Jean-Pierre Chevènement, invité de LCI

Chevènement : "on a détruit l'école de l'intérieur"


jeudi 12 janvier 2012

Aubrives : des vœux entre autosatisfaction et amertume !

Samedi dernier, 18ème jour du mois de nivôse dans le calendrier républicain, a eu lieu la traditionnelle cérémonie des vœux de la municipalité. Comme d’habitude, elle s’est déroulée dans la salle du Foyer pour Tous à l’intérieur de laquelle, une fois encore, des tables richement décorées avaient été installées pour servir de reposoir aux nombreuses flûtes à champagne sur lesquelles lorgnaient d’un œil intéressé dès leur arrivée un certain nombre de personnes. Mais la ressemblance avec les autres vœux organisés par l’actuelle municipalité s’est arrêtée là puisque, contrairement aux années précédentes, cet exercice incontournable du mois de janvier n’a pas eu lieu en début de soirée, à 18h00, en présence de la population locale ainsi que des représentants des corps constitués et de certains élus de la Pointe ... mais en fin de matinée, à 11h00, devant un public constitué exclusivement d’habitants de la commune. Point d’uniforme donc, pas plus celui d’un gendarme que celui d’un pompier, point d’élu extérieur non plus, même pas les représentants des villages avec lesquels nous sommes liés dans le domaine scolaire et dans celui de la distribution de l’eau potable !

La deuxième nouveauté de cette cérémonie a été son déroulement qui s’est effectué en 2 étapes. Dans la première, par mimétisme avec une pratique qui existe dans un certain nombre de communes, c’est le 1er adjoint, Fabien Prignon, qui a été autorisé à sortir de l’ombre de son mai(t)re pour lui souhaiter les meilleurs vœux qui soient pour l’année à venir. Puis, il a expliqué l’absence d’élus extérieurs, d’une part par la volonté de recentrer la cérémonie sur ses véritables destinataires, et d’autre part par le fait qu’il y avait bien d’autres occasions de les rencontrer. Après quoi, il a procédé avec une satisfaction non dissimulée à un rappel des réalisations qui ont eu lieu en 2011, en insistant sur les quelques travaux de voirie, bien sûr, mais aussi et surtout sur le soutien - financier, logistique ou humain - accordé aux associations dont le nombre, d’après lui, est la preuve que "l’attractivité de la commune n’est plus à démontrer". Une telle affirmation moins de 10 jours après que l’INSEE ait rendu publique la nouvelle baisse de la population municipale, qui s’élève désormais à 879 personnes contre 895 l’an dernier et 928 il y a seulement 3 ans, il fallait oser ! Heureusement, le ridicule ne tue pas...

Le bras droit de notre bon maire s’est ensuite longuement étendu sur les missions du CCAS, à savoir l’aide sociale obligatoire, l’aide sociale facultative et l’organisation d’animations ouvertes à toutes les catégories de la population pour tenter très laborieusement de justifier la reprise tant controversée par cet organisme d’un certain nombre d’actions en faveur des Anciens de la commune. Enfin, il a conclu son propos en martelant qu’il est "nécessaire d’avoir un équilibre entre les travaux, le social et les animations" même si certains – votre serviteur, pour prendre un exemple au hasard - considèrent ces dernières comme étant "des dépenses futiles et somptuaires". Une affirmation pas sotte en soi, à condition d’avoir une idée claire de ce qu’est une action sociale et un niveau acceptable de dépenses d’animation ! Hélas, ce n’est toujours pas le cas de la majorité municipale, loin de là, comme le montre l’évolution de la subvention du Comité des fêtes, qui a plus que doublée depuis 2008, ou encore la proposition de sorties à un tarif unique qui ne prend pas en compte les différences de revenus des participants.

La deuxième étape a alors pu commencer. Elle a été l’occasion pour Gilbert Leclercq, après avoir présenté ses meilleurs vœux à l’assistance, de se lancer dans une dénonciation de la crise économique et de ses conséquences, sur la population en général et sur ses éléments les plus fragiles en particulier. Tout y est passé, le capitalisme, le système bancaire, la spéculation. Pour un peu, j’aurais cru que ce chantre du rejet de toute évocation du moindre sujet à connotation politique dans la vie municipale tenait un discours de gauche. Quelques-uns se sont certainement laissés abuser, mais pas moi tellement l’écart était grand entre les mots prononcés et certains faits récents commis contre des personnes en situation de vulnérabilité ! Puis, notre bon maire a évoqué les projets pour 2012 qui se résument pour l’essentiel à la construction d’une salle polyvalente à vocation sportive et culturelle d’un coût supérieur à 2 millions d’euros qui pourrait commencer à voir le jour au mois de juin ... à condition toutefois que des subventions suffisantes soient obtenues. Une vraie gageure lorsqu’on connaît l’état actuel des finances publiques, surtout maintenant que la communauté de communes, ou plutôt - d’après Gilbert Leclercq - son président Bernard Dekens, a fait savoir qu’elle ne participera pas au montage financier.

A part ça, on a appris qu’il n’y aurait pas cette année de travaux de réfection de voirie, contrairement à ce qui avait été promis la main sur le cœur aux riverains des rues des Orsières et du Père Georges ainsi qu’à ceux des impasses Ravel et Debussy. Par contre, des rencontres auront lieu pour essayer de finaliser la construction d’un lotissement de 20 pavillons pour des agents EDF et une aire de loisirs pourrait voir le jour sur le site de l’ancienne décharge. L’heure de la conclusion étant venue, notre bon maire ferma le ban en affirmant qu’on "ne peut réussir que si on a à la tête de la commune des personnes qui ne recherchent aucun intérêt personnel". Une attaque à peine voilée contre d’éventuels concurrents qui, contrairement à lui, ne feraient pas partie de la bien triste catégorie des "has been avant d’avoir été" ! Les agapes purent alors commencées, beaucoup plus modestes que les années précédentes. Du moins dans la salle du Foyer pour Tous, puisqu’elles se sont ensuite poursuivies en comité restreint dans la salle Paul Hustin où les repas spécialement livrés par un traiteur et les bouteilles de champagne ont été consommés en quantité indécente jusqu’à plus de minuit...
LB

9 commentaires:

Anonyme a dit…

Je sens que la nouvelle salle polyvalente va servir à des activités culturelles de très haute niveau : au moins deux étoiles Michelin. Faudra t-il recruter un sommelier ?
Blague à part, en cette période de prospérité éblouissante, la Communauté de communes, le département, la région et l'Etat, (et pourquoi pas Bruxelles...) vont certainement se faire un plaisir de financer un projet pas forcément idiot en soi, mais dépourvu de toute originalité. Quand on sait les difficultés qu'il faut à un projet vraiment construit et novateur pour obtenir des subventions conséquentes... Surtout dans la culture et surtout dans les Ardennes ! J'aimerais bien voir le plan de financement précis... J'aimerais aussi voir notre édile construire son dossier, le remplir d'arguments intelligents et argumentés, chercher un architecte capable de faire un projet intéressant pour pas trop cher (il y en a, mais il faut chercher) et convaincre les donateurs que le village a besoin d'une nouvelle salle des fêtes... Vastes espoirs !

vigie08 a dit…

encore des veux a ralonge. c'est pas mieu que l'na dernier, c'est meme pire car il y avais pas d'elu des autres. Si sa continue comme ça on va finire par crever touts seul noyé dans le champagne qu'on a payer avec nos impots

lucie a dit…

Et le pole scolaire alors, il est abandonné ou il est juste reporté d'une année ? Parce que c'est pas le tout de promettre, mais après il faut tenir ce qu'ont a dit

aubrivois. a dit…

Je n'arrive pas à comprendre qu'aucun élu extérieur n'ait été invité à cette cérémonie. Si le pays veut des subventions pour la salle des fetes, il faudra bien leur demander. Ce n'est pas en les boycottant et en montrant du doigt Bernard Dekens qu'on aura quelque chose. Je suis sur qu'un enfant de 10 ans serait capable de comprendre ça

Dzeta a dit…

le pole scolaire devrais bientot voir le jour, etant donner que l'on parle deja du gymnase... cela meritait bien bien d'etre fêté pendant plus de 12h d'affiller au nouvo quartier general de la mairie ( la salle paul hustin) pendant que quelque association dont je ne dirai pas de nom ne reçoive pas 1 euros de subvention pour tourner...

Anonyme a dit…

Il y a quatre façons de faire quand on est élu : une bonne politique avec de bonnes méthodes (par exemple : De Gaulle en 1940) ; une bonne politique avec de mauvaises méthodes (Jospin en 1997-2002) ; une mauvaise politique avec une bonne méthode (Mitterrand, très souvent) ; et une mauvaise politique avec une mauvaise méthode (la Présidence actuelle). Mais il y a une dernière solution, qui a l'avantage de ne pas causer de maux de tête : ne rien faire du tout... Dans quelle catégorie placez-vous le Conseil municipal d'Aubrives ?

titi a dit…

On m'a dit que le 1er adjoint avait encore dit que la mairie achetait beaucoup au petit magazin du village et que c'était voulu. C'est peut etre fait pour faire tourner le commerce local, mais moi je crois que c'est surtout pour créer des liens entre l'encienne clique et la nouvelle. Je vous ai déja dit que qui se ressemble s'assemble!!!!!

le lynx a dit…

Au lieu de vouloir faire une salle des fetes qui fera des envieux dans tout le canton, j'aurais aimé qu'on s'occupe des routes qui ont bien besoin d'etre refaites. Pourquoi on a refait une impasse et pas les 2 autres alors qu'on nous avait promis de refaire les 3. C'est parce qu'il y a des edf qui habite dans cette rue ?

julie a dit…

Moi je trouve que c'est plutôt bien de faire tourner le commerce local. C'est quand meme bien pratique d'avoir de quoi se dépanner dans le village, mais pourquoi est-ce qu'on a rien prévu cette année comme construction pour les personnes handicapées? Je croyais qu'il y avais des normes à respecter mais je ne vois rien sauf les places de parking