à mon humble avis, de l'emploi du terme d'intercommunalité!
Je tiens aussi à exprimer ma profonde frustation quant aux propos de l'article concernant la distinction entre les "ouailles obéissantes" et les citoyens exercant leur "esprit critique". C'est à la limite d'accuser les chrétiens d'être des crétins (comme c'était coutume auparavant). N'avez-vous donc aucun respect des croyances des autres pour considérer de telle manière les chrétiens? Je croyais que la laïcité c'était aussi la tolérance des croyances de chacun.
Autre remarque: un prêtre est aussi un citoyen qui vote et exprime ses opinions. Ce n'est pas une espèce d'énergumène fou à lier parce qu'il a décidé de donner sa vie à Dieu. Ce n'est pas parce qu'il n'est pas marié à une femme qu'il n'est pas un citoyen comme les autres. D'ailleurs qu'est-ce que la normalité? S'afficher entièrement nu dans les magazines? Se livrer à la violence sexuelle, violence physiques et morales? C'est en tout cas ce qui illustre notre monde actuel!

Ophélie G a dit…

En tant que citoyen, l'abbé Coqueret est tout à fait en droit de soutenir ou non le projet du préfet. Ainsi, comme tout autre citoyen normalement constitué, il s'intéresse à ce qui l'entoure et possède donc un esprit critique! Il se mêle donc de ce qui le regarde!

Anonyme a dit…

Comme l'article est consacré à sa mutation, il me semble que l'abbé parle ès qualités : de la même façon qu'un élu ne peut pas faire un signe de croix dans sa vie publique, il n'aurait pas dû se le permettre. Enfin, je suis d'accord pour dire qu'il n'y a pas mort d'homme (ça me rappelle quelque chose...), à condition que cela ne devienne pas une habitude. Errare humanum est, perseverare diabolicum...

Vigilant pour l'avenir de la Pointe a dit…

Toutes les croyances religieuses sont respectables, mais elles doivent néanmoins respecter le cadre législatif en vigueur. La loi sur la laïcité existe, elle n'a pas été abolie même si certains le souhaiteraient. Elle doit donc être appliquée par tous, y compris par l'abbé Coqueret, qui possède bien sûr en tant que citoyen une liberté d'expression très importante, mais qui doit lorsqu'il s'exprime es qualité ne pas intervenir dans la sphère politique. Le redécoupage de la carte de l'intercommunalité est une affaire POLITIQUE ! Jouer les provocateurs sur ce thème pourrait peut être faire sourire, sauf que s'est remettre en cause une des caractéristiques de la République française qui se trouve d'ailleurs dans l'article 1er de notre Constitution. Ce n'est donc pas un "péché véniel", même si ce n'est pas non plus un "péché mortel".

Ophélie G a dit…

Non mais attendez, il y a peut être employé une terme qui concerne un sujet politique actuel, à savoir "intercommunalité" mais ce n'est pas pour se prononcer sur le nouveau redéoupage! Il n'a pas parlé ouvertement de sa volonté pour Revin d'entrée dans la communauté de communes Ardennes Rives de Meuse. Il faudrait peut être cesser d'essayer de lire entre les lignes! Il parlait du regroupement des paroisses qui va avoir lieu en septembre et qui en plus qu'en lien étroit avec sa mutation; puisqu'il en est le motif!
Donc, je ne vois pas pourquoi cet article a été édité sur le blog et cette phrase, prononcée dans le cadre paroissial et non dans le cadre de la restructuration intercommunale de l'Etat, dramatisée et présentée comme déplacée. Elle n'est aucunement déplacée, elle est justement bien cadrée puisqu'elle établit la nouvelle situation paroissiale de la vallée de la Meuse! L'abbé a quand même le droit de parler librement de la situation paroissiale qui est l'objet de sa mutation dans un article de presse concernant sa mutation, sommes-nous d'accord?
Le terme d'intercommunalité ici n'a pas une connotation politique mais une connotation diocésaine! Il faut aussi savoir laisser les phrases dans leur contexte car sinon c'est très facile de leur faire dire ce que bon nous semble pour entraîner une polémique!

Vigilant pour l'avenir de la Pointe a dit…

L'abbé Coqueret n'a pas pas peut être employé un terme qui concerne un terme qui concerne un thème politique actuel, il l'a employé! Et comme nous croyons que de part la façon dont ils sont formés les hommes d'Eglise sont tout sauf des imbéciles, nous ne pouvons imaginer un instant qu'il s'agisse d'une erreur de formulation. L'Eglise, au plus haut niveau, ne cache pas sa volonté de remettre en cause la laïcité telle qu'elle est traditionellement appliquée en France. Nous en avons trouvé une démonstration concrète et nous la dénonçons tout simplement, n'en déplaise à ceux qui voudraient revenir au régime concordataire dont le moins que l'on puisse dire est qu'il n'a pas laissé que de bons souvenirs. D'ailleurs, pour mémoire, la dernière fois que la laïcité institutionnelle a été remise en cause, c'était pendant le régime de Vichy...

FL a dit…

Les propos du prêtre n'ont aucune connotation politique. Et vos commentaires sont eux, totalement déplacés c'est certain.
selon que le prêtre oeuvre dans le même sens que le MRC08 alors il est sous la grâce de Dieu mais si celui-ci se dit plutôt contraire aux idées de MRC08, il se voit affublé de tous les maux (et les mots)
Oserions nous dire que dans ce prêtre se cacherait 666?

Le MRC08 a parfois de remarqables analyses mais cette fois, le parti pris aura pris le dessus sur la reflection.

FL

Vigilant pour l'avenir de la Pointe a dit…

Au moment où on est en train de refondre la carte de l'intercommunalité et qu'un des principaux points de débat est de déterminer celle qui devra accueillir la ville de Revin, dire que Revin est dans la vallée, comme le clame haut et fort sur tous les tons possibles son maire Philippe Vuilque afin de rentrer dans la Communauté de communes Ardenne rives de Meuse, n'est pas anodin. D'ailleurs, le jounaliste qui a rédigé l'article le notait lui même en écrivant : "même en rêve, Philippe Vuilque n'aurait pas imaginé pareil soutien" !
L'analyse des propos tenus pas l'abbé Coqueret n'est donc pas une analyse partisane propre au seul MRC 08, mais une analyse objective que toute personne qui suit avec un minimum d'attention la vie politique départementale peut faire.
Mais peut être que le concept de laïcité vous échappe, comme à certains, de droite évidemment, mais aussi hélas de gauche ? Peut être considérez vous, à l'image de Nicolas Sarkozy, que ce concept, dont l'un des initiateurs était Jaurès, doit être toiletté ? Peut être souhaitez-vous revenir à la collusion entre l'Etat et la religion catholique que Pétain en son temps avait réussi à remettre en place ? C'est votre droit le plus absolu d'avoir ces positions politiques, mais il faudra pour celà remettre en cause la loi du 09décembre 1905. C'est peut être faisable, mais ça risque de ne pas être une mince affaire...

Anonyme a dit…

Je comprends bien qu'il s'agit d'un bon mot, mais l'ironie étant justement ce qui permet de dire sans dire, je vois bien aussi pourquoi le mrc-08 le relève.
Toujours dans le registre ironique, on me pardonnera de faire un peu le théologien : "L'Eglise juge les affaires de foi et celles qui concernent le salut éternel, l'Etat les affaires politiques et celles qui touchent le salut temporel". André Duval, 1614. Et de rappeler au passage qu'une des sources de la laïcité, c'est le gallicanisme - fort modéré chez Duval en plus.
En tout cas, aujourd'hui en France, le politique monopolise la sphère publique et en exclut le religieux : les exceptions ont été fixées en 1905 et sont d'ailleurs de plus en plus accommodantes, notamment en matière d'éducation. Si l'on n'est pas d'accord, l'on trouve une majorité et l'on change la loi.
Par ailleurs, pour autant qu'un laïc puisse juger sans péril de telles matières, il est sans doute difficile pour un religieux de séparer ce qu'il dit comme personne privée et ce qu'il déclare dans son ministère. Mais ce n'est pas notre faute... C'est aussi pour éviter ce genre d'amalgames fâcheux que la loi de séparation a été proposée et votée (se référer aux débats à la Chambre des députés en 1905 : à noter qu'une version beaucoup plus sévère pour les Eglises avait été proposée par Maurice Allard).
On constate du reste que dans nos bonnes Ardennes, la loi de séparation est foulée aux pieds presque quotidiennement, et souvent de façon bien plus outrancière que les pauca verba du révérend abbé. Raison de plus pour être vigilant.

Ophélie G a dit…

intercommunalité: caractère de ce qui est commun ou relatif à plusieurs communes limitrophes!
Les paroisses sont dessinées sur le même plan que les communes, donc le termes peut être employés pour l'aspect paroissial. Ce qui va être commun à Revin, Fumay, Vireux et Givet c'est que désormais elles seront chapeautées par le même prêtre! Voilà tout! Je ne vois pas en quoi une simple phrase, d'ailleurs, porte atteinte à la laïcité! tant que nous en restons aux mots, rien de bien concret, donc je pense, à mon avis, que cette phrase ne méritait pas qu'on lui consacre un article entier qui dénonce une soi-disant atteinte à la laïcité, qui n'en est pas une! Vous défendez la laïcité simplement parce que les gens de Droite la remettent souvent en cause et que par définition du clivage politique, la Gauche s'oppose quasi systématiquement à la Droite! Là, pardonnez-moi le terme, mais vous faites dans l'extrémisme!
Vous brandissez sans cesse la laïcité comme l'un des principes intouchable, vous allez jusqu'à chercher la petite bête dans une mini phrase d'un article de l'Ardennais et vous en faites une montagne: atteinte à la laïcité, violation des principes de la République française!
Tant que vous y êtes, réclamez le gibet pour l'abbé Coqueret! Il a osé prononcé un terme qui est associé au terme de commune, terme désignant une organisation politique d'un territoire! Quel Diable! Mais attendez, un terme peut s'appliquer à différents sujets!
Si nous décortiquions pointilleusement les différents programmes des partis de Gauche, je peux vous assurer, que là, pour le coup, il y aurait de la polémique et des articles long de 150 lignes visant à dénoncer et accuser les ignominies que l'on peut souvent y trouver!
Vous restez bien trop dans le système de clivage politique Gauche/Droite, ce qui vous pousse à chercher le moindre petit détail qui pourrait vous permettre de vous défouler contre vos principes et d'exercer votre soi-disant esprit critique.

Ophélie G a dit…

de vous défouler contre ce qui va à l'encontre de vos principes*

Vigilant pour l'avenir de la Pointe a dit…

Une petite question toute simple ! Qui déclenche une polémique ? Celui qui relève un fait et le met en perspective ... ou celui ou celle qui s'étend en longues tirades stériles et redondantes pour que ce fait ne soit pas relevé ?
Par ailleurs, la structure de base pour l'Eglise, que je sache, est la paroisse et non pas la commune. Il n'y a jamais eu de concordance géographique stricte entre les 2, les contre-exemples le prouvant étant légion et cela depuis bien longtemps. Il aurait donc été plus judicieux et tellement plus neutre d'utiliser le terme de "regroupement interparoissial" que celui "d'intercommunalité". Un simple écart sémantique, peut être, mais pas sûr...

Ophélie G a dit…

Vous saviez, en éditant cet article, que forcément il y aurait une ou deux réactions et que le débat se déclencherait!
C'est un écart sémantique qui prouve aussi que les prêtres ne sont pas uniquement enfouis dans leurs convictions; qu'ils vivent dans le même monde que tous les autres êtres humains. Et à vrai dire, je soutiens ce genre de comportement, n'en déplaise à la laïcité!

Ophélie G a dit…

Je ne pense pas que le débat soit stéril; il vous dérange au contraire! Un peu d'opposition, ça fait la main pourtant!!!!
Quant à sa redondance, c'est parce que vous vous entêtez à ne pas entendre (j'en connais au MRC-08 qui sont têtus!!!) ce que je ne cesse de répéter concernant la refonte paroissiale de la vallée!!!

Anonyme a dit…

Comme la loi de 1905 ne vous agrée visiblement pas trop, on va revenir aussi sur les décrets de Vatican II, tant qu'à faire : foin de la langue française, vive le latin !

Hem.

BS ad Opheliam G, salus et dilectio. Non sine magna admiratione video puellam de occulta theologia coram locutam esse. Eo tempore mulieres accedunt ad scientiam divinam, Deo gratias, sed non etiam infeliciter ad sacerdotem neque ad ordines majores... Quidquid id est, constat disputationem cum quocumque sapientissimo semper gratam nobis esse.
Tamen de jure, ille reverendissimus abbas et alteri eminentissimi episcopi gallicani ad rem publicam, Sarkozy regnante, sine nullo ludo verbali, obedire debent. Sed non perinde ac cadaver ! Enim "Dum abbas apponit tesseras, ludunt monachi".
Vale : Sicut in ea urbe et intercommunaliter...

Désolé pour la qualité du latin, mais à cette heure tardive mon Cicéron est bien loin...

Anonyme a dit…

Bonne soirée et traduction quand même par politesse.

Salut et estime de BS à Ophelia B. Ce n'est pas sans un grand étonnement que je vois une jeune fille parler des secrets de la théologie. En ce moment, les femmes accèdent aux choses divines, louange à Dieu, mais malheureusement pas encore aux sacerdoces ni aux ordres majeurs. Quoi qu'il en soit, disputer avec des gens aussi sagaces est toujours un plaisir pour nous.
Cependant, en droit, le révérend abbé et les très éminents évêques de France, doivent, sous la domination de Sarkozy, obéir à l'Etat, sans faire de jeux de mots. Mais non pas comme des cadavres. En effet : "Lorsque l'abbé lance les dés, les moines se mettent à jouer".
Portez-vous bien : dans cette ville comme dans l'intercommunalité...

PS N'étant pas élu de la République, je peux m'amuser à faire ce genre de plaisanteries idiotes... Si je l'étais, je ne le ferais pas...

Anonyme a dit…

Désolé : BS ad Opheliam, salutem et dilectionem. Comme je le dis, Cicéron est bien loin !

Ophélie G a dit…

Je suis contente que ce débat ait pu vous permettre d'exercer votre latin, cher BS! Une telle exposition de connaissances en laisserait plus d'un perplexe. En ce qui me concerne ça me fait plutôt rire car vous avez passé du temps à écrire en latin pour un article concernant un "ecclésiastique"! Et puis, le fait d'étaler son intelligence ainsi c'est plutôt drôle, y-aurait-il une élite de Gauche???
Enfin, je vais tout de même vous répondre car je suis pas du genre à laisser retomber le soufflé aussi facilement!
Apparemment vous savez très bien qui je suis, je ne doute pas de vos sources: la jeune fille que je suis s'intéresse au mystère de la foi. Etonnant d'un point du vue extérieur, peut-être, mais pour ceux qui me sont proches, pas vraiment... Je ne vais pas, ici, étaler comme certains avec leurs connaissances, mon vécu et mes croyances, mais puisque vous semblez toucher un point sensible concernant l'égalité hommes/femmes dans l'Eglise, je me dois de rebondir! Certes, le sacerdoce n'est accessible qu'aux hommes, mais si vous vous intéressez un peu à l'Histoire (et je n'en doute pas une seconde, puisqu'il me semble qu'elle est le fondement de votre profession), vous vous rendrez je pense compte que nombre de martyrs et de saint fêtés sont des femmes. Et aujourd'hui encore, beaucoup de religieuses sont à l'origine de grandes entreprises humanitaires (Je pense ici à Soeur Emmanuelle, la chiffonnière du Caire) et à l'origine de congrégations importantes qui ne cessent de s'agrandir (Je pense à celle de Mère Teresa). Evidemment ces femmes ne peuvent consacrer les hosties, prononcer des messes, donner le sacrement de réconciliation, mais Jésus ne les met pas pour autant de côté. C'est à ces femmes qu'il apparaît le plus souvent pour leur dévoiler son coeur brûlant d'amour pour l'humanité.
Jésus ne fait aucune différence. En revanche, l'Eglise, elle, en fait, c'est certain. N'allez pas croire que je cautionne tous les principes fondamentaux de l'Eglise... Les cathos aussi exercent leur esprit critique, peut-être pas tous, mais quand même!
Pensez-vous qu'en politique il y ait une égalité hommes/femmes? Pensez-vous que dans la société française en général il y ait une égalité hommes/femmes?

Vigilant pour l'avenir de la Pointe a dit…

ALLELUIA, même si on s'éloigne sensiblement du sujet de départ !!!

Anonyme a dit…

Désolé, mais il n'y a pas besoin d'intelligence particulière pour écrire trois phrases de latin. Simplement ça m'amuse. Et puis le sujet s'y prête.
Evidemment, l'égalité homme/femmes n'est parfaitement réalisée ni dans la société ni dans la politique française... dans les faits. En revanche, en droit, elle est garantie. Ce n'est pas le cas dans l'Eglise catholique, que je sache. Je ne dis pas que la situation ne s'est pas améliorée depuis l'Epitre aux Corinthiens de Saint Paul : je ne citerai pas le passage sur le voile, il est archiconnu, c'est trop facile, et il y en a eu beaucoup du même genre depuis. Par ailleurs, cela fait trente ans que des associations catholiques tannent le Vatican pour qu'il autorise aux femmes l'accession au diaconat. Sans résultats. Ne parlons pas du divorce, de la contraception, de l'avortement, et autres broutilles...

Pour en revenir à notre sujet, je citerai un autre passage, toujours dans Corinthiens : "Si quelqu'un se plaît à contester, nous n'avons pas cette habitude et les églises de Dieu non plus". La contestation, en revanche, est une vieille coutume républicaine.

Notez enfin que le Saint-Siège ne se gêne pas pour se mêler des affaires publiques d'Etats indépendants : "Tout semble se passer dans le plus ferme respect de la légalité, au moins lorsque les lois qui permettent l'avortement ou l'euthanasie sont votées selon les règles prétendument démocratiques. En réalité, nous ne sommes qu'en face d'une tragique apparence de légalité et l'idéal démocratique, qui n'est tel que s'il reconnaît et protège la dignité de toute personne humaine, est trahi dans ses fondements mêmes". Encyclique Evangelium vitae de 1995.
En attendant un hypothétique retour de la bienheureuse Papesse Jeanne, les libre-penseurs ne se permettent pas de rendre la pareille mais se contentent d'exiger l'application intégrale de la loi de 1905...

Ophélie G a dit…

Je pense être assez bien placée pour désormais savoir que la garantie en droit est parfois un voile, une façade qui ne tient que pour ceux qui s'arrêtent au texte et qui ne cherchent pas dans les faits. Dans le domaine du droit, on pourrait encore lancer un débat intéressant et s'attarder sur la notion de justice, mais il me semble que ce n'est point le sujet dont traite l'article! Mais dans un débat qui porte du fruit, et qui n'est pas stérile donc, plusieurs aspects nouveaux et d'autres sujets ressortent de manière intéressante, et c'est justement cela qui est plaisant.
Bref, je vais quand même vous donner raison pour la diaconat des femmes, d'ailleurs je suis totalement pour!!!
En revanche, si on part dans le débat sur le divorce, la contraception et l'avortement, on en a pour des lustres car les avis sont partagés. Aujourd'hui on se marie sans prendre réellement conscience de l'engagement que cela représente dans la vie de tous les jours. Une preuve? On se marie, et deux mois plus tard on divorce, la femme est enceinte etc.... J'en passe des pires je vous assure, on en voit des vertes et des pas mûres en droit de la famille! Ca hérisse le poil des prêtres, surtout quand le mariage est célébré dans le cadre d'une église.! Je les comprends, car ses gens-là n'ont rien compris. Ok, il existe bien des situations où après plusieurs années, le couple ne s'entend plus et il est mieux pour tout le monde de se séparer, je le conçois sans problème. Pour l'avortement c'est pareil: aujourd'hui on se retrouve enceinte à 14 ans, soit on bousille sa jeunesse pour élever un enfant, soit on le fait sauter pour être vulgaire. Cela rejoint donc la contraception. En cas de viol, en revanche, l'avortement est nécessaire. C'est comme l'histoire du bébé-médicament? Où va le monde? Une Vie ce n'est pas un objet utile, une Vie c'est le don de la Nature pour certains et le don de Dieu pour d'autres!
Alors divorce, oui, mais encadrement des préparations de mariage pour évaluer la volonté et la stabilité du couple, Avortement, oui, mais fortement encadré pour éviter de bousiller des vies alors que certaines femmes pleurent chaque jour car elles ne sont pas en mesure de la donner... Il y a à réfléchir sur tout!
"En réalité, nous ne sommes qu'en face d'une tragique apparence de légalité et l'idéal démocratique, qui n'est tel que s'il reconnaît et protège la dignité de toute personne humaine, est trahi dans ses fondements mêmes": je rejoins entièrement ce propos. Tout n'est qu'apparence, même la légalité et la démocratie parfois, et de plus en plus souvent même! C'est réellement tragique de faire croire aux gens que tout est soigneusement encadré par la démocratie alors qu'en politique on voit des ignominies innommables, des coups bas, des trafics et tout ce qu'on veut de mafieux! La dignité humaine et totalement déshumanisé face à l'avidité des hommes qui nous dirigent, argent, argent, argent, ils ont des dollars à la place des yeux, ou des euros, enfin le sigle de la monnaie de leur pays quoi, parce que ce genre de comportement, c'est dans le monde entier qu'on le trouve! Alors la dignité humaine, la démocratie et autres jolis mots, c'est de la façade dans biens des cas, ça permet de faire de beaux discours pour persuader les gens et tenter de les rendre aveugles pour mieux les entuber!
C'est comme "Liberté, égalité, fraternité"; le fronton de nos mairies n'est plus au goût du jour. J'y afficherai plutôt "Argent, dépravation, Egoïsme".

Anonyme a dit…

Il me semble que Jean-Paul II, malgré toutes ses vertus, se mêle outrancièrement de ce qui ne le regarde pas en donnant son avis sur la démocratie : sur l'autocratie théocratique, je veux bien ! Il est vrai que par définition, tout regarde l'Eglise. "Hors de l'Eglise, point de salut", potestas ligandi et solvendi, omnis potestas a Deo, etc. Je vous épargne Bossuet par charité chrétienne.
Et puis vous avez oublié la première partie de la citation dudit Saint-Père, qui porte sur l'avortement, donc sur une loi précise, d'ailleurs proposée et votée en son temps par une majorité de Droite.
A l'inverse, que je sache, la République française ne remet pas en cause les encycliques dans l'enceinte vaticane. Et le Saint-Siège a un nonce en France et dans tous les pays démocratiques : il les reconnaît. Mais en même temps il présuppose que l'Etat doit se conformer à des positions morales définies par lui seul. Donc il l'abolit : sur le fond, pas grand chose n'a changé depuis la querelle des investitures. Il est vrai que notre cher président irait plus volontiers à Canossa que Frédéric IV, d'autant qu'ayant divorcé il a beaucoup à se faire pardonner.
Pour finir, on a dit que l'Etat est par essence totalitaire. Peut-être. En tout cas c'est évident pour un Etat théocratique : le Vatican en est le modèle parfait, même l'Iran est loin de lui arriver à la cheville sur ce point.
J'ai bien connu un responsable de l'Opus Dei : je peux vous dire que de gens aussi intelligents, il faut bien se garder quand on appartient à un Etat laïc et qui aimerait bien le rester. "L'Eglise chez elle, l'Etat chez lui !"