Hier, les parlementaires français ont été réunis en Congrès à Versailles afin de choisir la méthode qui sera utilisée pour ratifier le nouveau traité européen, dit traité de Lisbonne. Il ne s'agissait donc pas de se prononcer sur le fond du texte, mais sur ce que les juristes appellent une question préjudicielle, c'est à dire sur la détermination de la voie qui sera utilisée pour l'adoption ou le rejet du texte. Il leur était en fait tout simplement demandé de trancher une question: les élus du peuple peuvent-ils désavouer le peuple qui s'est prononcé, le 29 mai 2005, contre le projet de constitution européenne? Sans aucune surprise, les parlementaires se sont prononcés à une très nette majorité en faveur de la ratification par voie parlementaire. Cependant, 181 d'entre eux ont considéré qu'il fallait respecter le parallélisme des formes et par conséquent que le peuple était le seul capable de défaire ce qu'il avait fait: ils ont donc voté NON.
Les 4 parlementaires UMP des Ardennes se sont prononcés pour la voie parlementaire. Soyons francs, nous n'attendions rien d'autre d'eux, ni des 2 sénateurs qui nous avaient fait part avec un style différent de leur position, et encore moins des 2 députés qui n'ont même pas eu la correction la plus élémentaire de répondre au courrier que nous leur avions adressé en décembre pour les sonder sur leurs intentions. Certainement étaient-ils génés aux entournures et ne souhaitaient pas se retrouver en porte-à-faux avec les électeurs ardennais qui s'étaient prononcés à 63% pour le NON. En agissant ainsi, ils ont toutefois miné la confiance qui leur avait été accordée et la démocratie elle-même. Ils ont affaibli le Parlement et creusé encore plus le fossé entre le peuple et les élites dirigeantes. Ils ont délégitimé la construction européenne en la coupant de la volonté démocratiquement exprimée par les citoyens. Leur responsabilité dans les crises futures qui ne manqueront pas de secouer la France et l'Union européenne est ainsi lourdement engagée. Les voilà désormais frappés du sceau indélébile des fossoyeurs (involontaires?) de la démocratie!
Quant au député socialiste de la 2ème circonscription, Philippe Vuilque, il a courageusement choisi ... de ne pas choisir. Il a ainsi, au mépris des engagements pris lors de la candidature de Ségolène Royal dont nous rappelons qu'il présidait le comité de soutien dans les Ardennes, servi la soupe à Monsieur Sarkozy au nom d'une idéologie européiste déconnectée de la démocratie voire contraire à elle. Soyons certains qu'il s'efforcera de cacher cette forfaiture, dans le sens féodal du terme, en mettant en avant la discipline de parti. Il aurait grand tort puisque si 93 députés socialistes se sont effectivement abstenus, 91 ont eu le courage de voter NON et 17 sont tombés du côté où ils penchaient déjà en votant OUI. Il ne ferait ainsi qu'ajouter une hypocrisie à une forfaiture! Bien entendu, cette position le met dans l'incapacité d'espérer incarner demain une véritable opposition à la politique ultra-libérale menée par le gouvernement sous l'impulsion des dirigeants de Bruxelles. Peut-être pense-t-il qu'avec le temps, les électeurs oublieront son vote. Ce serait compter sans le MRC-08 qui prend l'engagement de le rappeler chaque fois que ce sera nécessaire.
1 commentaire:
je partage entiérement votre analyse: le député Vuilque a trahi le Peuple de Gauche de la vallée de la Meuse!! il obére lourdement la crédibilité de parti socialiste pour l'avenir!!! Mrc ET Pcf sont sur la meme logique en dénonçant le déni de démocratie !! cordialement .jcvb
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